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Eloignement de la pratique et apostasie
P
11 décembre 2019 18:08
Personnellement, je pense que les deux se valent, mais ça doit s'intégrer dans un cheminement global.
Citation
Backmal a écrit:
Exactement, certains affirment qu'il faut prier, quoi qu'il arrive et que le reste viendra. Etant donné certains comportements, j'ai un doute sur cette affirmation.

Je pense plutôt qu'il vaut mieux aller prier quand on est fin prêt et qu'on arrive à maturité au niveau de la foi et de la piété.
11 décembre 2019 18:18
Possible, mais il faut savoir qu'entre la révélation et l'instauration de la pratique de la prière, il s'est écoulé 13 années.
Je crois qu'on peut ici y voir la clef du cheminement en ce que durant ces 13 années, le but étant d'asseoir les fondements de la foi et de s'assurer que la communauté naissante ait la conviction absolue qu'il n'y ait qu'un seul Dieu.

Pratiquer et croire parce qu'on nous l'a demandé, ce n'est guère mieux valoir que ceux qui ont combattu le prophète parce qu'ils croyaient en ce qu'il avait été demandé de croire...
Citation
Antigone 2.0 a écrit:
Personnellement, je pense que les deux se valent, mais ça doit s'intégrer dans un cheminement global.
P
11 décembre 2019 18:26
ça peut être une lecture de l'histoire de la révélation, effectivement. Après, il faut voir si les nouveaux musulmans convertis après l'instauration de la prière ont priés directement ou non...

Personnellement, j'ai ressentis très vite le besoin de prier et c'est un peu pour ça que je me suis convertie. Pourtant j'en ai compris le sens que plus tard.

Mais je comprends très bien ton point de vue, et je le trouve bien plus respectable que de prier juste par "obligation" ou par habitude. Travailler son comportement fait partie de la pratique de l'islam, en tant que culture (dans le sens de cultiver), d'ailleurs, la prière fait partie de ce comportement global et l'un est censé influer sur l'autre.
Et puis je pense que chacun fait son chemin, je ne me permettrai jamais de prétendre qu'un chemin est meilleur qu'un autre. Celui qui aspire à trouver Dieu trouvera son chemin, et chaque chemin est unique.
Citation
Backmal a écrit:
Possible, mais il faut savoir qu'entre la révélation et l'instauration de la pratique de la prière, il s'est écoulé 13 années.
Je crois qu'on peut ici y voir la clef du cheminement en ce que durant ces 13 années, le but étant d'asseoir les fondements de la foi et de s'assurer que la communauté naissante ait la conviction absolue qu'il n'y ait qu'un seul Dieu.

Pratiquer et croire parce qu'on nous l'a demandé, ce n'est guère mieux valoir que ceux qui ont combattu le prophète parce qu'ils croyaient en ce qu'il avait été demandé de croire...
11 décembre 2019 18:34
Oui, tu as raison, Dieu sera seul juge après tout.

Après, ton cas est différent, et bien plus respectable, où il t'a fallu un long cheminement au cours duquel il t'a fallu remettre en question tous les fondements sur lesquels tu t'appuyais jusqu'alors, une partie de ton paradigme ainsi qu'une partie de ton ancienne vie probablement.
A partir de là, ce besoin irrépressible de prier fait sens.
Citation
Antigone 2.0 a écrit:
ça peut être une lecture de l'histoire de la révélation, effectivement. Après, il faut voir si les nouveaux musulmans convertis après l'instauration de la prière ont priés directement ou non...

Personnellement, j'ai ressentis très vite le besoin de prier et c'est un peu pour ça que je me suis convertie. Pourtant j'en ai compris le sens que plus tard.

