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Feuilleton : pour tester mon amour, elle m'a fait croire qu'elle était dans le...
S
18 avril 2017 15:27
Préambule.

Que la paix soit sur vous chers yabeez !

Permettez-moi de vous faire découvrir cette histoire vraie qui s’est déroulée il y’a maintenant 10 ans. Comme je le faisais il y’a quelques années, je vais la publier sous la forme de feuilletons.

Le but de cette publication est double. Elle permet à l’auteur de s’exercer à l’écriture et elle divertira certain d’entre vous. Aussi, je vous invite à vous mettre à votre aise et de ne la lire que pour tromper l’ennui.

Pour que cette expérience soit optimale, trouvez-vous un fauteuil confortable muni de son repose pied après vous être préparé un bon café chaud. Baissez la luminosité de votre tablette. Lancez Spotify. La rédaction vous conseille la playlist « Chill Beats » ou « L’art du Malhoune par Abdeslam Khaloufi » pour accompagner votre lecture.

Bien. Maintenant imaginez que face à vous s’ouvre sur un tunnel lumineux menant vers un endroit obscur. Vous vous levez de votre siège pour l’emprunter. Arrivé au bout, vous découvrez une chambre d’adolescent plongée dans le noir. Quelqu’un ronfle sur l’unique lit de la pièce. De là où vous êtes, vous n’entrevoyez que son dos. Il semble dormir paisiblement sur le flanc. Sur une table de chevet à côté de lui, il y’a un réveil lumineux qui indique « 5h56 ».

Soudain, une porte s’ouvre derrière vous. Vous vous retournez en plissant les yeux car la lumière provenant du couloir vous éblouie. Une silhouette imposante se détache dans le chambranle. Elle entre bruyamment, vous traverse sans remarquer votre présence et secoue le dormeur en criant « Hey ! Debout ! Debout aller ! ».

La brutalité avec laquelle l’homme réveille le jeune garçon vous fait sursauter. Ce dernier se lève, il regarde la silhouette imposant. Il a les yeux rouges, lui-même semble stupéfait. Il ne comprend pas. L’homme lui dit : « Debout, va préparer le petit déjeuner ! Tu pensais que tu allais ronfler tranquille pendant que les jeunes de ton âge se lèvent pour travailler ? ». Le jeune homme se passe les mains sur le visage en s’asseyant sur le bord de son lit. Pendant que l’homme imposant quitte la chambre, il regarde le réveil sans comprendre ce qu’il se passe. Il se lève et se traine jusqu’à la salle de bain pour se laver le visage.

Nous sommes en Septembre 2005, et nous venons de revivre la façon brutale avec laquelle mon père m'a réveillé après les quelques semaines de vacances qui avaient suivi la fin de mes études.

Je le sentais arriver. Ça faisait quelques jours que mon père était distant. Même s'il était de nature taciturne, j'avais remarqué qu'il évitait mon regard et qu'il ne me parlait qu’à base de petites phrases assassines.

Ce matin-là, pendant que je faisais le café, assis derrière moi, il m’informait des nouvelles règles : « Ici pas de chômeur ! Tu te lèveras chaque matin à 5h30 pour préparer le petit déjeuner à ta mère, à moi et à ta petite sœur qui étudie, elle ! Après quoi, tu feras la vaisselle et tu sortiras dehors te chercher un travail. Et je m’en fous qu’il pleuve ou qu’il neige. Tu ne rentreras pas avant midi pour manger de ce qu’Allah a bien voulu nous donner et ensuite tu ressortiras. Je ne veux pas te voir avant 18h ! Et ce sera comme ca jusqu’à ce que tu trouves un travail ! » Là il baisse d’un ton et rajoute en me pointant du doigt « Et hé pas la peine d’aller te plaindre à ta mère, c’est clair ? ».

Et voilà, chers yabeez comment à débuter cette histoire...

