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Dires de Dhu-Nun al-Misri
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4 juin 2011 16:08
Assalam alaikoum

Je mets en partage ici quelques dires de Dhu-Nun al-Misri (796-859), un grand soufi égyptien.



Extrait de ses oraisons


Mon Dieu !
Fais que notre âme soit de celles qui ont abandonné leur libre volonté en raison de la crainte respectueuse que Tu leur inspires ! Fais-nous vivre dans l’obéissance envers Toi le temps que Tu nous accordes, et quand nous mourrons, fais que ce soit pour nous dans Ta religion, satisfaits et agréés (expression coranique : LXXXIX, 28) guidant et guidés sur la bonne voie, n’étant ni de ceux sur qui est Ta colère ni de ceux qui sont égarés (I, 7)

***

Mon Dieu !
Qui donc, après avoir goûté la douce saveur de s’entretenir avec Toi, se laisserait distraire de son obéissance envers Toi et de la recherche de Ta satisfaction !
Ou qui donc, après que Tu lui aies garanti une aide victorieuse ici-bas et dans l’autre vie, demanderait assistance à quelqu’un d’autre aussi impuissant et démuni que lui !
Ou qui donc, après que Tu aies pris soin de la subsistance dont il a besoin, qu’il soit malade ou en bonne santé, la demanderait à un autre que Toi, faisant preuve ainsi de désobéissance envers Toi et d’obéissance envers lui !
Ou qui donc, après que Tu lui aies fait comprendre les conséquences de ses péchés, ne saurait y mettre fin en se nourrissant de la crainte qu’il devrait avoir de Toi !
Ou qui donc, après que Tu lui aies fait connaître ce qui est auprès de Toi, et qui se serait alors voué à Toi dignement, se détournerait ensuite de Toi en trahissant sa promesse par désir de se reposer !
Ou qui donc, sachant ce qu’est ce bas monde et ce qu’est l’autre vie, serait assez fou et assez stupide pour préférer ce qui est périssable à ce qui est durable !
Ou qui donc, après avoir bu le pur breuvage de la coupe de Ton amour, ne se réjouirait point des malheurs par lesquels Tu l’éprouverais !
Ou qui donc, sachant que ce que Tu as choisi dans Ta toute-puissance pour Tes créatures est bien, ne l’agréerait point !
Ou qui donc, sachant que Ta science connaît ce qui est caché en Lui et ce qu’Il manifeste extérieurement et que Tu as tout pouvoir sur ce qui lui est utile ou nuisible, ne se sentirait pas dispensé d’être connu d’un autre que Toi, et ne se passerait pas, grâce à Toi, du pouvoir d’une autre créature
, aussi impuissante que lui !
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5 juin 2011 14:44
Assalam alaikoum


Mon Dieu !
C’est à Toi que j’adresse mes suppliques, c’est à Toi que je demande ce dont j’ai besoin, et c’est de Toi que j’espère l’heureuse issue de mes requêtes, Toi qui détiens les clefs de mes vœux !
Ce n’est qu’à Toi que je demande ce qui est bien, ce n’est d’aucun autre que Toi que je l’attends, et connaissant Ta bienveillance, je ne saurais désespérer de Ton assistance.
O Toi dont la sagesse contient toute chose, ô Toi dont la science pénètre toute chose, ô Toi qui a pour nom le Généreux ! Je n’ai personne d’autre que Toi à qui demander, je n’ai confiance qu’en Toi pour placer mes espoirs, et ce n’est pas dans une autre volonté que la Tienne que je trouverais ma protection contre ce qui n’est pas Toi et à laquelle je m’abandonnerais. A qui donc demanderais-je, si je T’ignorais, et en qui aurais-je confiance, après T’avoir connu !

