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La fatalité sociale ?
27 avril 2018 21:07
Coucou les Yabis,

C'est le coeur plein de désillusions que j'écris ce post...

Je vous encourage vivement à écouter les enregistrements audios de cette ex-prof de banlieues ZEP qui part à la rencontre de ses anciens élèves pour voir ce qu'ils sont devenus.

[www.nouvelobs.com]

Abdelkader par exemple vit de trafics, est passé par la case prison, en est fier et s'en vante. Dans son monde tout ceci semble être la normalité.
Pourtant, la mère d'Abdelkader assure qu'elle et son père étaient constamment derrière leur fils.

Comment cela est-il possible ? Je pensais que seuls les enfants/ados livrés à eux-mêmes connaissaient de tels parcours...
Ou peut-être sa maman ment, qu'elle et le papa ne se sont jamais occupés de leur fils ?
Sur Yabi aussi, j'ai eu à croiser, des jeunes filles surtout, quasi illettrées, intellectuellement très limitées, qui n'ont même pas conscience de leur état. Et pourtant elles sont bien nées en France, ont théoriquement été scolarisées. COMMENT CELA EST-IL POSSIBLE ? Ca me tue...

A ceux qui ont vécu en banlieues ZEP ou qui ont de meilleurs connaissances sociologiques que moi, merci de m'éclairer...



Modifié 2 fois. Dernière modification le 27/04/18 21:11 par eugenism.
27 avril 2018 21:12
J'ai l'impression qu'on ne parle que de ceux qui ont mal tournes et pas de ceux qui ne posent aucun problème ( les plus nombreux). On ne parle pas des trains qui arrivent à l'heure.
27 avril 2018 21:15
(Sois rassuré, tous les enfants d'immigrés que je connais ont très bien tourné. Mais ils sont de Paris intra-muros ou de la campagne. Je ne connais en revanche pas la banlieue, d'où mon post ; j'aimerais comprendre)

Je parle ici du cas précis d'Abdelkader et de ceux qui comme lui avaient pourtant leurs parents derrière eux (d'après leurs dires).

Citation
bouloulou4 a écrit:
J'ai l'impression qu'on ne parle que de ceux qui ont mal tournes et pas de ceux qui ne posent aucun problème ( les plus nombreux). On ne parle pas des trains qui arrivent à l'heure.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/04/18 21:16 par eugenism.
a
27 avril 2018 21:24
bonsoir

j ai plein de profs dans mon entourage, pas spécialement en zep (deux le sont, une en classe relais) et quand les parents disent qu ils sont sur le dos de leurs enfants, c est seulement qu on n en a pas tous la même définition
27 avril 2018 21:40
Salam 'aleykoum

Alors ce sujet est super intéressant mais je ne suis pas très bien informé dessus. Je dirais que l'entourage joue beaucoup, c'est à dire que les jeunes sont très influencés par leurs fréquentations. C'est pas toujours la faute des parents, le jeune adolescent se sent pas bien, incompris (souvent venant de famille pauvres, avec des pbs familiaux), il est naïf et suit les plus grands/cool qui l'incite à faire du mal. Mais Allah guide qui Il veut.
D
27 avril 2018 21:47
Mais ils sont de Paris intra-muros ou de la campagne. Je ne connais en revanche pas la banlieue

Il est clair que je suis né à Paris intra-muros, y ai passé mon enfance, mais ma scolarité était en proche banlieue, dans une cité.
Je peux t'assurer que beaucoup ont mieux réussi que ceux de Paris intra-muros ou de la campagne.

Puis, que signifie banlieue et que signifie paris intra-muros ? Neuilly ou Saint-Mandé, c'est la banlieue, porte de la chapelle, c'est Paris intra-muros...
Citation
eugenism a écrit:
(Sois rassuré, tous les enfants d'immigrés que je connais ont très bien tourné. Mais ils sont de Paris intra-muros ou de la campagne. Je ne connais en revanche pas la banlieue, d'où mon post ; j'aimerais comprendre)

Je parle ici du cas précis d'Abdelkader et de ceux qui comme lui avaient pourtant leurs parents derrière eux (d'après leurs dires).
S
27 avril 2018 21:53
Le fils de cadre sera et le fils d'ouvrier sera ouvrier sauf exception c'est une des études de Durkheim qui est un des peres fondateur de la sociologie de ce que je me rappelle....
L'éducation des parents leur implication et leur niveau de vie est un des facteurs je pense de la réussite sociale des enfants.
Le problème des banlieues ce sont les frequentations et leur influence.
P
27 avril 2018 22:01
Coucou,

Je te conseille très vivement de lire les ouvrages sociologiques de Pierre Bourdieu et notamment ces écrits relatifs à l'habitus, à l'école, à la transmission du capital (social, culturel, éco), au trois états du capital culturel, etc.

