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Ces "filles" qui font rougir Riyad
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28 avril 2006 09:58
Critique
Ces "filles" qui font rougir Riyad
LE MONDE DES LIVRES | 27.04.06 | 18h00 • Mis à jour le 27.04.06 | 18h00


uatre jeunes Saoudiennes, Sédim, Qomra, Lamis et Michèle, issues de milieux très aisés, rêvent de mariages d'amour, dans une société où les unions arrangées sont la règle, où le poids de la famille, de la société, du "qu'en dira-t-on" et du machisme sont autant d'obstacles infranchissables, sauf rarissime exception, qui tient du miracle.



A travers elles, on découvre le rituel convenu de la présentation des époux, les arrangements familiaux en coulisses, la ségrégation des classes et les interdits intercommunautaires (sunnites-chiites). Le conservatisme et une certaine lâcheté de la gent masculine, tous âges et tous milieux confondus, se révèle face à une jeunesse féminine qui s'émancipe grâce à l'éducation, mais dont les aspirations sont étouffées par le carcan des interdits "moraux" et des normes traditionnelles. Ces contraintes débouchent sur des mariages minés de part et d'autre par les non-dits et les frustrations. Les hommes gardent toutefois sur les femmes un net avantage, celui de demeurer les maîtres, d'avoir une vie avant le mariage, puis de divorcer à leur guise sans subir la médisance et le soupçon.

Ces refoulements et frustrations ne sont pas le propre de l'Arabie saoudite. On les retrouve dans les classes les plus fortunées des sociétés ultraconservatrices, qui, du fait de leurs moyens et du niveau d'éducation dont bénéficient les jeunes de ces milieux, vivent de plus en plus comme un déchirement et une injustice la privation de la liberté de choix et de vie.

La polémique que Les Filles de Riyad a suscitée dans le royaume en dit plus long que l'ouvrage lui-même. Il y a ceux qui, en se voilant la face, reprochent à l'auteur de déformer la réalité et ceux qui, tout en admettant les faits, contestent la généralisation que suggère le titre - "les" filles, là où "des" filles aurait été plus approprié selon eux. Il y a enfin ceux qui, à l'instar du ministre saoudien Ghazi Al-Qosseïbi - lui-même poète et écrivain -, auteur de la postface, recommandent la lecture de l'ouvrage et voient en l'auteur la graine d'une romancière qui a de l'avenir.


TIMIDE DÉBAT


Cette polémique révèle à la fois l'opacité du domaine privé saoudien, surtout lorsqu'il s'agit des femmes, et le timide débat qui s'esquisse au sein de l'élite intellectuelle de ce pays à propos des droits et des libertés. Cette controverse, le fait que l'auteur est une jeune Saoudienne et le titre de l'ouvrage ont sans doute largement contribué à son succès. L'ouvrage en est en effet à sa cinquième édition.

Rajaa Abdallah Al-Saneh, qui, selon les situations, passe du langage parlé saoudien à l'écrit classique, affirme qu'elle n'a pas fait oeuvre littéraire. Elle a simplement rassemblé en un recueil les courriels qu'elle s'est fait un malin plaisir d'adresser anonymement tous les vendredis, pendant un an, aux abonnés d'Internet dans le royaume, pour raconter les "misères" de quatre de ses amies, en déformant "quelque peu les faits" et en "changeant totalement les noms", dans le souci de respecter "la paix des ménages". Manière pour elle de se libérer de la colère que lui inspire le monde dont elle est elle-même "prisonnière" et de tester, avec un certain humour, les réactions de ses lecteurs hebdomadaires.


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LES FILLES DE RIYAD de Rajaa Abdallah Al-Saneh., éd. Dar Al-Saqi, 320 p.



