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en direct de Beyrouth
l
19 juillet 2006 18:14
EKAITZA COMMUNIQUE :

Bonjour à tous-tes
Ci joint deux interviews du Liban que j'ai réalisé pour Ekaitza cette semaine + notre appel à manif + l'édito d'Ekaitza. Doc en pdf sur [www.ekaitza.org] ou sur [www.infosuds.org]. A faire tourner sans modération...

Abdelrhaman Zahzah, résidant à Beyrouth
« La Communauté internationale doit influencer Israël pour qu’il
cesse son agression »

C’est en direct de Beyrouth qu’Abdelrhaman Zahzah a répondu à nos questions sur l’agression israélienne

Ekaitza : Quelle est la situation à Beyrouth ?
Abdelrhaman Zahzah : Je suis actuellement dans la ville de Beyrouth, qui n’est pas la cible de bombardements pour l’heure, qui ont lieu plutôt dans le Sud. Il y a un embargo terrestre, maritime et aérien.
Quelques routes restent ouvertes. Suite aux attaques dans la Banlieue sud de Beyrouth et dans le Sud, la vielle est en train d’accueillir de nombreux réfugiés. Les écoles publiques sont ouvertes pour les gens.
Sur le plan humanitaire, il y a des manques et des problèmes sur le plan sanitaire et médical. On s’organise pour recevoir toutes ces personnes. Les ONG internationales et locales commencent à travailler, de même que le gouvernement, même s’il est encore en retard.
Pour l’instant le problème n’est pas le manque de nourriture. Les bombardements intensifs font sortir les gens de manière très rapide. Il faut après trouver des places aux personnes déplacées et réfugiées. Des nouvelles régions sont bombardées entraînant de nouveaux flux. Les ONG doivent intervenir et aider la communauté locale à subvenir à ses besoins.
Que pensez-vous du motif de l’intervention invoqué par Israël ?
Premièrement, l’action du Hezbollah a été une action purement militaire à objectif militaire. Cela faisait 1 an que le Hezbollah essayait de prendre des otages israéliens en vue de sortir les otages libanais des prisons israéliennes. La décision d’ouvrir cette guerre est venue d’Israël et non pas du Hezbollah ou du gouvernement libanais. Les attentats israéliens frappent les infrastructures civiles, les ponts, l’aéroport de Beyrouth ; ils sont entrain d’essayer de séparer les régions entre elles en bombardant les villages. La décision de la guerre est dans les mains d’Israël. La fin de la guerre est aussi dans les mains d’Israël.
Cette attaque va t-elle durer ?
Je pense qu’avec les décisions de la plupart des ambassades européennes et américaines de rapatrier leurs ressortissants, une communauté internationale qui jusqu’à maintenant n’a pas condamné les attaques d’Israël, ni proposé un plan sérieux pour arrêter cet attentat. Cela va être difficile. Personne ne propose quelque chose de logique pour y mettre fin. Au Liban, on s’attend donc à ce que cela ne s’arrête pas en quelques jours. Au niveau négociation, rien de concret ne sort.
Pendant ce temps là, les attentats israéliens continuent.
On veut que l’Europe et la communauté internationale fassent s’arrêter cette guerre et cet embargo, stoppent les attentats. L’action du Hezbollah a été militaire, la riposte israélienne aurait du être militaire. Là, ce n’est pas la cas. Ce n’est pas une riposte de caractère militaire puisqu’elle vise tout le peuple libanais. Elle vise tous les aspects de la vie au Liban.
Cette attaque divise-t-elle peuple libanais ?
Je pense, qu’après ces années de crise, et compte tenu des divergences à l’intérieur de la Résistance, Israël tente de séparer, d’agrandir cette séparation entre les différents courants d’idées. Sous les bombes, il n’y a pas trop d’espace pour le débat politique Mais malgré cela, le peuple libanais est uni face à la crise humanitaire.
Israël est une des plus grande puissances militaires du monde. Celui qui a la possibilité de commencer ou d’arrêter une guerre, c’est bien le plus fort. Il n’y a pas d’égalité des forces avec Israël. C’est pourquoi on ne peut pas parler de cessez le feu des deux côtés. Il n’y pas de balance des forces en présence. Logiquement, la Communauté internationale doit influencer Israël pour qu’il cesse son agression.



Kristof St Esteben, salarié basque d’une ONG espagnole à Saïda « En 6 ans, j’ai pu voir ce pays se reconstruireb et être détruit en 6 jours »

Kristof Saint Esteben, d’Uztaritze vit et travaille depuis six ans dans un camp de réfugiés palestinien du Liban. Salarié de l’ONG espagnole "
Mouvement pour la Paix, le désarmement et la Liberté " (MPDL), nous avons pu le joindre au camp de Saida, le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban avec 75 000 personnes, où il a répondu à nos questions entre deux bombardements. Il y fait le point sur la situation humanitaire créée par l’attaque israélienne

