Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Une élection fantôme
2
30 janvier 2005 19:17
Sans doute verrons-nous, dimanche soir, des images d’Irakiens souriants et courageux déposant leur bulletin dans l’urne. Nous entendrons des passants avouer leur émotion après avoir, pour la première fois de leur vie, accompli le geste depuis toujours interdit au pays du roi Fayçal et de Saddam Hussein. Les attentats ? Les morts ? Les abstentionnistes, de gré ou de force ? Les électeurs qui auront péri en chemin ? Les listes de candidats fantômes dont le citoyen ne connaîtra ni le nom ni le visage ? Ils seront tous provisoirement ­ très provisoirement ­ balayés d’un revers de main. La démocratie, nous dira-t-on, ne s’est pas construite en un jour. Quelques fortes images viendront donc nous confirmer que l’on est sur la bonne voie. Au fond, peu importe d’ailleurs la réalité puisque nous savons que les élections irakiennes ne sont pas organisées pour les Irakiens, mais constituent avant tout un message délivré à une opinion américaine de plus en plus récalcitrante. Dans le cas inverse, l’administration Bush ne se serait pas arc-boutée sur cette date fatidique du 30 janvier.

Le maintien de cette échéance, malgré le fracas des bombes, et le climat de terreur qui règne sur le pays, relève de ce déni de réalité qui guide la politique américaine dans cette affaire depuis deux ans. Les néoconservateurs n’ont cessé de préférer le dogme à l’expertise, l’idéologie à la connaissance. Comme auraient dit les Tontons flingueurs, c’est même à cela qu’on les reconnaît. En Irak, ils ont tenté de mettre en pratique une conception du monde qui repose sur la force et méconnaît obstinément les complexités d’une culture qui leur est profondément étrangère. Après avoir dissous toutes les institutions issues de l’ancien régime, et marginalisé les sunnites, tenus pour collectivement responsables de la dictature, ils ont dû faire face au vide ainsi créé. Le paradoxe de cette navigation à vue est d’avoir contribué à retribaliser le pays, et à exacerber comme jamais les antagonismes communautaires. Et pour finir, à renforcer les tendances fédéralistes qui conduisent tout droit à l’éclatement entre un nord kurde, un triangle central à dominante sunnite et un grand sud très majoritairement chiite (voir à ce sujet l’article de Dante Sanjurjo, p. 7). Le scrutin américain de dimanche sera ethnique. C’est assez dire l’ampleur du désastre. Mais, au fond, de quoi a besoin George W. Bush, sinon de montrer que rien ne résiste à son volontarisme ? Et qu’il est maître de son agenda ? Une élection qui se serait déroulée dans un climat serein, hors des affrontements communautaires, aurait eu pour lui l’inconvénient d’engendrer un pouvoir légitime, lequel n’aurait eu de cesse ensuite de congédier ce parrain encombrant. Entre le chaos, qui ferait mauvais effet sur l’opinion internationale, et la démocratie, qui poserait logiquement la question du départ immédiat des troupes étrangères, la meilleure solution se situe donc dans le moyen terme. Une chose est certaine, Washington n’a pas à craindre la seconde hypothèse.

On peut cependant prévoir que, même élu par une minorité, et dans des conditions qui n’auront qu’une lointaine ressemblance avec la démocratie, le nouveau pouvoir chiite ne pourra qu’entrer en conflit avec les forces d’occupation. Le dirigeant chiite Abdel Aziz Hakim l’a signifié lundi en affirmant que le futur gouvernement devra étudier « avec précaution » la question du retrait des troupes américaines. Bref, de quelque côté que l’on se tourne, l’évidence s’impose : l’incendie irakien n’est pas près de s’éteindre. Du coup, l’entreprise américaine n’a pas eu non plus l’effet de souffle escompté sur le conflit israélo-palestinien. Américains et Israéliens espéraient que l’écrasement de l’Irak produirait en Palestine un sentiment de défaite propice à une rapide reddition. Mais aucun message clair ne pouvant pour l’instant sortir du bourbier irakien, on en est revenu, à Jérusalem comme à Ramallah, à des données locales. Dans ces conditions, il est évidemment de bon ton de louer les efforts du nouveau président de l’Autorité palestinienne pour faire cesser les attaques de roquettes depuis Gaza. On notera au passage que les mouvements dits terroristes ne sont pas si « apolitiques » que cela : après les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, le Hamas et le Jihad semblent s’acheminer vers ce qui ressemblerait à une trêve. Pour tous, il s’agit de placer Israël devant ses responsabilités, en lui ôtant tout mauvais prétexte. Mais nul ne peut ignorer qu’au bout du chemin il n’y aura rien. Ni décolonisation massive de la Cisjordanie, ni État palestinien sur les frontières de juin 1967, conditions pourtant impératives d’une paix fondée sur le droit. Le fiasco américain en Irak, que ne pourra cacher le scrutin de dimanche, va rapidement ramener ces questions au premier plan.