Mon Dieu !
C’est en Toi que j’ai confiance, même si les négligences me distraient de Toi et si mes errements dus à l’illusion m’éloignent de Toi. O Toi qui redresses les faux-pas ! si par Ta protection Tu ne me relèves pas de mes chutes, je n’aurai pas assez de fermeté pour changer mon âme ni assez de volonté pour modifier mon comportement.
Je ne fais moi-même partie que de Tes bienfaits et des choses que Tu as décrétées. C’est au milieu de Tes bienfaits que je déroule mon existence et à l’intérieur de Tes décrets que j’évolue. Je ne saurais donc rien ajouter à ce que Ta science a prévu ni rien retrancher de ce que Tes ordres ont décidé.
Je Te demande, ô Toi qui es la fin de toutes les requêtes, et je T’implore, ô Toi qui es le siège de toutes les choses nécessaires ! Comme quelqu’un qui renie toute espérance en dehors de Toi et qui rejette toute confiance en un autre que Toi. Je Te demande et je T’implore de m’accorder une foi qui me permette de m’avancer vers Toi et d’espérer la meilleure des introductions auprès de Toi, et de m’accorder une certitude que ne viendrait affaiblir nul soupçon de mensonge et que ne viendrait dégrader nulle pensée de doute (Foi et certitude) qui soulageraient mon âme, qui me rendraient les choses faciles, qui feraient que mon cœur prenne refuge dans Ton amour et que mon entendement et mon esprit soient dirigés vers Toi. Et ainsi rien ne me détournerait de Te rendre grâce, et ma seule joie serait de T’invoquer, Toi qui procures à la langue de ceux qui T’invoquent dans la crainte une saveur dont ils ne se lassent pas, Toi pour qui ne cessent de verser des larmes ceux qui Te supplient humblement !
Tu es le but ultime de mes pensées secrètement cachées au fond de mon cœur, et tu es l’objet de mes espérances quand la nuit m’enveloppe de ses ténèbres.
Qui donc, après avoir goûté la douceur de s’entretenir avec Toi se laisserait détourner de T’obéir et de chercher Ta satisfaction, par complaisance envers les hommes !

Seigneur ! J’ai épuisé ma vie dans l’ardeur qui me faisait T’oublier et j’ai consumé ma jeunesse dans l’étourdissement qui me faisait m’éloigner de Toi, sans pourtant que se fassent attendre pour moi Ta protection et tes mises en garde à l’époque où j’étais dans l’illusion et où je persévérais dans la voie qui mène à Ton courroux. Insensé que j’étais, seigneur ! Quand l’insouciance aveugle me rapprochait de Ta colère ! Je suis Ton serviteur, et je me tiens devant Toi, recommandant mes supplications à Ta générosité, car il n’y a que Toi qui puisses mettre fin à la situation dans laquelle je me suis placé comme il n’y a que Toi qui pourrais suspendre la sauvegarde des bienfaits dont je suis l’objet. C’est à Toi que je présente ma défense pour que Tu m’acquittes de ce dont je me suis rendu coupable envers toi en ayant si peu honte devant Tes regards. J'implore Ton pardon, Seigneur ! Car pardonner est l’attribut de Ta générosité, ô Toi à qui l’on désobéit, vers qui ensuite l’on se tourne, et qui agrées le repentir comme si l’on ne T’avait pas désobéi, avec une générosité qui surpasse tout qualificatif et une pitié qui dépasse toute épithète !
O Toi qui es proche ! Ne T’éloigne pas de ceux qui sont coupables ! o toi qui es aimant ! Ne Te hâte point contre ceux qui sont pécheurs ! Pardonne-moi et aie pitié de moi, ô toi qui es le plus miséricordieux des miséricordieux ! (expression coranique qui revient à maintes reprises)

***

Les cieux ont brillé sous l’effet de Sa Lumière, et les ténèbres se sont éclairées sous l’effet de Sa Face. Bien qu’Il en cache la majesté aux yeux de chair, Il en a accordé la connaissance aux intelligences et Il l’a communiquée à la vision des cœurs, et tout en siègent sur Son Trône, Il s’entretient avec les âmes qui s’adressent à Lui selon leur langage

Mon Dieu ! Chaque arbre proclame Ta gloire, chaque motte d’argile proclame Ta sainteté, par des voix mystérieuses et par des chants mélodieux et purs.

