D'où vient l'impérialisme américain ? Aujourd'hui, tout le monde reconnaît celui-ci et certains même l'acceptent ( ! ! ! ! ! ! ! ) mais peu connaissent ce qui a engendré la machine hégémonique américaine. Retour sur le 5eme président des Etats-Unis qui définit la politique étrangère américaine avec une idéologie raciale et raciste digne d'Hitler.
Les raisons d'une telle Doctrine
Avant 1807, les Etats-Unis étaient en concurrence militaire et économique avec l'Empire Espagnol. Celui-ci, réduit à l'état de puissance de 3eme ordre par les guerres Napoléoniennes et déchirées par des dissensions internes, voit ses colonies se révoltées les unes après les autres et se proclamées Républiques indépendantes. Les Etats-Unis, qui voient ces r évolutions d'un bon œil, s'empressent de les reconnaître en 1822. Bien sûr, l'Espagne continue, elle, à considérée, ces états comme des colonies en état d'insurrection. Entre temps, en Europe, l'Autriche, la Prusse, la Russie et la France crées la Sainte Alliance avec pour but d'écraser les révolutions où qu'elles se présentent. Les Etats-Unis redoutent alors l'envoi d'une armée monarchique en Amérique afin de rendre à l'Espagne catholique ses anciennes colonies. De plus, cette armée n'est pas la seule qui menace les intérêts Etatsuniens sur le continent Américain. La Russie avait déjà établie des comptoirs en Californie et en 1821, un Oukase [1] du Tsar Alexandre revendiqua une partie de l'Oregon pour la rattacher à l'Alaska et interdit à tous navires étrangers de croiser dans une vaste zone du Nord-Ouest du Pacifique. Le Secrétaire d'Etat John Quincy Adams est conscient de l'importance des futurs marchés que représentent ces nouvelles républiques Latino-Américaines. L'Empire Britannique propose alors de soutenir les Etats-Unis mais Adams arrive à convaincre le président Monroe qu'il appartient aux seuls Etats-Unis de régler ce problème.
L'Amérique aux Américains
Le 2 Décembre 1823, le président Monroe énonça devant le Congrès la doctrine qui portera son nom et fixera les fondements de la diplomatie Américaine. Cette Doctrine se fonde sur 2 grands principes : la non-colonisation et la non-intervention. Elle s'empreint également de considérations et de préjugés raciaux. - La prédominance de la race blanche sur la race noire ; face au « problème noir », Monroe entérine le compromis du Missouri et prône rien de moins que le renvoi de tous les esclaves noirs en Afrique manu militari. [2] Les Etats-Unis ayant reconnu l'année précédente l'indépendance des nouvelles républiques Latino-Américaines, l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud ne sont plus ouvertes à la colonisation européenne. Les Etats-Unis regarderont toute intervention de la part des nations européennes dans les affaires du continent américain comme une menace pour l'intégrité des Etats-Unis : Nous considérons que toute tentative de l'Europe en vue d'étendre son système à quelque fraction que ce soit de cet hémisphère serait dangereux pour notre paix et pour notre sécurité. [3] L'ensemble de l'Amérique Latine est placée sous protectorat des Etats-Unis et est considéré comme une « arrière cour ». John Adams mis en place la philosophie d'exploitation économique et matérielle de l'Amérique du Sud afin d'apporter des matières premières à bas prix aux industries Nord-Américaines. En contre-partie, les Etats-Unis s'engagent à ne jamais intervenir dans les affaires Européennes. Face au barrage de la marine britannique, la Sainte-Alliance renonce à toute intervention en Amérique du Sud et en 1924, la Russie signe un traité avec les Etats- Unis par lequel elle renonce à toute revendication au sud de l'Alaska. Evidemment, les petits états tels que le Honduras, le Venezuela et le Nicaragua n'apprécient guère cette « protection » forcée et de ce quasi-protectorat qui vont amener dans le siècle qui suit les Etats-Unis à intervenir militairement contre toute velléité à leur suprématie.
