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Etranges positions de RSF
M
16 janvier 2005 14:06
Au Venezuela Reporters Sans Frontières appuie depuis deux ans des médias complices de nombreuses violations des droits de l'homme... et appuie sur l'accélérateur dans la campagne mondiale contre le gouvernement de Hugo Chavez. Quels sont ces médias dont RSF valide les informations ? Pourquoi cette stratégie politique d'une organisation supposée impartiale ?

Caracas (Venezuela) - 18 juin 2004

Caracas, juin 2004. La récente découverte d'une cache d'armes dans des locaux appartenant a la chaîne TV Venevision, rappelle ce dont les médias commerciaux, quasi monopolistiques au Venezuela, co-organisateur du putsch militaire d'avril 2002, sont capables en termes de déstabilisation politique. Le directeur de la chaîne affirme qu'il s'agit “d'armes rouillées”. La même chaîne de télévision avait, quelques semaines auparavant, comme François Meurisse dans Libération, affirmé que la découverte de 91 paramilitaires colombiens dans une propriété d'un des dirigeants de l'opposition vénézuélienne, était, elle aussi, une manipulation du président Chavez. Un peu vite peut-être : le lendemain, le gouvernement colombien, pourtant peu suspect d'estime pour le président vénézuélien, dénonçait cette invasion et dépêchait sa ministre des affaires étrangers pour superviser le rapatriement des recrues en Colombie.

Venevision est la propriété d'un ami personnel de George Bush et Jimmy Carter, Gustavo Cisneros. Auteur du premier coup d'Etat médiatique de ce siècle, ayant fait croire au monde pendant 24 heures que Hugo Chavez avait fait tirer sur son peuple, le Murdoch latino coordonne le putsch en avril 2002, accompagné de l'élite patronale dans son bunker de Caracas et offre son jet aux militaires putschistes pour évacuer le président. Pendant ce temps, Venevision, Globovision, et l'ensemble des chaînes privées célèbrent sur un ton jubilatoire le décret des putschistes abolissant parlement, constitution, défenseur du peuple, et autres institutions démocratiques. En 48 heures de putsch, des médias qui ne cessaient de parler de sauver la liberté d'expression au Venezuela, montrent leur vrai visage. Leurs « journalistes » mènent la chasse aux opposants en direct, sur un ton haletant, en compagnie de la police politique, tout en imposant le black-out sur la résistance croissante de la population civile. Cible privilégiée, les médias associatifs sont persécutés, certains de leurs membres arrêtés : on ne lira aucune protestation de RSF à ce sujet.

Les médias tels que Venevision, présentent une longue liste de complices dans les violations de droits de l'homme. Ces implications n'ont pas cessé, comme le montrent les campagnes médiatiques actuelles contre des dirigeants paysans lies a la reforme agraire du gouvernement Chavez, traités d'envahisseurs, de guérilleros, certains assassinés par la suite. En août 2003, lorsque la Commission Nationale des Télécommunications, dans une opération qui serait routinière aux Etats-Unis ou en France, applique la loi et retire quelques relais d'émetteurs installés sans permis légal par Globovision, celle-ci lance une campagne violente contre cette « nouvelle atteinte a la liberté d'expression » (que RSF relaie aussitôt) appelant les citoyens à résister à la dictature qui s'installe au Venezuela. Alors qu'à aucun moment Globovision n'interrompt ses programmes, puisque sa fréquence légale et habituelle ne fait pas problème, les fonctionnaires de la Commission sont conspués et une grenade est lancée par un commando nocturne contre leurs bureaux.

Liberté d'expression ou dictature médiatique ?


Malgré l'échec de leur putsch, tous ces médias continuent quotidiennement á appeler les militaires à « agir vite » pour renverser le président, et accentuent leur pression sur le Conseil Electoral, a quelques semaines du referendum présidentiel. Au sein des programmes la contradiction politique est pratiquement nulle. «  Que Chavez s'en aille  » est le refrain quotidien répété sur toutes les ondes par les politiques, journalistes, experts, bien d'accord entre eux.

Venevision, RCTV, Televen, CMT, Globovision, la radio privée, qui occupent 95% du spectre hertzien, et neuf journaux sur dix, appartiennent à l'opposition. Comme hier au Chili ou au Nicaragua, ils se servent de « la liberté d'expression » comme axe central de la guerre médiatique contre un gouvernement anti-néolibéral, qui a rétabli la souveraineté sur le pétrole, et qui gène beaucoup l'administration Bush. Des médias par ailleurs racistes (Chavez, certains de ses ministres, voire les ambassadeurs et présidentes africains qui le visitent, sont traités de « singes », ce qui a suscite des protestations diplomatiques auprès d'une des chaînes, RCTV, en mars 2004). Le gouvernement Chavez, pour sa part, n'a emprisonné aucun journaliste, fermé aucun média, censuré aucun article. Pourquoi, dès lors, les rapports de Reporters Sans Frontières font-il de Chavez une de ses cibles et valident-ils les allégations des médias privés selon lesquelles le gouvernement Chavez réprime la liberté d'expression ?

La stratégie de RSF au Venezuela


Dès ses premiers rapports en 2000, RSF parle de Hugo Chavez comme d'un futur Castro. On découvre alors que la correspondante choisie par RSF à Caracas, Maria José Pérez Schael, est ... conseillère de l'opposition. Dans El Universal , en 2002, l'honorable correspondante de RSF parle des putschistes : «  mon coeur vibre á la vue des militaires insurgés, de ces hommes vertueux qui défilent sous nos couleurs nationales  ». Face aux protestations RSF se résigne á choisir un autre collaborateur.

Mais RSF continue de valider sans contre-enquête la version des médias d'opposition. Et omet de dire, par exemple, que des tribunaux vénézuéliens ont établi un lien entre des militaires putschistes et les « auto-attentats » comme celui de Globovision destinés à nourrir une image mondiale répétitive a souhait. A contrario , lorsque la télévision associative Catia Tve, dont les programmes sont fabriqués directement par les habitants des barrios (quartiers populaires) et qui émet sur tout l'Ouest de Caracas, est fermée en juin 2003 par un maire d'opposition, RSF, visiblement gêné par le fait que le seul media ferme au Venezuela l'ait été par l'opposition, annonce précipitamment, en septembre 2003 sa « réouverture ». C'est faux. A l'heure où nous écrivons (juin 2004), Catia TVE n'a toujours pas repris ses émissions.

