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Le Figaro " La fausse fille de Bouteflika escroquait le Tout Alger "
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8 octobre 2020 19:56
[www.lefigaro.fr]

Madame Maya», la fausse fille cachée de Bouteflika, avait mis Alger à ses pieds

RÉCIT - Elle se faisait passer pour la fille illégitime de l’ex-président Bouteflika, ce qui lui a permis de mener grand train ces vingt dernières années. Son procès vient de s’ouvrir en Algérie.
Par Adam Arroudj Le Figaro 08 Oct 2020

Alger

«Des hommes d’affaires la priaient d’intercéder auprès des plus hautes autorités pour prendre un marché. Il y avait aussi des responsables qui venaient quémander une promotion ou une protection de la part de “son père”, le président. Et tout le monde payait grassement la dame.» Ces confidences faites au Figaro viennent d’un proche de «Madame Maya», Zoulikha de son vrai prénom, dont le procès s’est ouvert, mercredi 7 octobre à Alger, et dont l’histoire pourrait être celle d’une série à succès.
À lire aussi : Voyage au cœur de la corruption algérienne

Nous sommes en juillet 2019. Les murs de la villa 143 de la résidence d’État de Moretti, sur la côte ouest d’Alger, tremblent sous les coups de marteau des gendarmes. Des doubles cloisons, les enquêteurs excavent plus d’un million d’euros (en dinars et en euros), 30.000 dollars, 17 kg de bijoux en or et plusieurs documents de voyage, dont de faux passeports. C’est là qu’habite «Madame Maya». Alors qu’elle bénéficiait jusque-là d’une protection policière, son arrestation et celle de ses deux filles déclenchent un véritable scandale d’État.

Car jusqu’à ce début d’été 2019, «Madame Maya» était considérée comme… la fille illégitime et cachée du président déchu Abdelaziz Bouteflika, née d’une liaison avec une mystérieuse Suissesse. De cette imposture, la dame de Moretti avait su tirer avantage et influence. C’est en tout cas ce que laisse entendre la liste des chefs d’inculpation qui renseigne sur l’étendue de son business. Devant la justice, elle doit répondre de «blanchiment d’argent dans le cadre d’une association criminelle organisée», «complicité dans l’abus de fonction», «demande et acceptation d’indus avantages en recourant à un agent public» et encore de «complicité dans l’octroi d’indus avantages».

En plus de ses deux filles qui comparaissent en liberté, une quinzaine de personnes sont poursuivies, dont les deux ex-walis (préfets) et ex-ministres Abdelghani Zaalane et Mohamed Ghazi (tous les deux déjà en prison), l’ancien patron de la police, le général-major Abdelghani Hamel (en prison pour plusieurs affaires de corruption), et un ex-sénateur ou encore des hommes d’affaires…

«Elle voulait une revanche sur son malheureux destin, mais elle est allée trop loin», témoigne une source proche du dossier qui souhaite garder l’anonymat. Cadette d’un père mécanicien à Alger, qu’elle perd jeune, Zoulikha s’accommode d’un mariage de raison avec un employé de banque. Elle divorce en découvrant qu’il est déjà marié et père. Elle se retrouve alors seule avec ses deux filles, perd son appartement au profit de son frère et, sans diplôme ni métier, tente de s’improviser guide touristique dans le Sahara, ou couturière.

«Elle avait d’autres atouts: son bagout et sa coquetterie (elle s’est faite blonde et empruntait de belles tenues à ses connaissances), raconte un interlocuteur. Elle a commencé à cette période (fin des années 1990, début des années 2000) à fréquenter des hommes d’affaires puissants, notamment un proche des Bouteflika qui prétendait faire partie de la famille du futur président. Il lui ressemblait d’ailleurs beaucoup.»

La proximité avec ces cercles, où cohabitent les réseaux du pouvoir et du business, a favorisé en 2004 la rencontre entre Madame Maya et Abdelaziz Bouteflika. Elle se plaint alors des «blocages» que connaît son projet de parc de loisirs dans la ville de sa mère, Chlef (Ouest). Le président promet que son problème sera réglé rapidement et, le lendemain, c’est le secrétaire particulier du chef de l’État, Mohamed Rougab (appelé comme témoin au procès), qui la convie au palais présidentiel pour lui annoncer que le wali de Chlef va la recevoir. Ce dernier, qui deviendra ministre ensuite, croit avoir affaire à une dame «de la famille du président» et lui «règle» le problème. Depuis cette date, elle multiplie contacts et arrangements avec de hauts fonctionnaires et son carnet d’adresses s’étoffe. Ses business rapportent autant que les services rendus en tant que «fille cachée» de Bouteflika.

«Son train de vie a radicalement changé, c’était époustouflant», se souvient une de ses relations. Elle devient propriétaire de villas dans les quartiers les plus cotés d’Alger, dont l’une louée à une agence onusienne, en plus de sa villa à Moretti, la résidence des apparatchiks du régime, payée 200.000 euros. Elle a aussi investi près de 1,5 million d’euros dans l’immobilier en Espagne.

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8 octobre 2020 19:57
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En 2017, mauvaise passe, le frère de Bouteflika, Saïd est alerté: une fille imaginaire du président se promène dans la nature. Furieux, il ordonne aux services secrets de mener l’enquête. Elle est interpellée un court moment, avant de retrouver sa liberté. Sa puissance reste intacte même face au clan présidentiel dont elle usurpe l’appartenance.

Jusqu’à ce jour de juillet 2019 où les gendarmes défoncent les murs de sa luxueuse villa. «Comment a-t-elle pu être aussi puissamment protégée? Je la vois mal gérer elle-même tout cet empire», observe la relation de l’accusée. «À moins qu’elle n’ait servi de paravent à des intérêts plus importants.»

Le procès promet-il de nouvelles révélations? Pas sûr, si l’on croit la chroniqueuse judiciaire du journal el-Watan, qui souligne: «À ce niveau d’implication, le silence devient inévitablement la meilleure monnaie d’échange contre un sort plus clément.»
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K
8 octobre 2020 20:07
poudre aux yeux elle était pas en poste comme ministre etc ...
8 octobre 2020 20:18
Bouteflika n’avait pas d’enfant, ce qui laisse imaginer qu’il était gay selon certains médias.
 
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