Mouna Naïm
Article paru dans l'édition du 28.04.06
h
28 avril 2006 09:59
Critique
"Un des rares champs médiatiques conservant une autonomie"
LE MONDE DES LIVRES | 27.04.06 | 18h00 • Mis à jour le 27.04.06 | 18h00


la fin des années 1960, lorsqu'on parlait de la situation du livre et de l'édition dans le monde arabe, on entendait couramment : "L'Egypte écrit, le Liban imprime, l'Irak lit." Trente-cinq ans plus tard, les multiples tensions et conflits qu'a connus la région ont quelque peu remis en cause cette assertion, et surtout recomposé un paysage éditorial complexe, soumis toujours à d'innombrables difficultés. A commencer par les faibles taux d'alphabétisation. Ainsi, en 2004, le rapport de l'Alesco (Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences) recensait 70 millions d'illettrés sur les 280 millions d'habitants que compte cet ensemble de vingt-deux pays. Cette faiblesse du lectorat, explique Franck Mermier, et aussi le poids de la censure, les tarifs douaniers élevés, les déficiences des réseaux de distribution, le nombre réduit de libraires, la contrefaçon, n'ont cessé d'alimenter la crise récurrente du secteur de l'édition.



C'est donc dans ce contexte que ce chercheur au CNRS qui travaille à l'Institut français du Proche-Orient a mené, en anthropologue, une vaste et ambitieuse enquête (1998 à 2004), qui constitue la première du genre. A ce titre, on ne peut que saluer l'entreprise de Franck Mermier, qui permet, au-delà du pessimisme ambiant, d'établir un état des lieux des plus complets du marché du livre arabe, qui, malgré les efforts entrepris par les acteurs de l'édition, peine à relever les défis qui sont les siens.

Croisant les disciplines et jouant des échelles (nationales, transnationales), Mermier a choisi Beyrouth comme point d'ancrage de son étude, expliquant ce choix par la nature "extravertie" de la production, "l'emprise du secteur privé" (une singularité dans la région) et le rang de capitale du livre qu'occupe encore la ville libanaise au côté du Caire.


"VILLE REFUGE"


Une place historique de choix, puisque c'est en Syrie et au Liban que l'imprimerie arabe se développe, près de deux siècles après l'Europe. Cette implantation tardive, mais aussi, comme le rappelle Mermier, "le monopole initial des autorités religieuses et politiques sur l'usage de l'imprimerie, conjugué à l'extrême lenteur des progrès de l'alphabétisation, a constitué un frein majeur à la diffusion de l'imprimé". Après des débuts chaotants, à la fin du XIXe siècle, à la faveur de la Nahda - la renaissance intellectuelle -, le livre et la presse prennent leur essor dans les villes arabes, et plus particulièrement au Caire et à Beyrouth, où les élites, en contact avec l'Occident, jouissent d'une grande autonomie au sein de l'Empire ottoman.

Dès lors, instituées en capitales du livre, ces deux villes, par un jeu de concurrence et de passage de relais - qui tient au degré de libéralisme de leur régime -, vont structurer durablement le paysage éditorial et littéraire arabe. Et ce jusqu'aux années 1980, où la révolution islamique en Iran (1979), la faillite des régimes nationalistes, le déclin des marchés du livre en Irak, en Algérie, en Libye et au Soudan, et aussi l'invasion du sud du Liban par l'armée israélienne (1982), qui fit perdre à Beyrouth son statut de "ville refuge", entraînent une véritable recomposition de ce paysage. Désormais, celui-ci va être marqué par la montée en puissance du livre religieux, l'apparition de nouveaux pôles éditoriaux dans la péninsule Arabique (Arabie saoudite en tête) grâce à la manne pétrolière et, plus modestement, au Maghreb. Ou encore le renforcement des littératures nationales, qui, limitées jusque-là à la poésie, s'ouvrent largement au roman et à la nouvelle.

Après un bref aperçu pays par pays de cette nouvelle donne, Franck Mermier change de focale pour analyser, dans un second temps, les difficultés mais aussi les efforts entrepris pour relancer ce marché. Ainsi, de la censure - qui selon les Etats recouvre des réalités bien différentes - aux évolutions des structures éditoriales, des tentatives d'institutionnalisation et de modernisation du métier d'éditeur au développement des foires (qui pallient dans une certaine mesure les carences de la distribution), ou encore aux tendances lourdes de l'édition, rien n'est omis dans cet état des lieux de l'édition arabe.

