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Le discours d'un roi. Analyse.
B
11 mars 2011 12:16
Le discours d'un roi : par Youssef Benkirane, Doctorant en science politique à l'IEP de Paris 10.03.11
LeMonde.

À La relecture du discours de Mohammed VI, j’ai décelé le paradoxe qui suit : le roi formule « le vœu que le débat national élargi couvre toutes les questions cruciales pour la patrie et les citoyens » tout en plaçant ce débat « dans le cadre des dispositions de la Constitution actuellement en vigueur ». Or la Constitution de 1996 ne permet pas de tenir un tel débat. En effet, comment concevoir une discussion de la révision constitutionnelle quand le discours qui l’insuffle ne peut faire l’objet d’un débat ni dans les deux chambres du Parlement, ni dans la presse, ni entre citoyens. Cela est pourtant nécessaire et c'est en tant que citoyen marocain que je prends la liberté et la responsabilité de proposer une relecture de ce discours.

Le discours adressé à la Nation, en l’absence d’occasion particulière, se devait tout d’abord de trouver une justification. Ce sera la régionalisation, convenance pour donner sens à une réforme constitutionnelle et nier toute influence au Mouvement du 20 février pour la démocratie et la liberté maintenant. Le roi a non seulement l’initiative de la réforme, mais il a l’exclusive d’octroyer à ses sujets plus de démocratie, d’État de droit et de droits de l’Homme quand bon lui semble. Ainsi donc, la régionalisation fait office de prétexte pour l’érection d’un « nouveau pacte entre le Trône et le peuple ». Un contrat politique ou l’une des parties a le pouvoir de décider son amendement, quand elle le veut et comme elle le souhaite.

Une fois la présumée unanimité nationale sur la sacralité des constantes de la nation rappelée, le roi énonce sept points qui doivent guider la révision constitutionnelle qu’il propose. La constitutionnalisation des droits de l’Homme, l’indépendance de la justice, la prééminence de la chambre basse et son renforcement, la consécration du principe de Premier Ministre issu des élections et son renforcement, l’institutionnalisation de l’opposition ainsi que les dispositions pour lutter contre la corruption sont autant de mesures qui trouvent enfin écho au palais. Néanmoins, le texte reste ambigu sur au moins deux points. La séparation des pouvoirs qui y est évoquée n’est pas précisée. L’on pourrait croire, si le législatif est renforcé, le Premier Ministre devient le chef du pouvoir exécutif et l'indépendance de la justice reconnue, que la volonté du roi est d’ériger une monarchie parlementaire où il règne, mais ne gouverne plus. Cela semble pour le moins invraisemblable. Le deuxième point auquel le discours apporte peu de réponse est celui de la reconnaissance et la consécration de l’amazighité du Maroc. En effet, le mot « consacrer » fait partie de ceux dont l’usage est tellement galvaudé qu’il est vidé de son sens. Si cela veut dire la reconnaissance de l’amazigh comme langue officielle, le Maroc aura fait un grand pas en avant, s’il s’agit uniquement d’ajouter un paragraphe au préambule indiquant les multiples identités marocaines, dont l’identité amazigh, on reste dans du superficiel et symbolique. Or c’est bien ce qui semble se profiler.

Un discours ne peut tout dire et celui-ci en particulier se devait de ne pas trop en dire pour laisser une marge de manœuvre à la commission qu’il institue pour la révision constitutionnelle. Il ne s’agit là que d’une tentative d’interprétation à chaud qui devra certainement être revue d’ici juin quand des éléments de réponse seront apportés. Mais qu’en est-il de la procédure choisie pour accomplir la réforme constitutionnelle ? La mise en place d’une commission dont le président ainsi que le reste des membres sont directement nommés par le roi peut-elle recevoir le label « approche participative » ? Certainement pas. Les qualités de compétence et d’intégrité sont certes nécessaires pour présider au destin politique d’un pays, mais celle d’« impartialité » a-t-elle un sens quand il s’agit précisément d’ouvrir un débat élargi sur l'avenir politique du Maroc. D’ailleurs, comment des personnes nommées par le roi peuvent-elles être impartiales ?