La journaliste Naomi Klein s'est étonnée que RSF fasse du gouvernement Chavez une menace pour la liberté d'expression. Selon elle, la plus grave menace provient, dans la réalité, de médias capables d'organiser un coup d'Etat et de groupes transnationaux dont le propriétaire, Gustavo Cisneros, ne cache pas son désir de devenir le futur président du Vénézuéla. Récemment le cinéaste argentin Solanas et l'ecrivain uruguayen Eduardo Galeano, qu'on ne peut suspecter de naïveté en matière de Droits de l'Homme, ont témoigne de "l'incroyable liberté d'expression en vigueur au Venezuela. Curieusement les médias français, comme Le Monde ou Libération , mais aussi Charlie Hebdo récemment, emboîtent le pas aux médias prives vénézuéliens. Seul Le Figaro , paradoxalement, a échappé jusqu'ici à cette hystérie. Le patron de RSF Robert Ménard, lui, relaie et renforce les campagnes des empires médiatiques contre une démocratie transformée en « futur Cuba ». Dans la nouvelle revue « Médias » (la revue de ceux qui ne veulent pas critiquer les médias), détenue en partie par RSF, Robert Ménard signe récemment avec Pierre Veilletet un long article plein de fiel sur le thème « La guérilla des altermondialistes contre l'info ». Les auteurs pestent contre Bourdieu, Ramonet, PLPL, Halimi, puis écrivent : «  Les “alters” ont toutes les indulgences pour l'ex-putschiste Hugo Chavez, ce caudillo d'opérette qui ruine son pays mais se contente - pour l'instant ? - de discours à la Castro sans trop de conséquences réelles pour les libertés de ses concitoyens  ». Ménard reproche ensuite à Ramonet de «  passer sous silence les discours virulents d'Hugo Chavez contre la presse, les débordements et les réactions de ses partisans, l'impunité dont ils bénéficient  ».

RSF n'existait pas encore quand Armand Mattelard analysant l'alliance des grands médias et de la SIP (association de propriétaires de médias) dans le renversement d'Allende, écrivait : «  L'enquête judiciaire sur l'administration du journal El Mercurio, accusé d'irrégularités fiscales, a servi de prétexte pour dénoncer de soi-disant mesures coercitives contre la "presse libre". (...) Le message émis par la presse de la bourgeoisie chilienne revient à sa source, renforcé par l'autorité que lui confère le fait d'avoir été reproduit à l'étranger. (...) Nous sommes en présence d'une SIP tautologique. Sa campagne n'est qu'un immense serpent qui se mord la queue.  » Au moment où s'effrite en France l'aura d'intellectuels médiatiques et experts en « Droits de l'Homme » qui ont appuyé une guerre dont la barbarie était prévisible, il est temps d'enquêter sur la stratégie politique de Robert Ménard, à travers RSF, au Venezuela.

Thierry Deronne Periodista belga residente en Venezuela desde hace ocho años. Benjamin Durand Journaliste français
Mise en ligne : lundi 21 juin 2004 - Par Thierry Deronne & Benjamin Durand



[iso.metric.free.fr]

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Voir également le post sur la révolution Bolivarienne!

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Reporters Sans Frontieres,
les aveux de Robert Ménard

C'est un aveu formidable - et courageux - que se livre Rober Ménard, le patron de Reporters Sans Frontières, dans un livre qu'il vient de consacrer à son combat ("Ces journalistes que l'on veut taire", Albin Michel). Que nous révèle-t-il ? Qu'un différend d'importance l'opposa à ses prédecesseurs, dont Jean-Claude Guillebaud. Ce dernier, soutenu par une grande partie de la base, estimait que l'association devait dénoncer, en France même, les dérives déontologiques, financières et économiques qui caractérisent l'évolution du monde médiatique (les concentrations et la restriction du pluralisme, par exemple). Pas question, répondait Ménard. Pourquoi ? "Parce que, ce faisant, expliquait-il, nous risquons de mécontenter certains journalistes, des nous mettre à dos les grands patrons de presse et de braquer le pouvoir économique. Or, pour nous médiatiser, nous avons besoin de la complicité des journalistes, du soutien de patrons de presse et de l'argent du pouvoir économique." Conclusion, admet Rober Ménard, "nous avons décidé de dénoncer les atteintes à la liberté de la presse en Bosnie ou au Gabon et les ambiguités des médias algériens ou tunisiens...mais de ne pas nous occuper des dérives françaises." Trop dangereux. Dont acte !
hebdomadaire français MARIANNE du 5 au 11 Mars 2001, page 9




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Le dossier Robert Ménard. Pourquoi Reporters sans frontières s'acharne sur Cuba

Au cours des ans, Robert Ménard, le secrétaire général de Reporters sans frontières, est arrivé à s’ériger en référence universelle. Son but déclaré : la défense de la liberté de la presse. Noble but... auquel personne ne peut refuser de souscrire !
Pourtant, lorsqu'il s'agit de Cuba, tout dans son profil fait de lui un agent de la CIA, soutient Jean-Guy Allard, journaliste québécois vivant à La Havane. Au cours d’une entrevue qu'il lui accordait récemment, l'ex-agent des services de renseignement cubains Nestor Baguer lui racontait sa rencontre du 20 septembre 1998 avec Ménard, alors qu’il occupait le poste de président de l’Association des journalistes cubains « indépendants ». Dans son témoignage, Baguer explique comment le comportement de Ménard est calqué sur celui des agents de services secrets.
À Miami, l’associée de Ménard, Nancy Pérez Crespo, a développé un véritable réseau d’agences d’information cubaines dont la prétendue « indépendance » est garantie par les subventions millionnaires de l’United States Agency for International Development (USAID) et de la National Endowment for Democracy (NED), organismes obéissant aux orientations de la Central Intelligence Agency (CIA).
Le groupe de Nancy Crespo est ouvertement lié à un réseau d'individus qui, tous, ont participé activement aux campagnes en faveur du terroriste international Luís Posada Carriles et pour la libération d’Orlando Bosch, le terroriste le plus dangereux du continent, selon le FBI lui-même. Ce même réseau a aussi combattu férocement le retour du petit Elian à Cuba… et a livré la Maison Blanche à G. W. Bush, en trafiquant les élections en Floride du Sud.
En quelques chapitres, l’auteur retrace aussi l’histoire des relations suspectes de Ménard avec les grandes fortunes du monde français des médias qui ont fait de lui un intouchable dans toute la presse de France.