Mise en Application
La doctrine Monroe prévoit que les Etats-Unis doivent être les garants de la stabilité du continent américain afin de faciliter leurs exploitations et la sécurité de leurs échanges commerciaux. Comme le dit le président William H. Taft en 1912, la politique extérieure des Etats-Unis n'excluait « d'aucune façon une intervention active pour assurer à nos marchandises et à nos capitalistes, des facilités pour des investissements profitables » [4] Et les Etats-Unis n'allaient pas hésiter à assurer d'une main de fer la « sécurité » de leurs intérêts… La première mise en application de la doctrine Monroe fut le cas édifiant de William Walker, flibustier américain qui agissait pour le compte des banquiers Morgan et Garrison, envahit le Nicaragua en 1855 et s'autoproclama président. Durant ses deux années de règne, Walker envahit les états voisins du Salvador et du Honduras, s'érigeant ici aussi en chef d'état. Avec la caution officieuse du gouvernement des Etats-Unis, lui et ses soldats volèrent, tuèrent incendièrent et rétablirent même l'esclavage dans les états sous leur domination. Son occupation fut dévastatrice jusqu'à ce qu'il fut défait par une armée de volontaires costaricains en 1857. A son retour, il fut reçu aux Etats-Unis en héros national. Puis, en 1898, par une mise en scène magistrale, le navire cuirassé USS Maine explosa en rade de La Havane, tuant les 268 hommes d'équipages, à l'exception notable de l'ensemble des officiers, qui par le plus grand des hasards dînaient en ville. L'explosion fut présenté par les médias américains comme une attaque espagnole [5] et les Etats-Unis déclarèrent la guerre à l'Espagne, alors complètement dépassée par l'insurrection cubaine, et en profitèrent pour annexé Guam, Porto Rico, les Philippines et Hawaï. A la fin de la guerre, la couronne espagnole passa, sous la protection des canons, la main au gouvernement du président McKinley, qui occupa Cuba sous prétexte d'y rétablir l'ordre, un prétexte qu'ils utiliseront encore plus tard. Les forces US ne quittèrent Cuba qu'en 1901 avec l'Amendement Plat, texte par lequel les Etats-Unis s'arrogent le droit d'intervenir à tout moment dans les affaires intérieures cubaines et où Cuba est contrainte de céder la concession perpétuelle de Guantanamo aux Etats-Unis. En 1903, avec le scandale de la construction du canal de Panama, les Etats- Unis rachetèrent les droits de construction du canal, mais le gouvernement colombien, dont le panama était partie intégrante, refusa d'aliéner sa souveraineté, sans scrupule, le gouvernement du président Theodore Roosevelt encouragea les habitants de Panama à faire sécession le 3 novembre 1903 pendant que la flotte américaine mouillait devant les villes de Colon et de Panama, dissuadant l'armée colombienne d'intervenir. Le 6 novembre, le Panama était reconnu par les autorités du gouvernement américain et un traité fut signé le 18 novembre pour la construction du canal avec la cession d'une bande de 10 miles de large autour du canal. Les Panaméens devront attendre le 31 décembre 1999 pour avoir la restitution de leur souveraineté sur le canal. Après cela, les opérations militaires s'enchaînent : en 1905, Roosevelt menant sa politique du Big Stick placera la République Dominicaine sous administration douanière pour « offense aux USA » En 1912, les Marines envahissent le Nicaragua, et le président Taft de claironner : Le jour n'est pas loin où trois bannières étoilées marqueront notre territoire depuis trois points équidistants : l'un au pôle Nord, l'autre au canal de panama et le troisième au pôle Sud. Tout l'hémisphère nous appartiendra alors de fait, comme il nous appartient moralement aujourd'hui, du fait de la supériorité de notre race. .En 1914 , la marine américaine pilonne la ville portuaire de Veracruz, attaque due au refus de quelques Mexicains de saluer la bannière étoilée. En 1933, les forces américaines quittent le Nicaragua et laissent le pays aux bons soins du dictateur Anastasio Somoza. La CIA orchestre au Guatemala le renversement de Jacobo Arbenz, démocratiquement élu pour le remplacer par 40 ans de violences et de répression qui feront 150 