Grande figure de l'intelligentsia palestinienne, Edward Saïd a fait l'objet d'un colloque les 24 et 25 septembre, à la Bibliothèque nationale de France, organisé par l'université Paris-VII et l'antenne parisienne de l'université Columbia de New York.
Une trentaine d'universitaires et d'écrivains, venus d'Inde, d'Afrique du Sud, du Liban, des Etats-Unis, d'Angleterre ou de France, parmi lesquels le philosophe français Etienne Balibar et le poète palestinien Mahmoud Darwich, ont tenté de cerner l'apport critique de l'auteur de "L'Orientalisme, l'Orient créé par l'Occident".
La pensée d'Edward Saïd, né à Jérusalem en 1935, mort à New York en 2003, a rayonné dans les différents champs des arts et des sciences humaines et sociales : littérature et critique littéraire, études postcoloniales, musique, esthétique et politique, statut et fonction de l'intellectuel.
Si ses interventions politiques sont plus connues, c'est d'abord au professeur de littérature comparée et au musicologue que les participants au colloque se sont attachés, estimant que l'œuvre de pensée d'Edward Saïd était celle qui laisserait "l'empreinte la plus durable", selon Sonia Dayan-Herzbrun, professeur de sociologie à Paris-VII.
Pour elle, le professeur à Columbia a livré "une œuvre considérable par son originalité, sa variété, puisque ses intérêts allaient du politique, dans son extrême actualité, à la musique classique en passant par la littérature". Edward Saïd n'a cessé de faire des allers et retours entre l'actualité et la recherche et de théoriser cette multidimensionnalité. [....]