[www.lanctotediteur.qc.ca]
t
19 janvier 2005 16:25
est ce que RSF est parfaitement indépendant moody smiley
M
23 janvier 2005 16:52
Objet : Amnesty international éclaboussée par RSF via le Monde





Amnesty international éclaboussée par RSF



Pour le Monde du 21 janvier 2005, RSF est « une sorte d’Amnesty International spécialisée dans la liberté de la presse. »

La comparaison est dépréciative pour Amnesty et finalement désastreuse pour RSF et son indéfectible soutien : le Monde. On se souvient du « Nous sommes tous Américains » de Jean-Marie Colombani au lendemain du 11 septembre (2001 ! Le 11 septembre 1973 où périrent Salvador Allende et la démocratie chilienne avec la complicité active des USA n’inspira aucun : « Nous sommes tous Chiliens » et surtout pas un « CIA go home ! »)

Alors qu’Amnesty International regarde, partout dans le monde, les exactions commises et désigne les entités responsables (même si l’on peut discuter certaines de ses approches déconnectées des contextes), RSF s’abstient de demander des comptes aux USA et à sa presse pour le gigantesque mensonge médiatique mondial qui a justifié la guerre en Irak et a privé de la plus grande des libertés (celle de vivre) 100 000 irakiens. Par contre, les pays pauvres, et prioritairement ceux que désigne l’Oncle Sam, sont vigoureusement interpellés par RSF (Cuba en tête, comme dans les énumérations de Condoleeza Rice).

Par ailleurs, RSF a fait le choix (revendiqué) de ne jamais égratigner la presse riche ni les patrons propriétaires de presse(1) (ni les autres patrons, d’ailleurs)(2). Magnanime envers les gouvernements des pays riches, elle épargne par tous les subterfuges le plus puissant d’entre eux.

L’année 2004 a été marquée par un nombre record d’assassinats de journalistes, principalement en Irak (19, plus 15 de leurs collaborateurs) et essentiellement par l’Armée US.

En Amérique latine, en 2004, une douzaine de journalistes on été abattus (aucun à Cuba) sans compter les syndicalistes. Amnesty s’émeut de ces situations. Comme elle s’inquiète des cas de tortures dans 130 pays parmi lesquels elle inscrit les USA mais pas Cuba.

Or, la pleine page du Monde consacrée le 21 janvier 2005 à RSF ne cite pas une seule fois les USA ou un autre des ces pays qui imposent à des dizaines de journalistes une censure éternelle sous une plaque de granit. Non, elle désigne Cuba. Et six fois (radotage ?). Comme pour signifier au lecteur qu’on doute de sa capacité à comprendre du premier coup. Même le lecteur qui feuillette distraitement ne peut y couper : une grande photo et sa légende nous livrent deux fois le nom du pays honni (acharnement obsessionnel ?).



On savait que, depuis des années, Le Monde publie avec une régularité de métronome des articles hostiles à 100 % à Cuba et qu’il refuse le moindre courrier des lecteurs, la moindre tribune d’amis de Cuba. Il diffuse avec parcimonie et au format timbre-poste les dépêches d’agences de presse qui font état de succès dans cette île. Le blocus médiatique est brutal et, ô paradoxe ! pour savoir ce qui se passe à Cuba, il est préférable de lire des journaux américains. En effet, de prestigieux intellectuels, écrivains, philosophes arrivent à y développer une autre approche de la réalité cubaine. Les chercheurs y révèlent la découverte à Cuba de vaccins et la conclusion d’accords commerciaux et scientifiques entre les USA et Cuba. Ces entorses à l’embargo sont rendues nécessaires par des avancées scientifiques cubaines, notamment (mais on pourrait citer bien d’autres exemples) sur le traitement de certains cancers.

Posons ici qu’il n’est pas de paradis sur terre, même pas dans les Caraïbes, que les dirigeants politiques, sous toutes les latitudes ont des défauts, que tout système est perfectible, que l’histoire des peuples n’est pas sans tache (la France, de l’Indochine à l’Algérie jusqu’au massacre de dizaines de pacifiques manifestants en octobre 1961 et février 1962 à Paris ne saurait l’ignorer).

Mais posons pareillement que Cuba n’est pas un enfer, que ses dirigeants n’ont pas la volonté de mal faire, que le système comporte des qualités et qu’il garantit des libertés sans lesquelles, partout dans le monde et de tous temps, s’ils ne sont pas massacrés par les balles de la police et de l’armée, les peuples chassent les gouvernants (note : il n’existe pas à Cuba de police anti-émeute)

L’objectivité et le bons sens trouvent matière à discussion dans ces deux approches. Pas dans le Monde et chez RSF. Quiconque prétend répondre à une de leur diatribe anti-cubaine se voit passer le bâillon. Les champions de la lutte pour l’information tropicale libre, musèlent ici même quiconque ne les suit pas dans leur combat partial. Ils dénoncent sans complexe les lointaines censures dont ils sont les praticiens patentés sous nos fenêtres. Le vice de proximité s’alarme du manque de vertu des peuples lointains. Regardez nos médias : la plupart s’auto-persuadent que la clameur de l’île des caraïbes sera assourdissante si nous nous taisons. Et ils nous font taire. C’est alors leurs propres harangues qu’on entend. Défenseurs de la vérité, ils veulent enfoncer dans nos gorges celles qui témoigneraient de leurs mensonges passés, présents et à venir. Déguisés en Chevaliers Blancs, ils savatent les faibles au coin des rues sombres, en Zorro, ils offrent leur épée aux latifundistes, en Robin des Bois, ils prennent l’argent des riches pour donner des coups aux pauvres.

S’il est connu que RSF tire l’essentiel de ses considérables subsides d’organismes qui sont politiquement et économiquement intéressés à un alignement sur la politique étrangère des USA, les raisons du Monde sont moins compréhensibles.

