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la desintégration est dejà là!
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16 novembre 2005 00:03
Tout homme a besoin d'une identité, c'est-à-dire, de penser sa place dans le groupe, et d'accepter les REPÈRES du groupe. (Là où vous dites "structures mentales", je dis "repères" : ça ne revêt pas exactement la même signification, mais ça va dans le même sens).

Il n'y a pas 36 "identités" possibles : soit elle se "fixe" sur une appartenance confessionnelle, soit sur une appartenance de classe, soit sur une appartenance ethnique, soit sur une NATION.

=> L'appartenance confessionnelle ou ethnique : ça, c'est le risque de "repli identitaire" actuel. L'Etat est en retrait, il se "désengage", les valeurs "républicaines" sont considérées comme ringardes, donc il faut bien se raccrocher à quelque chose.
D'autant que l'appartenance à un groupe se fait, comme dit plus haut, à condition d'avoir sa place dans le groupe, et d'être "initié" aux valeurs du groupe : l'Etat n'a pas donné sa place à certains, et n'a pas voulu partager ses "valeurs républicaines" avec eux.
Donc, appel d'air.
Les "Français de souche" ne peuvent pas trop se rattacher à une religion : l'Eglise catholique n'a plus tellement vocation à "transmettre des valeurs", puisqu'elle se cherche elle-même. Donc, on va chercher dans le "terroir" (dans le meilleur des cas ... c'est le repli identitaire des bobos, on va dire ...), ou dans une hypothétique "ethnie française" (là, on va plus vers l'extrême droite ...).
Les "Français issus de l'immigration, eux, ne peuvent pas trop se rattacher à une ethnie, mais l'"appel d'air" de la religion est plus important. Il est d'autant plus important qu'il est radical. Je suis surpris de voir que les Arabes plus âgés que moi sont très distants vis-à-vis des préceptes de l'Islam (ne font pas la moue devant du pinard), alors que les plus jeunes sont plus "radicalisés". Ceux de ma génération (trentenaires) étant entre deux.

=> L'appartenance de classe : "prolétaires de tous les pays, ça ne fait plus rêver grand monde.
Et pourtant, si on se rendait compte qu'au final, on se fait tous entubés de la même façon ...

=> L'appartenance nationale, autrefois, ça signifiait qu'il y avait une communauté au dessus des autres communautés. Sans référence à une religion (laïcité) ni à une ethnie (droit du sol).
Mais l'appartenance nationale, pour qu'elle s'inscrive dans la réalité, en tant que vraie identité (et pas comme un simple papier), bref, pour qu'elle soit sentiment national, il faut un Etat fort, disons un minimum.

Je suis surpris de voir en ex-URSS et en Europe de l'Est, par exemple, comment on est passé d'un déni des identités "ethniques", à l'exagération de cette identité. Ça promet une belle balkanisation. Les minorités musulmanes, par exemple, versent dans un intégrisme qu'elles n'ont jamais eu dans leur histoire, et les Slaves inventent je ne sait quelle inimitié avec eux alors que, hormis ceux du Caucase, ils ne posent aucun problème.

Tout cela, à mon avis, ne serait jamais arrivé si on n'avait pas bradé aussi vite l'Etat et les valeurs républicaines.
 
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