Les E.-U. entrevoient une chance pour la paix au Proche-Orient
(Les récentes élections ont montré que les Palestiniens avaient la capacité de créer un Etat.) (880) Par Stephen Kaufman Rédacteur du « Washington File »
Washington - Le gouvernement Bush est résolu à saisir une chance unique depuis des années d'instaurer la paix au Proche-Orient, a affirmé le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires moyen-orientales, M. William Burns.
M. Burns, qui s'est entretenu avec le président récemment élu de l'Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, et son premier ministre Ahmed Qoreï à Ramallah, le 27 janvier, a félicité les Palestiniens de la façon dont ils ont organisé l'élection présidentielle du 9 janvier dernier.
"Je pense que c'est un accomplissement dont les Palestiniens peuvent être fiers. C'est également un rappel pour nous tous que les Palestiniens ont la capacité de se doter d'un gouvernement responsable et de créer leur Etat", a déclaré M. Burns à l'issue de son entrevue avec M. Abbas.
Lors d'un entretien accordé à la télévision égyptienne, le 26 janvier, M. Burns a affirmé que le président Bush avait clairement évoqué son intention de recourir à son influence politique pour avancer vers la création de deux Etats durant son mandat. Il a également rappelé que l'on accorderait la plus haute priorité à la récente déclaration de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice sur le Proche-Orient.
"Cela se reflétera dans les efforts qu'elle et le président déploieront personnellement pour saisir cette chance. Vous aller voir le président et la secrétaire d'Etat retrousser leurs manches et s'atteler à la tâche."
"Nous ne nous faisons aucune illusion", a déclaré M. Burns après son entretien avec le premier ministre Qoreï. "Ces occasions sont fragiles. Cependant, nous sommes encouragés par les mesures qui ont été prises jusqu'à présent, et les Etats-Unis sont résolus à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider."
Comme l'avait annoncé le département d'Etat le 28 janvier, la secrétaire Rice est en voyage du 3 au 10 février. Son itinéraire comprend notamment une visite en Israël et en Cisjordanie.
M. Burns a précisé que les Etats-Unis souhaitaient contribuer "sur le plan pratique" à l'amélioration des conditions de sécurité en Cisjordanie et à Gaza, et cherchaient les moyens de fournir une aide économique d'urgence afin de "raviver l'espoir économique" des Palestiniens.
Le 27 janvier, lors de l'inauguration à Ramallah d'un projet de 21 millions de dollars sur la santé maternelle financé par l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), M. Burns a déclaré que les Etats-Unis fournissaient une aide financière - atteignant près de 1,5 milliard de dollars - aux Palestiniens depuis plus de dix ans.
"Aujourd'hui, après quatre années difficiles, les Etats-Unis sont résolus à faire plus. Nous cherchons les moyens d'intensifier notre aide et d'obtenir des fonds supplémentaires du Congrès."
"Nous essayons de montrer, de manière tangible, que les conditions de vie s'améliorent et que l'espoir renaît", a-t-il affirmé, ajoutant que le projet financé par l'USAID visait à améliorer les soins médicaux pour les femmes et les enfants dans l'ensemble de la Cisjordanie et la bande de Gaza.
M. Burns a également demandé aux autres membres de la communauté internationale, et tout particulièrement aux pays arabes de la région du Golfe, d'intensifier leur aide financière.
Il a affirmé que les Etats-Unis étaient résolus à soutenir les Palestiniens à créer leur Etat en les aidant à établir les institutions nécessaires, à restaurer l'ordre public et à stopper la violence. Les Etats-Unis ont également l'intention de coopérer avec Israël afin de l'aider à respecter ses obligations dans le cadre de la "Feuille de route" et à autoriser une plus grande liberté de mouvement en échange des mesures qu'ont prises les Palestiniens pour mettre fin à la violence.
Les progrès sur les plans de la sécurité et de l'économie "peuvent créer une solide fondation pour la mise en oeuvre de l'initiative israélienne de retrait de la bande de Gaza", ainsi que l'application de la feuille de route et, au bout du compte, la fin négociée de l'occupation et l'évolution vers la solution des deux Etats qui intéresse autant les Israéliens que les Palestiniens.
Le gouvernement Bush considère la proposition israélienne de se retirer de Gaza et des colonies de Cisjordanie comme "une chance de mettre complètement en oeuvre la feuille de route", a déclaré M. Burns à la télévision égyptienne.
Il a précisé que le gouvernement israélien avait annoncé qu'il réagissait aux mesures du président Abbas contre la violence en "opposant le calme au calme". Cela implique prendre ou ne pas prendre certaines mesures de façon à contribuer aux progrès que les Palestiniens sont en train de réaliser sur le plan de la sécurité.
"C'est un dossier dans lequel les Etats-Unis, ainsi que l'Egypte, ont un rôle à jouer en encourageant les parties à poursuivre sur cette voie."
M. Burns a dit qu'il avait été impressionné par la détermination personnelle du président Hosni Moubarak d'user de son influence auprès des deux parties pour saisir cette nouvelle chance d'instaurer la paix.
"L'Egypte (...) a un rôle fondamental à jouer, à court et à long terme, vers la solution des deux Etats", a affirmé M. Burns, ajoutant que les relations entre les Etats-Unis et l'Egypte étaient également un élément important de ce processus. article retransmis par :acharif moulay abdellah bouskraoui.