Mon Dieu ! Pour être en Ta présence j’ai hâté mes pas, vers Toi j’ai levé mes regards, en vue de tes grâces j’ai tendu mes mains, et vers Toi ma voix a crié. Tu es celui que ne lasse aucun appel et Tu ne déçois aucun de ceux qui Te prient

Mon Dieu ! Accorde à mon regard d’être sincère pour qu’il puisse s’élever vers Toi ! Car celui qui se fait connaître à Toi (tel qu’il est) ne reste pas ignoré, celui qui cherche refuge en Toi n’est pas abandonné, celui qui se réjouit en Toi est dans l’allégresse, et celui qui Te demande protection est assuré de la victoire.
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6 juin 2011 18:39
Assalam alaikoum


« L’un des signes de celui qui aime Dieu est qu’il suit l’exemple du Bien-Aimé de Dieu (Muhammad), dans ses vertus, dans ses actes, dans ses commandements, et dans les détails de sa règle de vie (sunna). « Ceci est conforme à la parole divine : « Dis -c’est-à-dire : « O Muhammad ! »- : « Si vous aimez Dieu, suivez-moi ! Dieu vous aimera... » (Coran)


« Il y a trois signe de l’amour :

- l’acceptation de l’adversité,

- la bonne opinion à Son égard (de Dieu) dans les situations pénibles (variante : en ce qui concerne l’inconnu),

- l’approbation donnée à ce qu’Il (Dieu) choisira pour ce que l’on redoute. »



« Dis à celui qui proclame son amour pour Dieu de prendre garde qu’il ne soit abaissé devant un autre que Dieu, car le signe de celui qui aime Dieu est qu’il n’ait besoin de personne d’autre que Dieu »



« J’ai réfléchi à cette question ; j’ai vu d’abord que le point culminant de la religion était que l’homme connaisse sa propre âme. J’ai réfléchi à nouveau, et il m’est apparu que la connaissance de Dieu était que le serviteur comprenne quelle était Sa valeur. J’ai réfléchi encore, et j’ai découvert que personne ne parvient à Dieu tant que reste en lui autre chose que Lui ».



« La véritable connaissance, c’est d’évacuer du fond de soi-même toute volonté propre, de renoncer à tout ce qui est habituel, c’est que le cœur se repose en Dieu, libéré de tout lien, et c’est ne plus porter attention à un autre que Lui. »



On avait demandé à Dhû-l-Nûn par quel moyen les Connaissants (al’ârifoune) connaissent-ils leur Seigneur, et il avait répondu :

« Si jamais il en existe un, c’est par la rupture définitive avec toute espèce d’ambition tout en dominant le désespoir, et, en même temps, en se maintenant dans les conditions où Il les a placés et en dépensant tous leurs effort, mais ensuite (et pour autant), ils ne parviennent encore à Dieu que par Dieu. »



Sentences sur la description du Connaissant (extraits)


« Le Connaissant ne reste pas constamment dans le même état, mais il reste constamment avec son Seigneur dans tous les états. »

« Le Connaissant est chaque jour plus humble, car à chaque instant il est encore plus près. »

« Les signes caractéristiques du Connaissant sont au nombre de trois :

- La lumière de sa connaissance n’éteint pas celle de sa piété scrupuleuse,

- Il n’adhère pas intérieurement à une croyance qui serait en contradiction avec les prescriptions de la Loi

- L’abondance des bienfaits dont Dieu le gratifie ne l’incite pas à déchirer les voiles des interdictions divines. »

« Comment s’éloignerait-il de Dieu, celui à qui Dieu est indispensable ? »
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7 juin 2011 18:34
Assalam alaikoum


Recommandation (wasâyâ)
et conseils (nasâ'ih)


Selon Sa’îd ibn ‘Uthmân, Dhû-l-Nûn a dit :

« Il y a trois signes de la foi (ou « du conseil sincère », nasîha, selon Suyûtîti) :

- On a le cœur affligé par les malheurs qui frappent les musulmans,
- On leur prodigue amicalement de bons conseils en absorbant la potion amère de leur défiance, et
- On les dirige vers ce qui est leur intérêt, même s’ils font preuve d’entêtement ou de mauvaise grâce. »

Muhammad ibn Ahmad ibn Salama a rapporté ceci : « Au moment de quitter Dhû-l-Nûn, je lui ai demandé une ultime recommandation, et voici ce qu’il m’a dit :

« Que les défauts des autres ne te distraient pas de ceux de ton âme ! D’autant que tu n’es pas comme Celui qui (les) observe (al-Raqîb, le quarante-troisième de la liste traditionnelle des Noms divins) »

