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Diviser et conquérir, le jeu dangereux de l'administration US
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26 avril 2007 13:02
Chiites versus Sunnites ?
Conn Hallinan, Foreign Policy In Focus, 19 Avril 2007

En l’an 1609 s’est produit un terrible évènement : non pas terrible au sens où les grandes guerres le sont, mais parce qu’il est terrible d’ouvrir la Boite de Pandore. Le roi Jacques premier d’Angleterre avait alors découvert que diviser les peuples selon des critères religieux fonctionnait à merveille, et a ainsi condamné les irlandais à quatre siècles marqués par le sang et les souffrances.

Si l’administration Bush réussit dans ses efforts actuels de diviser l’Islam en dressant les chiites contre les Sunnites, il revitalisera la vieille tactique coloniale consistant à « diviser et conquérir », et maintiendra le Moyen-Orient sous la domination des élites autoritaires alliées aux États-Unis et à l’industrie internationale de l’énergie.

Son instrument, selon le New York Times, est « une alliance soutenue par l’Amérique » de plusieurs régimes sunnites, comprenant l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Liban, et l’Egypte, « avec une Palestine menée par le Fatah et Israël. » Le front anti-chiite inclura également probablement la Turquie et le Pakistan.

L’Iran et au-delà

La cible n’est pas simplement l’Iran, mais le « le croissant chiite, » un terme que l’on doit au Roi Abdallah de Jordanie. Ce « croissant » inclut l’Iran, le Hezbollah du Liban, et le régime alaouite de Bashar Al-Assad en Syrie. Les alaouites sont d’origine chiite. Le gouvernement dominé par les chiites en Irak en est généralement exclu en raison de son alliance avec les forces d’occupation menées par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Soudainement, ont a vu apparaître dans les journaux officiels de la région des formules comme « la marée orientale » et « la menace perse », bien que l’Arabe moyen ne regarde pas l’Iran comme une menace. Un sondage international récemment mené par Zogby en Egypte, Jordanie, Maroc, Arabie Saoudite, Liban, et Emirats Arabes Unis (EAU) a constaté qu’approximativement 80% des sondés considèrent les Etats-Unis et Israel comme les plus grandes menaces à leur sécurité, alors que seulement 11% citaient l’Iran. De plus, ils sont moins de 25% à penser que l’Iran devrait être contraint à mettre un terme à son programme nucléaire, alors que 61% pensent que l’Iran a droit à ce programme même si cela devait avoir comme conséquence l’acquisition d’armes nucléaires.

De fait, l’opposition de l’Iran contre les Etats-Unis et son soutien aux Palestiniens est très populaire dans la région.

Omayma Abdel-Latif, coordonnateur du Carnegie Middle East Center, écrit dans Al-Ahram Weekly que « le consensus tant dans les cercles sunnites que chiites semble être que les tentatives de renforcer les rivalités sunnito-chiites sont destinées a détourner l’attention de l’occupation américaine de l’Irak et de l’agression permanente d’israél. L’idée que les États-Unis oeuvrent pour alimenter de telles tensions est presque une profession de foi pour les musulmans des deux côtés. Par leur tentative de créer une alliance anti-iranienne, indiquent-ils, les États-Unis recourent à une stratégie qui à réveiller le spectre du sectarisme à travers le monde musulman. »

La vraie cible des Etats-Unis est peut-être beaucoup plus vaste que le simple croissant chiite. « L’objectif ultime des Etats-Unis serait-il d’affaiblir l’Islam de l’intérieur, » s’interroge l’auteur libanais Jihad Azine dans An-Nahar, « et de détourner l’attention sur les chiites afin que les intérêts des Etats-Unis ne soient plus visés ? »

Le pétrole est une préoccupation majeure pour les Etats-Unis. Tandis que la production de pétrole aux Etats-Unis, au Mexique, et en Mer du Nord diminue, il est prévu que la consommation des États-Unis augmente d’un tiers dans les 20 ans à venir. D’ici 2020, deux-tiers de l’ensemble du pétrole des États-Unis sera importé, et du fait que 65% des réserves mondiales du pétrole se trouvent au Moyen-Orient, nul besoin d’être un théoricien de la conspiration pour conclure qu’une stratégie du « diviser et conquérir » a pour objectif de garder le contrôle stratégique de ces ressources.

Maintenir les tensions au Moyen-Orient est également énormément lucratif pour les compagnies d’armes des États-Unis. Depuis 2006, les EAU, l’Arabie Saoudite, le Kowéit, et Oman ont dépensé -ou dépenseront au cours de l’année suivante- plus de $60 milliards en achats d’armements.

Retour de bâton

Durant sa campagne visant à « diviser et conquérir », selon le journaliste Seymour Hersh, l’administration Bush a fini par soutenir « des groupes extrémistes sunnites qui embrassent une vision militante de l’Islam et sont hostiles à l’Amérique et bien disposés par rapport à Al Qaeda. » Hersh cite Martin Indyk, un ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, qui a déclaré que « le Moyen-Orient se dirige vers une grave guerre froide sunnito-chiite. La Maison Blanche ne joue pas à quitte ou double seulemen
 
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