A suivre.
K
18 avril 2017 15:29
Preums grinning smiley Bon comme d'hab je lis et je rigole



Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/04/17 15:29 par Kim Patachian.
S
18 avril 2017 15:31
Tu me tues on dirait les first sur youtube
Citation
Kim Patachian a écrit:
Preums grinning smiley Bon comme d'hab je lis et je rigole
K
18 avril 2017 15:35
C'est un bon ton Padre
W
18 avril 2017 15:36
Tu te faisais hagarptdr



Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/04/17 15:36 par Waga.
[center]§§§§§§§ PRESIDENTE §§§§§§§[/center]
S
18 avril 2017 15:41
j'ai pas osé raconté que je dormais par terre ... je versais des larmes en écrivant hahaha.



Citation
Waga a écrit:
Tu te faisais hagarptdr
D
18 avril 2017 15:56
Salam A3leykoum,

Waaa, il était chaud ton père à l'époque... ptdr

Remarque, mieux vaut un père pareil qui motive (et brusque) son enfant, qu'un père laxiste qui va le laisser glander à la maison.
[center][b][color=#46000E]"I got loyalty, got royalty inside my DNA." - K. Lamar[i]Ex ImaneYCS[/i].[/color][/b][/center]
B
18 avril 2017 15:59
Jvais me chercher un redbul pour lire la suite
Les Manières Y Gagneront Ce Que L’affection Y Perdra...
18 avril 2017 16:33
Je vais commander une pizza pour regarder ton feuilleton
Merci pour le spectacle
K
18 avril 2017 16:34
Sinon la suite
Photo supprimée par le membre  Photo supprimée par le membre
18 avril 2017 16:36
Merci je les veux sucré avec du lait en poudre yamyam merci
S
18 avril 2017 16:45
Chapitre 1 : Les premiers jours où je rentrais bredouille

Hagard ! Un mot que je lisais mais dont la définition m’échappait jusque-là. J’étais Hagard. Je comprenais enfin ce que ce mot signifiait.

L’horloge de la gare affichait 7h20. Je portais un blouson noir au col relevé, un jean bleu clair et des Stan Smith blanches aux pieds. D’une main, je balançais un porte document dans lequel j’avais rangé quelques CV fraîchement imprimés, une trousse et un roman.

Comme j’avais mal dormi, le monde devant moi semblait tourner au ralenti. Le bruit des voitures roulant sur la chaussée humide me parvenait avec du retard. Je ne savais pas vraiment où aller. Je devais juste éviter mon père de la journée. Il m’aurait étranglé, s’il me croisait en train de flâner. Alors j’ai pris le train pour Mulhouse, ville située à 30 km de la mienne.

Sur place, j’ai tiré de ma poche de quoi prendre un expresso dans un troquet face à la gare. J’ai pris place, croisé les bras sur la table, posé la tête contre eux et j’ai dormi d’un sommeil de juste.

*
* *​

Je suis rentré tard dans la soirée. Mon père ne m’a pas adressé la parole. Allongé sur le sadari, les jambes croisés, il m’a regardé du coin de l’œil puis a tourné les yeux vers la télé. Il le savait, si j’avais trouvé du travail,je le lui aurais dit immédiatement.

Je me suis déshabillé, j’ai enfilé une djellaba, j’ai réglé le réveil à 5h30 et me suis dirigé vers la chambre à coucher de mes parents.

Ma mère sanglotait sous la couverture. La chimiothérapie. Quand elle a entendu la porte de la chambre s’ouvrir, elle a relevé la couette pour se cacher le visage. J’ai attendu qu’elle s’essuie les larmes. Je fais semblant de ne pas l’avoir entendu gémir. Ma mère est trop digne et trop fière pour se montrer faible devant ses enfants.

Elle a baissé la couverture, s’est assise sur le lit et m’adressa son plus beau sourire. Elle avait noué un foulard sur la tête et retracé ses sourcils au crayon noir. Malgré la chimiothérapie, elle restait d’une beauté rare. Tout le monde ne cessait de le lui dire : ses enfants d’abord, ses amies, tout le corps médical. J’entends encore cette infirmière maghrébine lui répéter qu’elle avait dû mal à croire qu’elle avait 49 ans vu ses traits juvéniles que la maladie n’avait pas défiguré.