Tout n’est donc pas blanc ou noir et un épais brouillard plane pour l’instant sur l’avenir politique du Maroc. Seule certitude, les Marocains seront appelés à se prononcer par référendum sur un nouveau texte constitutionnel. Ce n’est pas négligeable, le peuple aura son mot à dire. Autant le faire dès maintenant. Le combat pour la démocratie, l’État de droit et le respect des droits de l’Homme au Maroc ne fait que commencer, il ne faut pas s'y tromper. Il faut continuer à se faire entendre, dans tous les espaces publics, à commencer par la rue. La marche pacifique pour la démocratie, la liberté et la dignité, prévue dimanche 20 mars, prend là un nouveau sens. Le débat est cadré, enfin : la Constitution et la réforme politique d’abord.

[www.lemonde.fr]
M
11 mars 2011 14:16
Je n'ai pas encore lu ton articule mais c'est certain que j'y jetterai un coup d'oeil.

Je tiens juste à signaler une remarque:

Ton titre: Mais c'est ce qu'on fait à la longue depuis le discours...on analyse, on analyse, on analyse...Je dirais plutôt on applaudit, on applaudit, on applaudit...

Il n'y a à peine qu'une nuit passée et op, on n'entend que des youyous....Il ne faut pas exagérer quand même...

Oui parler là dessus mais pas du réveil jusqu'au dodo...sinon j'aurais le droit d'analyser toutes ces réactions médiatiques comme un support, comme une manipulation...une probabilité parmi tant d'autres.

Il faut savoir garder le prétendu entre parenthèse jusqu'à preuve de vérité...

Lorsqu'on lance un WELCOME sur émotion, on risque une déception puisqu'aucune réflexion avant l'action...

Faut apprendre à transmettre: Nous avons écouté la théorie. Nous attendons la pratique. Et c'est là que le grand bravo viendrait du coeur...

Faut apprendre à se maitriser, faire appel à la vigilance au lieu de s'agiter au premier cri...

Le décideur ne peut mesurer sa décision que lorsque indépendance, neutralité, réalisme chez la masse à vouloir influer...C'est l'axiome.

L'esprit critique ça craint, ça pèse, ça influe et c'est ce qui manque au Maroc. On a cette tendance de se voir ramolli à la moindre tentative de rapprochement...On a tendance de hocher la tête à chaque ordre venant du "wali"

Bref, je ne suis pas contre le discours mais je ne saute pas de joie...

Oui bon début pour une page plus attractive mais j'attends de voir les premiers traits pour estimer si attirée ou repoussée par cette tentative...

Sur scène, je vois tout un système très difficile à reformer et restructurer, du p'tit au grand...

De loin, on aime, on est optimiste mais de près, c'est toute une anarchie, un chaos...

Faut l'admettre...Faut l'admettre...Le Maroc c'est non seulement le gouvernement mais aussi le peuple...

Les deux sont malades....Oui les deux sont malades. Et c'est tout un diagnostic à effectuer pour trouver le remède qu'il faut à une guérison souhaitée et longuement attendue...

En tout cas, après le discours, je me suis demandée si seul le Roi qui a le droit de recoudre notre constitution!!!!

N'est ce pas TOUS notre droit ? C'est la quesiton que je me pose. C'est la question que je me pose.

Fallait il attendre que le Roi se réveille un jour pour se dire : "Eh faut que je revoie quelques paragraphes dans la constitution, il est temps"?

Oui bravo à une telle idée mais quand même mais quand même!!!

Rien qu'avoir cette audace d'agir de la sorte me pousse à plus de questions:

- Est il le seul qui raisonne dans ce bled?
- Est il le seul qui pense à notre bien ?
- Mais est il le seul qui a une langue pour communiquer? Un esprit pour gérer?

Mais elles servent à quoi ces langues qui l'entourent? Ne chantent elles que le " n3am amoulay", "waw amoulay", "i3tik sahha amoulay", "li bghtiha tkoune amoulay" !!!????

Soupir!!!!

Critiquer, contredire, s'opposer ne veut pas dire non respecter, non aimer ou endommager...

Remarquons: La plupart est encore content de ce que le Roi a décidé tout seul sur une constitution acceptable pour tout le monde...

Constatation, that's all...

Fait: Le Roi veut du changement. Il tient au changement. Il appelle au changement. C'est son message.

