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Une dizaine de nouveaux-nés mort à l'hopital à Rabat depuis début janvier
O
2 février 2009 13:40
Hôpital. SOS bébés (telquel)


En quinze jours, dix nouveaux-nés sont morts à l’hôpital d’enfants de Rabat. Décès inévitables ou négligences de l’établissement ?

Orange, bleu, vert, jaune, rouge, mauve… près de 250 chambres colorées, des salles de bain refaites, une salle de jeu à chaque étage. Dans les couloirs de l’hôpital d’enfants de Rabat, rénové il y a deux ans, tout le personnel se félicite devant son directeur des nouvelles conditions de travail. Car après la mort de dix nourrissons durant les quinze premiers jours de janvier, les responsables entendent bien vendre la vitrine new-look de l’unique hôpital pédiatrique public de la région.

Cette mortalité serait due à des cas de maladies dites “lourdes”, comme les prématurités sévères, le cancer ou les infections graves, justifient-ils. Une routine hospitalière en somme, selon la direction, sachant qu’environ 800 bébés sont décédés en 2008, d’après les chiffres officiels de l’hôpital.

Mais derrière ce relooking, l’établissement public accuse un train de retard, nous confie un médecin, habitué des lieux. “Les conditions d’exercice sont absolument les mêmes qu’avant la rénovation”, atteste l’intéressé. En cause : manque de médicaments, mauvais fonctionnement du laboratoire et absence de téléphone interne. S’ajoute une capacité d’accueil très largement dépassée avec 94 000 consultations et 18 000 hospitalisations par an.

L’hôpital accueille 24h/24 les enfants de moins de 17 ans, pour de simples maladies ou des pathologies complexes nécessitant une expertise médicale et des soins de haut niveau.

De l’avis de plusieurs pédiatres, les 400 lits dont dispose l’hôpital ne sont définitivement pas suffisants. “Nous sommes obligés de prendre en charge tous les enfants qui atterrissent chez nous, même si leur nombre dépasse nos capacités d’accueil”, avoue Mohamed El Khorassani, directeur de l’hôpital. Résultat, les normes de sécurité sont largement dépassées dans l’hôpital. “Normalement, il doit y avoir 1 infirmier pour 7 malades, ici on arrive parfois à 1 infirmier pour 50 malades !”, dénonce un médecin. L’encombrement des malades fait qu’ils sont souvent opérés par terre, nous affirme ce praticien.

Le médecin, au bout du voyage

Dans une des chambres, Fatim Zahra, 50 ans, attend son petit-fils. Atteint d’une maladie chronique, il vient se faire soigner deux fois par mois, après un trajet en autocar depuis Figuig, de 20 heures à 4 heures du matin. “Le mois dernier, le car a eu deux jours de retard à cause du froid”, se remémore la grand-mère en dialecte berbère. Environ 1500 enfants hospitalisés chaque année viennent de régions autres que Rabat, Salé et Témara. Et fréquemment, des enfants arrivent à l’hôpital dans un état rendu critique par un long voyage dans des conditions difficiles, traversant des régions froides. “Les nouveaux-nés arrivent parfois très fatigués.

Même si tous les moyens sont à leur disposition, on ne peut pas empêcher leur décès”, explique un pédiatre sous couvert d’anonymat. L’intéressé admet tout de même que parfois, l’hôpital, débordé, ne peut pas délivrer les soins adéquats à l’enfant.“Lorsqu’ils arrivent au bon moment, les enfants sont placés dans des couveuses. Et s’il n’y a plus de place dans le service concerné, on les accueille quand même avec les moyens du bord dans d’autres services”. Car, sur les 23 millions de dirhams de budget, l’hôpital dépense près de 20 millions pour la sécurité, la restauration, l’eau, l’électricité, l’oxygène et le sang. Il reste bien peu pour le matériel médical ou les médicaments.
a
2 février 2009 22:10
Faut mettre un peu d'ordre dans les chiffres :
Vous dites :
"94 000 consultations" a priori il doit s'agir de consultations externes donc sans hospitalisation.
Juste après :
" et 18 000 hospitalisations par an"
Voyons mathématiquement cela doit correspondre avec une DMS (Durée moyenne de séjour" de 5 j à une occupation de 246 lits c a d loin d'occuper les 400 dont dispose l'hôpital (à moins qu'il s'agisse de lits pour d'autres disciplines. Mais ce n'est pas dit !.

Ceci dit, dans mon profession de Dir Qualité et Risques dans un CH de France, un nombre de DC tel que celui annoncé est effectivement anormal statistiquement. Le seuil d'alerte qui devrait declencher une instruction (RMM) : Revue de Mortalité-Morbidité est à 800 : 365 = 3 ou 800 : 52 = 16 dans la semaine (67 par mois). Effectivement il y a un évènement indésirable dont il faut chercher les causes (pas le coupable).
 
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