Il m’a dit également :

« Le serviteur de Dieu qui Lui est le plus cher, est celui qui se montre le plus intelligent à Son sujet. Et ce qui chez l’homme témoigne de la perfection de son intelligence et de l’humilité qui l’accompagne, c’est qu’il écoute bien ce qu’on lui dit même s’il le sait déjà, qu’il s’empresse d’accueillir la vérité même si elle lui est apportée par quelqu’un qui lui est inférieur, et qu’il reconnaît sa propre erreur quand il la commet. »

Il a dit encore :

« Il n’est pas doué d’intelligence, celui qui fait preuve de sagacité pour ce qui concerne sa vie ici-bas, mais de bêtise quand il s’agit de sa vie future.

Il n’est pas doué d’intelligence, celui qui se conduit sottement là où il faudrait de la réserve, et qui s’enorgueillit là où il faudrait de l’humilité.

Il n’est pas doué d’intelligence, celui qui manque de piété quand il est assailli par l’ambition, ni non plus celui qui se met en colère quand on lui dit la vérité.

Il n’est pas intelligent, celui qui sous-estime l’importance de ce qui lui vient de Son Créateur, mais qui surestime la petitesse de sa gratitude. Ni non plus celui qui réclame qu’autrui lui rende justice, mais qui ne fait pas preuve d’équité envers son prochain.

Il n’est pas intelligent, celui qui oublie Dieu quand il s’agit de Lui obéir, mais qui s’en souvient aux moments où il a besoin de Lui. Ni non plus celui qui accumule le savoir et se fait ainsi connaître, mais qui donne la préférence à ses opinions personnelles (et subjectives) devant ceux qu’il instruit. Ni non plus celui qui ne se sent pas honteux devant Dieu, malgré le fait qu’Il couvre généreusement ses fautes.

Il n’est pas doué d’intelligence, celui qui néglige de rendre grâce à Dieu pour la manifestation de Ses bienfaits. Ni non plus celui qui fait preuve de mollesse quand il s’agit, pour son salut, de lutter contre son Ennemi, alors que celui-ci poursuit le combat avec persévérance pour le mener à sa perte. Ni non plus celui qui se pare de sa civilité, mais qui ne revêt pas la tunique du respect des convenances spirituelles, de l’abstention scrupuleuse, et de la piété vigilante.

Il n’est pas doué d’intelligence, celui qui fait de sa science et de sa connaissance des raffinements et des ornements dans les réunions qu’il tient. [...]
m
7 juin 2011 19:08
« J’ai réfléchi à cette question ; j’ai vu d’abord que le point culminant de la religion était que l’homme connaisse sa propre âme. J’ai réfléchi à nouveau, et il m’est apparu que la connaissance de Dieu était que le serviteur comprenne quelle était Sa valeur. J’ai réfléchi encore, et j’ai découvert que personne ne parvient à Dieu tant que reste en lui autre chose que Lui ». !!!
f
8 juin 2011 15:17
Assalam alaikoum

« J’ai réfléchi à cette question ; j’ai vu d’abord que le point culminant de la religion était que l’homme connaisse sa propre âme. J’ai réfléchi à nouveau, et il m’est apparu que la connaissance de Dieu était que le serviteur comprenne quelle était Sa valeur. J’ai réfléchi encore, et j’ai découvert que personne ne parvient à Dieu tant que reste en lui autre chose que Lui ». !!!
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Tant que reste en lui autre chose que Lui, cela signifie qu’il reste ce qui le voile de Lui. C’est quand disparaît toute illusion, par une purification intérieure, comme nous le montre l’histoire d’Abraham (avec les astres et ce qu’ils symbolisent), pour que prenne place la réalité à l'illusion, la conscience à l'inconscience, qu’on parvient à Lui, qu’on parvient à Son unicité.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 08/06/11 19:56 par faqir.
f
9 juin 2011 21:45
Assalam alaikoum

Recommandation (wasâyâ)
et conseils (nasâ'ih)
(suite)