Espérons du Positif avec grand P inchaa Allah....OK...

Maiiiis... oui un mais...Mais, ne faisons pas de ce discours toute une splendeur, toute une magnificience à idolâtrer...Sinon c'est transmettre " waw quel héroisme"...

Attention, ça peut pousser à des décisions-retour genre " c'est le max, soyez en contents "...Une autre probabilité parmi tant d'autres...

Quant au poste, analysons, analysez.

Salam



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/03/11 14:20 par Matrix Gamma.
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
B
11 mars 2011 15:30
Que chacun fasse son avis ... après tout, ce n'est pas interdit.
Si tu n’as pas lu l'article sache qu'il n'est pas de moi...
Et il soulève un point important à savoir la commission chargée de revoir la constitution a été désigné par le Palais…Et aucune référence au mouvement du 20 février.

J'espère tout simplement qu'ils sont assez intelligents pour écouter le peuple qui s'exprime à travers ce genre d'article immanent d'intellectuels marocains, et c'est pour ça, qu'il faut continuer le débat tout en attendant Juin!
B
11 mars 2011 15:35
[REGARDS CROISES] Maroc : retour sur le discours de Mohammed VI
Après les réformes institutionnelles promises par Mohammed VI, le cyberactiviste Najib Chaouki et le président fondateur de la Banque alimentaire Karim Tazi débattent des moyens d'instaurer une démocratie au Maroc.

Dans son discours, Mohammed VI a évoqué de nombreux changements. A-t-il répondu à vos revendications ?

Karim Tazi : Le Roi a accepté le principe de l'indépendance de la justice et il a dit que le gouvernement devait être issu de l'expression du peuple. Il a reconnu la mouvance berbère, bien que les conservateurs y soient fortement opposés. Beaucoup de choses, dont on disait il y a peu qu'elles étaient inenvisageables sont aujourd'hui discutées.

Najib Chaouki : Il a répondu à certaines revendications, mais il n'a pas abordé l'article 19 de la Constitution qui dit que tous les pouvoirs au Maroc viennent de la main du Roi. Il n'a pas parlé de la séparation des pouvoirs.


Vous ne croyez pas au discours du Roi ?

Najib Chaouki : Ce qui a été dit sur les changements dans le système de nomination des ministres, ce sont des grandes lignes. La façon dont les choses vont s'appliquer ne sont pas claires.

Karim Tazi : Le Roi a répondu à des questions de principe car il ne peut pas dans le même discours acter l'autonomisation des institutions et dicter les modalités de cette autonomisation. Le diable étant dans les détails, l'exécution de ces principes peut se retrouver loin des espoirs des Marocains. Si la réforme des mécanismes de gouvernance ne fait pas preuve d'audace suffisante, il est possible qu'on rate une occasion historique. Si la réforme est ambitieuse, il est possible que l'on rentre dans une phase nouvelle qui aide à l'instauration de la démocratie dans le pays.


Vous demandez l'instauration d'une monarchie parlementaire ?

Najib Chaouki : Oui, mais pas seulement. Nous réclamons aussi une séparation dans l'exercice du pouvoir politique et du pouvoir économique. Nous voulons la fin du "Makhzen".

Karim Tazi : Le "Makhzen" est un mode féodal de commandement basé sur l'allégeance au roi et à ses représentants. Il n'a pas d'existence légale, c'est un système de commandement qui vient se plaquer sur les institutions. Il y a donc aujourd'hui deux systèmes en place.


Le Roi a déclaré qu'il voulait renforcer le pouvoir des élus...

Najib Chaouki : Dans le système actuel, des proches du Roi sont nommés dans l'administration et prennent la place des élites : au ministère de l'Intérieur, à tous les échelons... Ainsi le président de la commune ne peut exercer pleinement son pouvoir, car il y a un caïd, qui a plus de pouvoir. C'est pareil au niveau régional. Le gouvernement actuel règle les affaires techniques de l'Etat, mais ce sont d'autres hommes proches du Roi, que l'on ne connaît pas, qui détiennent le pouvoir politique.

