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la femme arabe ds l'imaginire occidentale : entre stéréotype et racisme
j
24 janvier 2008 11:59
"Monologues voilés" et racisme sans fard…


Bruxelles, ces derniers jours, est constellé d’affiches faisant la retape d’un spectacle intitulé les « Monologues voilés » qui se joue au Théâtre de Poche. De quoi s’agit-il ? Eh bien d'un navet qui surfe sur l’islamophobie ambiante, tout en se prévalant d'une posture héroïque plus que douteuse, on y vérifie la sentence de Mac Luhan, le médium est le message, car hormis l’affiche et l’opération de com, le spectacle ne vaut pas un dinar. On y trouve les clichés les plus éculés envers la femme « arabo-belge » (sic), le bric à brac le plus ranci de l’exotisme orientalisant : danse du ventre, thé à la menthe, gâteau au miel, hammam, et bien entendu le « voile », dispositif de capture médiatique oblige… Le traitement est tellement grossier et vulgaire, qu’on semble entendre en arrière fond un passage de « travadja, la moukère », ancêtre colonial du « darla dirladada » qui fit les beaux jours du Club Med… L’idée centrale du spectacle est le « voile », en lui réside la structure sous jacente du spectacle, à savoir son impensé colonial, car le voile, comme perception, c’est ce qui empêche la pénétration du regard, et par cela il révèle un fantasme, celui du viol, d’un viol euphémisé, puisqu’il s’agit pénétrer « l’intimité de la musulmane », car tout à l’inverse des Monologues du vagin d'Eve Ensler, qui lui exposait de manière crue l’origine du monde, dans les Monologues voilés, le regard impérial pénètre et sonde les mystères du gynécée oriental, les jardins secret de l’Islam et autres billevesées. L’action, l’initiative, se situe dans la pulsion scopique du regard européocentriste, tandis que la femme musulmane est objet passif, tout à la fois objet de découverte par un œil occidental et objet qu’on façonne, car sur cette scène on fabrique de l’altérité, on orientalise l’oriental. Dans ce dispositif le Nous et le Eux règne en maître : Nous («la confrontation avec NOTRE Occident » ; Eux (« les rituels, les joies, les chagrins, les orgasmes, les pressions familiales, culturelles vécues par ces femmes aux prises avec LEUR culture d’origine »). La distribution des rôles même de la pièce, l’atteste, les exécutantes sont « indigènes » tandis que les concepteurs et techniciens sont souchiens ! Cet investissement, cette économie libidinale nous apprend bien entendu bien plus sur l’Europe et sa géographie imaginaire que sur l’Islam. Notamment sur sa manie « des sales petits secrets » (l'aveu et la confession) bien décrite par Deleuze et Foucault, dont la psychanalyse est le dernier avatar. Si Gynécée, harem oriental et sensualité d’alcôve sont les lieux communs du discours orientaliste depuis Hugo, Nerval et Goethe, le spectacle, en renouant avec cette vieille mythologie compassée, occulte, c’est sa fonction principale, qu’il est aujourd’hui un orientalisme postmoderne ou la catégorie « beurette » est une catégorie pornographique. Il occulte aussi que les femmes (et leur corps !) ont longtemps été enjeu de luttes et champ de bataille pour les dominants, des tondues de la libération, au dévoilement forcé lors de la colonisation de l’Algérie, en passant par les viols qu’ont subis celles-ci lors des épurations ethniques plus récentes (Bosnie, Rwanda etc). Et que cet état de dominé qu'on instrumentalise à souhait perdure aujourd'hui… Enfin, il occulte que les musulmanes n’ont pas attendu le feu vert des féministes, façon Marie-claire, celles-là mêmes qui sont enfermées dans « le harem de la taille 38 » (Mernissi), pour s’émanciper, car si l’héroïne de ces dernières c’est madame Bovary, les musulmanes peuvent se féliciter d’avoir pour modèle Shéhérazade, cette Ulysse orientale au féminin. Soit plus de mille ans d'intelligence, de résistance et de courage, qui peut en dire autant ?
p
24 janvier 2008 13:27
au moyen âge elles alimentaient les fantasmes sexuels de bcps de ceux qui ont décidé de partir en croisade (mille et une nuits, polygamie autorisée...........)
O
24 janvier 2008 14:09
encore un spectacle poiur casser de la femme musulmane...
j
24 janvier 2008 16:55
Citation
Oumayma a écrit:
encore un spectacle poiur casser de la femme musulmane...

non pour sensibiliser. Le phénomène "beurette" est tt sauf un hasard. Il est le prolongement d'une structure de pensée qui trouve ses racines ds l'histoire la plus profonde. Arrete de tt mettre sur le plan de l'antagonisme homme/femme et essaie d'apporter des explications plus rationnelles....
s
24 janvier 2008 17:10
Est-ce que c'est ton sentiment après avoir vu la pièce ou est-ce simplement un copier-coller d'un article de presse?
m
24 janvier 2008 19:53
de qui est l'article?
tu peux citer l'auteur?
j
24 janvier 2008 20:18
Oui avec plaisir.
Voilà le lien :

[bougnoulosophe.blogspot.com]

Il est grand de prendre conscience de réalités que l'on s'efforce consciemment ou inconsciemment, d'eviter.
 
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