Muhammad ibn al-Husayn al-Jawharî a fait le récit suivant :
« Un jour Abû-l-Fadl et moi nous nous rendîmes chez Dhû-l-Nûn. Il y avait auprès de lui un certain nombre de novices, plongés dans la méditation et l’écoutant dans un silence religieux avec un respect mêlé de crainte. Nous jouîmes de ce spectacle édifiant avant de prendre place parmi eux. Nous les saluâmes et ils nous rendirent nos salutations. Dhû-l-Nûn adressa alors cette prière :

« Seigneur ! De même que Tu nous as réunis pour invoquer ton Nom, ne nous inflige pas Ton châtiment, mais fais que nous soyons au nombre de ceux que Tu aimes et que notre seule préoccupation soit de Te servir ! »

L’un des assistants lui demanda : « Accorde-nous de nous instruire par des conseils, dont Dieu nous fera tirer profit ! » Et voici quelles furent les paroles de Dhû-l-Nûn :

« Donnez à Dieu la préférence sur toute chose, usez de sincérité dans vos rapports avec Lui, et aimez-Le de tout votre cœur !
Restez constamment devant Sa porte, ne vous préoccupez que de Lui, ayez la mort à votre chevet quand vous vous endormez, et gardez-la devant les yeux quand vous vous levez de votre sommeil !
Soyez comme si vous n’aviez nul besoin de ce bas monde mais que la vie future vous soit absolument indispensable !
Gardez votre langue et affligez-vous de vos pêchés ! Trouvez votre gloire en votre Seigneur et prenez conscience de votre pauvreté envers Lui !
Conseillez-vous mutuellement par la Vérité, et entraidez-vous dans l’obéissance à votre Seigneur !
Soyez de ceux qui appartiennent totalement à Dieu !
Vous serez sains et saufs, les hommes n’auront plus rien à craindre de vous, et demain vous obtiendrez l’objet de vos vœux »

Puis Dhû-l-Nûn déclara :

« J’en demande pardon à Dieu, la parole est un des charmes de ce bas monde, mais quelle charge à porter dans la vie future ! Le jour où « Il demandera compte de leur loyauté aux hommes de bonne foi » (Coran XXXIII, 8), et ce que j’ai dit est plus que suffisant. » [...]
f
10 juin 2011 22:59
Assalam alaikoum


Yûsuf ibn al-Husayn a rapporté ceci : « J’ai entendu Dhû-l-Nûn faire la recommandation suivante à un homme qui lui avait demandé de le conseiller :

« Que les choses auxquelles tu donneras la préférence et qui te seront les plus chères, soient d’accomplir parfaitement ce que Dieu t’a imposé et de te préserver de ce qu’Il t’a interdit ! Car ce dont Dieu t’a fait un devoir est ce qu’il y a de meilleur pour toi et vaut beaucoup mieux que les actes pieux que tu te choisis sans y être obligé, en pensant qu’ils réaliseront d’une façon plus efficace ce que tu désires, comme c’est le cas pour celui qui se punit au moyen de la pauvreté et des privations. La seule chose qui doit importer au serviteur, c’est d’observer constamment ses devoirs d’obligation stricte, en les accomplissant d’une manière parfaite et selon toutes les règles, et de considérer avec attention ce qui lui a été interdit, de façon à s’en préserver du mieux possible. Il y a une chose qui coupe de leur Seigneur les serviteurs, qui les empêche de savourer la douceur de la foi et de réaliser la véritable sincérité, et qui écarte leur cœur de la vision de la vie future et de ce que Dieu y a préparé pour Ses amis et pour Ses ennemis, comme s’il avaient ce spectacle sous leurs yeux. Et cette chose, c’est qu’ils négligent l’importance de l’accomplissement parfait des obligations que Dieu leur a imposées à leur cœur, à leur ouïe, à leur vue, à leur langue, à leurs mains, à leurs pieds, à leur ventre et à leurs organes sexuels. S’ils se consacraient à toutes ces choses et s’ils les accomplissaient parfaitement, cela les remplirait d’une piété telle que leur corps et leur cœur auraient de la peine à porter le poids du secours magnifique et des dons généreux dont Il les gratifierait. Mais la plupart des « récitateurs du Coran » (qurrâ’) et des ascètes (nussâk) ont fait peu de cas du caractère infâme des pêchés et ont attaché peu d’importance à leurs propres défauts, se privant ainsi pour plus tard de la récompense qui fera la joie des hommes de bonne volonté. Demande pardon à Dieu de ce que tu dis mais que tu ne fais pas ! »[...]

