Éric Besson s'occupe encore des immigrés 22 mai 2014
Eric BessonVous vous souvenez d’Éric Besson? Mais si, le socialiste qui décida un jour qu’il irait plus vite et plus haut en grimpant dans l’ascenseur de Sarkozy plutôt qu’en servant de tabouret à Royal! Quoi, traître Non, il faut le redire, Besson n’était au service que de son ambition, et il ne l’a pas trahie. Sarkozy s’est bien amusé avec lui. Il a testé sa fidélité en lui faisant subir un bizutage qu’aucun organisme vivant doté d’un minimum de fierté n’aurait accepté. Il lui a fait défendre sur l’immigration les positions les plus réacs, les plus dégueulasses, les plus frontistes. C’est à lui, ministre de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale, qu’il a demandé d’animer les débats sur l’identité nationale. Débats qui n’ont eu pour résultat que de libérer la parole des racistes et de légitimer le FN.
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Bon, l’andouille a rendu tout son jus, il est retourné à Donzère, dans la Drôme, se faire élire maire. Il est passé dès le premier tour, avec plus de 60% des voix. La majorité des ploucs locaux ne l’ont pas élu pour plébisciter la politique qu’il mena au gouvernement, ils ne l’ont pas élu pour ses idées ou un hypothétique programme pour la ville. Ils l’ont élu parce que Besson est devenu un produit vu à la télé. Si un quelconque produit vedette de n’importe quelle émission de téléachat, disons un presse-purée, s’était présenté face à Besson, il n’est pas sûr que ce soit l’ex-ministre qui l’aurait emporté. Mais à Donzère, en mars dernier, il se trouve que le plus médiatisé des candidats était Besson. Bon, maire de Donzère, c’est pas ça qui nourrit son homme. Et depuis qu’il a goûté au faste républicain, Besson a du mal à se résoudre à remplacer sa 407 de fonction par un tracteur.
Donc, Besson a créé sa boîte. Pardon, sa start-up. Sa petite poule aux œufs d’or s’appelle PayTop. Son secteur d’activité: le transfert d’argent entre migrants. Oui, les migrants. Vous savez, il s’agit parfois de gens sans papiers qui, pour survivre et nourrir leur famille, quittent leur pays pour aller travailler dans un autre pays. De là, s’ils arrivent à fuir la traque que leur livre l’administration, s’ils ne sont pas renvoyés d’où ils viennent, s’ils ne sont pas escroqués par des patrons véreux, s’ils ne sont pas rackettés par les mafias, ils peuvent envoyer une partie de leur maigre salaire chez eux. Bref, Besson le dit sur le site de la chaîne France 24: «Si on veut absolument établir un lien [entre ses anciennes fonctions et son nouveau métier], on peut simplement dire que je continue de travailler dans un secteur où j’avais montré des efforts lorsque j’étais au gouvernement. »on peut simplement dire que je continue de travailler dans un secteur où j’avais montré des efforts lorsque j’étais au gouvernement. » Secoue l’immigré, il en sortira toujours quelque chose.
Oui, il travaille la même matière: l’immigré. Il prospère sur le même fumier: la misère. La chasse à l’immigré lui avait permis de grimper dans l’échelle sociale. Les immigrés qui sont passés à travers les mailles du filet lui permettent maintenant de s’enrichir. À une autre époque, on aurait dénoncé le cynisme de Besson, qui n’aurait pu se montrer en public sans être hué. Aujourd’hui, on dira qu’il gère bien sa carrière et qu’il a remarquablement su rebondir.
D’après France 24, le marché des transferts d’argent représente 14,4 milliards d’euros... Ce serait bien le diable si notre héros n’arrivait pas à grappiller de quoi faire le beau à Donzère.
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