Denis Sieffert


La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
m
30 janvier 2005 19:24

Bon retour 2Loubna.

Bien a vous.
m
30 janvier 2005 19:27
Les etats unis viennnent d"emboiter le pas a la ligue Arabe a leur l'arabie Saoudite, maintenant la carte Geopolitique se dessine bien et celle la sera vraiment le commencement de l'application du projet du Grand Moyen Orient, les perdants commenceront bientôt a se manifester..

Bien a vous
m
30 janvier 2005 19:34
erratum :Les etats unis viennnent d"emboiter le pas a la ligue Arabe a leur l'arabie Saoudite.

Il fallait ecrire :Les etats unis viennnent d"emboiter le pas a la ligue Arabe a leur tête l'arabie Saoudite
f
30 janvier 2005 22:24
Mustangd10,

ouf, c'est la même chose, on a bien compris, rassure-toi.

Un commentaire sur les élctions Irakiens, 60% de partcipant, un taux très appréciable, malgré les menaces de mort des intégros.
D
30 janvier 2005 22:42
mustangd10 a écrit:
-------------------------------------------------------
> Les etats unis viennnent d"emboiter le pas a la
> ligue Arabe a leur l'arabie Saoudite, maintenant
> la carte Geopolitique se dessine bien et celle la
> sera vraiment le commencement de l'application du
> projet du Grand Moyen Orient, les perdants
> commenceront bientôt a se manifester..
>
> Bien a vous

Salam,

je crois pluto que ca devient le grand israel, vu le nombre d'investisseur sionistes qui reprennent Mossoul alias ninive. l'Irak est d'importance biblique dans le judaisme, la ville de ninive (Mossoul) est la ville ou est enterre le prohpete Jonas alayhi salam, la ville d'Ur est la ville natale de Abraham alayhi salam, Peut etre qu'on ne donne pas d'importance mais pour les juifs, ils se doivent de prendre toute ses ville, ceux de vrai fanatiques. Nul besoin de rappeler que selon la doctrine sioniste, le grand israel doit se faire du siani aux rive de l'euphrate avec le golan, d'où les pressions pour que la syrie degage du liban.
Et ce que les hadiths predisait, est sur le point de se realiser a savoir la partition de l'irak en 3, avec ces election qui ont le sait vont changer la carte de la region.
Les kurdes souhaitent leur independance, ce qui va obliger l'armme turque a intervenir.
les chiite qui aimerait bien faire partie de l'Iran, de meme que teheran souhaiterai prendre le sud de l'irak avec notamment les ville sainte de kerbala et nadjaf.
et les sunnites qui auront leur propres pays a eux meme, avec peu etre une deportation des palestinien là bas comme le souhaitent une grande partie des homme politique US mais aussi israeliens



f
30 janvier 2005 22:51
Donatello,

je ne vois pas le rapport entre le probléme Irakien et les Hadiths. Arrêtes de boire le thé STP.
m
30 janvier 2005 23:40
salut,

Donatello, ca se qu'on nous enseigné a l'ecole sur le grand israel, du Nil jusqu'a Dejla oua lfouret, bref entre autre c juste a ce que tu dis aussi sur le prolongement du grand Iran, maintenent aussi qu'il est claire que les USA lacheront tôt au tard l'Arabie Saoudite parcequ'il est secoué sur pas mal de front, n'oublions pas aussi qu'il ya une partie chiite en Arabie Saoudite.
Bien, surement vous avez entendu du Grand moyen Orient, c'est ca finalement, c'est un grand projet a long terme, ou les pays Arabes vont etre reduit a quelques petit etats.

vous voyez maintenant ou est ce que nous a emmené l'integrisme(Elkhouchouna), c'est le neo-colonialisme, et dire que je me souvient de ce genre d'analyse y a de cela 15 ans.

Ouallah ghir c'est un cauchemar.