« Soit celui que l’on dépeint comme un homme de bien, mais ne sois pas celui qui (seulement) dépeint le bien »
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12 juin 2011 20:37
Assalam alaikoum


Yûsuf ibn al-Husayn a rapporté ceci : « Au moment de faire mes adieux à Dhû-l-Nûn, je lui ai demandé de me donner un dernier conseil que je retiendrais de lui, et voici ce qu’il m’a dit :

« N’entre pas en procès avec ton Seigneur à cause de ton âme mais entre en procès avec ton âme à cause de ton Seigneur, et de cette façon, Il ne s’alliera pas avec toi contre toi ! Et ne jette à personne un regard méprisant et dédaigneux, même s’il s’agit d’un mécréant (muchrik, littéralement : « un associationniste ») par crainte de ton sort final (‘âqiba) et du sien, car peut-être la connaissance te sera-t-elle enlevée, alors qu’elle lui sera accordée ! »

Chimehâtî a rapporté : J’ai entendu les paroles suivantes de Dhû-l-Nûn :

Dieu s’est adressé à Moïse en lui révélant ceci :

« O Moïse ! Sois comme l’oiseau solitaire ! Qui mange les bourgeons à la cime des arbres, qui boit l’eau pure et limpide, et qui lorsque vient la nuit, rejoint un refuge caché, pour jouir de Ma compagnie et fuir ceux qui Me désobéissent.

O Moïse ! Je Me suis promis de ne pas laisser parvenir à son terme l’œuvre de celui qui l’aura délibérée sans Moi. O Moïse ! Je couperai court aux espoirs de celui qui les aura placés en un autre que Moi ! Je briserai l’échine de celui sui se sera appuyé sur un autre que Moi ! Je prolongerai (indéfiniment) la solitude de celui qui se sera complu dans la compagnie d’un autre que Moi ! Et Je me détournerai de celui qui aura choisi comme objet de son amour un autre que Moi !

Mais ô Moïse ! J’ai des serviteurs qui se confient à Moi, et alors Je les écoute, qui M’appellent, et alors Je m’empresse d’aller à eux. Si ce sont eux qui viennent à Moi, Je les attire vers Moi. Quand ils se rapprochent, Je les fais venir plus près encore, et quand ils sont proches de Moi, Je les entoure de Ma protection. S’ils Me prennent en amitié, Je fais d’eux Mes amis. S’ils Me témoignent un attachement sincère, Je les traite avec une affection sans mélange. S’ils œuvrent pour Moi, Je les en récompense. Ils sont sous Ma sauvegarde, et ils trouvent leur gloire en Moi. C’est Moi qui prends toutes les dispositions pour eux, c’est Moi qui gouverne leur cœur, et c’est Moi qui me charge de tout ce qui les concerne. Je fais qu’en toute chose leur cœur ne trouve de quiétude que par Mon invocation. Mon invocation est le remède qui guérit leurs maux et la lumière qui éclaire leur cœur. Ils ne recherchent nulle autre amitié que la Mienne, la quête de leur cœur ne s’arrête que lorsqu’il parvient auprès de Moi, et ils ne trouvent le repos définit que lorsqu’ils ont rejoint en Moi leur ultime refuge.»
f
14 juin 2011 22:27
Assalam alaikoum


Les « hommes de l’amour et de la fidélité »
(ahl al-mahabba wa-l-wafâ)


Dhû-l-Nûn a dit ceci :

Dieu a des serviteurs dont Il a empli le cœur de l’eau limpide de Son pur amour, et dont Il a bouleversé l’esprit par le désir de Sa Vision.

Gloire donc à Celui qui a fait que les âmes Le désirent, qui a attiré à Lui leurs aspirations, et Celui pour qui leur « poitrine » s’est purifiée !
Et Gloire à Celui qui les assiste, qui est leur Compagnon dans leur délaissement, et qui les guérit de leurs maux !