Complexe, fragmentée, celle-ci, comme le rappelle, non sans une pointe d'optimisme, Franck Mermier en conclusion, est l'"un des rares champs médiatiques arabes permettant d'initier une culture novatrice du fait qu'il conserve une autonomie, certes menacée et réduite, mais qui tend depuis peu à s'étendre".


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LE LIVRE ET LA VILLE. Beyrouth et l'édition arabe de Franck Mermier. Actes Sud/Sindbad, "Hommes et sociétés", 246 p., 29 €.



Christine Rousseau
Article paru dans l'édition du 28.04.06
h
28 avril 2006 10:01
Farouk Mardam Bey, directeur de la collection "Sindbad" chez Actes Sud
"On n'a jamais autant écrit qu'aujourd'hui"
LE MONDE DES LIVRES | 27.04.06 | 18h00 • Mis à jour le 27.04.06 | 18h00


uteur d'ouvrages sur la Palestine et la gastronomie, Farouk Mardam Bey dirige depuis 1991 "Sindbad", la collection d'Actes Sud consacrée à la littérature arabe contemporaine. Depuis 1997, il est également conseiller culturel à l'Institut du monde arabe (IMA).



Quel est l'état de l'édition arabe aujourd'hui ?

Le livre, la lecture et l'édition n'échappent pas à la crise politique, économique, intellectuelle et morale qui touche l'ensemble du monde arabe. J'ai le sentiment d'ailleurs qu'on lisait et qu'on éditait davantage dans les années 1950-1960, notamment au Caire et à Beyrouth, les deux grandes villes du livre. Malgré cette crise, on voit apparaître cependant de nouvelles capitales de l'édition, notamment dans les pays du Golfe qui éditent beaucoup grâce à la manne pétrolière. Maintenant, la question est de savoir s'ils ont des lecteurs.




Est-ce que l'émergence de ces pays de la Péninsule arabique n'a pas accentué la part du livre religieux ?

Non, je ne le pense pas. Ce qu'il y a, c'est que les livres religieux sont doublement problématiques. D'une part, parce qu'ils bouchent d'une certaine manière l'horizon ; d'autre part, il s'agit le plus souvent de classiques, tout à fait honorables, mais que l'on réédite à l'infini et qui sont très bon marché. Il y a donc peu de nouveautés. Ce qui illustre la crise de la pensée religieuse, même s'il existe quelques penseurs intéressants qui essayent d'ouvrir des brèches, de montrer la possibilité à l'intérieur de l'islam de séparer la religion et l'Etat. Malheureusement, ces penseurs sont le plus souvent étouffés quand ils ne sont pas pourchassés par les institutions religieuses, obligés de fuir, ou pire, quand ils ne sont pas tués. Aujourd'hui, ce n'est pas la censure étatique qui fonctionne à plein mais bien une sorte de censure sociale.


Celle-ci est-elle l'un des freins du développement de l'édition ?

Certains le disent mais elle n'est pas aussi définitive qu'on le pense. Il y a toujours le triangle de l'interdit - sexe, politique et religion - mais tous les pays n'ont pas la même position vis-à-vis de ces trois sujets. Par exemple, en Syrie, on est plus dur sur la politique et moins sur la religion ; en Egypte, c'est l'inverse. Ce qui fait que les auteurs qui ne peuvent publier dans leur pays le font dans un autre. Et puis, la censure est très aléatoire. On a vu des livres un peu libertins interdits au Liban, alors qu'on en laissait paraître d'autres dont le contenu allait beaucoup plus loin. Il n'y a pas de censure préalable au Liban et en Egypte, donc il suffit qu'un lecteur soit choqué pour qu'il intente un procès au nom de la société ou qu'il s'adresse aux autorités religieuses pour faire interdire le livre (lire aussi p. 2).


