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Talin a écrit:
...la prof dont tu parles est une folle violente. Une prof qui griffe jusqu'au sang un élève ou jette son cartable par la fenêtre (??) ne serait normalement pas restée en poste il y a même 30 ans ...c'était dans une école publique?
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Lalla00212 a écrit:
Oui je pense que tu as raison.
Par contre, tu a sa fait croire que t’est parents étaient des parents présents et soucieux de ton éducation mais des parents qui viennent pas aux réunions parent prof sont des parent peu soucieux de l’avenir de leurs enfants.
Bref tout est une question de mektoub.
Je n’ai jamais eu honte d’indiquer le métier d’en mon père et le fait que Ma mère soit au foyer et pourtant j’ai Eu un master grâce à Allah et un bon boulot el’hamdoulilah.
Moi je dirais: soyez fier de ce que vous êtes et n’ayez pas honte d’ou Vous venez!!!
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Sézane a écrit:
Tout l'objet de mon topic est que justement les instits savent à qui s'en prendre.
Ils ne s'en prennent qu'à ceux dont les parents ne se plaindront pas ou ne se rendraient même pas compte de ce qui se passe.
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Sézane a écrit:
Tout l'objet de mon topic est que justement les instits savent à qui s'en prendre.
Ils ne s'en prennent qu'à ceux dont les parents ne se plaindront pas ou ne se rendraient même pas compte de ce qui se passe.
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Sézane a écrit:
Salut les Yabis,
Un souvenir d'enfance qui m'est revenu en tête me conduit à faire ce topic.
Il n'y a pas si longtemps que ça, j'étais encore élève dans une école primaire dans le 7ème arrondissement de Paris. (pour ceux qui ne connaissent pas Paris, c'est un arrondissement très cher et exclusivement bourgeois)
Nous étions dans les débuts de l'année scolaire et ma maîtresse de CM1 était absente plusieurs jours.
Nous avons donc été dispatchés dans d'autres classes. Je me suis retrouvée dans une classe de CP où était scolarisée la petite soeur de ma meilleure amie Mariem, Yasmine.
Yasmine a passé ses journées sur l'ordinateur du fond de la classe, à jouer à des jeux.
A la première récréation, j'ai demandé à Yasmine :
- "Yasmine, pourquoi la maîtresse te met au fond de la classe sur l'ordinateur, pourquoi tu ne travailles pas ??"
- "C'est parce que je n'arrive pas à faire les exercices"
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Quand ma maîtresse est revenue, elle s'est elle aussi mise à traiter certains élèves de notre classe différemment.
Mes camarades Lilia et Tiago qui avaient des lacunes ont vite commencé à être martyrisés par la maîtresse, un jour elle avait griffé Lilia jusqu'au sang, un autre jour elle a jeté le cartable de Tiago par la fenêtre dans la rue, un autre jour encore elle a tellement secoué Tiago qu'il en est tombé à la renverse sur ma table. Au quotidien, elle humiliait et se moquait ouvertement de Lilia et Tiago.
Pourtant, mes camarades Adrien et Hugo étaient très dissipés et faisaient ralentir la classe, mais jamais ils n'ont eu droit à la moindre humiliation ou à la moindre mise à l'écart.
Le point commun entre Yasmine, Lilia et Tiago ? Des enfants d'immigrés modestes qui avaient toute confiance en l'institution scolaire française, ce dont les maîtresses avaient connaissance.
Je précise que c'étaient les seuls élèves d'origine étrangère+modeste, dans la classe de CP et ma classe de CM1 en tout cas.
Adrien et Hugo ? Enfants de dentistes.
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C'est donc à partir du CM1 que j'ai compris que face à des adultes qui avaient pouvoir sur moi, je devais cacher mon origine sociale, cacher le fait que je n'étais pas forcément protégée, me faire passer pour une petite fille choyée et protégée.
Dans les rédactions que nous faisions pour raconter nos vacances par exemple, je m'inventais toute une vie d'enfant aux parents présents et attentifs.
De toute ma scolarité, y compris à la fac, jamais je n'ai rempli la case "profession des parents".
Jamais je n'ai laissé des profs connaître mon origine sociale. Jamais je n'ai laissé mes parents aller aux réunions parents-profs, pour ne pas que les profs se rendent compte que mes parents n'étaient pas très instruits ou pire encore, pas du tout au courant de ce que je faisais en cours.
C'est sans le moindre doute cette stratégie qui m'a épargnée.
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Dans une recherche sociologique récente (tout ce qu'il y a de plus sérieux), des enseignants sont confrontés par des chercheurs aux notes qu'ils attribuent à leurs élèves. Les enseignants ont été dévastés de voir que, inconsciemment, pour la même qualité de devoir ils dévalorisaient systématiquement leurs élèves pauvres d'au moins deux points.