Après tout, cet organe a prospéré sur une réputation d’objectivité qui en avait fait un journal de référence. De son propre aveu, il a perdu cette aura et il enregistre une nette désaffection des lecteurs. Pourquoi alors s’obstiner dans un pro-bushisme aussi ostentatoire dès qu’il s’agit de Cuba ? Pourquoi ne voit-il pas que le répétitif traitement partial d’un thème, quelle que soit l’opinion du lecteur sur le sujet, lui rend suspect l’ensemble du journal ?Pourquoi présupposer que l’intelligence du lecteur est insuffisante pour distinguer l’information de la campagne de presse et qu’il ne lit et n’entend rien d’autre ?

Savent-ils, le Monde et RSF, que le citoyen moyennement perspicace se dit que, si leur position était juste, elle s’exprimerait par des procédés moins vicieux et accepterait la contestation ? Que tel qui coupe le micro, tel qui ferme ses colonnes aux détracteurs ici ne sont pas fondés à réclamer un débat là-bas ? Que si l’on craint la libre expression dans une France que rien ne menace, qui ne subit pas d’embargo, qui n’est pas inscrite dans une liste de « pays cible » par un puissant et belliqueux voisin, on est mal placé pour exiger que Cuba s’ouvre à la presse néo-libérale et qu’elle favorise sur son territoire la diffusion des idées d’un ennemi prêt à bondir?



Ma proposition est toujours la même : agissez pour que la communauté internationale obtienne que les USA respectent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ainsi que les votes de l’ONU (179 pays contre 4 on voté contre le blocus en 2004). Et regardons alors si Cuba se décrispe dans les domaines qui vous tiennent à cœur.



Mais tout de suite, pour rendre caduques les remarques qu’on vient de lire, il suffit au Monde d’opter enfin pour une information pluraliste, objective, d’ouvrir son courrier et ses pages « Débats », de cesser d’écrire des tracts contre Cuba.

Quant à RSF, la photo qui illustre l’article du Monde nous montre son secrétaire devant l’Ambassade de Cuba à Paris dont il allait cadenasser les grilles avec un maigre escadron anti-cubain (le personnel de l’ambassade, ambassadeur en tête, les a fait déguerpir : chez ses gens-là, par tradition et à l’exemple du Che et de Fidel Castro, les leaders passent devant pour la castagne). Il suffirait à RSF pour prouver son impartialité, d’aller cadenasser les grilles de l’Ambassade américaine en exigeant la fin des tirs contre les reporters de guerre (il y a urgence). Naguère, RSF avait obtenu de l’Europe des sanctions économiques contre Cuba. Il semblerait logique que cette officine refasse le coup contre d’autres et qu’elle aille cadenasser les ambassades d’une bonne quinzaine de pays qui ont chacun liquidé (ou laissé liquider) entre 1 et 6 journalistes en 2004.

Mais Robert Ménard dont Rony Brauman (autre membre fondateur, démissionnaire en 1995) dénonce « l’autoritarisme » et la « dictature domestique » qu’il fait régner sur RSF peut-il bouger d’un iota sans tuer la poule aux œufs d’or (le budget de RSF se monte à 3 millions d’euros) ?

Poser la question, c’est y répondre et en susciter une autre : RSF est-elle une ONG(3) ?



Maxime Vivas.

Ecrivain, militant altermondialiste.















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(1) Premier Président de RSF, Jean-Claude Guillebaud, écrivain, journaliste, pensait que RSF devait consacrer autant d’énergie « aux dévoiements de la presse des pays riches, - à l’information spectacle, à la concentration – qu’aux entraves à la liberté de la presse dans les autres pays » (le Monde 21/01/2005). Robert Ménard était d’un avis contraire. Guillebaud a démissionné en 1993.

« Comment par exemple organiser un débat sur la concentration de la presse et demander ensuite à Havas ou à Hachette de sponsoriser un événement ? » Robert Ménard : « Ces journalistes qu’on veut faire taire », Albin Michel 2001.

L’hyper-concentration de l’information en France où Serge Dassault est propriétaire de 70 titres, dont le Figaro à qui il dit publiquement ce qu’il faut écrire, où Edouard de Rothschild devient actionnaire principal de Libération, où Arnaud Lagardère possède, outre un morceau de l’Humanité, une grande part de l’édition de livres, en concurrence avec le patron du MEDEF (le baron Seillères) semble ne pas gêner les chantres de la liberté d’expression.

(2) Robert Ménard ( Le Monde 21/01/2005) : « Un jour, nous avons eu un problème d’argent. J’ai alors appelé l’industriel François Pinault pour qu’il nous apporte son aide » Ce qu’il fit.



(3) « Cuba, la plus grande prison du monde pour journalistes », tel est le slogan de RSF, qui ne nous dit pas où se trouve «le plus grand cimetière du monde pour journalistes », ni qui l’approvisionne en cadavres. L’acharnement de RSF contre Cuba ne date pas des 75 arrestations d’avril 2003 parmi lesquels on comptait non pas 28 journalistes, comme l’affirme Ménard, mais 1, aujourd’hui libéré. Avant 2003, RSF comptabilisait 4 journalistes emprisonnés sur l’île, mais Castro était déjà, sa bête noire. Comme l’est le Vénézuélien Chavez, président démocratiquement élu. Quand, en 2002, un coup d’état éphémère le conduisit en prison, tandis que la presse loyaliste était interdite, les journalistes emprisonnés et tabassés, deux gouvernements se précipitèrent pour féliciter le patron des patrons qui s’empara des rênes du pays : les USA et l’Espagne de Aznar (aujourd’hui désavoué dans cette affaire par Zapatero) et une « ONG » : RSF qui annonça de Paris que Chavez avait « démissionné » tandis que ses correspondants à Caracas écrivaient qu’ils « savouraient la démocratie retrouvée. »

La similitude des préoccupations de l’Administration US et de RSF est si aveuglante qu’il est à peine besoin de se référer aux récentes déclarations de Condoleeza Rice : « Chavez et Castro m’inquiètent. »

M
12 février 2005 18:33
Dans une lettre du 27 janvier [www.rsf.fr] aux représentants des 25 Etats membres de l'Union Européenne, Reporters Sans Frontières avait demandé l'aggravation des sanctions prises en 2003 par l'Europe à l'encontre de Cuba.