Cette crise a-t-elle des incidences sur la création ?

Paradoxalement non. J'ai même l'impression que l'on n'a jamais autant écrit qu'aujourd'hui. Depuis une quinzaine d'années, on assiste à plusieurs phénomènes. Tout d'abord la primauté du roman sur la poésie. Jusqu'aux années 1970, le genre littéraire arabe par excellence était la poésie. On disait d'ailleurs que la poésie était le "diwan de l'arabe", l'expression des états d'âme. Aujourd'hui, c'est le roman qui est le diwan de l'arabe. La poésie est beaucoup moins lue en raison des métamorphoses, des recherches formelles qu'elle a connues. Ce n'est plus une poésie de tribune qui se récite, elle se rapproche de plus en plus de la poésie allemande, française ou anglaise. Ensuite, on peut constater qu'on écrit du roman partout, alors qu'auparavant il était limité à l'Egypte, au Liban, un peu en Irak et en Syrie. C'est tellement prolifique que l'on a même du mal à suivre. D'ailleurs, ce qui frappe lorsque vous entrez dans une librairie en Egypte, c'est le nombre incroyable d'auteurs nouveaux. Ce sont des romanciers qui ont la prétention souvent de vouloir écrire une littérature moderne, une littérature coup de poing. Chacun d'eux à une sorte de correspondant dans la littérature mondiale. Il y a ceux qui sont fans de littérature japonaise, ceux de littérature sud-américaine ou américaine. J'ai rapporté récemment du Caire une énorme pile de textes d'auteurs qui ont entre 25 et 35 ans. Parmi eux, il y a beaucoup de femmes, ce qui est également un signe de changement profond dans le monde arabe.


Comment se positionne cette jeune génération par rapport à ses aînés ?

Ils sont clairement en rupture avec les romanciers des années 1960-1970, dont les romans étaient engagés politiquement et socialement. Aujourd'hui, les jeunes romanciers veulent faire des romans intimistes. Or, comme je l'ai dit à certains d'entre eux en plaisantant, ce n'est pas tout à fait ce qu'attend le lecteur occidental.


Vous semblez donc assez optimiste sur le plan de la création ?

Tout ce que font les poètes, les romanciers, et plus largement les artistes-peintres, les musiciens sont des actes de résistance contre les deux monstres que sont les Etats dictatoriaux et l'intégrisme religieux. Contrairement aux années 1960-1970, il y a à présent un divorce complet entre les intellectuels, les créateurs et les pouvoirs en place, qu'ils soient politiques ou religieux. Il n'y a d'ailleurs pas de littérature religieuse dans le monde arabe, comme il n'y a aucun poète ou romancier qui vienne de la mouvance religieuse. Ce sont les artistes, les écrivains qui portent l'opposition de la société et la demande de liberté.



Propos recueillis par Raphaëlle Rérolle et Christine Rousseau
Article paru dans l'édition du 28.04.06
h
28 avril 2006 10:03
Critique
Mille et une lettres arabes
LE MONDE DES LIVRES | 27.04.06 | 18h00 • Mis à jour le 27.04.06 | 18h00


Riche d'une tradition narrative brillante et très ancienne, la langue arabe a été l'outil de véritables chefs-d'oeuvre, dont les Mille et Une Nuits sont l'exemple le plus célèbre. Qu'en est-il, aujourd'hui, de cette littérature encore mal connue en France ? Si l'on examine le roman, genre littéraire dominant en Occident, force est de constater que les traductions de l'arabe ne sont pas en rapport avec l'importance du bassin linguistique concerné (l'arabe est la langue officielle de 25 pays dans le monde). A cela, des explications politiques (régimes dictatoriaux qui freinent la libre expression) ou économiques (fragilité du revenu national et faible organisation du système éditorial), mais aussi proprement historiques et littéraires.