Je m’approcha d’elle, lui baisa le front et lui demanda pardon de ne pas l’épauler durant cette épreuve. Elle passa sa main sur mon visage et me demanda de patienter face aux humeurs de mon père. Elle m'a dit « Il est dur avec toi, mais il ne veut que ton bien. ». Je savais déjà tout ca. Mon père est très dur mais juste.

Elle m'a demandé comment s'était passé ma journée, après quoi, elle m'a dit qu’elle souhaitait dormir car fatiguée. Je quitta la chambre, puis je colla mes oreilles contre la porte que je venais de refermer.

Elle se remit à pleurer et à gémir de douleur. Au salon, mon père devant Al Jazeera, l’ignorait. Des deux, c'était lui qui avait le plus mal en réalité.

Homme dur de 55 ans qui n’avait jamais versé une larme, s'était pourtant évanoui quand le médecin leur avait annoncé le cancer de ma mère. La scène avait surpris le docteur. Ma mère était restée assise, digne, le regard fixé devant elle. Elle avait simplement murmuré « El Hamdoulilah ». Mon père lui, s'était tourné vers elle la bouche ouverte, puis s'était tourné vers le docteur. Soudain, il a chuté de son siège. Ma mère n’avait pas bougé. Choquée à sa manière, ne prêtant pas attention au docteur qui giflait mon père pour le réveiller.

En regagnant ma chambre j'ai souhaité bonne nuit à mon père qui remua la tête sans me regarder. Puis j'ai souhaité bonne nuit à ma petite sœur qui révisait ses cours dans sa chambre. Une fois qu’elle aura terminé, elle ira dormir à côté de ma mère. Une autre nuit blanche pour elle, où elle pleurera deux fois plus que ma mère. Je ne remercierai jamais ma sœur d’avoir soutenu ma mère durant cette épreuve. Ça lui a coûté.

Je me suis endormi ce jour là, en planifiant ma journée du lendemain. Car je le savais, si mon père ne m’avait rien reproché ce soir-là, ça n’allait pas durer.

A suivre…
K
18 avril 2017 16:55
c'est triste sad smiley Ta maman que Dieu la préserve
D
18 avril 2017 17:07
Qu'Allah vous la garde, Amîn: meskina, ça a pas dû être facile pour elle...
[center][b][color=#46000E]"I got loyalty, got royalty inside my DNA." - K. Lamar[i]Ex ImaneYCS[/i].[/color][/b][/center]
18 avril 2017 17:33
Jsuis triste pr ta maman. Incha Allah qu'elle guerisse si c pas encore le cas .sad smiley

La suite please !Angel


Sinon je vais m'enerver sur mn clavier comme ça !grinning smileycliquez ici



Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/04/17 17:37 par jimijo.
Les gens peuvent oublier mille bonne actions à cause d'une seule erreur, Allah peut pardonner mille erreurs à cause d'une seule bonne action.
S
18 avril 2017 17:54
Chapitre 2 : Je décroche mon premier job (rappel : histoire vraie)

Le jeudi qui a suivi le « réveil brutal », je m’étais levé à 4 h du matin. Cela faisait trois soirs que je rentrais bredouille. Mon père ne m’avait encore rien reproché. Il savait que je n’en menais pas large et que je ne chômais pas. Je passais mes journées à déposer des CVs, et à appeler plusieurs entreprises dans l’espoir qu’elles aient des places à pourvoir.

Mais ce matin-là, je voulais être à Mulhouse à 5h : heure à laquelle les marchands préparaient leurs étals pour le fameux marché de Mulhouse. Là, je savais qu’il y’aurait de quoi m'occuper pour la journée.

