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Dépression: moins d’antidépresseurs, plus de psychothérapies
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9 novembre 2017 10:00
Dépression: moins d’antidépresseurs, plus de psychothérapies

Les antidépresseurs doivent être réservés aux cas les plus sévères et s’accompagner d’une assistance psychologique.

Les antidépresseurs, comme les antibiotiques, ne doivent pas être automatiques! Cette mise en garde émane des dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) à destination des médecins généralistes. Si ces médicaments doivent être proposés d’emblée aux patients souffrant d’une dépression sévère, ils doivent en revanche être écartés dans les cas de dépression légère, et seulement «envisagés» pour les dépressions modérées.

«Certaines déprimes passagères ou certains troubles psychiques graves sont parfois pris pour des dépressions et traités de façon inadéquate», souligne la HAS. À l’inverse, «même lorsque la dépression est correctement diagnostiquée, on observe souvent un mauvais usage des antidépresseurs: trop souvent prescrits pour des dépressions légères, pas assez dans des dépressions sévères, ou délivrés sans psychothérapie ni suivi», déplore la HAS, qui rappelle que le recours aux antidépresseurs doit être limité à certains cas, suivi et associé à une psychothérapie.

L’Agence recommande des consultations régulières «toutes les 4 à 8 semaines pour évaluer la tolérance et l’efficacité du traitement, le moduler si besoin, et surveiller d’éventuels comportements suicidaires ou des facteurs extérieurs pouvant les déclencher». Une fois les symptômes disparus, le traitement médicamenteux devra être poursuivi entre 6 et 12 mois pour prévenir le risque de rechute. L’arrêt «progressif» doit être accompagné par le médecin. «Quel que soit le niveau de dépression, la prise en charge repose en premier lieu sur une assistance psychologique» qui peut tout à fait être conduite par le médecin traitant, par un psychologue ou un psychiatre «pour les cas complexes et/ou sévères notamment», ajoute la HAS.

Affiner le diagnostic

Pour aider les médecins généralistes à reconnaître les personnes souffrant de dépression, la HAS rappelle quels sont les signes qui ne trompent pas: humeur dépressive, perte d’intérêt ou d’énergie, concentration réduite, diminution de l’estime de soi, sentiment de culpabilité, d’idées ou de comportements suicidaires ou encore troubles du sommeil ou de l’appétit. Ces symptômes doivent être présents depuis au moins deux semaines et doivent avoir induit un changement professionnel, social ou familial.

La HAS rappelle que, avant de poser le diagnostic de dépression, le médecin doit d’abord éliminer d’autres maladies pour lesquelles les symptômes sont communs, telle que l’hypothyroïdie et les maladies neuro-dégénératives, tout en s’assurant que le patient n’abuse pas de substances psychoactives ou de certains médicaments. «Il devra aussi systématiquement envisager la possibilité d’un trouble bipolaire, qui associe des épisodes dépressifs à des épisodes maniaques pouvant passer inaperçus», ajoute la HAS.

En plus d’un mésusage des antidépresseurs chez les personnes diagnostiquées, la HAS estime que de nombreux cas de dépression ne sont ni repérés, ni traités. «Environ 40% des personnes souffrant de dépression ne recourent pas aux soins dans notre pays, ce qui a des effets délétères sur leur vie quotidienne et aggrave le risque de suicide», souligne l’autorité sanitaire.

Source : [sante.lefigaro.fr]
 
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