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Le député arabe israélien Azmi Bichara démissionne de la Knesset et s'exile
S
27 avril 2007 11:43
Azmi Bichara, l'un des onze députés arabes israéliens de la Knesset (Parlement), élu depuis 1996, a annoncé, dimanche 22 avril, au Caire, qu'il a démissionné de ses fonctions et qu'il ne rentrera pas en Israël.


Véritable trublion de la vie politique israélienne en raison de ses prises de position très critiques, le chef du parti Balad - acronyme hébreu de Rassemblement patriotique démocratique - a présenté sa démission à l'ambassadeur d'Israël au Caire. Ayant fui son pays au début du mois d'avril, M. Bichara a décidé de rester à l'étranger pendant quelques années, mais compte revenir en Israël lorsque l'enquête le concernant sera terminée car, dit-il, "l'exil n'est pas une option".


Depuis le mois d'avril, cet ancien communiste, qui dénonce sans relâche les injustices dont sont victimes les Arabes israéliens, fait l'objet d'une enquête de police dont on ne sait rien officiellement en raison de la censure imposée aux médias par les autorités judiciaires. Ce qui alimente toutes sortes de rumeurs, mais a suffi à inquiéter suffisamment Azmi Bichara, âgé de 50 ans, pour qu'il décide de partir. Il pourrait notamment être accusé de "trahison" ou d'"atteinte à la sécurité de l'Etat", des chefs d'inculpation qui sont passibles de lourdes peines de prison.

Il est reproché à ce chrétien de Nazareth, diplômé de l'université Humboldt de Berlin, professeur de philosophie à l'université de Bir Zeit, près de Ramallah, et polémiste de talent, de s'être rendu à plusieurs reprises à Damas, d'avoir organisé des voyages pour des Arabes israéliens en Syrie, mais surtout d'y être allé en septembre 2006 avec deux autres députés de son parti, après la guerre du Liban. Ce voyage avait suscité la controverse, car il est interdit à un citoyen israélien de se rendre dans ce pays, officiellement en guerre avec Israël.

Azmi Bichara n'a jamais non plus caché ce qu'il pensait du Hezbollah, qu'il considère comme "un phénomène social profondément ancré dans la réalité du Liban et qui est diamétralement opposé à un mouvement terroriste élitiste". Il avait fait remarquer que la jeunesse palestinienne des territoires occupés considérait son chef, Hassan Nasrallah, comme une "nouvelle icône" parce que "15 000 combattants surmotivés sont arrivés à tenir tête à une armée entière".

Ces propos avaient suscité de violentes réactions de la part du Likoud et des formations nationalistes israéliennes. Des députés avaient demandé l'arrestation de M. Bichara et sa traduction en justice.

Azmi Bichara ne s'est jamais non plus gêné pour critiquer les interdictions imposées à la communauté arabe d'Israël, qui représente 20 % de la population, soit 1,2 million de personnes. Il a souvent protesté contre l'interdiction pour un ou une Arabe israélien(ne) d'épouser un ou une ressortissant(e) des territoires occupés. Il s'est insurgé contre les disparités d'investissements publics entre les communautés juives et arabes. Il a aussi dénoncé le caractère juif et sioniste d'Israël.


Dans un récent entretien à une radio israélienne, il a déclaré : "Nous, les Arabes, sommes les véritables propriétaires de cette terre. Ils veulent (les juifs) que nous nous comportions comme des invités dans notre propre pays et fassions mine que tout va bien. Mais tout ne va pas bien. Nous sommes des Arabes palestiniens, les enfants de cette terre, et nous agirons comme le fait un peuple qui lutte contre l'occupation. Je suis plus démocrate, plus libéral et plus de gauche que n'importe lequel d'entre eux (juifs israéliens)".

Alors que les Israéliens, comme Effi Eitam, du parti de l'Union nationale, disent "bon débarras", et que Othniel Shneller, de Kadima (En avant), le parti du premier ministre Ehoud Olmert, estime que ce départ constitue "une délégitimisation des citoyens arabes d'Israël", le parti Balad dénonce "la persécution politique et la calomnie". "Si j'avais démissionné avant de partir, la police ne m'aurait pas laissé sortir du pays", a dit M. Bichara pour expliquer son départ, en évoquant son immunité parlementaire.


Source : [www.lemonde.fr]
C
27 avril 2007 21:32
Quand je parle de l'Etat juif raciste,ce n'est pas pour rien...
 
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