Désavoué le 31 janvier 2005 par les 25 ministres des Affaires étrangères de L'Union Européenne, Robert Ménard, patron de Reporters Sans Frontières, a adressé, dès le 1er février, une lettre ouverte au Président de la Commission européenne (voir : [www.rsf.fr]). S'y expriment sa rage et l'arrogance inouïe d'un chefaillon infatué qui se prend pour le Roi de l'Europe et qui dit en substance au Président roturier : « Nous voulons. »

D'emblée, Robert Ménard tient à « exprimer sa profonde déception ». Puis, il perd son sang froid et se dévoile. Jamais on n'avait vu en France une ONG appeler un groupe de pays à prendre des mesures pour renverser un gouvernement dont les USA veulent la peau. C'est pourtant ce que fait RSF.

En effet, l'officine prétend « travailler dès aujourd'hui à une transition démocratique » de Cuba. On a bien lu : une « ONG » créée et subventionnée pour défendre les reporters, se mêle de préparer un changement de régime dans un pays. Pourquoi ce pays ? Parce qu'il figure en tête des pays que Condoleezza Rice, à peine nommée à son poste de secrétaire d'Etat en remplacement de Colin Powell, a désigné comme pays cible, en conformité avec ses prédécesseurs depuis 45 ans. Il est d'ailleurs frappant que Robert Ménard reprenne la terminologie de l'Administration étatsunienne de « transition démocratique. »

Et comment en finir avec le gouvernement de ce pays ? Ménard explique la méthode au Président de la Commission européenne : « Il nous paraît indispensable que l'UE apporte son soutien aux agences de presse indépendantes, ainsi qu'aux organisations de syndicalistes, bibliothécaires, médecins, économistes, etc. »

Ne dirait-on pas que Ménard est chef de Reporters Sans Frontières, de Syndicats Sans Frontières, de Bibliothécaires Sans Frontières, de Médecins Sans Frontières (ce n'est pas déjà pris ?) d'Economistes Sans Frontières et du mystérieux Et caetera Sans Frontières ?

Le souverain dicte au Président de l'Europe ce qu'il doit faire : « Aujourd'hui, nous vous demandons de veiller scrupuleusement à ce que l'intensification annoncée des relations avec l'opposition et la société civile cubaine ne se limite pas à de simples réunions. »Prescripteur Sans Frontières !

Et le roi vérifiera que l'Europe se bouge : « Nous attendons de l'UE qu'elle soit, par exemple, représentée à la réunion générale de la dissidence convoquée le 20 mai prochain par l'Assemblée pour la promotion de la société civile... » Ordonnateur Sans Frontières.

Mais, puisque l'Europe, malgré Ménard, va conclure des accords avec Cuba, il convient que le Président européen sache comment agir dans la pratique : « Nous vous demandons par ailleurs que les programmes de coopération européenne avec Cuba bénéficient également à la société civile non reconnue par les autorités. »

Et sa majesté de fixer à l'Europe le calendrier auquel elle a réfléchi : « Reporters Sans Frontières considère que l'UE doit prendre ces mesures dès maintenant... »

Au cas où les Cubains ne seraient pas assez coopératifs, Ménard Premier connaît la riposte adéquate : il faut que l'Europe leur laisse entendre qu' « elle serait dans l'obligation de rétablir les sanctions. » Père Fouettard Sans frontières.

Et si le Président ne suit pas les directives de RSF, il prouvera ainsi sa lâcheté car : « En l'absence de telles mesures, la décision de l'UE s'apparenterait effectivement à une capitulation... »

Après cette insulte à peine feutrée, vient la menace de RSF qui ordonne au Président de mouiller sa chemise, sinon ... : « Notre organisation espère que vous vous engagerez personnellement sur ce dossier et sera particulièrement vigilante aux suites données à la décision de l'UE. »

En résumé : le roitelet Ménard, juché sur son tas de subventions, gronde l'Europe qui ne l'a pas écouté, lui explique qu'il faut renverser un gouvernement, la somme d'agir immédiatement, lui fournit la liste (non exhaustive) des organisations à payer pour cela, lui indique dans quelle réunion et à quelle date précise elle est attendue. Puis, il termine par un ordre sec donné au Président en exercice : il doit suivre « personnellement » le dossier instruit par RSF qui vérifiera !

On est sidéré par l'ahurissante effronterie de Ménard et par son inconscience (fruit de sa rage ?) : il vient, en une seule lettre ouverte, de révéler à ceux qui en doutaient que RSF est un outil partial, une machine de guerre anti-cubaine, un crypto parti politique qui œuvre, avec l'argent du contribuable européen, à renverser un gouvernement étranger pour le compte d'un autre gouvernement.

En effet, ce que Ménard écrit clairement ici, c'est que son objectif est politique. L'injonction qu'il fait à l'Europe de s'immiscer dans les affaires intérieures d'un Etat souverain a bien pour but de produire un changement global, qui affectera la société cubaine, bien au-delà de la corporation des journalistes. Relisons-le attentivement : c'est le système politique, économique, social, culturel, de santé, qui sont visés par son projet, ainsi que d'autres (il en manquait donc ?) qu'il désigne par : « etc.»

La question est de savoir si la France et l'Europe vont continuer à subventionner cette officine qui avoue ici que l'humanitaire est sa « couverture » ?

Fournir ouvertement à RSF le budget qui lui permet d'ourdir, en se cachant si peu, le renversement d'un gouvernement avec lequel nos relations se normalisent pourrait être considéré dans l'île des Caraïbes comme un geste inamical et un double langage. De surcroît, l'expérience des deux années passées nous prouve que le retrait de l'Europe profite à d'autres pays (notamment la Chine et...les USA !) qui s'installent à Cuba dans les secteurs commerciaux que nous avons abandonnés.

Ne serait-il pas plus habile (si l'Europe tient à persister dans l'incohérence) de verser à RSF les fonds secrets habituellement destinés aux officines qui trament des complots par ragots, lobbying, campagnes de presse, subsides à des groupuscules oppositionnels et à des micro factions clandestines ? Si les sommes ainsi disponibles sont moins importantes, d'autres sponsors complèteront volontiers depuis la Floride, Etat avec lequel RSF entretient des rapports publics, étroits et privilègiés.

Maxime Vivas


- L'Union européenne renoue avec Cuba.

(Au grand dam de Reporters sans Frontières !)

Mardi 1er février 2005



Un groupe d'experts européens avait recommandé, en novembre dernier, de renouer le dialogue avec les autorités cubaines, et pas seulement avec les opposants. Dédaignant la toute récente missive enflammée [www.rsf.fr] de Robert Ménard, leader de Reporters Sans Frontières, les ministres des Affaires étrangères de l'UE, réunis à Bruxelles les ont suivi en décidant lundi de suspendre pour six mois les sanctions prises en juin 2003 contre Cuba.