Quels sont les objectifs bombardés par les israéliens ?
L’armée israélienne bombarde l’infrastructure civiles avec des F16 et des hélicoptères Apache. Routes et ponts, centrales électriques, réservoirs d’essence sont détruits. Il ont bombardé de nombreux domiciles dans les zones dans lesquelles vivent des chiites dans le Sud. On ne peut pas sortir de la zone dans laquelle nous sommes, et cela est déconseillé. Hier soir, aux abords du camp, ils ont shooté un bus ; il y a eu douze morts civils. Il y a trois jours, ce sont les navires de guerre israéliens qui nous pilonnaient. Aujourd’hui un bus du CICR a été pilonné. Ils ont détruit des usines qui n’avaient rien à voir et très peu d’objectifs militaires.
Avez-vous des données sur le nombre de victimes ?
Ici l’on parle de 250 victimes civiles. Cela entraîne un flux de déplacés et de réfugiés venus du Sud. La ville de Saida, comptait il y a deux jours, une trentaine de familles de déplacés du sud, aujourd’hui elles sont plus de 500. Le camp de réfugiés palestiniens compte déjà 75 000 personnes et accueillent désormais des libanais déplacés. Ce sont les Libanais qui viennent vivre dans les camps des Palestiniens Les camps de réfugiés sont ils bombardés ?
Pour l’instant, seuls les abords des camps l’ont été au début de l’opération israélienne. Ils n’ont pas encore été pris pour cibles.
Les gens s’organisent, les ONG font des distributions. On vient de faire une demande à l’UE pour 2000 familles, soit 10 000 personnes sur Saida. On n’a aucun cash, aucune monnaie, les banques sont fermées, les réserves de nourriture diminuent Vous pensez que ça va durer ?
On valse entre crise d’optimisme et de pessimisme. Cette nuit, ils ont bombardé la vallée de la Bekaa et sur la côte, des villages chrétiens.
On peut donc se poser la question de la légitimité de la riposte au Hezbollah… On parle de négociations, nous espérons que cela aboutisse.
Cela fait six ans que je vis dans ce pays. Je suis arrivé après le retrait des forces israéliennes, et j’ai vu ce pays se reconstruire, et l’on voit en six jours que la moitié du pays est détruite, c’est très dur.
On espère qu’Américains et Israéliens plieront et y mettent du leur pour y mettre fin.

Entretiens réalisés le 19/06

Liban Palestine,
Stop aux massacres et à l’occupation !
Manif de solidarité à Baiona le 29 juillet

Le Mouvement Justice pour la Palestine et le Comité Stop la Guerre viennent de s’adresser à l’ensemble des organisations du Pays Basque pour qu’elles rejoignent le rassemblement organisé par les deux mouvements le samedi 29 juillet à 18 h devant la mairie de Baiona. Les deux mouvements, « face à l’urgence » ; invitent la population à manifester sa solidarité avec les peuples palestiniens et libanais et les organisations à se rassembler autour du mot d’ordre « Liban, Palestine, Stop aux massacres et à l’occupation ». Les mouvements dénoncent l’occupation de Gaza et l’offensive sur le Liban, « punitions collectives contre les peuples » sous le prétexte " de riposte à une action de la Résistance ayant enlevé deux soldats israéliens alors que plus de 10 000 prisonniers politiques palestiniens et libanais croupissent dans les geôles israéliennes ", les arrestations d’élus palestiniens, « faces du même plan israélien pour mettre à genoux le peuple palestinien et imposer, comme les USA en Irak, un gouvernement à sa solde .» Les mouvements demandent à l’UE et à la France de rétablir immédiatement les crédits à l’Autorité palestinienne, d’intervenir auprès d’Israël, « en rompant toute coopération avec ce régime, pour qu’il cesse sa politique incessante d’annexion et d’agressions ».

Du silence à la complicité- Edito ekaitza 1035 18/07/06

C’est vers le Liban et la Palestine que vont nos préoccuppations cette semaine. Prenant comme prétexte les actions des résistances libanaise et palestinienne, Israël est de nouveau entré dans une de ses phases expantioniste sans fin qui vise, par la terreur et les destructions, à imposer une zone qui serait celle de la " sécurité " d’Israël. Car l’offensive sur Gaza, dont les israéliens s’étaient retirés, et sur le Liban sont bien les deux facettes d’un même plan. D’un côté, en arrêtant les ministres et élus palestiniens, en continuant les assassinats ciblés, on veut mettre à genoux le peuple palestinien pour qu’il renonce à ses droits. Pour cela, le résultat des élections, dont l’Occident vantait avant qu’elles n’aient lieu, les charmes, ne doit pas être reconnu. C’est bien l’entité Autorité Palestinienne qu’Israël veut aujourd’hui détruire, au risque de se priver à tout jamais d’interlocuteurs, en vue de parachever sa guerre de colonisation.
De l’autre, Israël et les Etats Unis veulent imposer leur axe, qui dépasse largement toute notion de " zone de sécurité " ; pour peu qu’elle soit acceptable. Après l’Irak et l’Afghanistan, c’est désormais le Liban et sa résistance le géneur. Une volonté impérialiste de la 4ème puissance nucléaire dans laquelle se sont engouffrés les capitales européennes et les institutions internationales. Depuis Srebrenica ou le Rwanda, ce n’est pas la première fois que les troupes de l’ONU laissent les agresseurs mener leur sale besogne. Le rôle de l’UE doit lui aussi être dénoncé. En coupant les crédits à l’Autorité palestinienne, elle prend sa part active dans l’asphyxie des territoires palestiniens. Son silence ne peut que compter que comme une approbation. Les " condamnations " molles du gouvernement français en sont une illustration, alors que la France, en tant qu’ancienne puissante occupante, à de lourdes responsabilités dans la crise libanaise et qu’elle a les moyens de faire pression sur Israël en cessant de collaborer avec ce régime raciste.
Les enjeux pour toute la zone sont pourtant évidents. La question d’une paix juste et durable, basée sur le respect des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, n’a jamais été aussi cruciale, alors que les risques d’embrasement sont de plus en plus grands. Pour cela, faudrait-il encore que la communauté internationale sorte de sa torpeur estivale. De mauvaises langues diraient de la complicité.
 
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