Karim Tazi : Le démantèlement du système est possible à condition que les partis aient l'audace de le réclamer. Ceux qui ont manifesté le 20 février ne reconnaissent pas de légitimité aux partis politiques. Je pense qu'il faut un "20 février" à l'intérieur des partis. Sinon (en admettant que l'on parvienne à mettre en place les mécanismes d'une monarchie parlementaire) on aura une abstention forte aux prochaines élections, car les candidats ne seront pas plus crédibles qu'aujourd'hui. Actuellement, les élus sont des notables régionaux, qui achètent leur immunité parlementaire par une politique clientéliste. Les Marocains ne peuvent voir les élections que comme une grande vente aux enchères. Si les partis politiques ne changent pas, et présentent les mêmes candidats, de l'étranger, on pourra croire à des élections classiques, mais pour les Marocains, rien n'aura changé. Il faut accréditer des gens qui portent les valeurs de leur parti... et que les partis aient des valeurs à défendre.


Vous ne croyez pas que les propositions du Roi vont apaiser le mouvement de contestation ?

Najib Chaouki : Non, il y a une manifestation organisée le 20 mars. Le mouvement reste mobilisé pour veiller à ce que, d'une part, les revendications qui n'ont pas été abordées le soient, et d'autre part, que ce qui a été promis soit appliqué. Il y a eu la libération du colonel Terzhaz, mais il reste de nombreux prisonniers politiques : les étudiants du groupe Marrakech, ou des personnalités comme Chakib Al-Khayari, etc. Ce mouvement est un appel au changement, un appel à la démocratisation. Nous ne négocions pas. Il ne s'arrêtera pas tant qu'une monarchie parlementaire ne sera pas mise en place.

Karim Tazi : Aujourd'hui les gens sont dans la rue, la parole est libérée et le mur de la peur est tombé. J'appelle aussi à une marche le 20 mars, pour maintenir la pression. Mais ne nous trompons pas de slogan. Plutôt que d'être obsédé par la monarchie, il faut se concentrer désormais sur les partis politiques.


Souhaitez-vous que le Roi abandonne son pouvoir religieux ?

Najib Chaouki : Je pense qu'il peut garder la gestion des affaires religieuses et garantir la liberté de culte, car il y a plusieurs religions au Maroc. Mais il faut abandonner l'idée que son pouvoir est un droit divin.

Karim Tazi : Je suis réticent au discours du Roi, mais je suis lucide sur la réalité. La majorité des Marocains considère le Maroc comme étant musulman. Le peuple marocain n'est pas prêt à parler de laïcité. Pour certaines questions, comme celle des droits de la femme, le peuple est plus conservateur que le Roi.


Les islamistes sont-ils un soutien ou une menace ?

Karim Tazi : Bien qu'étant pour la laïcité, je suis aussi pour la légalisation des partis islamiques. Aujourd'hui, les islamistes se font plus modestes qu'avant. Ils ont vu que des jeunes les ont pris de vitesse et qu'ils ont su faire des révolutions (en Tunisie ou en Egypte) qu'eux n'ont pas fait pendant des dizaines d'années. Ils sont obligés de réfléchir à leur place dans la société, car ils savent qu'ils ne sont pas une référence pour ces jeunes. Ils ne peuvent plus être arrogants, en prétendant être la seule opposition. Les interdire ne sert à rien.

Najib Chaouki : Le PJD [Parti de la justice et du développement, islamique: ndlr] n'a pas soutenu le mouvement du 20 février. Ni même le syndicat qui lui est très proche. Le parti de la justice et de la spiritualité est dans la rue avec nous, mais il est illégal. Ce qu'il se passe en Egypte, en Tunisie, c'est l'aspiration de la liberté. Des jeunes disent à des régimes autocratiques que c'est fini. Fini avec les dictateurs. Un autre monde arabe est à venir.


Karim Tazi est un industriel marocain. Il est le président fondateur de la Banque alimentaire. Il fait partie du mouvement du 20 février.

Najib Chaouki a 32 ans. Il est cyberactiviste, et fait partie du mouvement du 20 février

[tempsreel.nouvelobs.com]
M
11 mars 2011 15:53
Je dis :

Rien que le Roi a pu toucher ce point sensible à la monarchie qu’est la réforme de la constitution, il s’est permis indirectement de jouer avec le feu…Admettons le.