La décision a été difficile à cause des nouveaux adhérents, notamment la Pologne et la République Tchèque, qui s'alignent volontiers sur les positions américaines.

Selon le Figaro [www.lefigaro.fr] (extraits), « Il faut être bien ingénu pour croire que le sort de l'île appartient aux seuls dissidents, aussi célèbres à l'étranger qu'inconnus dans leur pays. S'il est probable qu'ils auront un rôle à jouer, ce sera en composant avec les cadres du Parti communiste et les militaires... avec la bénédiction de la Maison-Blanche, avant tout soucieuse de maintenir un régime fort à La Havane. On imagine mal Washington appuyer un gouvernement contesté, qui jetterait des milliers de Cubains à l'assaut des côtes américaines et ferait de l'île, idéalement située, une proie du trafic de drogue. Or il faut reconnaître à Fidel Castro d'avoir tout fait pour éradiquer ce fléau chez lui, un coup d'oeil aux Jamaïque et Haïti voisines suffisant à la comparaison. Surtout, les fonctionnaires européens en charge de l'île enragent de voir tous les projets de coopération gelés, une mesure qui frappe la population cubaine bien plus que le régime. C'est notamment le cas de l'Hexagone (merci Ménard. Note de MV), qui avait placé Cuba dans sa zone de solidarité prioritaire quelque temps avant la crise diplomatique, ce qui déclenchait théoriquement de nombreux nouveaux financements.


Enfin, reste l'argument économique : sachant que tout investissement européen dans l'île dans le cadre d'une société mixte implique un interlocuteur de l'État, la brouille ne facilite pas les affaires. La France, qui était jusqu'en 2001 le premier fournisseur de produits alimentaires de Cuba, est tombée au troisième rang en 2003, derrière la Chine et les Etats-Unis (bravo RSF. Note de MV.) La position intraitable de ces derniers ne les a pas empêchés, sous la pression des lobbies pharmaceutiques et agricoles, de développer les relations commerciales avec l'île. En s'alignant sur la politique américaine (comme le préconise RSF. Note de MV), sans parvenir à dégager une position autonome sur Cuba, l'Union européenne risquait bien d'être une nouvelle fois le dindon de la farce. »

La décision de l'UE prévoit que, lors des visites de haut niveau, la situation des droits de l'Homme et des dissidents devra être évoquée avec le gouvernement cubain et la société civile. Les ministres ont aussi affirmé leur intention d'«intensifier les relations avec l'opposition pacifique» au régime. L'Europe a réitéré ses objectifs communs rédigés en 1996 : «Un processus de transition vers le pluralisme démocratique, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, ainsi qu'un relèvement et une amélioration durables du niveau de vie du peuple cubain. »

Quoi de plus normal ? Cuba, on l'imagine, y souscrira d'autant plus volontiers que cette revendication européenne englobera tout Cuba (en priorité absolue : Guantanamo) et que la mesure ne concernera pas que leur pays, mais tous les autres. Tous.

Ainsi, quand la France recevra des délégations cubaines de haut niveau, et avant de conclure le moindre accord ou de signer le moindre contrat, elle acceptera sans doute que les Cubains rencontrent les mouvements séparatistes corses, les militants basques, les anciens d'Action Directe, l'écrivain persécuté Cesare Battisti, sa femme et ses enfants, les amis de Cuba à qui la grande presse refuse la parole, les SDF (ceux qui ne sont pas morts de froid), les représentants des chômeurs, les journalistes virés de leur journal, les victimes d'écoutes téléphoniques dont la situation n'est pas conforme aux droits de l'Homme. Elle ne verra pas malice au fait que nos hôtes des Caraïbes distribuent quelques subventions aux autonomistes bretons, savoyards, antillais et kanaks un peu endormis ces temps-ci.

Après quoi, les délégations cubaines regarderont sans doute de près si le niveau de vie des Français baisse, si la presse appartient au MEDEF et à un marchand d'armes, si un gouvernement désavoué par les urnes est remplacé par un autre qui tient compte du vote, si les libertés fondamentales (avoir un travail, un toit, pouvoir poursuivre ses études) sont garanties pour tous, si un patron élu par personne peut jeter dans la misère des milliers de travailleurs et ruiner une région entière, si les citoyens peuvent démettre, au bout de deux ans, un élu qui aurait démérité, si un mandat électoral est obligatoire avant de devenir ministre, si l'évolution de la fortune des hommes politiques est contrôlée, si tous les français, quelle que soit la couleur de leur peau, ont pareillement accès au logement, à un emploi, à l'entrée dans les boîtes de nuit.

Par la même occasion, elles souhaiteront rencontrer Robert Ménard et lui demanderont pourquoi il mène avec tant de hargne une croisade qui dessert la France, l'Europe et qui sert... qui ?

Les échanges de haut niveau auront ainsi atteint un point inégalé de franchise, dans le respect mutuel, aucun peuple n'étant humilié par des exigences à sens unique qui alièneraient son droit à disposer de lui-même et à conserver ses spécificités, même si elles contrarient les directives du FMI, les visées de Bush et les espoirs de son aboyeur parisien déguisé en ONG.

Maxime Vivas, écrivain, altermondialiste.

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Objet : L'Europe enregistre une plainte contre RSF


Le 3 février 2005, j'ai envoyé au Médiateur européen ([email protected]) mon texte : "RSF adjure l'UE de l'aider à renverser Castro" (voir CSP N° 1133). J'ai reçu une réponse dans laquelle il me déclare qu'il n'est pas compétent pour y donner suite. Sa mission est d'examiner les cas de "mauvaise administration de la part des institutions ou organes de la Communauté européenne". Je lui ai répondu en rappelant brièvement mes arguments et en lui demandant de bien vouloir diriger ma demande vers les services ad hoc pour qu'une enquête soit diligentée.

On lira ci-dessous mon dernier courriel au Médiateur, suivi d'un extrait (je vous fais grâce des informations procédurales) de l'accusé de réception signé de J. Sant'Anna, chef du département administratif et financier qui me signale que ma plainte est enregistrée.

Et c'est ça qui est intéressant.
MV.

