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Antigone 2.0 a écrit:
Salam,
J'ai toujours eu pour habitude de prendre du recul et d'observer.
Aujourd'hui, je vois mes parents obligés de faire face aux conséquences de leurs choix de vie. En réalité, il s'agit plutôt de l'absence de choix, d'avoir laisser choir des situations qui n'avaient pas d'avenir, d'avoir renier des faiblesses plutôt que de les accepter et les soigner, de n'avoir pas pris leur vie en main en s'inventant des excuses, alors que c'est surtout un manque de courage. Je ne les blâme pas, parce que je ne peux me permettre de de juger, je n'aurais probablement pas fait mieux à leur place. Bien sûr, tout ce qui leur arrive aujourd'hui me fend le cœur et me désole au plus haut point. Je sais déjà que certaines de mes décisions me poursuivrons toutes ma vie, je sais aussi là où j'ai failli.
Bref, je vous raconte tout ça pour vous rappeler que quoi qu'on fasse, et surtout ce que nous n'osons pas... Tout finis par se payer... Et plus on tarde à regarder sa réalité en face, plus ça fait mal et plus il est difficile de revenir en arrière.
Voilà voilà.
Bonne journée quand même
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slim77700 a écrit:
c'est quel type de problème ?
ca nous aidera à les éviter !
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Antigone 2.0 a écrit:
Je ne sais pas s'il y a vraiment un "type" de problème. Je crois que c'est surtout quand on refuse de regarder sa réalité en face, que nos choix ou nos comportement sont motivés par des blessures intérieures et non par un besoin ou désir réel.
Je vais te donner l'exemple de mes parents.
Mes parents ne sont jamais réellement aimés je pense. Après, je suis pas à leur place, je peux pas dire, mais bon... Ils se sont rencontrés tous les deux après une rupture difficile et se sont mis ensemble plus par dépit qu'autre chose, parce que ni l'un ni l'autre de voulait vivre seul, et chacun voulait fonder une famille.
Concernant ma mère, sa première erreur est de n'avoir jamais oser quitter mon père. Elle m'a avouer pourtant qu'elle y a penser alors que ma soeur, l'aînée, était tout bébé, mais elle n'a pas agit. Elle se rendait compte pourtant que cette relation n'était pas saine, qu'elle l'éloignait de sa famille et que mon père n'a pas un comportement "normal". Par après, elle s'est refusée de le quitter parce qu'elle le considérait comme un bon père (mon frère et ma soeur en paient encore les conséquences et probablement moi aussi, mais je n'en ai pas conscience), plus tard, ce qui la bloquait c'est qu'il est mal voyant et elle ne voulait pas l'abandonner. Il faut savoir aussi que ma mère a subit toute sa vie de la maltraitance psychologique de la part de mon père et qu'ils ont passer leur vie à se disputer (pour te dire, j'enviait mes camarades dont les parents étaient divorcés).
Avant d'acheter ma maison, alors qu'on cherchait encore, ma mère se plaignait de la situation qui devenait de plus en invivable. Je lui ai proposer plusieurs solutions, dont mettre sa maison en location et acheter un logement pour nous tous, de façon à ce que chacun ait son espace sans abandonner personne. D'autant que je voyais l'avenir et que mon père commençais à décliner sérieusement. Ma mère à refuser toutes les solutions, pensant que rien ne changerait, que c'était sa croix quelque part.
Aujourd'hui, elle culpabilise à mort parce que mon père est dans un home et que ça se passe mal. Et franchement, on n'a pas de solution. Elle ne peut même profiter d'être enfin tranquille, ça lui pèse trop, et elle craint de finir dans un home comme père...
Concernant mon père, c'est un cas très spécial, et je pense qu'il y a une très grand souffrance en lui qu'il a toujours refuser d'accepter. Il n'a jamais accepter sa cécité (malgré le fait qu'il s'en plaint tout le temps), ni ses faiblesses. Si ma mère l'avait quitté, il aurait peut-être été obliger de se prendre en charge et d'admettre tout ça, plutôt que de se plaindre d'un côté et de l'autre faire comme s'il était capable de tout. Lui non plus n'a jamais osé partir, parce que dépendant, affectivement et physiquement (quoi je pense que sa dépendance physique ne faisait que nourrir la dépendance affective). Tous les reproches qu'il a fait à ma mère c'est ce qu'il se reproche à lui même, mais incapable de l'admettre et donc incapable d'avancer.
Bref, durant des années, il partait sur son voilier tout l'été, avec l'idée de voyager, mais comme inconsciemment il savait que c'était impossible, il passait son temps à retaper le bateau (à sa manière) et c'était pour lui aussi une échappatoire pour ne plus subir les disputes. Seulement, les dernières années, il n'était plus capable de quoi que ce soit. C'est ma mère ou moi qui allions chaque semaines pour lui faire ses courses. Mon père est probablement l'homme le plus tête de la terre, il aurait été tout à fait impossible de l'empêcher d'aller sur son bateau, ça aurait été accepter sa faiblesse et son incapacité.
L'été dernier (enfin l'année d'avant), à l'aube, il est tombé à l'eau (probablement suite à un avc), il a failli y passer. Je te passe les détails de la rééducation et co, mais voilà, aujourd'hui, il a perdu encore plus de ses capacité, cérébrales également. Nous n'avons pas d'autres choix que le laisser dans le home, pour des raisons pratiques et psychologiques et ça se passe assez mal, il refuse toujours d'admettre qu'il n'est pas capable de vivre seul et il veut partir à tout prix. Et c'est terrible à admettre, mais ce qui lui arrive ce sont les conséquence de ses actes et de son aveuglement.
Après, je dis ça avec beaucoup de recul, et je ne considère pas pour autant la situation comme étant juste, au contraire, je culpabilise beaucoup moi aussi... Mais clairement, ça aurait pu se passer autrement si l'un et l'autre avait pris la peine de se regarder en face et d'affronter leurs propre souffrances.
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slim77700 a écrit:
Effectivement c'est triste .. mais je pense que ce n'est pas évident de prendre les bonnes décisions au bon moment .. surtout si on a pas reçu ça dans notre éducation
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Antigone 2.0 a écrit:
Oui, j'en suis bien consciente et je pense pas que j'aurais fait mieux à leur place. Je connais leurs histoires respectives, je commence à comprendre le pourquoi du comment leurs souffrances intérieures (c'est assez perturbant d'ailleurs)... j'aimerais dire que je ne leur en veux pas, mais la logique voudrait que ce soit le cas et peut-être que ce sentiment est refoulé, je sais pas...
Bref, ce que je voulais dire via ce post, c'est que nous pouvons, nous, avoir le recul nécessaire pour faire le meilleurs choix, écouter nos besoins et nos intuitions, et surtout regarder en face les souffrances que nous cherchons à voiler et qui orientent nos décisions, parce que tôt ou tard elles nous retombent dessus. Après, c'est un cheminement personnel, une prise de conscience que l'on prend soi-même. Pour certains, une observation comme celle-ci peut servir de déclic, d'autres continuerons à se voiler la face parce que la souffrance est trop grande.
Que Dieu nous guide.
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slim77700 a écrit:
exactement .. et je pense que la nouvelle génération est mieux ouillée pour faire les analyses nécessaires et éviter de reproduire les mêmes erreurs qui donneront les mêmes résultats !
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