Bien a vous.
D
31 janvier 2005 12:39
fondationmre a écrit:
-------------------------------------------------------
> Donatello,
>
> je ne vois pas le rapport entre le probléme
> Irakien et les Hadiths. Arrêtes de boire le thé
> STP.
>


Salam,


si toi tu vois pas le rapport, moi je le vois et pas qu'avec les hadiths mais aussi ce que veulent faire les sionsite de cette region, Sharon a toujours dit qu'il n y a pas d'accord a respecter, le seul accord est la bible. Pour eux c'est la terre promise. Quand aux hadiths, c'est clairement stipulé que l'irak sera partage en trois groupes.
D
31 janvier 2005 12:42
mustangd10 a écrit:
-------------------------------------------------------
> salut,
>
> Donatello, ca se qu'on nous enseigné a l'ecole sur
> le grand israel, du Nil jusqu'a Dejla oua lfouret,
> bref entre autre c juste a ce que tu dis aussi sur
> le prolongement du grand Iran, maintenent aussi
> qu'il est claire que les USA lacheront tôt au tard
> l'Arabie Saoudite parcequ'il est secoué sur pas
> mal de front, n'oublions pas aussi qu'il ya une
> partie chiite en Arabie Saoudite.
> Bien, surement vous avez entendu du Grand moyen
> Orient, c'est ca finalement, c'est un grand projet
> a long terme, ou les pays Arabes vont etre reduit
> a quelques petit etats.
>
> vous voyez maintenant ou est ce que nous a emmené
> l'integrisme(Elkhouchouna), c'est le
> neo-colonialisme, et dire que je me souvient de ce
> genre d'analyse y a de cela 15 ans.
>
> Ouallah ghir c'est un cauchemar.
>
> Bien a vous.


Salam,


oui ta raison, pour les chiite d'arabie, qui se trouvent dans la zone petrolifere ce sera facile de creer dezs emeute puis une guerre civile, voir des attentats sur la mecque.
C'est clair que le but d'israel est de mettre tous les pays arabe en petit morceau, imaginez que le maroc soit partage selon les rif, les soussi, les cleuh, et les arabes et les sahraoui, y aura plus d'efficacite
h
31 janvier 2005 12:57
Irak
Les Irakiens ont voté contre la terreur
La participation semble avoir été forte pour la première élection de l'après-Saddam Hussein, malgré le climat de violence.

Par Marc SEMO
lundi 31 janvier 2005





es attentats-suicides et les tirs de mortiers, qui ont tué 36 personnes hier, n'ont pas dissuadé les Irakiens de se rendre par millions aux urnes. Ces premières élections multipartites après un demi-siècle de dictature sont donc considérées comme un succès, y compris par les quelques observateurs indépendants qui ont bravé les risques et par le représentant de l'ONU, le Colombien Valenzuela. «Les Irakiens ont parlé au monde et le monde a entendu la voix de la liberté venant du coeur du Moyen-Orient. En grand nombre, et malgré de grands risques, les Irakiens ont montré leur attachement à la démocratie. En participant à des élections libres, les Irakiens ont fermement rejeté l'idéologie antidémocratique des terroristes», a déclaré George W. Bush. Le président américain a souligné que les Irakiens avaient «encore du chemin à faire sur la route de la démocratie», mais qu'ils se sont montrés «à la hauteur du défi».

Légitimé par les urnes, le nouveau pouvoir de Bagdad n'en aura pas moins la lourde tâche de rallier au processus politique les sunnites (20 % de la population), qui, par peur de la guérilla et inquiets de perdre leur domination politique, ont boudé les urnes. Quelque 14,2 millions d'électeurs étaient inscrits pour élire les 275 députés de l'Assemblée ainsi que les 18 conseils provinciaux et le Parlement autonome kurde. La participation aurait été d'au moins 60 % selon la Commission électorale centrale. «C'est un moment historique pour l'Irak, un jour où les Irakiens peuvent garder la tête haute parce qu'ils défient les terroristes et commencent à écrire leur avenir de leurs propres mains», a déclaré le Premier ministre par intérim Iyad Allaoui en votant dans la «zone verte», quartier ultrafortifié de Bagdad où est réuni le pouvoir.

«Aujourd'hui, je vote pour la paix. Je ne veux pas que les terroristes tuent d'autres Irakiens comme ils ont tenté de me tuer», affirmait hier matin Samir Hassan, 32 ans, amputé d'une jambe après un attentat, venu voter dans un bureau de l'ouest de Bagdad. Une heure après l'ouverture des bureaux de vote, un premier attentat-suicide tuait pourtant une personne. Un obus de mortier tombait peu après sur un bureau de vote du quartier chiite de Sadr City, en tuant quatre autres. Sans pour autant décourager la population de cette zone déshéritée : dès l'aube, des files se formaient avec d'un côté les hommes et de l'autre les femmes, vêtues de leur abaya noire. Dans la capitale, la participation aurait été de 80 %. «Je ne peux décrire ce que je vois. C'est incroyable. C'est un vote pour l'avenir, pour les enfants, pour l'Etat de droit, pour l'humanité, pour l'amour», déclarait, très ému, le maire de Bagdad, Alaa al-Tamimi.