000 morts. [6] En 1965, 23 000 boys sont dépéchés en République Dominicaine pour y « restaurer l'ordre » à la suite d'un soulèvement populaire contre le régime militaire en place. Un putsch renverse en 1973 le gouvernement démocratique de Salvador Alliende, ouvrant la voie au régime du Général Augusto Pinochet. Ironie de l'histoire, c'était un 11 septembre… Le 20 décembre 1989, le président Bush senior ordonne une attaque militaire sur le Panama dans le but d'arrêter le dictateur au pouvoir, Manuel Noriega, pourtant agent de la CIA. 6000 soldats face à 25 000 soldats d'élite US. Utilisant aviation, portes avions ainsi que, pour la première fois, le bombardier Stealth. En 13 heures, 422 bombes furent déversées sur Panama-City. Les Soldats Us enterrerent les morts panaméens dans des fosses communes sans les identifiés. « Cinq blocs entiers ont été bombardés, les 25ème, 26ème, et 27ème rues où j'ai passée mon enfance ont été complètement détruites et transformées en un cimetière. A minuit trente, le bombardement, le mitraillage et les tirs aux roquettes ont commencé. Puis ont été utilisés les lances flammes et les tanks, et ce fut la désolation générale. Ils ont tiré à la mitrailleuse sur des maisons faites de bois et de plâtre pendant que la population dormait, à quelques jours de noël. Beaucoup de ceux qui ont tenté d'échappé aux incendies et aux bombardements sont morts dans les rues, abattus par les mitrailleuses américaines » [7] Cette attaque violait la convention de genève mais fut la première appellée « guerre propre ». Les chiffres officiels annoncent 560 morts mais la croix rouge donne le chiffre de 4000 avec entre 15 000 et 30 000 personnes ayant perdu leur habitation. Un an plus tard, les Etats-Unis font preuve d'un peu plus de finesse avec une intervention massive dans le processus électoral nicaraguayen en finançant ouvertement l'opposition, alors même que le financement des partis politiques américains par des intérêts étrangers est illégal aux Etats-Unis. Aujourd'hui, l'opinion internationale empêchant les interventions militaires, les Etats-Unis ont lancé le Plan Colombie, qui soutient le gouvernement colombien qui détient pourtant le record des violations des droits de l'homme dans cet hémisphère. 83% de cette aide de 1.3 milliards de dollars sont destinés aux militaires. Et en 2002, dernier faits d'armes de la CIA, le soutien de la conspiration et de la tentative de coup d'état anti-Chavez au Venezuela.
Conclusion
Aujourd'hui encore, l'Amérique Latine reste une « arrière cour » américaine où tous les moyens sont bons pour que l'Oncle Sam continu à faire des bénéfices au mépris des droits de l'homme. C'est pour cela qu'il faut soutenir des gouvernements comme ceux de Chavez ou de Lula au Brésil, gouvernements qui travaillent d'abord dans l'intérêt de leurs peuples plutôt que dans celle de l'Amérique Impérialiste. Il y a quelques jours, Bush junior annonçait qu'il mettrait en place une politique de « Doctrine Monroe globale » voulant faire de la terre un « carré américain » La Doctrine Monroe, dans son application, n'est qu'une politique d'aliénation des droits des peuples et d'esclavagisme économiques pour que quelques personnes aux Etats-Unis puissent conserver leur train de vie, cette doctrine entraîne des morts par milliers et annonce un impérialisme et un rejet de la démocratie pour l'Etat Fasciste, au nom de prétextes, qu'ils soient la soi-disant liberté d'un peuple ou la lutte contre le terrorisme
Démosthène --------------------------------------------------------------------- [1] Oukase : édit du Tsar appliqué par des Cosaques [2] De cette politique naîtra le petit état du Libéria [3] James Monroe, Allocution annuelle devant le Congrès 2 décembre 1823 [4] Eduardo Galeano, Les veines ouvertes de l'Amérique Latine : une contre histoire. [5] le gouvernement américain refusa catégoriquement la proposition espagnole d'une enquête confiée à une commission mixte [6] Un poète Guatémaltèque décrivit en ces termes le gouvernement Arbenz : « Des années de primtemps dans un pays d'éternelles tyrannies [7] Source : Olga Meija, Military and economic agression against Panama, Juin 1991