C’est à Toi, mon Dieu, que leur corps s’est soumis humblement, et pour obtenir davantage de Toi leurs mains se sont tendues. Tu leur as fait savourer la douceur de la compréhension à Ton sujet, embaumant ainsi leur vie. Prolongeant leurs délices, Tu leur as ouvert les portes des cieux et Tu leur as permis de parcourir Ton Royaume céleste (Malakût)

C’est par Toi que l’amour de ceux dont c’est la vocation s’est apprivoisé, c’est sur Toi que s’est appuyé le désir des hommes qui en sont le siège, c’est vers Toi qu’a soupiré le cœur des Connaissants (al’ârifûn).

C’est en Toi que le cœur des hommes sincères a trouvé un Compagnon intime, c’est de Toi que la frayeur des « hommes de la crainte » a eu l’obsession, c’est auprès de Toi qu’a cherché protection le cœur de ceux qui avaient des défaillances. Ils ont été délivrés de toute tiédeur, et ils ne sont plus enclins à la négligence. Ce sont des hommes qui ne s’abandonnent plus aux cogitations sur ce qui ne les concerne pas. Sans trêve, ils se fatiguent et ils veillent.

Avec leur langue ils s’entretiennent avec Lui, dans leur misère, ils L’implorent, de leurs fautes ils sollicitent Son pardon, et pour les erreurs qu’ils ont pu commettre ils Lui demandent d’être indulgent. Ils sont ceux dont le cœur a fondu sous l’effet des afflictions et de leur évocation.

Ils sont ceux qui L’ont servi comme le font les pieux (al-abrâr), sur le cœur desquels s’est répandue Sa bonté et qui se sont comportés envers Lui selon la pureté du plus profond de leur être, si bien que leurs œuvres échappent aux « Anges qui gardent les actes » (al-Hafaza). Son pardon, qu’ils espéraient, leur est alors survenu, et ils ont atteint ce qu’ils désiraient, c’est-à-dire Son amour.

Ce sont eux, par Dieu , les ascètes, les seigneurs d’entre les adorateurs, ceux qui ont supporté les fardeaux du siècle, sans être affectés par cette souffrance, restant fermes dans les situations éprouvantes, sans broncher lors des circonstances où le sort les jetait. Les malheurs étaient peu de chose à leurs yeux, et c’est dans la loyauté et la sincérité totale qu’ils ont quitté ce bas monde.

C’est en Toi, mon Dieu, qu’ils ont obtenu ce qu’ils espéraient. Tu as été pour eux, Seigneur ! Un soutien, et pour leur esprit une aide. Et c’est alors que Tu les as fait parvenir au degré des hommes qui accomplissent loyalement les œuvres qui Te sont destinées, et au niveau des hommes d’une sincérité totale qui se vouent entièrement à Ta connaissance.

Ils portaient leurs regards vers ce qui est auprès de leur Seigneur, sans perdre de vue Ses menaces.

Les souffrances ont quitté leurs corps, quand Il leur a fait savourer la douceur de Ses entretiens et quand Il leur a communiqué de nouvelles et précieuses instructions à Son sujet.

Qu’ils étaient beaux ! Quand dans les ténèbres apportées par la nuit et dans le calme retrouvé après que les cris des créatures s’étaient tus, ils s’avançaient vers leur Seigneur, objet de leurs espérances. Ah ! Si tu avais pu voir l’un deux, ô homme de peu de foi ! Quand il restait debout pour prier et réciter le Coran, et que, se tenant dans son oratoire et prononçant les premières paroles de son Seigneur (la Fâtiha, première sourate du Coran), il imaginait en son cœur que cette situation était celle-là même dans laquelle se trouveront les hommes face au Seigneur des Mondes (le jour du Jugement). Son cœur défaillait, et son esprit était pétrifié.

Leur cœur reste suspendu au Royaume des cieux, leur corps est présent devant les créatures, et leur pensée est plongée constamment dans la méditation.

Et que penser de ces hommes pieux, les meilleurs de tous, qui ont rompu le joug de l’insouciance et qui se sont délivrés des chaînes de l’indifférence, pour qui la certitude de la connaissance est devenue une compagnie familière et qui se sont livrés avec confiance au combat et à la vigilance spirituels (littéralement : « à l’esprit [rûh] du combat et de la vigilance »).
 
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