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Encore de la soupe a la Jean-Pierre Tuquoi
9 octobre 2003 15:20
Au Maroc, Jacques Chirac soutient sans réserve un régime fragilisé


Le président français devait commencer, jeudi 9 octobre, une visite d'Etat de trois jours au Maroc, la première depuis l'accession au trône de Mohammed VI, en juillet 1999. Jacques Chirac effectue ce déplacement sept mois après s'être rendu en Algérie et à quelques semaines d'une visite en Tunisie. Outre le contentieux territorial au sujet du Sahara occidental, qui mine depuis 1975 l'unité maghrébine, la lutte antiterroriste - cinq mois après les attentats meurtriers à Casablanca - et la politique de réformes annoncée par le successeur de Hassan II devraient être abordées au cours de cette "visite d'amitié".
Rabat de nos envoyés spéciaux

C'est un pays désorienté qui se prépare à accueillir, jeudi 9 octobre, Jacques Chirac pour sa première visite d'Etat au Maroc depuis que Mohammed VI est monté sur le trône alaouite, en juillet 1999.




Ce déplacement présidentiel intervient sept mois après celui en Algérie et quelques semaines avant une visite en Tunisie.

En trois jours, de la ville impériale de Fès, première étape, à Rabat, la capitale politique, en passant par Tanger, le temps de l'inspection du nouveau port en chantier, le chef de l'Etat français parcourra un pays qui doute. Les attentats-suicides du 16 mai à Casablanca (45 morts, dont 12 kamikazes) ont fait voler en éclats l'image d'un royaume différent des autres Etats de la région. Comme s'il s'agissait de faire durer le mythe, au lendemain du carnage, les autorités ont tenté d'accréditer l'idée d'une main étrangère derrière les poseurs de bombe. L'hypothèse n'a pas résisté aux procès-fleuves qui ont suivi. La "spécificité" du royaume était bien un mirage.

L'arrestation durant l'été de deux gamines de 14 ans, des sœurs jumelles qui projetaient de se faire sauter dans un supermarché de Rabat, a accru le désarroi. Soudain, les élites du pays ont réalisé que le pire devenait possible. S'il ne s'est pas produit, c'est que l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens pour riposter. Dans la foulée des attentats, plus d'un millier de personnes ont été arrêtées et, pour plus d'une centaine d'entre elles, déjà jugées. Au nom d'une loi antiterroriste qualifiée de "liberticide" par des organisations de défense des droits de l'homme, la justice a prononcé 16 condamnations à mort et infligé des centaines d'années de prison.

Les attentats de Casablanca ont laissé des traces. Pour une partie de l'opinion marocaine, ils sont la preuve d'un affaiblissement de la monarchie. "Le 16 mai aurait été inimaginable du temps de Hassan II et de Driss Basri", son inamovible ministre de l'intérieur, jurent ces nostalgiques de l'ordre autoritaire. D'autres, proches par leurs idées des "éradicateurs" algériens, réclament la mise hors la loi de la formation islamique autorisée, le Parti de la justice et du développement (PJD).

Après un temps d'hésitation, les autorités ont choisi une voie médiane. Pas d'interdiction formelle mais une liberté sous surveillance pour le PJD, qui, aux élections municipales de septembre, comme aux législatives de 2002, a choisi de ne présenter qu'un nombre limité de candidats dans de grandes agglomérations. D'où ce trompe-l'œil politique : au niveau national, les islamistes affichent un score aussi modeste que rassurant pour les"démocrates" et l'Occident ; mais si l'on focalise sur les centres urbains, les "barbus" représentent aujourd'hui la deuxième force politique du Maroc, au détriment des socialistes, grands perdants du scrutin. Les grandes villes étaient rouges. Elles ont viré au vert.

A partir de cette photogra- phie, des responsables politiques, appuyés par certains journaux, songent à faire entrer les islamistes au gouvernement. Sur le papier, le schéma est réalisable, mais ce serait tirer un trait définitif sur "l'alternance" - l'arrivée de la gauche aux affaires - telle qu'elle avait été imaginée et mise en œuvre par Hassan II au soir de son règne. En nommant à la tête du gouvernement actuel Driss Jet-tou, un "technocrate", Mohammed VI a certes pris des libertés avec l'héritage du père. Mais faire entrer le PJD serait le renier.

Ces calculs intéressent peu une population qui voit s'éloigner les promesses de changement qu'incarnait le jeune monarque au début du règne. Non pas que l'image personnelle de Mohammed VI soit en cause. Les Marocains apprécient d'être dirigé par un quadragénaire bien ancré dans son siècle. Mais les longues absences du souverain déroutent. Son silence étonne alors que, de par la Constitution, le roi concentre entre ses mains la réalité du pouvoir. Hassan II était craint de ses sujets, qui avaient appris à le connaître. Après quatre ans de règne, son fils reste une énigme.

A la veille d'une visite d'"amitié", qu'il effectuera en compagnie d'une kyrielle de ministres, d'hommes d'affaires et de représentants de la société civile, le président français a fait l'éloge, dans une interview accordée à l'Agence de presse marocaine (MAP), du "processus de modernisation économique et d'approfondissement de la vie démocratique" mis en œuvre "avec courage et détermination sous la conduite de Sa Majesté Mohammed VI". Il a estimé que "cette voie de sagesse permettra de promouvoir le développement économique et le progrès social", ajoutant qu'il s'agissait d'un "travail de longue haleine".

Tout le monde n'a pas la patience d'attendre ces lendemains. Au petit matin, la garde civile espagnole vient d'intercepter une embarcation d'émigrés maghrébins au large de Cadix. A son bord, 70 candidats à l'émigration, dont 21 mineurs. C'est la première fois qu'une patera, avec des jeunes en aussi grand nombre, est interceptée à proximité de l'Espagne.

Béatrice Gurrey et Jean-Pierre Tuquoi
k
10 octobre 2003 18:18
Au lieu de gaspiller du temps et de l'encre, jean-pierre TUQUOI ferait mieux de s'occuper de ce qui se passe en France (affaire des emplois fictifs de paris, détournement de fond crédit lyonnais..) Nous n'avons aucune leçon à recevoir d'un gars comme lui !!!!
 
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