Le bateau a été intercepté vendredi par les commandos français. Un «go fast» venant du Maroc a été intercepté en Espagne avec 3,2 tonnes de cannabis à bord.
Longue d'une douzaine de mètres, équipée de quatre puissants moteurs et filant à 40 nœuds sur les flots de la mer d'Alboran, l'embarcation a été interceptée vendredi au large des côtes espagnoles par les commandos de la marine française. À bord, les militaires ont appréhendé quatre ressortissants marocains et découvert une centaine de ballots renfermant quelque 3,2 tonnes de résine de cannabis. Selon la préfecture maritime de Toulon, il s'agit de la plus importante saisie opérée en Méditerranée depuis la création, début 2006, d'un dispositif visant à frapper la noria de « go fast » qui fond en permanence sur le littoral européen.
«Depuis deux ans, nous ratissons cette zone à la recherche des embarcations rapides qui quittent presque quotidiennement les côtes marocaines à destination des Baléares ou de la côte catalane», explique le procureur de Marseille, Jacques Dallest. S'il est souvent difficile d'identifier les donneurs d'ordre basés au Maroc, 70 convoyeurs ont ainsi été déférés devant la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille. En janvier 2008, neuf d'entre eux ont été condamnés à des peines de six à sept ans de prison par le tribunal correctionnel.
«Depuis juin 2006, nous avons stoppé 16 “go fast” et saisi un total de 13 tonnes de cannabis, explique pour sa part le capitaine de frégate Bernard Celier, porte-parole de la préfecture maritime de Toulon. Par ailleurs, nous estimons que 25 autres tonnes de drogue ont été rejetées à la mer lors de ces opérations. » Vendredi dernier, l'opération « Lévrier », qui a impliqué un avion des Douanes et un bâtiment de la Marine, a été gérée depuis le Centre de coordination pour la lutte antidrogue en Méditerranée (Ceclad-M).
Cette structure, inaugurée le 1er décembre dernier, vise à coordonner plus efficacement l'action des services de police français, espagnols, italiens, portugais et maltais contre les narcotrafiquants. À terme, des agents «antistup» marocains, algériens, tunisiens, libyens ou encore mauritaniens devraient en outre y être affectés.
Hier, les quatre convoyeurs appréhendés en mer ont été remis à la police judiciaire marseillaise. À l'issue de leur garde à vue, ces manutentionnaires âgés d'une vingtaine d'années devraient être déférés en vue de leur mise en examen pour «importations de stupéfiants en bande organisée».
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