*****************************

Monsieur le Médiateur européen,

Merci d'avoir bien voulu accuser réception de mon mail et d'en avoir pris connaissance.

Il m'avait semblé que si une ONG sort du rôle pour lequel elle a été créée et pour lequel elle est subventionnée par l'Europe, l'anomalie pouvait retenir votre attention ou celle d'organismes européens que vous auriez pu alerter.

En effet, l'argent versé par l'Europe à Reporters Sans Frontières est en principe destiné à défendre les journalistes dans le monde. Il s'avère qu'il sert en partie à promouvoir les intérêts d'une grande puissance (non européenne et concurrente) et à l'aider à atteindre ses objectifs de déstabilisation de gouvernements qui résistent à son expansionnisme (il serait bon également de se pencher sur l'incroyable attitude de RSF au Venezuela) et avec lesquels l'Europe entend normaliser ses relations.

N'est-il pas permis de parler alors, si la chose perdure, de "mauvaise administration de la part des institutions ou organes de la Communauté européenne". Peut-il y avoir une "bonne administration " si des fonds issus des impôts versés par les citoyens européens sont détournés de leur affectation affichée en l'absence de vérification attentive de l'usage qui en est fait ?

Les Français vont être invités, par référendum, à engager plus avant leur pays dans la construction de l'Europe. Pour satisfaire leur exigence de transparence, ne serait-il pas judicieux d'enquêter sur les objectifs réels d'une association subventionnée, naguère exclue pendant un an de la liste des ONG agréées par l'ONU et condamnée deux fois par les tribunaux français en raison de comportements dont ceux que je vous signale ne sont que le prolongement ?

Dans l'affirmative, est-il dans vos compétences de diriger mon courriel vers les organismes européens compétents ou de me les indiquer ?

En vous remerciant, je vous prie d'agréer, Monsieur le Médiateur, l'expression de ma haute considération.

Maxime Vivas

***********************************

Strasbourg, le 11/02/2005
ACCUSÉ DE RÉCEPTION

Madame, Monsieur,

Votre plainte du 08/02/2005 reçue le 08/02/2005 par le Bureau du Médiateur européen a été enregistrée sous la référence 0489/2005/DK.[...] Elle sera traitée par Monsieur Daniel KOBLENCZ (Tél. +32 (0)2.284.38.31). [....] Veuillez agréer l'expression de mes salutations distinguées.

João SANT'ANNA, Chef du département administratif et financier.



Extrait de CSP
M
2 mars 2005 05:15
Venezuela : médias au-dessus de tout soupçon

THIERRY DERONNE*
BENJAMIN DURAND* Au Venezuela Reporters Sans Frontières appuie depuis deux ans des medias complices de nombreuses violations des droits de l’homme... et appuie sur l’accélérateur dans la campagne mondiale contre le gouvernement de Hugo Chavez. Quels sont ces medias dont RSF valide les informations ? Pourquoi cette stratégie politique d’une organisation supposée impartiale ?

Caracas (Venezuela) - 18 juin 2004


Caracas, juin 2004. La récente découverte d’une cache d’armes dans des locaux appartenant a la chaîne TV Venevision, rappelle ce dont les medias commerciaux, quasi monopolistiques au Venezuela, coorganisateur du putsch militaire d’avril 2002, sont capables en termes de déstabilisation politique. Le directeur de la chaîne affirme qu’il s’agit “d’armes rouillées”. La même chaîne de télévision avait, quelques semaines auparavant, comme François Meurisse dans Libération, affirmé que la découverte de 91 paramilitaires colombiens dans une propriété d’un des dirigeants de l’opposition vénézuélienne, était, elle aussi, une manipulation du président Chavez. Un peu vite peut-être : le lendemain, le gouvernement colombien, pourtant peu suspect d’estime pour le président vénézuélien, dénonçait cette invasion et dépêchait sa ministre des affaires étrangers pour superviser le rapatriement des recrues en Colombie.

Venevision est la propriété d’un ami personnel de George Bush et Jimmy Carter, Gustavo Cisneros. Auteur du premier coup d’Etat médiatique de ce siècle, ayant fait croire au monde pendant 24 heures que Hugo Chavez avait fait tirer sur son peuple, le Murdoch latino coordonne le putsch en avril 2002, accompagné de l’élite patronale dans son bunker de Caracas et offre son jet aux militaires putschistes pour évacuer le président. Pendant ce temps, Venevision, Globovision, et l’ensemble des chaînes privées célèbrent sur un ton jubilatoire le décret des putschistes abolissant parlement, constitution, défenseur du peuple, et autres institutions démocratiques. En 48 heures de putsch, des medias qui ne cessaient de parler de sauver la liberté d’expression au Venezuela, montrent leur vrai visage. Leurs « journalistes » mènent la chasse aux opposants en direct, sur un ton haletant, en compagnie de la police politique, tout en imposant le black-out sur la résistance croissante de la population civile. Cible privilégiée, les medias associatifs sont persécutés, certains de leurs membres arrêtés : on ne lira aucune protestation de RSF a ce sujet.

Les medias tels que Venevision, présentent une longue liste de complices dans les violations de droits de l’homme. Ces implications n’ont pas cessé, comme le montrent les campagnes médiatiques actuelles contre des dirigeants paysans lies a la reforme agraire du gouvernement Chavez, traités d’envahisseurs, de guérilleros, certains assassinés par la suite. En août 2003, lorsque la Commission Nationale des Télécommunications, dans une opération qui serait routinière aux Etats-Unis ou en France, applique la loi et retire quelques relais d’émetteurs installes sans permis légal par Globovision, celle-ci lance une campagne violente contre cette « nouvelle atteinte a la liberté d’expression » (que RSF relaie aussitôt) appelant les citoyens a résister a la dictature qui s’installe au Venezuela. Alors qu’à aucun moment Globovision n’interrompt ses programmes, puisque sa fréquence légale et habituelle ne fait pas problème, les fonctionnaires de la Commission sont conspués et une grenade est lancée par un commando nocturne contre leurs bureaux.

Liberté d’expression ou dictature médiatique ?
Malgré l’échec de leur putsch, tous ces medias continuent quotidiennement á appeler les militaires d’« agir vite » pour renverser le président, et accentuent leur pression sur le Conseil Electoral, a quelques semaines du referendum présidentiel. Au sein des programmes la contradiction politique est pratiquement nulle. « Que Chavez s’en aille » est le refrain quotidien répeté sur toutes les ondes par les politiques, journalistes, experts, bien d’accord entre eux.