Mais je comprends très bien ton point de vue, et je le trouve bien plus respectable que de prier juste par "obligation" ou par habitude. Travailler son comportement fait partie de la pratique de l'islam, en tant que culture (dans le sens de cultiver), d'ailleurs, la prière fait partie de ce comportement global et l'un est censé influer sur l'autre.
Et puis je pense que chacun fait son chemin, je ne me permettrai jamais de prétendre qu'un chemin est meilleur qu'un autre. Celui qui aspire à trouver Dieu trouvera son chemin, et chaque chemin est unique.
A
11 décembre 2019 19:16
Ce sont généralement des gens qui ont eu une relation conflictuelle avec l'un de leur parent, sans vouloir tomber dans l'analyse freudienne, je pense qu'il y a de ça.

La vision d'une mère qui endosse le rôle de la génitrice qui représente l'autoritarisme, le m'as tu vu et l'image, selon eux, dépassé, d'un certain modèle familial. Ou celui d'un père fuyant et distant.

Au sein de leur famille, ils se sont senti comme persécutés, et estiment avoir été le bouc émissaire, étant donné qu'ils n'ont pas hésiter, très tôt, à cultiver leur différence, et aiment toujours bien le faire d'ailleurs.

Ils veulent d'abord réussir par eux-mêmes, pensant connaître mieux que les autres comment devrait tourner le monde et leur monde. Ils se pensent au-dessus des autres, car pensant détenir une intelligence au dessus de la mêlée, pensant, par le simple pouvoir de leur volonté, être sorti de leur carcan familial pour découvrir la véritable vie et société "clairvoyante".

En réalité, ce sont souvent des gens qui n'avaient que très peu d'affinité vis à vis de la spiritualité. Il pensent être sorti du moule que constitue pour eux la religion mais ne suivent finalement que des schémas prédéfinis par d'autres. Ce sont avant tout des suiveurs. Aucunement des inventeurs de quoi que ce soit.

Ils sont parmi ceux qui avaient le plus de paresse et de nonchalance dans la pratique de la religion, celle-ci constituant pour eux un frein à leur "liberté". Même s'ils donnaient l'apparence d'une certaine piété, car ils s'efforçaient de cacher cela, par une régularité de leur pratique qui forçaient l'admiration de beaucoup.

Leur égo a surpassé la puissance salvatrice du collectif. Étant donné qu'ils n'ont pas réussi à atteindre le rang qu'ils estimaient peut-être avoir le droit d'avoir au sein de leur famille, et de la société, alors ils ont rationalisé tout leur système de pensée, jusqu'à remettre en question leur foi.

PS pour ce qui est d'être borderline, c'est une évidence pour certains, car comme ils cherchaient à atteindre le summum de leur monde quand ils étaient musulmans, ils atteignent le summum de leur libéralisation dans tous les domaines de leur vie privée, une fois qu'ils sont sorti de la religion. En d'autres termes, ils suivent leurs passions, sans n'être maintenant aucunement gêné par aucune limite spirituelle, si ce n'est celle de la société legislatrice, à laquelle en revanche, ils se soumettent volontiers.
Citation
Antigone 2.0 a écrit:
Tu peux développer stp ?
13 décembre 2019 01:30
" il met un point d'honneur à respecter son prochain et pour ça, que ce soit moi ou n'importe qui d'autres, il a des principes formidables et j'avoue, je ne sais pas comment il fait pour être aussi bienveillant. Je ne l'ai jamais vu s'énerver, pourtant, il a réussi à avoir de l'autorité sur moi car j'ai su me soumettre à lui sans problème (et vu mon caractère, c'était pas gagné). Il a une force en lui ... incroyable. Il n'angoisse pas, il a la joie de vivre, il prend toujours les choses du bon côté. J'avoue, j'arrive pas à être comme lui. J'admire ce qu'il est. Les gens comme lui sont très rares. D'ailleurs, je n'en ai jamais croisé des comme lui."



Tu devrais te mettre à écrire, tu as une belle plume .....


