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Expulsion des marocains d'Algérie: qui se souvient du 18 décembre 1975?
k
19 décembre 2009 14:10
Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous évoquons ce triste et douloureux événement, mais le devoir de mémoire nous oblige à rappeler à l'opinion publique la réalité d'un drame complètement ignoré par la génération actuelle...
Alger - Abdou Marouane

Le drame est presque complètement ignoré, notamment dans les pays du Maghreb, que ce soit au Maroc ou en Algérie. Ceux qui sont nés dans les années 70 ignorent tout de cette date fatidique du 18 décembre 1975; cette date qui a mis fin à un rêve caressé par l'ensemble des peuples dans la région. 34 ans plus tard, l'émotion, la colère et la frustration, sont encore là. L'automne de cette année n'annonçait rien de bon sur le ciel maghrébin; les relations entre l'Algérie et le royaume du Maroc n'étaient pas au beau fixe et pour cause. La question du Sahara a pris une autre tournure après la marche verte lancée par le roi du Maroc au mois de novembre de cette même année. Mais nul ne pensait que ce différent allait prendre des proportions alarmantes. Cette nouvelle donne géopolitique allait mettre les deux pays voisins dans une situation de conflit, qui, malheureusement allait s'inscrire dans la durée. Un mois après la marche verte, les autorités algériennes de l'époque vont commettre l'irréparable: 45.000 familles marocaines installées en toute légalité dans ce pays depuis le 19ème siècle expulsées d'une manière brutale et inhumaine. Ironie du sort, la majorité des enfants de ces familles ne savaient même pas qu'ils étaient marocains, nés en Algérie. Ils ne s'étaient jamais posés la question sur leur origine. Ils étaient des citoyens algériens à part entière si l'ont tient compte du droit du sol et des liens familiaux. Mais trêve d'utopie, nous ne sommes pas en Europe pour faire valoir ces droits. A partir de la mi-décembre, les premières rumeurs commençaient à se répandre comme une trainée de poudre et l'inquiétude était à son comble. La communauté marocaine en Algérie allait connaitre les affres de la déportation, car en réalité, ce n'étaient pas des expulsions d'étrangers vers leur pays d'origine, mais d'algériens d'origine marocaine nés dans ce pays avant même le déclenchement de la révolution de novembre 1954. Faut-il rappeler que des milliers de marocains ont combattu pour l'indépendance de l'Algérie et beaucoup sont tombés au champ d'honneur au moment où certaines familles algériennes fuyaient pour trouver refuge au Maroc...? Mais ceci est une autre histoire que le clan d'Oujda aura du mal à expliquer aux générations futures.
Pour mieux comprendre cette nebka, nous avons retrouvé les traces de Hachemi qui vit aujourd'hui en France depuis 34 ans. Hachemi cet "apatride maghrébin" est un algérien (de père marocain et de mère algérienne), son histoire à elle seule exprime toute la déchirure de ce Maghreb en lambeau.
k
19 décembre 2009 14:11
Le dernier Aïd Al Adha en Algérie
En ce début du mois de décembre, je retrouve l'"apatride" dans un café du haut de Vernet dans la coquette ville de Perpignan. Il n'a pas changé depuis notre dernière rencontre. Il est toujours actif est plein d'humour comme le sont toutes les oranais; son histoire est plutôt singulière. Au deuxième jour de l'Aïd al Adha en décembre 1975, il revoit encore le visage triste de son père Azzouz, un ancien maquisard. Il revenait de la mosquée après la prière d'al ichaâ, c'était le 18 décembre. Ce père de famille ne savait pas comment annoncer la nouvelle à ses enfants. Il venait d'apprendre par un proche, que les expulsions étaient prévues pour ce même soir. Haj Azzouz pensait qu'en cette occasion sacrée de la fête de sidna Ibrahim, le sentiment de piété et de fraternité finirait par apaiser les rancunes et que les deux peuples frères ne se diviserainet jamais. A un moment donné, j'avais presque regretté d'avoir ouvert ce dossier avec l'"apatride"; il avait soudain le regard lointain et les larmes aux yeux. Il revoit la scène qui l'a marquée à tout jamais."Ce soir là, des policiers en civils se présentèrent à notre domicile. Ils ont demandé la carte de séjour de mon père, nous étions 5 frères et sœurs tous concernés par l'expulsion, à l'exception de ma mère qui était algérienne. D'ailleurs, l'un des policiers s'adressa à ma mère en lui signifiant qu'elle n'était pas concernée. Folle de rage, elle fonça sur ce policier et il a fallu l'intervention de mon père pour la calmer. Le lendemain à l'aube, après avoir été fichés comme des criminels au commissariat de police, nous étions dans le car qui fonçait tout droit vers la frontière algéro-marocaine. En arrivant à Maghnia, j'ai vu ma mère pleurer. Elle jetait un dernier regard vers son pays, vers notre pays!".
A ce jour, le drame de cette communauté reste peu connu à travers le monde, mais ce qui est encore plus grave et choquant, "c'est le comportement hypocrite de certains humanitaires et autres responsables politique qui se disent "choqués et inquiets" par la situation d'Aminatou Haidar alors que 350.000 marocains continuent à souffrir sans que personne ne s'en émeuve", tient à rappeler l'enfant de Sidi El Houari...
D
19 décembre 2009 14:25
Citation
a écrit:
Expulsion des marocains d'Algérie: qui se souvient du 18 décembre 1975?

Comment oublier ? C'est un sujet qui revient régulièrement comme ici [www.yabiladi.com]

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Je vais pas faire ma modératrice mais ce serait bien de faire une petite recherche avant de poster un nouveau sujet.

wassalem.
 
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