Venevision, RCTV, Televen, CMT, Globovision, la radio privée, qui occupent 95% du spectre hertzien, et neuf journaux sur dix, appartiennent a l’opposition. Comme hier au Chili ou au Nicaragua, ils se servent de « la liberté d’expression » comme axe central de la guerre médiatique contre un gouvernement anti-néolibéral, qui a rétabli la souveraineté sur le pétrole, et qui gène beaucoup l’administration Bush. Des medias par ailleurs racistes (Chavez, certains de ses ministres, voire les ambassadeurs et présidentes africains qui le visitent, sont traites de « singes », ce qui a suscite des protestations diplomatiques auprès d’une des chaînes, RCTV, en mars 2004). Le gouvernement Chavez, pour sa part, n’a emprisonne aucun journaliste, fermé aucun média, censuré aucun article. Pourquoi, des lors, les rapports de Reporters Sans Frontières fait-il de Chavez une de ses cibles et valident-ils les allégations des médias privés selon lesquelles le gouvernement Chavez réprime la liberté d’expression ?

La stratégie de RSF au Venezuela
Des ses premiers rapports en 2000, RSF parle de Hugo Chavez comme d’un futur Castro. On découvre alors que la correspondante choisie par RSF à Caracas, Maria José Pérez Schael, est ... conseillère de l’opposition. Dans El Universal, en 2002, l’honorable correspondante de RSF parle des putschistes : « mon coeur vibre á la vue des militaires insurgés, de ces hommes vertueux qui défilent sous nos couleurs nationales ». Face aux protestations RSF se résigne á choisir un autre collaborateur.

Mais RSF continue de valider sans contre-enquête la version des médias d’opposition. Et omet de dire, par exemple, que des tribunaux vénézuéliens ont établi un lien entre des militaires putschistes et les « auto-attentats » comme celui de Globovision destinés à nourrir une image mondiale répétitive a souhait. A contrario, lorsque la télévision associative Catia Tve, dont les programmes sont fabriques directement par les habitants des barrios (quartiers populaires) et qui émet sur tout l’Ouest de Caracas, est fermée en juin 2003 par un maire d’opposition, RSF, visiblement gêné par le fait que le seul media ferme au Venezuela l’ait été par l’opposition, annonce précipitamment, en septembre 2003 sa « réouverture ». C’est faux. A l’heure où nous écrivons (juin 2004), Catia TVE n’a toujours pas repris ses émissions.

La journaliste Naomi Klein s’est étonnée que RSF fasse du gouvernement Chavez une menace pour la liberté d’expression. Selon elle la plus grave menace provient, dans la réalité, de médias capables d’organiser un coup d’Etat et de groupes transnationaux dont le propriétaire, Gustavo Cisneros, ne cache pas son désir de devenir le futur président du Vénézuéla. Récemment le cinéaste argentin Solanas et l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano, qu’on ne peut suspecter de naïveté en matière de Droits de l’Homme, ont témoigné de "l’incroyable liberté d’expression en vigueur au Venezuela".Curieusement les medias français, comme le Monde ou Libération mais aussi Charlie Hebdo récemment, emboîtent le pas aux medias prives vénézuéliens. Seul le Figaro, paradoxalement, a échappé jusqu’ici à cette hystérie. Le patron de RSF Robert Ménard, lui, relaie et renforce les campagnes des empires médiatiques contre une démocratie transformée en « futur Cuba ». Dans la nouvelle revue « Médias » (la revue de ceux qui ne veulent pas critiquer les médias) détenue en partie par RSF, Robert Ménard signe récemment avec Pierre Veilletet un long article plein de fiel sur le thème « La guérilla des altermondialistes contre l’info ». Les auteurs pestent contre Bourdieu, Ramonet, PLPL, Halimi, puis écrivent : « Les “alters” ont toutes les indulgences pour l’ex-putschiste Hugo Chavez, ce caudillo d’opérette qui ruine son pays mais se contente - pour l’instant ? - de discours à la Castro sans trop de conséquences réelles pour les libertés de ses concitoyens ». Ménard reproche ensuite à Ramonet de « passer sous silence les discours virulents d’Hugo Chavez contre la presse, les débordements et les réactions de ses partisans, l’impunité dont ils bénéficient ».

RSF n’existait pas encore quand Armand Mattelard analysant l’alliance des grands médias et de la SIP (association de propriétaires de médias) dans le renversement d’Allende, écrivait : « L’enquête judiciaire sur l’administration du journal El Mercurio, accusé d’irrégularités fiscales, a servi de prétexte pour dénoncer de soi-disant mesures coercitives contre la "presse libre". (..) Le message émis par la presse de la bourgeoisie chilienne revient à sa source, renforcé par l’autorité que lui confère le fait d’avoir été reproduit à l’étranger. (..) Nous sommes en présence d’une SIP tautologique. Sa campagne n’est qu’un immense serpent qui se mord la queue. » Au moment où s’effrite en France l’aura d’intellectuels médiatiques et experts en « Droits de l’Homme » qui ont appuyé une guerre dont la barbarie était prévisible, il est temps d’enquêter sur la stratégie politique de Robert Ménard, à travers RSF, au Venezuela.


Thierry Deronne
Periodista belga residente en Venezuela desde hace ocho años.
Benjamin Durand
Peridista francés. Journaliste français



[www.alia2.net]
2 mars 2005 05:30
exuses moi mon frere moreau mais msf est le dernier de mes soushi.

la preuve: dans une emmission du laiche botte des juifs(tout le monde...) il avait reçu un verre d'eau devant les cameras et il n'a meme pas protester.

pourquoi a ton avis?
:o
s
2 mars 2005 09:28
Un article du Monde analyse bien les dérives de RSF sous la direction de Mr Menard, qui est un arriviste, il est prêt à tout pour la célébrité et le fric!

Il n'a pas hésité à faire appel aux service de TF1 en la personne de PPDA pour faire connaitre sa personne.

Bref pas grand chose à dire...
Qd rony Brauman, un des fondateurs de RSF et ancien président de MSF pointe les dérives de ce personnage ça veut tout dire!
M
2 mars 2005 19:14
Tout à fait Salim
 
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