Concernant la reproduction des inégalités sociales par l'école, tu peux lire son ouvrage Les héritiers.
27 avril 2018 22:03
sujet très intéressant.

moi non plus je comprend pas trop dsl Heu. je connais des familles dont les enfants ont mal tourné pourant les parents étaient derrière eux mais et ça me.fait beaucoup de peines pr les parents parce que ce sont des gens bien.sad smiley
Les gens peuvent oublier mille bonne actions à cause d'une seule erreur, Allah peut pardonner mille erreurs à cause d'une seule bonne action.
27 avril 2018 22:06
Salam


Dans ces sujets en tant que ce que tu es, tu dois avoir ne certaine neutralité et garder
une distance avec le jugement personnel, si tu pars avec des préjugés tels que des
insinuations douteuses, tu fais mal ton travail. Ne confonds pas les interactions,
professionnelles et personnelles. Voilà ce qu'est la Sociologie :



[socio.umontreal.ca]
Citation
eugenism a écrit:
Coucou les Yabis,

C'est le coeur plein de désillusions que j'écris ce post...

Je vous encourage vivement à écouter les enregistrements audios de cette ex-prof de banlieues ZEP qui part à la rencontre de ses anciens élèves pour voir ce qu'ils sont devenus.

[www.nouvelobs.com]

Abdelkader par exemple vit de trafics, est passé par la case prison, en est fier et s'en vante. Dans son monde tout ceci semble être la normalité.
Pourtant, la mère d'Abdelkader assure qu'elle et son père étaient constamment derrière leur fils.

Comment cela est-il possible ? Je pensais que seuls les enfants/ados livrés à eux-mêmes connaissaient de tels parcours...
Ou peut-être sa maman ment, qu'elle et le papa ne se sont jamais occupés de leur fils ?
Sur Yabi aussi, j'ai eu à croiser, des jeunes filles surtout, quasi illettrées, intellectuellement très limitées, qui n'ont même pas conscience de leur état. Et pourtant elles sont bien nées en France, ont théoriquement été scolarisées. COMMENT CELA EST-IL POSSIBLE ? Ca me tue...

A ceux qui ont vécu en banlieues ZEP ou qui ont de meilleurs connaissances sociologiques que moi, merci de m'éclairer...
D
27 avril 2018 22:07
Ou de Bourdieu, le déterminisme social. Cependant, à notre époque, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît puisque beaucoup de familles connaissent le déclassement.
Citation
Safiya7 a écrit:
Le fils de cadre sera et le fils d'ouvrier sera ouvrier sauf exception c'est une des études de Durkheim qui est un des peres fondateur de la sociologie de ce que je me rappelle....
L'éducation des parents leur implication et leur niveau de vie est un des facteurs je pense de la réussite sociale des enfants.
Le problème des banlieues ce sont les frequentations et leur influence.
P
27 avril 2018 22:13
En réalité, il faut dire ce qui est, tu parles de Neuilly et autre, mais le problème n'est pas tant la non réussite des enfants d'immigrés en quelque sorte mais la reproduction des inégalités.

C'est le fait d'être "pauvre" surtout qui joue particulièrement et c'est ce qui fait qu'un élève ne Neuilly n'est pas comparable à un élève de Bobigny.

Les populations immigrés sont plus fragiles économiquement car elles arrivent généralement sans patrimoine, sans revenu, souvent sans diplôme et aussi sans réseau donc elles se retrouvent dans des situations de fragilité économique.

Hors, c'est un secret pour personne, il y a une sorte de reproduction des classes sociales, quand tu es fils de cadre supérieur ou de médecin, statistiquement tu as bien plus de chance de faire des études supérieurs que quand tu es un fils d'ouvrier et encore plus lorsqu'il s'agit d'intégrer les grandes écoles.


Citation
Don Mo a écrit:
Mais ils sont de Paris intra-muros ou de la campagne. Je ne connais en revanche pas la banlieue

Il est clair que je suis né à Paris intra-muros, y ai passé mon enfance, mais ma scolarité était en proche banlieue, dans une cité.
Je peux t'assurer que beaucoup ont mieux réussi que ceux de Paris intra-muros ou de la campagne.