Maintenant que tout le monde peut parler là dessus, approuver le changement désiré ou critiquer le changement envisagé, il doit bien s’avouer qu’il a pris de grands risques en entamant ce pas…une action à des conséquences…

C’est un début vers la démocratisation…je parle surtout de la démocratisation et non de la démocratie…

J’ai lu les deux articles…intéressants je trouve…Bon nombre de points traités en tout cas...je garde mon feed back encore...

Si jamais je trouve un article de très particulier, je le posterai inchaa Allah...
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
B
11 mars 2011 16:06
L'immobilisme est encore plus dangereux avec des conséquences dévastatrices ...

Si il pense qu'il peut garder ses acquis comme un dû il se trompe jusqu'a l'os ...

Ce débat était déjà sur la table au début des années 60 et Hassan II a confisqué au peuple marocain son dû, tout en choisissant les mouvais hommes qui ont failli le liquider à plusieurs reprise, donc espérant que M6 n'est pas entrain faire la même erreur, à vouloir choisir des hommes qui lui font plaisir il risque de se trouver tout seul ... les ennemis ne sont pas souvent ce qu'on le croit ... les intellos sont souvent l'avant garde des espérances, comme le fut benbarka en son époque !!!
M
11 mars 2011 16:40
Ok mais voyons les choses d'un autre angle si on tient à une analyse complète:

La théorie de chaos a toujours renforcé notre système. L’effet domino qui peut en résulter si restructuration sincèrement envisagée l’affaiblira…oui une amélioration puisque désir de renouvellement…

Et pourtant c’est tout un complexe à devoir étudier avant d’entamer le pas de cette réforme.

L’affaiblissement du système peut mener à des catastrophes inattendues…de l’instabilité sur le territoire…Une probabilité parmi tant d’autres encore…et ce serait grave…grave si jamais…

Le Roi s’est permis de toucher à la constitution. De ce fait, il ne fait que désacraliser indirectement ce qui a été tabou avant…

Un geste qui susciterait (conditionnel) plus de cris, plus de demandes, plus d’audace et parfois ça peut tourner mal…surtout que le peuple n’est pas politisé à sa majeure partie mais juste affamé voire assoiffé…ça peut susciter à des rages aussi et la rage c'est le ravage...

N’oublions pas que les ennemis nous regardent et n’attendent que l’occasion pour nous voir dans plus d’anarchie…

Je souhaite de la maturité politique au nouveau Maroc….oui savoir changer les choses mais pas sur émotion ou par imitation…



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/03/11 16:42 par Matrix Gamma.
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
B
11 mars 2011 17:59
"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."
Benjamin Franklin

Il faut savoir que le Maroc actuel est le résultat de la monarchie tel que H2 l'a voulu et M6 l'a continué à peu de chose prêt depuis 12ans....même le Soudan nous surclasse dans l'éducation, on est au niveau d'Haïti 10fois plus pauvre que le Maroc ... la faute à qui ? aux responsables et le premier responsable c'est Le Roi ... il ne faut être un génie pour le savoir ...!!!

A vouloir traiter tout un peuple en un troupeau qu'il faut gérer ...cela ne me surprendra pas dans un futur une révolution à la française ... le chaos total et alors ??? s'il faut passer par-là pour se débarrasser de la vermine qui ronge le pays… à l'image des USA France Espagne Russie ... ou encore en Lybie, Tunisie ...

Jette un coup d'oeil sur la vie de M.bou3zizi celui par qui les révoltes sont déclenchées, tu verras que chez nous ce n'est pas mieux, si ce n'est pire !!!
[www.jeuneafrique.com]

Pour avoir discuter avec des gens qui ne votent pas (70%), pour eux c'est clair ca ne sert à rien (à juste titre) puisque de toute façon il fera ce qu'il voudra ... alors j'espère de tout cœur que M6 s'écartera de la vie politique du Maroc sinon il court à sa perte à 100% ce ne sera qu'une question du temps! et l'histoire se répète, et dire que tout le Maroc dépend d'un Roi c'est vraiment une insulte à tout un peuple multimillénaire, on sait tous que la monarchie n'a jamais fait l'unanimité au Maroc c'est par la grâce des colons qu'il s'est imposée et la terreur d'H2...
Aujourd’hui on se trouve dans le même cas de figure qu'en 1960-1965 et H2 avait choisi son chemin et ses hommes, pas sur qu'il aurait fait le même choix s'il devait revivre ...