Je vous mets cette enquête sociologique en lien dès que je remets la main dessus !
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Pour les curieux, mon amie Mariem et sa petite soeur sont allées jusqu'au bac pro malgré qu'elles ne soient jamais parvenues à maitriser les enseignements fondamentaux.
Elles ont rapidement fondé leur foyer, à moins de 20 ans. Elle ont une haine viscérale envers l'institution scolaire et la France. Ce qui est tout à fait légitime.
Je n'ai pas de contact avec Tiago, mais de ce que je peux voir via son facebook, il a une vie précaire.
Adrien est pilote de ligne.
Hugo a fait l'X, puis a complété ses études aux états-Unis et il est data scientist dans une boite américaine.
Moi je suis prof...
Je n'ai jamais eu de parents pour me guider ou me protéger, au contraire ils étaient mes bourreaux. Mais je n'ai jamais laissé qui que ce soit savoir que personne ne se souciait de moi.
Je me suis toujours efforcée à faire croire tout l'inverse.
(et peut-être aussi ai-je eu la chance de ne pas avoir été secouée bébé et que donc mes connexions neuronales n'ont pas été abîmées, donc pas de difficultés d'apprentissage )
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a écrit:
Je peux comprendre qu'un enfant ait honte de dire quel est le métier de ses parents mais une fois adulte, qu'as-tu à prouver aux autres ?
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Apple-Pie a écrit:
"De toute ma scolarité, y compris à la fac, jamais je n'ai rempli la case "profession des parents".
Jamais je n'ai laissé des profs connaître mon origine sociale. Jamais je n'ai laissé mes parents aller aux réunions parents-profs, pour ne pas que les profs se rendent compte que mes parents n'étaient pas très instruits ou pire encore, pas du tout au courant de ce que je faisais en cours.
C'est sans le moindre doute cette stratégie qui m'a épargnée."
Epargnée ? Epargnée de quoi ?
Pourquoi avoir honte ? A cause de la différence ? N'est-ce pas ce qui fait justement la richesse d'une personne et qui nourrit sa force de caractère ?
Je peux comprendre qu'un enfant ait honte de dire quel est le métier de ses parents mais une fois adulte, qu'as-tu à prouver aux autres ?
Lorsque l'on ment ou cache son origine aux autres, on se ment aussi à soi-même.
Car en vérité, on prend l'identité d'un "idéal" de soi en occultant tout ce qui fait justement, ce que l'on est et ce que l'on est devenu.
Je trouve ça vraiment dommage car ce n'est pas une honte "légitime" à mon sens.
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Talin a écrit:
Les instits non, la plupart sont des gens normaux. Que certains instits soient dingues on en a tous croisés -y compris les enfants de la bourgeoisie- , mais c'est pas une majorité ni même un phénomène de société.
Le problème de l'ascenseur social en France est dû à des causes plus larges - par exemple en Seine Saint Denis les profs absents sont moins souvent remplacés- . Les familles bourgeoises ont aussi plus de clés en main - transmission d'une certaine culture générale, enfants régulièrement emmenés au musée, au théâtre, accès à la littérature , voyages...-. Franck Lepage en parle très bien.
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Sézane a écrit:
Dans une recherche sociologique récente (tout ce qu'il y a de plus sérieux), des enseignants sont confrontés par des chercheurs aux notes qu'ils attribuent à leurs élèves. Les enseignants ont été dévastés de voir que, inconsciemment, pour la même qualité de devoir ils dévalorisaient systématiquement leurs élèves pauvres d'au moins deux points.
C'est donc selon moi tout à fait légitime de le cacher à ceux qui ont un pouvoir sur nous, à savoir les profs.
Je n'ai jamais caché ce que j'étais à mes amis en dehors de l'école, ma copine Joséphine en primaire venait régulièrement dans mon chez moi de 8m2 au 6ème étage sans ascenseur pour manger des pizza surgelées Dia. Je n'ai jamais ressenti le besoin de cacher quoi que ce soit aux personnes qui n'avaient pas un pouvoir concret sur moi.
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Apple-Pie a écrit:
Donc, en gros, le fait de cacher son origine serait légitime parce qu'une étude dit que le jugement de certains professeurs serait faussé lorsqu'il connaissent l'origine sociale de leurs élèves ?? Et pour leur origine ethnique ça marche comment ? Parce que là on peut pas la cacher... Cette fameuse étude est-elle valable dans ce cas-là également ?
Ces études sont très loin d'être des sciences exactes et ne s'appliquent qu'à un panel restreint de personnes.
Venir d'un milieu défavorisé n'est pas une fatalité. Et bien heureusement ! Sinon à quoi bon tenter de s'en sortir si c'est perdu d'avance.