A 5 h pétante, je me suis dirigé vers le marché couvert aux fruits et légumes et j’ai commencé à sonder du regard les marchands. Je suis allé vers celui qui me paraissait le plus sympa et je lui ai dis sans réfléchir : « Bonjour, je cherche à travailler. Je peux vous aider à décharger votre camionnette ? Vous me donnez ce que vous voulez ». Il me fait non de la tête. La honte me noua le ventre mais je ne me décontenançai pas. Je suis ensuite allé voir une femme plus loin qui peinait à porter des cartons. Je lui ai dis la même chose à ceci près que j'ai fini en disant tout sourire « Vous me donnerez juste un kilos de pomme une fois le travail terminé». Hourra ! Elle sourit et me désigna la camionnette. En finissant de l’aider, le premier homme me rappela. Il me tendit un diable et me dit d’aller avec son fils chercher la cargaison qui se trouvai dans le camion dehors.

J’avais aidé plusieurs personnes ce matin-là ! Je touchais en moyenne 10 euros et un sachet de fruits ou légumes à chaque fois.

Un moment, en allant jeter un chargement de cartons usés dans une benne à l’extérieur du marché couvert j’ai entendu une voix dans mon dos me dire « aller plus vite ! ». La voix m’était familière. En me retournant j’ai reconnu immédiatement mon père, le moustachu en bleu de travail. Il me fit un clin d’œil et m’aida à jeter les cartons en me disant « C’est comme ça que je te veux ! Travailleur ! » Sur ces mots, il disparu. Il était midi passé, c’était l’heure de sa pause. C’était sa dernière année de travail à la SNCF avant son départ en pré-retraite. Parfois, à la pause, il en profitait pour faire des petites courses quand c’était le jour du marché.

Ce jour-là vers 14 heures, mon téléphone a sonné. J’ai décroché pour tomber sur le directeur d’une banque à qui j’avais envoyé mon CV et qui souhaitait me voir dès le lendemain matin pour un entretien.
*
* *
Le lendemain à 9 heures je me présentais en costume cravate devant ce directeur d’agence bancaire. Après une heure de conversation, il me tendit sa main et m’envoya chez sa secrétaire afin qu’elle me rédigeât un contrat de CDD d’un an qui débuterai dans quelques semaines.

Le soir quand je l’ai raconté à mon père, il m’a dit : « Ma 3andi men salek a wouldi ». Des mots brefs mais qui sonnèrent comme une absolution divine. J’étais refait, même si dans le fond j’étais quelque peu triste de ne pas travailler dans le domaine pour lequel j’avais décroché un BAC+4. Au moins, cela me réhabilitait aux yeux de mon papounet-net. Et ça, ça n’avait pas de prix. Encore plus quand ma mère a "zarlet" en apprenant la nouvelle.

Le lendemain, quand je m’étais levé pour préparer le café, mon père m’invita à retourner dormir. C’est lui qui désormais ferait le café pour toute la famille, comme il avait l’habitude de le faire avant le "réveil". Maintenant, j’étais un « banquier », n'est-il pas ?

Un banquier. Ça me fait sourire 12 ans après. Un banquier certes, mais qui ne manquerait pas de rencontrer cette demi-folle qui allait, deux ans plus tard, me faire vivre l’une des épreuves les plus oppressante de ma vie.

A suivre…
P
18 avril 2017 19:09
Salam,
J'aime beaucoup tes récits et les premières lignes qui servent de transition pour faciliter l'immersion des lecteurs vers ton histoire.
J'espère que ta maman va bien depuis le temps smiling smiley
G
18 avril 2017 19:13
@PrincesseSarah

Salam

Je n ai pas saisi.
Il m arrive d être blonde parfois, j avoue.
Cela concerne sa famille ? la santé de sa maman.

Merci.
P
18 avril 2017 19:16
Aleyk slm,

Dans son récit il raconte que sa maman était atteinte du cancer sad smiley voila pourquoi je lui ai dis que j'espérais je ça allait mieux depuis le temps.
Car l'histoire remonte à une dizaine d'années..
Citation
GirlArtik a écrit:
@PrincesseSarah

Salam

Je n ai pas saisi.
Il m arrive d être blonde parfois, j avoue.
Cela concerne sa famille ? la santé de sa maman.

Merci.
G
18 avril 2017 19:20
Welcome
D accord merci bien pour ton retour,PrincesseSarah.

Allah ichafiha.
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