Alors on verra en Juin prochain, mais ce qui est sur c’est que les marocains ne se laisserons jamais dépasser une fois de plus.
B
15 mars 2011 19:59
Une analyse trés intérressante de Benchemsi.

La sacralité de la monarchie marocaine est un frein à la démocratisation

Oui, le discours prononcé par Mohammed VI le 9 mars est historique. Mais non, ce n'est pas parce qu'il annonce une réforme de la Constitution. Si ce discours doit faire date, c'est parce qu'en le prononçant le roi du Maroc a cédé à un rapport de forces. C'est la première fois que cela arrive depuis l'indépendance en 1956. Ne serait-ce qu'à cause de cela, le cours de l'histoire a déjà changé.


Le bras de fer avait été engagé le 20 février. Répondant à l'appel lancé sur Facebook par une poignée de jeunes activistes, 120 000 Marocains avaient investi les rues de 53 villes et localités du royaume pour réclamer - entre autres - une Constitution démocratique.

Craignant une contagion des révolutions arabes, le pouvoir avait laissé les manifestations se dérouler sans intervenir. Résultat : les manifestants ont pris conscience de leur nombre, et le mur de la peur est tombé. Depuis, à coups de sit-in spontanés aux quatre coins du royaume et de tribunes enflammées dans la presse et sur Internet, la pression démocratique n'a cessé d'augmenter. Considérable en février, elle est devenue insoutenable en mars. Le 9, le roi est donc apparu à la télévision pour annoncer une réforme spectaculaire de la Constitution. Au menu : "L'Etat de droit", "l'indépendance de la justice" et un "gouvernement élu émanant de la volonté populaire exprimée par les urnes". Victoire de la démocratie ? Pas si vite...

En relisant le discours, on réalise que le diable est dans les détails. Ainsi, quand le roi promet de "renforcer le statut du premier ministre", ce n'est pas en tant que chef "du" pouvoir exécutif, mais "d'un" pouvoir exécutif. Comprenez : il y en aura un autre ailleurs - au palais royal, par exemple.

Réforme constitutionnelle ou pas, la "monarchie exécutive" (l'expression est de Mohammed VI) n'a pas fini d'empiéter sur les prérogatives du gouvernement élu. C'est un peu comme si vous marchiez sur le pied de quelqu'un et qu'au lieu de faire un pas de côté vous promettiez de lui acheter de nouvelles chaussures...

Il est évident que le problème, ce n'est pas les pouvoirs du premier ministre mais bel et bien ceux du roi - et plus particulièrement leur volet spirituel, sachant que l'islam est religion d'Etat au Maroc. Sur ces pouvoirs-là, Mohammed VI a annoncé d'emblée le 9 mars qu'il n'y aurait aucun débat. Selon l'article 19 de la Constitution, le monarque est "commandeur des croyants" et, selon l'article 23, sa personne est "sacrée". Pour boucler la boucle, l'article 29 lui donne le droit de gouverner en produisant des dahirs, décrets royaux faisant loi et non susceptibles de recours.

En toute simplicité : au nom de l'islam, le roi du Maroc peut faire absolument tout ce qu'il veut sans que personne ne puisse s'y opposer. En 1994, feu Hassan II avait justifié cette imparable mécanique politico-religieuse (dont il est l'ingénieur) en citant le Prophète Mahomet : "Celui qui m'obéit obéit à Dieu et celui qui me désobéit désobéit à Dieu." Difficile d'être plus clair...

C'est Mohammed VI qui le dit : la démocratie suppose que les responsables rendent des comptes. Sauf que cette disposition ne s'applique pas à lui. Allez demander des comptes au "représentant de Dieu sur terre", comme le dit l'acte d'allégeance au roi du Maroc...

Autre élément qui devrait sérieusement limiter la portée de la réforme : l'identité de ceux qui sont censés la mettre en oeuvre. Au lendemain de son discours, le roi a désigné une commission de réforme de la Constitution formée, à une ou deux exceptions près (sur dix-huit membres), de hauts fonctionnaires et autres commis de l'Etat peu susceptibles d'indépendance.