Le vote a été massif au nord, dans le pays kurde, ainsi que dans les zones chiites du centre et du sud du pays. Majoritaires dans le pays (60 % de la population), mais marginalisés depuis des siècles par la minorité sunnite et opprimés par le régime de Saddam Hussein, les chiites espèrent maintenant enfin compter. L'abstention a été en revanche forte dans les zones sunnites. Mais même à Fallouja, ancien bastion de l'insurrection sunnite dévasté par l'assaut donné en novembre par les forces américaines, la participation a défié les prévisions. «Nous voulons être comme les autres Irakiens, nous ne voulons pas être toujours dans l'opposition», expliquait Ahmed Djassim après avoir voté. A Mossoul, troisième ville du pays devenue un fief de la guérilla, beaucoup d'électeurs se sont également déplacés. Adnan Pachachi, seul leader sunnite à ne pas avoir appelé au boycott, reconnaissait néanmoins que dans cette ville «la participation était en dessous de [ses] espérances». La population a presque totalement boudé les urnes à Tikrit, fief de Saddam Hussein (à 150 km au nord de Bagdad), ainsi que dans la ville voisine de Samarra.

Le pays entier était placé en état de siège, isolé du monde, et toute circulation automobile interdite sauf pour les officiels. Ces mesures ont été apparemment efficaces. Le bilan de la journée s'élève à 36 tués (30 civils et six policiers) et 96 blessés. Le ministre de l'Intérieur, Falah al-Nakib, a déclaré : «Les violences sont minimes comparé à ce à quoi mes services s'attendaient.»

(avec AFP, Reuters)

h
31 janvier 2005 12:59
Irak. Analyse
Les leçons d'un scrutin confessionnalisé
L'antagonisme entre communautés chiite et sunnite risque de sortir renforcé.

Par Jean-Pierre PERRIN
lundi 31 janvier 2005





algré la terreur, les Irakiens ont voté. Ils l'ont fait massivement, dépassant les prévisions du département d'Etat américain, de l'ONU et même celles de leur propre président intérimaire, Ghazi al-Yaouar, qui s'était avoué vendredi pessimiste sur le taux de participation «en raison de la détérioration des conditions de sécurité».

Mais si les Irakiens ont montré un grand courage en bravant les risques d'attentats et les menaces des groupes terroristes, on peut craindre que ce courage traduise aussi une volonté de revanche, celle des communautés chiite et kurde aux dépens des sunnites, qui, jusqu'à la chute de Saddam Hussein, régnaient sans partage sur l'Irak. Les chiites ont voté pour les chiites, les Kurdes pour les Kurdes, et les sunnites ­ ceux qui ont voulu coûte que coûte se rendre aux urnes ­ pour les sunnites.

Il ne pouvait pas en être autrement dès lors que les dirigeants de ces communautés ont exacerbé le vote religieux ou ethnique. En regroupant les principales formations religieuses sur la liste 169 (ou Liste irakienne unifiée), avec la bénédiction du grand ayatollah Ali Sistani et son autorisation de publier sa photo, les chefs chiites ont confessionnalisé les élections. Ils ont aussi construit ce qui est apparu comme une machine de guerre contre les sunnites. A la tête de la liste 169, on trouve Abdul Aziz al-Hakim, l'homme le plus proche de Téhéran et le chef des brigades Al-Badr, milice armée chiite qui fait régner la terreur dans certaines villes. Même les Kurdes, inquiets de l'instauration d'une future théocratie, ont ressenti cette liste comme une menace. Ils ont répliqué en dressant eux aussi une liste réunissant deux grandes formations rivales, le PDK de Massoud Barzani et l'UPK de Jalal Talabani, dont le but est d'empêcher la liste 169 de s'emparer du pouvoir. «Le bloc confessionnel a voulu projeter l'image d'un Irak chiite, musclé et revanchard», résume Hosham Dawod, anthropologue et chercheur au CNRS.