Puis, que signifie banlieue et que signifie paris intra-muros ? Neuilly ou Saint-Mandé, c'est la banlieue, porte de la chapelle, c'est Paris intra-muros...
D
27 avril 2018 22:21
Oui, je le sais tout ça, et je suis d'accord avec toi. Seulement, parler de la banlieue comme d'un bloc monolithe est une erreur.

D'après une étude, un enfant d'instits a 14 fois plus de chances d'obtenir le bac qu'un enfant d'ouvrier.
Mais bon, je connais des enfants de cadre,ça ne vole pas haut smoking smiley


Citation
AntiEre a écrit:
En réalité, il faut dire ce qui est, tu parles de Neuilly et autre, mais le problème n'est pas tant la non réussite des enfants d'immigrés en quelque sorte mais la reproduction des inégalités.

C'est le fait d'être "pauvre" surtout qui joue particulièrement et c'est ce qui fait qu'un élève ne Neuilly n'est pas comparable à un élève de Bobigny.

Les populations immigrés sont plus fragiles économiquement car elles arrivent généralement sans patrimoine, sans revenu, souvent sans diplôme et aussi sans réseau donc elles se retrouvent dans des situations de fragilité économique.

Hors, c'est un secret pour personne, il y a une sorte de reproduction des classes sociales, quand tu es fils de cadre supérieur ou de médecin, statistiquement tu as bien plus de chance de faire des études supérieurs que quand tu es un fils d'ouvrier et encore plus lorsqu'il s'agit d'intégrer les grandes écoles.
P
27 avril 2018 22:31
Je suis d'accord avec toi.
Il y a banlieue et banlieue. Certaines villes de banlieues ne sont pas du tout le cliché qu'on entend souvent sur la banlieue.

En 2018 le statut de cadre ne veut plus rien dire non plus. Ma soeur est considérée comme étant cadre,alors qu'elle a pas un travail de fou lol.




Citation
Don Mo a écrit:
Oui, je le sais tout ça, et je suis d'accord avec toi. Seulement, parler de la banlieue comme d'un bloc monolithe est une erreur.

D'après une étude, un enfant d'instits a 14 fois plus de chances d'obtenir le bac qu'un enfant d'ouvrier.
Mais bon, je connais des enfants de cadre,ça ne vole pas haut smoking smiley
P
27 avril 2018 22:35
Non, je ne pensais pas à un bloc monolithe, c'est plutôt des "tendances", enfin des parcours majoritaires (et là je ne parle pas du jeune qui fini dealer mais du fait du renouvellement des classes), et puis je ne pense pas que cela soit propre aux banlieues, je pense que les statistiques sont identiques dans certaines régions défavorisées en France, notamment dans le Nord où l'on a dans certains endroits de fort taux de chômage.

Et puis, ce renouvellement est logique en quelque sorte, enfin par logique, j'entends que l'enfant de médecin ne voudra pas vivre un déclassement et en plus étant dans un environnement bien différent de l'enfant d'ouvrier aura un réseau différent et des aspirations différentes et mes ses parents et les gens qui l'entourent ont des préoccupations différentes (ces parents ont moins de chance d'avoir des préoccupations type "survie immédiate"winking smiley.

Tu as des lycées où le but pour quasiment l'ensemble de la classe en terminal n'est pas d'obtenir le bac à la fin de l'année mais d'avoir la meilleur prépa possible ou d'intégré une école bien classée.

Mais, je pense que tu sais tout ça, j'ai vu que tu avais également évoqué les études de Pierre Bourdieu.
Citation
Don Mo a écrit:
Oui, je le sais tout ça, et je suis d'accord avec toi. Seulement, parler de la banlieue comme d'un bloc monolithe est une erreur.

D'après une étude, un enfant d'instits a 14 fois plus de chances d'obtenir le bac qu'un enfant d'ouvrier.
Mais bon, je connais des enfants de cadre,ça ne vole pas haut smoking smiley
S
27 avril 2018 22:42
J'adhère pas au discours qui explique la délinquance uniquement sous le prisme économique.
D
27 avril 2018 23:02
Effectivement, je suis entièrement d'accord avec toi. Il nous sera ou il nous est beaucoup plus difficile d'accéder à un meilleur statut social.
D'autant plus, et je le tiens d'une professeure, les profs font de la rétention d'informations. C'est-à-dire qu'ils n'expliquent jamais quelles sont les meilleures prépas, ou meilleurs concours. C'est qu'il ne faudrait pas qu'on vienne concurrencer leurs gosses.