Le président de la commission, Abdeltif Menouni, 67 ans, fait partie de cette génération de juristes recrutés dans les années 1980 par Driss Basri, l'ancien homme fort du régime, pour justifier le despotisme d'Hassan II. Expert en droit constitutionnel, l'homme s'était révélé doué dans cet exercice. Il expliquait ainsi la notion de prérogative royale comme "le pouvoir discrétionnaire du monarque d'agir pour le bien de l'Etat en l'absence d'une disposition constitutionnelle ou bien par une interprétation personnelle de celle-ci". On l'imagine mal aujourd'hui, à l'apogée de sa carrière, déconstruire ces "prérogatives" autocratiques qu'il a lui même définies.

Malgré son discours à clés et sa commission peu crédible, Mohammed VI s'est mis en grande difficulté. Quel que soit le contenu du projet final de nouvelle Constitution, il devra être validé par référendum. Ne serait-ce que pour cela, le roi sera obligé d'ouvrir le système d'une manière ou d'une autre. Le simple fait d'accepter que les partisans du "non" puissent s'exprimer librement sur les médias publics consistera déjà à affaiblir le concept, censément intouchable, de sacralité royale. Comment admettre que les Marocains puissent refuser un texte proposé par le commandeur des croyants ? Mise sous pression par la rue, la monarchie est en train d'atteindre son ultime contradiction : entre la démocratie et la sacralité, elle devra choisir.

Pas forcément consciente de ces enjeux politiques profonds, la rue, elle, attend des signes tangibles de changement. Déjà, la répression d'un sit-in pacifique à Casablanca, le 13 mars, a fait naître le doute. Pourquoi cette violence, quelques jours à peine après que le roi eut promis la démocratie ? Et s'il n'était pas sincère ?

Tous les regards sont désormais braqués sur le dimanche 20 mars, date annoncée des prochaines manifestations de masse. L'Etat ne semble disposer d'aucune bonne option. S'il décide de tomber le masque en réprimant brutalement la foule, le risque d'escalade est élevé. Hantise des autorités, le roi lui-même risquerait de ne plus être épargné par les manifestants, ce qui ouvrirait le champ à un scénario à l'égyptienne.

Si, au contraire, l'Etat lève le pied et laisse les manifestations se dérouler sans encombre, cela encouragera les gens à descendre encore plus dans la rue et à intensifier la pression.

Tôt ou tard, Mohammed VI devra lâcher du lest à nouveau. Jusqu'à quand et jusqu'à quel point ? Difficile à prédire, tant la situation est mouvante et incertaine... Une chose est sûre : la boîte de Pandore démocratique est ouverte, et plus rien ne la refermera.

Ahmed Benchemsi, fondateur du magazine "TelQuel" et chercheur à l'université de Stanford (Etats-Unis)
Article paru dans l'édition du 16.03.11
[www.lemonde.fr]
B
15 mars 2011 20:23
Une autre analyse non moins intérressante de Jamï:

L’amour et les preuves d’amour
Lundi, 14 Mars 2011 17:22 lakome.com .

Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, disait Jean Cocteau. Osons la paraphrase: « Il n’y a pas de volonté de démocratisation, il n’y que des preuves de volonté de démocratisation ». Quand ce dimanche 13 mars au centre de Casablanca, Mohamed Sassi et les autres dirigeants du Parti Socialiste Unifié tâtaient de la matraque des policiers venus réprimer un début de manifestation, ils ont du se dire que ce n’était pas le genre de preuves qu’ils attendaient.

Les réactions au discours du roi annonçant une réforme constitutionnelle d’envergure avaient été globalement positives. Les plus sceptiques reconnaissaient que le régime prenait acte de la réalité d’un rapport de force moins à son avantage, et qu’après tout, il ne fallait pas insulter l’avenir. Sauf que l’avenir, c’est le régime même qui l’a probablement insulté en désignant une commission chargée de la réforme de la constitution composée, au mieux d'universitaires qui ne ce sont jamais distingués par leur zèle pour la démocratie, au pire par des néo-apparatchiks du Makhzen. A cet égard, La nomination d’Ahmed Herzenni à cette commission a été prise comme une insulte par les militants démocrates. Lors de son mandat à la tête du Conseil Consultatif des Droits de l’Homme, cet ancien Maoïste avait réussi le tour de force de s’aliéner tout ce que la communauté des militants des droits de l’homme comportait d’institutions et de personnalités crédibles.