Mais les dirigeants chiites et kurdes ont été encouragés dans leur choix par la politique de l'administration américaine. Car si l'Irak de Saddam reposait sur l'hégémonie sunnite, celui de l'après-Saddam obéit à une logique presque aussi dangereuse : les quotas communautaires que Washington a imposé dès la composition du Conseil de gouvernement transitoire, le 13 juillet 2003. Celui-ci se voulait le reflet de la mosaïque irakienne. Dans les faits, il a signifié aux sunnites (qui n'avaient obtenu que 5 postes sur 25, soit le même nombre que les Kurdes, contre 13 pour les chiites) le début de leur marginalisation. En juin 2004, le Conseil de gouvernement a été lui aussi formé à partir d'une répartition confessionnelle.

En fait, même si Saddam Hussein est sorti de l'histoire irakienne, son ombre a continué de planer sur le scrutin. «Chaque fois que je rencontre un des chefs de l'Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak [ASRII, l'un des deux grands partis confessionnels chiites, ndlr], il me parle des sunnites comme des suppôts de Saddam Hussein. Impossible de le convaincre du contraire», soulignait en novembre un diplomate européen à Bagdad. La réciproque est vraie. Comme du temps du raïs, les partis chiites sont encore perçus par les sunnites comme inféodés à l'Iran.

Les sunnites vont-ils tendre un peu plus l'oreille aux islamistes radicaux qui, comme le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, poussent le pays sunnite à la sédition ? C'est le principal point noir du scrutin. Reste que l'exemple de Fallouja, qui fut le quartier général de la rébellion jusqu'à sa destruction en novembre par l'armée américaine, a montré que la politique de terreur exercée par ces groupes sur la population a ses limites. «S'il n'y avait pas eu une telle terreur des groupes terroristes sur la population sunnite, il y aurait eu une participation nettement supérieure de sa part. D'une façon générale, les élections sont un camouflet pour ces groupes. Elles ont montré qu'ils étaient beaucoup plus isolés qu'on le croyait», analyse Hosham Dawod.

Les résultats du scrutin auront donc une grande importance pour l'avenir de la minorité sunnite. Une trop large victoire de la liste 169 aurait pour elle un effet épouvantail et pourrait la pousser à se réfugier dans le giron des groupes les plus radicaux.

[www.liberation.fr]

2
31 janvier 2005 14:07
Salam Hux02,

Je ne pense pas qu’il y a eu des observateurs indépendants en Iraq, mais des représentants de l’ONU.
Vu le fonctionnement de cette organisation j’ai beaucoup de réserves sur le soit disant processus électoral démocratique, à mon avis on va droit vers le déchirement d’un pays (Sunnites, Chiites et kurdes) autrefois unis.
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
h
31 janvier 2005 14:24
salam Loubna,
le déchirement était prévisible hélas! je ne vois pas comment on aurait pu l'éviter. l'iraq depuis 1 an et demi se conjugue en confessions plus ou moins antagonistes et les partis sont souvent de nature confessionnale. Ceci dit, attendons les résultats pour voir la nouveau visage de l'iraq " démocratique ".
h
31 janvier 2005 14:30
Irak
Ambiance de fête pour les Kurdes d'Erbil
La capitale du Kurdistan autonome a voté dans l'enthousiasme. Et rêve déjà d'indépendance.

Par Christophe BOLTANSKI
lundi 31 janvier 2005



Erbil envoyé spécial



'un air dubitatif, une femme drapée de noir parcourt le bulletin de vote du doigt. Difficile de s'y retrouver dans ce déluge d'appellations. «Combien de listes de candidats sur la feuille ? Une centaine, je crois», hasarde l'assesseur. Son adjoint se met à les compter. Comment savoir quelle case cocher ? «Oh ici, tout le monde connaît la liste kurde. C'est le numéro 130 !»

Dans le nord de l'Irak, les élections générales s'apparentent à un plébiscite. Il s'agit moins de choisir un mouvement ou un programme que de faire corps. «Plus la participation sera forte, plus nous aurons de sièges dans l'assemblée de Bagdad. Avant, nous combattions pour le Kurdistan les armes à la main; maintenant, nous luttons avec nos voix», s'écrie Ahmed Taer, un professeur de lycée qui surveille le scrutin.

Dès le début de la matinée, hier, de longues files s'étiraient devant l'école de garçons transformée en centre électoral. Les hommes d'un côté, les femmes, presque toutes voilées et lestées d'enfants, de l'autre. Alors que, plus au sud, les autres Irakiens hésitent à se rendre aux urnes par crainte des bombes ou de représailles, ici, c'est la levée en masse. «On est venus nombreux parce qu'à Bagdad, peu de gens vont voter. Ils ont peur. C'est bien pour nous», explique Salah, électricien de 26 ans.