Grâce à un ouvrage très érudit consacré au roman arabe moderne, Kadhim Jihad Hassan montre bien que le développement du roman de langue arabe est une entreprise récente, quoique en rapide expansion. Couvrant une période qui s'étend de la première moitié du XIXe siècle aux toutes premières années du XXIe, l'auteur, d'origine irakienne, qui enseigne la littérature arabe à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), parvient à retracer le cheminement de cette idée romanesque à travers le temps et la géographie.

Tout commence avec Purification de l'or pour le résumé de Paris, un livre de Rifâ'aRâfi al-Tahwâwî (l'auteur adopte une graphie qui suit la prononciation arabe, ce qui a le mérite de la cohérence, mais ne facilite pas toujours la lecture d'un non-arabophone), boursier égyptien envoyé à Paris entre 1826 et 1831. Nous sommes au temps de la Nahda, mouvement de renaissance débuté au lendemain de la campagne d'Egypte de Napoléon Bonaparte (1798-1799). De retour au Caire, le jeune homme publie, en 1834, un texte "mêlant le récit autobiographique, le récit de voyage, les mémoires et l'observation scientifique", explique Kadhim Jihad Hassan. Autrement dit, certainement pas un roman, au sens où on l'entend généralement. Mais dans ce que Kadhim Jihad Hassan appelle "la torpeur du monde arabe au début du XIXe siècle", ce contact avec l'Occident joue un rôle déterminant.


NOUVELLES VOIX


"Le roman, avec son intériorisation du réel, sa suite de séquences narratives et réflexives, est un genre d'origine occidentale", explique l'auteur, qui constate néanmoins que le genre connaît une véritable "inflation" depuis quelques années. "Là où les gens auraient composé des poèmes il y a quelques années, il écrivent maintenant des romans." Poète lui-même et auteur de Chants de la folie de l'être, recueil paru en 2001 aux éditions Tarabuste, Kadhim Jihad Hassan observe le fleurissement de ces nouvelles générations apparues au Liban, en Irak, en Palestine et, bien sûr, en Egypte, berceau du roman arabe moderne. Un chapitre entier est d'ailleurs consacré à l'Egyptien Najîb Mahfûz, Prix Nobel de littérature 1988 et véritable pionnier du roman arabe, puis un autre à ses compagnons et successeurs tels que Yahyâ Haqqî, Fathî Ghânim, Muhammad al-Bisâtî et enfin le plus connu de tous (en France au moins), Jamâl al-Ghîtânî. Plus loin, l'auteur dresse un inventaire assez complet de toutes les nouvelles voix apparues aux quatre coins du monde arabe, de la Syrie à l'Irak et à la Palestine en passant par le Liban, carrefour d'influences et lieu d'inspiration. "Au Liban, après la guerre civile, au moins vingt auteurs nouveaux sont apparus pour interroger ce conflit, remonter à ses origines lointaines et, d'une certaine façon, proposer des solutions, observe Kadhim Jihad Hassan. Le roman a eu un rôle de catharsis."

Mais pour que le roman parvienne à refléter le réel, encore faut-il que la langue dont il se sert soit appropriée. "La langue doit se débarrasser de beaucoup de strates religieuses ou de relents de romantisme et ce travail est en train de s'accomplir", observe l'auteur du Roman arabe. "Mahfûz a fait ce chemin en termes de technique narrative, mais pas sur le plan de la langue proprement dite, sur sa texture. Maintenant, certains écrivains sont en train d'avancer dans ce sens, Al-Bisâtî, par exemple." Le roman arabe moderne se développe aussi, constate Kadhim Jihad Hassan, en repoussant progressivement ses frontières, comme l'a fait avant lui le roman occidental. "Il faut décaler les limites du romanesque : sans le regard du poète, celui du sociologue ou du philosophe, on ne peut obtenir un bon roman."


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LE ROMAN ARABE (1834-2004). Bilan critique de Kadhim Jihad Hassan. Actes Sud/Sindbad, 398 p., 29 €.



Raphaëlle Rérolle
Article paru dans l'édition du 28.04.06
 
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