Aboubakr Jamaï
Et puis, il y a eu cette circulaire du ministère de l’intérieur interdisant toute manifestation, dont Sassi et ses amis ont testé la rigueur de l’application. Tout aussi significatif a été l’attitude des médias publics : Inchangée. Toujours cette tonalité « pravdesque » et l’exclusion des voix dissonantes. Tout cela est-il vraiment surprenant ? Il le serait si on acceptait l’hypothèse selon laquelle l’annonce de la réforme de la constitution découlait d’une conviction et non d’un rapport de force défavorable. Autrement dit, le roi n’a pas prononcé un discours de demande d’"armistice" mais d’édification d’un Maroc nouveau. Un rapide survol de ces derniers mois permet de douter de cette vision irénique.

Bien sûr, les révolutions tunisiennes et égyptiennes ont tout changé. Mais si leur impact s’est fait sentir au Maroc, c’est bien parce que les promoteurs du mouvement du 20 février ont fait preuve de beaucoup de maturité politique. Leurs messages ont résonné auprès de sections importantes des élites si ce n’est de la population. Leur dextérité dans la gestion de leurs relations avec les mouvements politiques organisés n’y a pas été pour rien. Il faut dire aussi que ces mouvements qu’ils soient de gauche ou islamiste ont su jouer leur partition en s’impliquant sans hégémonisme dans la dynamique du mouvement. Trop de symboles politiques et associatifs du pays remettaient en cause la nature autoritaire du régime pour que la monarchie fasse comme si de rien n’était. Enfin, une ambiance insurrectionnelle au sein des bases menaçait d’emporter les directions du PJD et de l’USFP peu farouche à l’égard du système Mohammed VI.

Mais il n’y avait pas que les événements en Tunisie et en Egypte et leurs réverbérations au Maroc. La dégradation de la réputation de la monarchie à cause des tribulations économiques et politiques de Mounir Majidi et Fouad Ali El Himma, prétendument les hommes les plus proches su roi, étaient passées par là.

Pour ne rien arranger, l’Union Européenne suspendait son programme d’aide à la réforme de la justice pour cause de manque de proposition de réforme sérieuse côté marocain. Une décision liée semble-t-il au refus du régime marocain d’initier le chantier de l’indépendance de la justice. L’attitude d’un autre allié, les Etats-Unis, a certainement dû jouer un rôle important dans la volte-face de la monarchie. En appuyant finalement avec force les révolution tunisienne et égyptienne- Avec, il est vrai quelques hésitations pour cette dernière, ont lancé un message claire au reste de leurs alliés dans le monde arabe : On n’acceptera pas que vous noyiez dans le sang la volonté de démocratisation de vos peuples.

Si on épouse cette vision « réaliste », la désignation d’une commission chargée de la réforme de la constitution affidée à la monarchie et la répression violente des manifestations sont dans l’ordre des choses. Avec son discours, la monarchie a raffermi l’appui des sections conservatrices et bourgeoises de la société par des promesses d’évolution graduelle et pacifique. Dorénavant, elle aura beau jeu de désigner les figures polarisantes des islamistes d’Al Adl Wa Al Ihssan ou de la gauche radicale comme principales instigatrices des « troubles ». A l’internationale et sans surprise, elle a reçu les félicitations des diplomaties américaine et française. Sauf qu’elle craint aussi que la manifestation du 20 mars ne prenne trop d’ampleur. L’un dans l’autre, réprimer devenait nécessaire surtout que cela pouvait se faire à moindre coût.

Les fronts intérieur et international ayant été amadoués par le ton conciliant des promesses de réformes, il s’agirait donc de tenir jusqu’à l’essoufflement du printemps arabe, la démobilisation des jeunes du 20 février pour annoncer une réformette qui n’empiète pas trop sur les prérogatives du Roi. Voilà un bien dangereux calcul. Les manifestants tunisiens et égyptiens n'avaient pas commencé par demander le départ de leurs présidents. C'est quand Benali et Moubarak se sont révélés incapables de mesurer la volonté de changement de leurs concitoyens que ceux-ci leur ont montré la porte.

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