Chicanes. Les dirigeants kurdes n'ont pas pris de risque. Des dizaines d'hommes en armes patrouillent autour du bâtiment. Une mitrailleuse est installée sur le toit. Comme dans le reste du pays, aucune voiture ne circule sans un permis spécial, délivré au compte-gouttes. Des chicanes de béton interdisent l'accès des rues conduisant à un bureau de vote. Une voiture venant de Mossoul et remplie de TNT a été interceptée samedi à un barrage, aux portes d'Erbil.

Une ambiance presque festive règne dans la capitale du Kurdistan autonome. «C'est un jour très important pour mon peuple !», s'exclame un peshmerga en pantalon bouffant, la tête enveloppée d'un keffieh. Les deux grands mouvements, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), ont même réussi à surmonter leur antagonisme. Ils présentent une liste unique à l'Assemblée constituante irakienne, ainsi qu'au Parlement provincial, mais pas aux municipales, le troisième scrutin du jour. C'est la seule fausse note dans l'union sacrée.

Le PDK entend bien conserver le contrôle d'Erbil. Des tracts avec son sigle et son numéro s'entassent à l'entrée de l'école baptisée du nom de son fondateur, Mustafa Barzani. «Donnez ces papiers à ceux qui ne savent pas lire», lance un officier à ses soldats. La pile disparaît à l'arrivée d'Adnan Mufti, un leader de l'UPK. Qui s'emporte : «Dans certains centres, on ne laisse pas entrer nos représentants ! Je me suis plaint au ministre de l'Intérieur.»

Parasols. En marge de la consultation, les électeurs sont appelés à se prononcer sur l'indépendance du Kurdistan. Afin de ménager leurs voisins, les partis affirment être étrangers à un référendum pourtant soutenu massivement par leurs bases. Des urnes en bois ont été placées dans la rue, sous des parasols, à la sortie des bureaux de vote. «Nous les enverrons à l'ONU», annonce un policier.

«Que nous soyons libres et qu'Allah nous protège !», s'écrie une femme avant de glisser son bulletin. «De quoi s'agit-il ?», s'enquiert un vieil homme. «Tu veux qu'on soit avec les Arabes ou entre nous ?», lance l'organisatrice. Son frère et son fils ont été tués par Saddam Hussein. Il n'hésite pas longtemps et appose son index taché d'encre devant le drapeau kurde.

[www.liberation.fr]

h
31 janvier 2005 14:33
Irak
Légitimité


Par Patrick SABATIER
lundi 31 janvier 2005





Les premières élections multipartites en Irak n'auront peut-être pas été tout à fait «libres et justes», et il convient d'accueillir avec prudence les chiffres de participation annoncés, et applaudis, de Bagdad à Washington. Ces élections n'en auront pas moins été une victoire éclatante pour les Irakiens, «kamikazes de la démocratie» contre les kamikazes de la terreur qui avaient juré d'empêcher le scrutin.

Le jour du vote a été marqué par des attentats sanglants, mais guère plus (hélas...) qu'un jour ordinaire en Irak. Les menaces n'ont empêché ni les chiites, ni les Kurdes, ni même une partie des sunnites d'exercer leur droit démocratique. Les «jihadistes» et les ex-baasistes, alliés contre le régime né de l'intervention étrangère, sont apparus pour ce qu'ils sont : une minorité violente dont le pouvoir de conviction ou d'intimidation ne s'exerce que sur une partie de la minorité sunnite.

L'exercice, en dépit d'irrégularités et de fraudes possibles, aura donné à l'Assemblée nationale, au gouvernement provisoire et au projet de Constitution qui en seront issus, une légitimité bien plus grande que Saddam Hussein n'en avait jamais eu. Et que celle du pouvoir actuel, installé par les Etats-Unis.

A plusieurs conditions néanmoins. D'abord, que le futur pouvoir de Bagdad prouve qu'il ne vise pas à instaurer un monopole chiite, ni une théocratie. Ensuite, qu'il négocie avec la minorité sunnite, y compris la faction «nationaliste» de la guérilla, pour l'intégrer au processus politique. Enfin, qu'il prépare le retrait rapide possible des forces étrangères dont il dépend pour sa protection. De plus en plus, celles-ci font partie du problème plus que de sa solution.