Quant au réseau, je l'ai subi, j'ai vu ce que ça faisait d'en manquer.

Cela étant dit, c'est difficile, mais pas impossible, d'où que l'on soit, d'où qu'on vienne. Il faut se battre. Une personne partant de plus loin aura non seulement plus de mérites, mais sera beaucoup plus redoutable.
Citation
AntiEre a écrit:
Non, je ne pensais pas à un bloc monolithe, c'est plutôt des "tendances", enfin des parcours majoritaires (et là je ne parle pas du jeune qui fini dealer mais du fait du renouvellement des classes), et puis je ne pense pas que cela soit propre aux banlieues, je pense que les statistiques sont identiques dans certaines régions défavorisées en France, notamment dans le Nord où l'on a dans certains endroits de fort taux de chômage.

Et puis, ce renouvellement est logique en quelque sorte, enfin par logique, j'entends que l'enfant de médecin ne voudra pas vivre un déclassement et en plus étant dans un environnement bien différent de l'enfant d'ouvrier aura un réseau différent et des aspirations différentes et mes ses parents et les gens qui l'entourent ont des préoccupations différentes (ces parents ont moins de chance d'avoir des préoccupations type "survie immédiate"winking smiley.

Tu as des lycées où le but pour quasiment l'ensemble de la classe en terminal n'est pas d'obtenir le bac à la fin de l'année mais d'avoir la meilleur prépa possible ou d'intégré une école bien classée.

Mais, je pense que tu sais tout ça, j'ai vu que tu avais également évoqué les études de Pierre Bourdieu.
P
27 avril 2018 23:18
J'avais vu une étude concernant science po qui indiquait qu'en plus des enfants issus des classes sociales très privilégiés, l'autre population qui est surreprésenté est celle des enfants de prof ptdr

Sur le sujet => [hal.archives-ouvertes.fr] (page 11)

Sinon, il y a eu un reportage sur le Figaro concernant la question : [www.lefigaro.fr]


Oui, je suis totalement d'accord sur le fait qu'il n'existe pas de fatalisme en la matière (plus des "tendances" comme je l'avais indiqué).

Et je le constate dans mon entourage (et ceux même directement pour des immigrés issus de la première génération arrivé sans rien).


Citation
Don Mo a écrit:
Effectivement, je suis entièrement d'accord avec toi. Il nous sera ou il nous est beaucoup plus difficile d'accéder à un meilleur statut social.
D'autant plus, et je le tiens d'une professeure, les profs font de la rétention d'informations. C'est-à-dire qu'ils n'expliquent jamais quelles sont les meilleures prépas, ou meilleurs concours. C'est qu'il ne faudrait pas qu'on vienne concurrencer leurs gosses.

Quant au réseau, je l'ai subi, j'ai vu ce que ça faisait d'en manquer.

Cela étant dit, c'est difficile, mais pas impossible, d'où que l'on soit, d'où qu'on vienne. Il faut se battre. Une personne partant de plus loin aura non seulement plus de mérites, mais sera beaucoup plus redoutable.
P
27 avril 2018 23:22
Du coup, en recherchant l'étude sur la représentation des enfants de professeurs à science po, je suis tombée sur cet article des Echos dont je mets le lien :

[www.lesechos.fr]

Le titre est : 10 ans après, ce que sont devenus les "ZEP science po" (ils évoquent les étudiants entrés à science po sans passer par le concours grâce aux partenariats qu'a l'école avec certains lycées situés en ZEP).



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/04/18 23:23 par AntiEre.
D
27 avril 2018 23:27
Oui, de même pour l'Ena, soit ce sont des enfants de hauts fonctionnaires ou bien d'instits. Ill
Citation
AntiEre a écrit:
J'avais vu une étude concernant science po qui indiquait qu'en plus des enfants issus des classes sociales très privilégiés, l'autre population qui est surreprésenté est celle des enfants de prof ptdr

Sur le sujet => [hal.archives-ouvertes.fr] (page 11)

Sinon, il y a eu un reportage sur le Figaro concernant la question : [www.lefigaro.fr]


Oui, je suis totalement d'accord sur le fait qu'il n'existe pas de fatalisme en la matière (plus des "tendances" comme je l'avais indiqué).

Et je le constate dans mon entourage (et ceux même directement pour des immigrés issus de la première génération arrivé sans rien).
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