Citation
Citruss a écrit:
Salam

Je vais parler de mon mari. Il se dit musulman, mais n'a jamais prié de sa vie, enfin, pas depuis qu'on se connait. Et à l'entendre sur ce point, il ne priait pas non plus dans son enfance. Il avait un papa alcoolique qui s'amusait à tabasser ses enfants pour le plaisir, donc il ne fallait pas lui parler de l'islam. Et puis à l'époque, même si sa mère était voilée (comme tout le monde dans son entourage), la prière n'était pas faite. 7 enfants à gérer, un mari pas sérieux ... voilà quoi.

Je ne sais pas quel a été le déclencheur pour son père, mais il s'est arrêté de boire et il s'est mis à la prière, donc sa mère a suivi et ils ont finalement fait 2 fois le pèlerinage. Mon mari était déjà adulte et ça a dû se produire au moment où il est arrivé en France (je ne sais plus si c'était avant ou après, mais il a quitté sa famille quand elle s'est mise à la prière quoi).

Il est arrivé en France, il a connu la rue pendant un an malgré qu'il avait le statut d'étudiant (peu de moyens). Il a fini par être récupéré par un groupe de musulman qui lui donnait de quoi manger et s'habiller en échange de la pratique de l'islam. Mon mari a joué le jeu, mais il a toujours détesté le fait qu'on lui fasse du chantage.

Son frère a fini par le retrouver, il lui a donné un boulot (le même que celui qu'il a maintenant) et il l'a inscrit pour les résidences universitaires, il a quitté ce groupe, il a laissé tomber la prière.

Ayant eu un papa alcoolique, il n'a jamais touché à l'alcool (comme moi). Le ramadan, il l'a toujours fait, ça a toujours été important pour lui. Sa façon, je pense, de dire à Dieu qu'il lui est soumis même si c'est un mois par an. Il respecte les interdits alimentaires. Mais la prière, rien.

Pour avoir tenté de discuter avec lui sur le sujet, dans sa tête, se mettre à la prière, ce serait faire comme son père, l'hypocrite qu'il déteste, qui a été un homme mauvais (et qui l'est encore aujourd'hui, même si la vieillesse l'a sans aucun doute adouci). Son père prie alors qu'il est connecté en permanence à des émissions pas très halal, il a toujours ce fond mauvais. Donc pour lui, ce n'est pas la prière qui rapproche de Dieu. Il ne veut pas s'y soumettre.

Par contre, il met un point d'honneur à respecter son prochain et pour ça, que ce soit moi ou n'importe qui d'autres, il a des principes formidables et j'avoue, je ne sais pas comment il fait pour être aussi bienveillant. Je ne l'ai jamais vu s'énerver, pourtant, il a réussi à avoir de l'autorité sur moi car j'ai su me soumettre à lui sans problème (et vu mon caractère, c'était pas gagné). Il a une force en lui ... incroyable. Il n'angoisse pas, il a la joie de vivre, il prend toujours les choses du bon côté. J'avoue, j'arrive pas à être comme lui. J'admire ce qu'il est. Les gens comme lui sont très rares. D'ailleurs, je n'en ai jamais croisé des comme lui.

Bref ... il se dit musulman car pour lui, être musulman, c'est oeuvrer pour le bien. Et je suis bien d'accord avec ça. Mais la pratique ...

Je vais pas vous mentir, il déteste voir une voilée ou un homme en qamis passer devant lui (c'est aussi pour ça que j'ai du mal à passer au voile et que je ne porte pas toujours le turban quand je sors). Pour lui, c'est signe d'hypocrisie. C'est sans doute lié à ce que son père est : un homme mauvais qui fait genre qu'il est pieu ... Il n'arrive pas à accepter le fait que parmi ces gens là, il y en a certainement d'aussi bien que lui. A croire qu'il n'en a pas croisé ... Enfin bon ... voilà pour ce que j'ai pu comprendre de lui à ce sujet.

PS : j'ai livré mon témoignage à Antigone. Je ne réagirai à aucun message visant à critiquer ceci ou cela le ou me concernant.
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