[www.liberation.fr]

i
31 janvier 2005 18:14
Tout ce que je dis c'est "BRAVO AUX IRAKIENS", ils ont braves les integristes pour s'exprimer au ballot...Ni les bathistes ni les integristes ne leur ont fait peur....Maintenant prenons exemple sur l'IRAK et debarrassons nous de notre joug!
D
31 janvier 2005 22:17
Salam,



ighoffar, c'est pas une question de bass ou d'autre chose, ce que voulais la resistance, c'est le refus d'election supervisé par les USA, qui voudront place celui qu'ils veulent comme des pions, et c'est ce qui se fait. Quoiqu'il arrive il suivront les states, comment se fait il que les candidat ont ete devoile 48h avant les elections, sans discours ni rien, c'est pas ca que j'appelle le processus democratique.
Quand a ceux qui ont vote les kurdes et chiites c'est plus par aspiration independantiste que democratique, les kurdes veulent le pouvoir et voir peut etre avoir leur bled, les chiite souhaiterais une republique islamique voire etre rattaché a l'Iran.
et les sunnites ils n'ont pas vote et ils ont bien raison comment accepte qu'une puissance vous fais une guerre illegale (voir ADM) et se permettrai de d'imposer son pion par un semblant de democratie. c'est le tirage au sort avec la meme personne.
Mais c'est pas encore gagne, moi je crain le pire pour la region et je crois pas que les sunnite vont se laisser faire, mais bien sur on nous diras que les sunnites sont contre la democratie
h
1 février 2005 09:27
Evénement

Irak
L'abstention des sunnites pèse sur l'avenir irakien
La forte participation des électeurs au scrutin de dimanche n'élude pas les périls qui menacent l'unité nationale vantée par le Premier ministre intérimaire.

Par Marc SEMO
mardi 01 février 2005



avec afp, reuters



«Les terroristes ont été vaincus hier. Les terroristes savent qu'ils ne peuvent pas gagner», a martelé hier le Premier ministre intérimaire Iyad Allaoui, appelant à l'unité nationale au lendemain d'un scrutin historique dont le succès est salué à travers le monde. En dépit de violences qui ont fait au moins 37 tués à travers le pays, plus de 60 % des Irakiens selon la commission électorale se sont rendus aux urnes pour élire les 275 députés de l'Assemblée ainsi que 18 conseils provinciaux et le parlement autonome kurde. «Aujourd'hui, nous sommes entrés dans une nouvelle phase. Tous les Irakiens, qu'ils aient voté ou pas, doivent travailler ensemble pour bâtir le futur de la nation», a insisté Allaoui conscient des périls que pose l'abstention des sunnites arabes (20 % de la population) dans ce scrutin où Kurdes (20 %) et chiites (60 %) ont voté en masse. Selon Hareth Mohammed Hassan, adjoint au chef de la Commission électorale le taux de participation a dépassé, parfois de loin, 50 % dans la plupart des 18 provinces d'Irak, et il se situerait globalement «entre 60 à 75 %». Les résultats seront connus d'ici à une dizaine de jours.

La communauté internationale s'est félicitée du succès de ces élections, mais s'interroge sur la suite du processus, dans un pays où les attentats sont quotidiens, malgré la présence des forces de la coalition. Divisés en 2003 face à la guerre en Irak, les Européens ont salué à l'unisson «ce premier pas important pour l'avènement de la démocratie». Jacques Chirac s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, se félicitant «de ce pas important». Mais les Européens ont aussi rappelé par la voix du chef de la diplomatie du Luxembourg, Jean Asselborn, dont le pays assure la présidence de l'UE que «l'Union fera tout son possible pour convaincre les autorités irakiennes d'associer les sunnites aux discussions sur la nouvelle Constitution». Préoccupation que partagent nombre de capitales.

Partisans comme opposants à l'intervention militaire en Irak ont estimé que ce vote a été une première étape réussie. A Moscou, le président Poutine a déclaré hier que les élections, qui se sont tenues «dans des conditions très difficiles», étaient «un pas dans la bonne direction, un événement positif». Parmi les réserves les plus notables, celles venues de Chine. Tout en se réjouissant que ces élections aient pu se tenir à la date prévue, Pekin n'a pas caché son pessimisme. Pour le quotidien officiel en langue anglaise China Daily «il n'y a aucun signe montrant que Washington soit capable de garantir l'avenir postélectoral de l'Irak».
(Lire également pages 32-33)

[www.liberation.fr]



h
1 février 2005 09:28
Irak Analyse
Gêne et mépris du Caire à Riyad
Les Etats arabes redoutent surtout le multipartisme et l'hégémonie des chiites.

mardi 01 février 2005





es Etats arabes du Proche-Orient s'étaient beaucoup fait entendre avant la tenue du scrutin irakien. Saisissant contraste, c'est par le mutisme ou la parcimonie dans leurs réactions qu'ils ont accueilli ce vote qui, en dépit des lourdes incertitudes dont il est porteur, reste historique pour l'Irak et, au-delà, l'ensemble du monde arabe. Cavalier seul, le roi Abdallah II de Jordanie a tranché la réserve de ses pairs en se félicitant ouvertement du déroulement des élections, estimant qu'elles ouvraient la porte des réformes au Proche-Orient et qu'il serait ensuite «très difficile de refermer cette porte». A l'évidence, du Caire à Riyad, en passant par Damas, les dirigeants arabes n'ont pas la même opinion, apparaissant toujours gênés par l'ampleur de la mobilisation des électeurs irakiens qu'ils avaient sous-estimée.

