Son fils enterré contre sa volonté à Barcelone et non à Hoceima : une famille marocaine sous le choc
08.02.2005 | 14h55
La famille Lachheb, établie à Sant Celoni, dans la région de Barcelone (Est de l'Espagne), endeuillée par l'assassinat de son fils Ali le 9 janvier dernier, est sous le choc après l'enterrement du défunt, lundi dans un cimetière local, alors qu'elle réclamait le corps pour l'inhumer à Al Hoceima.
Depuis la découverte du corps sans vie d'Ali, dans une zone industrielle de Barcelone, portant l'impact de deux balles, la famille Lachheb n'a eu de cesse de revendiquer son droit élémentaire à disposer de la dépouille pour l'organisation des funérailles dans sa région natale.
Mal lui en prit, car la justice catalane s'est montrée inflexible et veut prendre tout son temps au risque de prolonger le deuil de ces justiciables marocains désemparés.
Confrontée au refus catégorique du juge, qui arguait de la nécessité de disposer du corps en Espagne pour pouvoir réaliser l'autopsie médicale et les analyses nécessaires à l'instruction, la famille a frappé à toutes les portes: consulat du Maroc à Barcelone, organisations non gouvernementales, avocats.
Soutenue par la section catalane de l'Association des Travailleurs et Immigrés Marocains en Espagne (ATIME), la famille a pu empêcher une première tentative d'enterrement du défunt au cimetière de Sant Celoni, contre la volonté des parents. La mobilisation de la famille et des amis d'Ali n'a fait qu'ajourner une décision-fatalité de la justice.
"Lundi vers 14 heures, los Mossos d'Esquadra (police catalane) m'ont appelé au téléphone pour m'informer que le corps d'Ali sera inhumé à 15 heures au cimetière de Sant Celoni. Je me suis effondré. Je me trouvais sur mon lieu de travail à des dizaines de kilomètres et je ne pouvais même pas voir mon frère mis sous terre", a déclaré à MAP-Madrid le frère du défunt, Fouad.
"Ma mère est anéantie depuis qu'elle a appris la nouvelle. Déjà sous le choc depuis l'assassinat de son fils, elle a sombré dans une dépression nerveuse et ne peut ni marcher, ni parler", a ajouté Fouad, en pleurs.
"On ne réclamait pas la lune. On réclamait uniquement un cadavre, le corps sans vie de notre fils. On avait grand espoir en la justice mais là c'est la grande déception", s'est élevé Fouad dans un sursaut de colère.
La nouvelle de l'enterrement d'Ali à Sant Celoni a provoqué déception et consternation dans l'entourage de la famille Lachheb. ATIME-Catalogne a publié un communiqué dans lequel elle fustige ce qu'elle appelle "la séquestration par un juge espagnol du corps d'un Marocain assassiné".
Pour le président d'ATIME, Mustapha Lamrabet, la décision du juge catalan constitue "une grave atteinte à la dignité des Marocains". Il a annoncé que son association compte entreprendre une action en justice s'il s'avère que le juge en question a enfreint la loi en ordonnant l'enterrement du défunt sans la permission de ses parents qui, pourtant, résident dans la même région.
"Notre campagne ne se limitera pas à des actions judiciaires et politiques, nous comptons aussi entreprendre une action populaire et médiatique jusqu'à ce que la famille Lachheb, et à travers elle toute la communauté marocaine immigrée, retrouve sa dignité bafouée" par cette affaire, a-t-il assuré.
Lematin.ma
Wahdaniya.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/02/05 09:11 par jovi21.
Ninaiz a écrit: ------------------------------------------------------- > C'est la loi Catalane. Donc c'est pour tous ceux > qui vivent en Catalogne. Les marocains compris.
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