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Faut-il être un homme pour prononcer le sermon du vendredi ?
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28 mars 2005 19:29
salam, bonjour, smiling smiley



Question

Vous avez sans doute suivi les dernières informations rapportées dans les médias au sujet de cette déclaration de Amînah Wadûd, selon qui elle s’apprêtait à diriger les fidèles dans la prière du vendredi. Nous souhaitons avoir plus d’éclaircissements sur cette question ?

Comment répondre à ceux qui s’appuient sur ce hadith du Messager de Dieu - paix et bénédiction sur lui - qui aurait demandé à Umm Waraqah de diriger la prière des gens de sa maisonnée ? Ce hadith est rapporté par Abû Dâwûd et Ad-Dâraqutnî et a été jugé bon par Sheikh Al-Albânî.

Que Dieu vous récompense.


Réponse du Comité Permanent du Conseil Américain des Juristes Musulmans

Le Conseil Américain des Juristes Musulmans a reçu une demande d’explications concernant la légitimité pour une femme de diriger la prière du vendredi et de prononcer le sermon de cette prière, et ce, à l’occasion des déclarations d’une femme, rapportées dernièrement, qui compte prononcer le sermon du vendredi et diriger la prière dans une mosquée de New York.

Condamnant vigoureusement cette position innovatrice et égarée, le Conseil réaffirme à la Communauté musulmane les vérités suivantes :


L’argument décisif et l’arbitre suprême sont le Coran et la Sunnah. Le Prophète dit en effet : « J’ai laissé parmi vous, si vous vous y tenez, ce qui vous empêchera à jamais de vous égarer après ma mort : le Livre de Dieu et ma Tradition ». De plus, le consensus sur la compréhension d’un texte donné constitue une preuve manifeste coupant court à toute tentative cherchant à en travestir le sens. Car Dieu a épargné la majorité de cette Communauté de l’égarement. Quiconque s’écarte de ce qui a fait le consensus des Musulmans à travers les siècles ouvre les portes de l’égarement, et suit une voie autre que celle des croyants. Or, Dieu dit dans le Coran : « Quiconque fait scission d’avec le Messager, après que le droit chemin lui est apparu et suit une voie autre que celle des croyants, alors Nous le laisserons comme il s’est détourné, et le brûlerons en Enfer. Et quelle mauvaise destination ! » [1] Le Prophète décrit par ailleurs la secte sauvée, d’entre toutes les autres sectes vouées à périr, comme étant « celle qui suivra ma Tradition et celle de mes Compagnons ».


Le consensus de la Communauté, en Orient et en Occident, s’est établi autour de l’impossibilité pour les femmes de prononcer le sermon ou de diriger la prière du vendredi. Toute prière accomplie dans ces conditions est invalide, aussi bien pour l’imam que pour le fidèle. À notre connaissance, tout au long des siècles consécutifs qui ont fait l’histoire musulmane, aucun ouvrage musulman n’a fait état de l’opinion d’un seul juriste, qu’il soit sunnite, shî`ite, hanafite, malékite, shâfi`ite ou hambalite, ayant permis à la femme de prononcer le sermon ou de diriger la prière du vendredi. Il s’agit donc d’une innovation à tous points de vue, condamnée par toutes les écoles juridiques suivies par les Musulmans, qu’elles soient sunnites ou non.


Il est nécessairement connu de la religion musulmane que, pendant la prière, les femmes doivent se tenir derrière les hommes, car les meilleures parmi les rangées des hommes sont les premières et les meilleures parmi les rangées des femmes sont les dernières. Muslim rapporte en effet dans son Sahîh d’après Abû Hurayrah - que Dieu l’agrée - que le Messager de Dieu dit : « Les meilleures parmi les rangées des hommes sont les premières et les pires sont les dernières ; les meilleures parmi les rangées des femmes sont les dernières et les pires sont les premières », et ce, afin de les préserver de la séduction et de barrer la voie aux prétextes de la tentation sous toutes ses formes. Comment leur serait-il dès lors permis de prendre place sur les chaires des mosquées et de s’avancer pour diriger les hommes dans des prières publiques ?


Il n’a jamais été question au cours de l’histoire musulmane qu’une seule femme ait entrepris une telle initiative ou l’ait revendiquée, ni au temps du Prophète, ni au temps des Califes Bien-Guidés, ni au temps des Successeurs, ni dans les époques postérieures. Ceci prouve de manière catégorique le caractère fourvoyé et innové de cette attitude et de ceux qui la défendent.


Si une telle chose était permise, les premières femmes à en être dignes auraient été les Mères des Croyants, parmi lesquelles il y avait des juristes érudites, et dont on tient une grande partie des enseignements de la religion. Il suffit simplement de mentionner l’exemple de l’oratrice, l’éloquente, la savante, l’érudite, la Véridique, fille du Véridique, la Mère des Croyants, `Â’ishah - que Dieu l’agrée. S’il y avait quelque bien dans cela, ils nous y auraient précédés, et nous auraient montré la voie à suivre. L’histoire musulmane a connu des femmes juristes, érudites, spécialistes du Hadith, et dignes de confiance. Les femmes ont honorablement participé à cet effort d’enseignement de la religion et ont été réputées pour leur véridicité et leur fidélité de restitution, ce qui poussa le Hâfidh Adh-Dhahabî à constater : « On ne connaît aucune femme ayant rapporté des hadiths mensongers ». Il ajoute également : « Je n’ai connaissance d’aucune femme dont la fidélité de restitution des hadiths ait été remise en question ou dont la narration ait été rejetée » [2].

Ainsi, parmi les maîtres du Hâfidh Ibn `Asâkir, on comptait plus de quatre-vingts femmes ! Idem pour l’Imâm Abû Muslim Al-Farâhîdî, le spécialiste du Hadith, qui fut à l’école de soixante-dix femmes. Au cours de l’histoire de cette Communauté, il y eut des femmes qui enseignèrent à des géants tels qu’Ash-Shâfi`î, Al-Bukhârî, Ibn Khallikân, Ibn Hayyân, et bien d’autres encore. Mais malgré tout, il n’est relaté au sujet d’aucune de ces femmes qu’elle a aspiré à prononcer le sermon ou à diriger la prière du vendredi, bien qu’elles surpassaient alors de nombreux hommes dans la connaissance de la religion et des enseignements du Prophète - paix et bénédictions sur lui.

L’histoire musulmane a connu la femme active dans tous les domaines : elle l’a connue en tant que savante, en tant que juriste, en tant que participante dans les adorations collectives, dans les opérations humanitaires, dans l’injonction au bien et la réprobation du mal. Mais elle ne l’a jamais connue en tant qu’imam dans une assemblée publique d’hommes.

Par conséquent, il est évident et nécessairement connu de la religion musulmane que la masculinité est une condition pour pouvoir prononcer le sermon du vendredi ou pour diriger les prières publiques en congrégation. Ceux qui polémiquent à ce sujet ont devant eux l’âge de Noé pour chercher dans les ouvrages du patrimoine et nous sortir quelque chose allant dans leur sens. C’est peine perdue d’avance, car ils ne pourront jamais répondre à cette requête.


Quant au hadith sur lequel ces gens s’appuient, relatant que le Prophète - paix et bénédiction sur lui - a permis à Umm Waraqah de diriger les gens de sa maisonnée, à supposer que ce hadith veuille bien être authentique, il n’a aucun rapport avec la question qui nous concerne. Car ce hadith parle d’un imamat particulier où la femme dirigerait la prière d’autres femmes, ou, selon les interprétations les plus larges et les plus dérogatoires, la prière de femmes et d’hommes de sa famille. Où a-t-on affaire ici au sermon du vendredi ou à la direction d’une prière publique ?

Le Conseil met en garde la Communauté contre la tentation de répondre favorablement à ces appels égarés et hérétiques, qui suivent une autre voie que celle des croyants. Le Conseil invite les Musulmans à se cramponner au Livre et à la Sunnah. Il leur rappelle que le savoir islamique fait partie intégrante de la religion et qu’ils doivent examiner de qui ils apprennent leur religion. Le Conseil rappelle également que dans les temps présents, celui qui s’attache à la religion est tel celui qui empoigne une braise ardente. Le Conseil demande enfin à Dieu de préserver cette Communauté des troubles, de la délivrer saine et sauve des crises qu’elle traverse et de la porter vers la plus belle destinée. Il en est le Garant et en est certes Capable.

Que Dieu nous guide dans la voie droite.

Et Dieu est le plus Savant.

Traduit de l’arabe du site Islamonline.net.
[1] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, verset 115.

[2] Conférer Mîzân Al-I`tidâl, 4/604.


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