Taire. C'est sous la pression des Etats-Unis et l'insistance du gouvernement de Iyad Allaoui que ces dirigeants s'étaient finalement résignés à accepter la tenue des élections. Mais jusqu'au bout, ils ont clamé qu'elles ne feraient que précipiter le pays vers une «guerre civile» postélectorale, notamment entre chiites et sunnites. Des craintes exprimées notamment par le président égyptien Hosni Moubarak dans deux récentes interviews à la chaîne américaine PBS, et à Al-Arabiya, basée à Dubaï. Même inquiétude, la semaine dernière, à la Ligue arabe de son secrétaire général, Amr Moussa. Mais si les gouvernements arabes avouent craindre la poursuite des violences et le risque d'un éclatement de l'Irak, ils se taisent sur deux sujets ultrasensibles qui les obsèdent davantage.

Le premier concerne le multipartisme, désormais à l'oeuvre en Irak, et, derrière lui, la question des réformes politiques au sein du monde arabe. Devant des patrons de presse, Hosni Moubarak rejetait dernièrement de façon catégorique les revendications de l'opposition sur l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel direct : «Je ne prendrai pas l'initiative d'un acte qui serait un point noir dans l'histoire de l'Egypte.» Son Premier ministre a renchéri : «Le peuple égyptien n'accorde pas la priorité aux réformes politiques», mais économiques.

Le second s'inquiète des risques d'une hégémonie chiite sur l'Irak, avec de graves conséquences pour la stabilité régionale ; et, à terme, la formation d'un «arc chiite» sur les rivages du golfe Persique qui remettrait en cause les rapports de force dans cette région qui a déjà connu trois guerres en vingt ans.

Cette crainte, c'est encore le roi Abdallah II qui l'a exprimée fin décembre dans le Washington Post. Il avait souligné que Téhéran «avait tout intérêt à voir s'instaurer une république islamique en Irak» qui favoriserait la création de ce fameux «croissant chiite» allant de l'Iran jusqu'au Liban, où l'influence de Téhéran, est déjà forte, notamment à travers le Hezbollah. «L'arc chiite» compte aussi des pays comme le Koweït, où les chiites représentent une large partie de la population, l'émirat de Bahrein, où ils sont majoritaires mais sous domination sunnite, et la partie Est, soit les zones pétrolières, de l'Arabie Saoudite. Riyad et Le Caire sont parmi les capitales les plus inquiètes d'une future alliance Iran-Irak qui se serait tournée contre les Etats sunnites, d'autant qu'elles suspectent l'Iran de bâtir clandestinement un programme nucléaire militaire greffé sur un programme de missiles balistiques, celui-là déclaré. Cette peur du «croissant chiite» est même perceptible en Syrie, pays pourtant dirigé par la minorité allaouite et, traditionnellement, proche de l'Iran. «A présent, souligne un chercheur qui a requis l'anonymat, le régime du président Bachar el-Assad a fait ouvertement son retour dans le giron sunnite.» Il faut dire que le régime de Téhéran n'a rien fait pour apaiser les inquiétudes des pays arabes en souhaitant ouvertement la victoire de la liste confessionnelle cautionnée par l'ayatollah (iranien) Ali Sistani.

«Arabité». Faute de pouvoir exprimer ouvertement leurs inquiétudes, les gouvernements arabes l'ont fait via leurs journaux ou des intellectuels. Certains ont souligné que ces élections, si elles consacrent la victoire des religieux chiites, verront l'Irak perdre son «arabité» au profit d'un confessionnalisme sous contrôle iranien. D'autres ont ajouté que les Etats-Unis se servaient du scrutin et de la victoire chiite pour légitimer leur occupation. Le quotidien égyptien Al-Gomhouria s'est même interrogé : «Existe-t-il un marché entre les Etats-Unis et l'Iran sur l'avenir de l'Irak ?» Les experts occidentaux sont plus mesurés. Pour eux, les partis chiites irakiens sont loin d'être totalement liés à Téhéran.

[www.liberation.fr]



 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook