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Démocratie: l'Islâm est-il pour ou contre ?
'
3 juillet 2005 17:13
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...


Bonjour à tous...







"L'islam est-il pour la démocratie ou pas ?"

Posée de la sorte, cette question suscite des réponses différentes chez les musulmans eux-mêmes.
Pour certains, l'islam est pour le principe démocratique.
D'autres affirment que islam et démocratie sont deux réalités antinomiques.

Que faire ? Pour découvrir ce qu'il en est réellement, il nous faut analyser le concept de "démocratie" et voir ce que l'islam dit des éléments qui ressortent de cette analyse.




- Le mot "démocratie" ne figure certes pas dans les sources musulmanes, mais...

D'emblée ici, un problème surgit qui est posé fréquemment par certains musulmans, parfois par des non-musulmans : le terme "démocratie" ne figure pas dans le Coran et les Hadîths. C'est vrai. Mais ce qu'il ne faut pas oublier c'est que l'Occident et l'Islam étant deux civilisations différentes, il arrive forcément que certains mots présentes ici ne le soient pas là. Un travail intellectuel digne de ce nom consiste alors à ne pas s'arrêter aux mots et à aller jusqu'à l'analyse des concepts. Et il est possible de dire un point de vue musulman sur un terme qui ne figure pas dans les sources musulmanes, la condition étant que le contenu de ces sources musulmanes soit respecté.

Et s'il est certain qu'entre musulmans il est normal qu'on emploie les termes familiers (ceux qui ont été employés par le Coran et les Hadîths), il est tout à fait possible, lors du dialogue avec des interlocuteurs non-musulmans, qu'on emploie les termes qui leur sont familiers à eux, pourvu que le contenu présenté par les sources de l'islam soit respecté. C'est bien pourquoi, au premier siècle de l'Islam, lorsque les Banû Taghlib (des arabes chrétiens devenus citoyens de l'Etat musulman) déclarèrent être d'accord pour payer la sadaqa (aumône) mais pas la jizya (impôt), Omar, alors calife (634-644), accepta leur demande sur le conseil de An-Nu'mân ibn Zur'ah. Il leur dit : "C'est une jizya, appelez-la comme vous voulez" (rapporté par Al-Bayhaqî).




- Que signifie le concept de "démocratie" ?

A analyser le concept de démocratie tel qu'il s'est actualisé en Occident, on s'aperçoit qu'il sous-entend deux catégories différentes d'éléments :

* d'une part l'existence d'un Etat fondé sur le droit et non sur l'arbitraire, les possibilités du choix du dirigeant par le peuple pour ses compétences et non en fonction de son hérédité, les possibilités du pluralisme d'opinions, de la liberté de conscience, etc.

* d'autre part les idées disant que c'est le peuple qui est la source de loi et qu'aucune considération provenant d'une Révélation divine ne doit être prise en compte dans l'élaboration de cette loi et dans la gestion des affaires sociales.


Pour ce qui est de la première catégorie d'éléments (et qui relève en fait des principes fondamentaux, de l'essence même de la démocratie), il est possible de relever que l'islam partage ces concepts. En effet, le pluralisme d'opinions à l'intérieur des sources est possible (ce qui relève du pluralisme d'interprétations), la liberté religieuse est garantie par le Coran : "Pas de contrainte en religion" (Coran 2/256), le dirigeant tire la possibilité d gouverner de l'investiture (mubâya'a) du peuple, et cette investiture doit avoir été précédée d'une consultation (c'est ce qui ressort des propos de Al-Ghazâlî et de Ibn Taymiyya d'une part et des propos de Omar d'autre part : cf. Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh, p. 6172, et Sahîh Al-Bukhârî, n° 6443), il est désigné par le peuple (directement ou par un collège de grands électeurs – ahl ul hall wal 'aqd par exemple), il est assujetti au droit au même titre que les autres citoyens, il doit consulter (shûrâ) pour gouverner, toute décision prise à l'encontre des principes du droit n'a pas force de loi, etc.



Et pour ce qui est de la seconde catégorie d'éléments (la nécessité de se couper de tout élément d'origine divine et de considérer que le peuple est la source de la loi), il est facile de s'apercevoir qu'elle ne fait pas partie de l'essence même du concept de démocratie, mais n'est que la façon dont ce concept s'est exprimé en Europe de l'Ouest, ainsi que partout où les Européens se sont implantés définitivement ou durablement (comme en Amérique du Nord ou en Inde). Elle ne fait pas partie de l'essence même de la démocratie puisque la démocratie athénienne du Vème siècle avant l'ère chrétienne – qui représente la référence en Europe en matière de démocratie – ne s'était pas coupée de toute référence au divin. En effet, dans la Athènes démocratique de l'Antiquité, pas une assemblée ni un conseil ni un tribunal ne commençaient sans un sacrifice aux divinités. Les manuels d'histoire nous enseignent que le culte des divinités poliades y était même un acte de la cité, auquel tout citoyen devait participer.

Par contre, en Europe moderne et contemporaine, la démocratie n'a pu voir le jour qu'en se coupant de l'organisation féodale mais aussi des références religieuses, et ce à cause de la façon dont le fait religieux s'était exprimé sur le Vieux continent : clergé, inquisitions, absolutisme du dogme par rapport aux découvertes scientifiques. Du Procès de Galilée en 1633, Science et Vie Junior parle ainsi : "Un événement qui pèsera très lourd par la suite. L’Eglise se méfiera des sciences ; et nombre de scientifiques verront dans l’Eglise un obstacle au progrès" (Science et Vie Junior, dossier hors série n° 36, p. 93). Absolutisme encore dans le domaine religieux, avec les Guerres de religion qui ensanglantèrent l'Europe aux XVIè et XVIIè siècles et qui dégoûtèrent bon nombre d'Européens du fait religieux. Ces données historiques font que la démocratie n'a pu voir le jour, en Europe, qu'en se coupant des références religieuses.

Cependant, d'autres civilisations existent qui n'ont pas eu la même histoire ni les mêmes rapports entre société et religion, et ce parce que le fait religieux même y était, et y est toujours, d'une nature différente. Ainsi, en islam, considérer que ce n'est pas le peuple mais Dieu qui est la source de la législation (tashrî') n'est en soi pas anti-démocratique, puisque, contrairement au fait religieux auquel l'Occident a été confronté, la législation que présentent les sources musulmanes :


* est constituée de textes qui, dans le domaine de ce qui n'est pas purement cultuel (domaine des 'âdât), fournissent non pas des solutions toutes faites mais seulement des principes (éthiques, sociaux, économiques, écologiques, etc.). Ces principes peuvent être applicables rationnellement à toute nouvelle découverte et invention, où la règle originelle est la permission. Pour peu qu'elle reste dans le cadre de ces principes généraux, une assemblée parlementaire compétente peut légiférer pour organiser la vie humaine dans ce domaine du mubâh (ou 'afw), par le biais de ce que les juristes nomment "al-massâlih al-mursala", comme un écho à la règle "Lâ dharara wa lâ dhirâra" (cf. Du'ât lâ qudhât, p. 105) ;

* est constituée de textes qui sont interprétés non pas par un clergé (notion inexistante en islam) mais par des hommes et des femmes doués des compétences voulues, d'où un pluralisme d'interprétations évident ;

* entend ne rien dicter qui soit contraire à l'humanité des hommes ;

* prévoit explicitement la présence de non-musulmans, auxquels elle confère des droits essentiels et intangibles (lire à ce sujet "Les droits des non-musulmans en terre musulmane": [www.maison-islam.com]).




- Une objection de la part de nos interlocuteurs...

Ici, une objection est parfois formulée par des occidentaux : le fait même de limiter ainsi la volonté des hommes, en matière de législation, au cadre de ce qui n'est certes que principes mais qui oriente et limite quand même leur volonté, n'est-ce pas, en soi, anti-démocratique ?

La réponse est évidente pour qui réfléchit : non, puisque ce serait oublier qu'en Occident aussi, la volonté des hommes, en matière de législation, est limitée : par le droit naturel, par les Constitutions nationales, voire parfois par les principes du droit international (dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies) ou régional (dans le cadre de l'Union Européenne, par exemple). Combien de fois n'a-t-on ainsi pas vu une loi déjà votée à la majorité absolue par "les représentants du peuple" être annulée par le Conseil constitutionnel car "anti-constitutionnelle" !

En islam, la partie – il s'agit d'une partie seulement – des textes qui ne fait pas l'objet de divergences d'interprétations joue le même rôle que joue le texte constitutionnel dans les pays occidentaux. Par contre, de nombreux autres textes font l'objet d'une divergence d'avis ; ici l'avis auquel l'autorité (le conseil législatif, shûrâ, par exemple) donne préférence est applicable pour tout le monde dans un temps donné, même si on était personnellement d'un avis différent (cf. Sha'rh ul-'aqîda at-tahâwiyya, tome 2 pp. 142-144 ; Ibn Abil-'izz dit que c'est là ce qu'indiquent les textes du Coran et de la Sunna et l'avis des Pieux Prédécesseurs. Voir également la parole de Ibn Mas'ûd qui suivait le calife Uthmân à propos d'un point sur lequel il n'était pas du tout d'accord avec son avis - rapportée par Abû Dâoûd, n° 1960). Et ce choix d'un avis précis parmi les divergents avis existant peut prendre place sur la base de la majorité qui s'est dégagée au sein du conseil (Min fiqh id-dawla fil-islâm, pp. 534-535). Tout ceci, tout en étant conforme à nos sources, ne se fait-il pas conformément au principe démocratique : "L'avis qui a reçu le suffrage majoritaire reçoit la préférence, l'autre n'a pas reçu la préférence mais a été discuté et entendu ; il peut, dans un autre moment et / ou dans un autre contexte, recevoir à son tour la préférence".




- Conclusion :

Alors, l'islam est-il pour ou contre la démocratie ?
Cela dépend de ce qu'on entend par "démocratie" :

* Certes, si cela veut dire se couper de toute religion ou des principes issus d'une révélation, considérer que c'est le peuple qui est la source absolue de la loi... alors non, l'islam n'est pas pour cette expression de la démocratie, qui est contraire aux enseignements des sources musulmanes. Et, en fait, les savants musulmans qui disent que "la démocratie est elle-même une forme de religion" ou qui disent que "islam et démocratie sont deux réalités antinomiques" se réfèrent à cette expression particulière de la démocratie ; ils semblent vouloir dire : "Si c'est cela la démocratie, alors l'islam ne veut pas cela !"


* Par contre, si on prend le terme "démocratie" dans le sens du fait que le dirigeant reçoit sa légitimité du peuple, par suffrage direct ou par le biais d'un collège de grands électeurs (ahl ul-hall wal 'aqd), du fait que les gouvernants aussi soient assujettis au droit (ahkâm fiqhiyya), de l'obligation pour celui qui gouverne de consulter (shûrâ) le peuple ou ses représentants qualifiés, du pluralisme d'opinions (ikhtilâf ul-'ârâ'), de l'interdiction de l'arbitraire (hurmat uz-zulm), de la liberté de religion (lâ ikrâha fid dîn) ... alors il est possible de dire d'une part qu'il s'agit là du sens que l'on donne en général au terme "démocratie", et d'autre part que ces éléments correspondent, en leur principe, aux enseignements de l'islam. Il est donc possible de les intégrer aux autres enseignements de l'islam. Aussi on peut dire que l'établissement de la démocratie ne nécessite pas, dans le cas de la civilisation musulmane, de coupure entre la législation et la référence à des normes provenant d'une Révélation divine.




- Note :

L'explication que nous avons vue reprend globalement celle de Al-Qardhâwî, qui écrit :

"Inna jawhar ad-dîmuqrâtiyya – ba'îdan 'an it-ta'rîfât wal-mustahât il-acadîmiyya – an-yakhtâr an-nâssu man yahkumuhum wa yassûsu amrahum wa an lâ yufradha 'alayhim hâkimun yak'rahûnahû aw nizhâmun yak'rahûnahû, wa an yakûna lahum haqqa muhâssabat-il-hâkimi idhâ akhta'a (...). Hâdhâ huwa jawhar ad-dîmuqrâtiyya" (Fatâwâ mu'assîra, tome 2 pp. 637-638).
"Wa-l-ladhî nurid ut-tarkîza 'alayhi hunâ, huwa mâ nawwahnâ bihî fî awwal-il-mar, wa huwa : jawhar ud-dîmuqrâtiyya : fa huwa bil-qat'i muttafiqun ma'a jawhar il-islâm".

Il écrit ensuite :

"Wa qawl ul-qâ'ïl : "Inna-d-dîmuqrâtiyya ta'nî hukm ash-sha'bi bi-sh-sha'bi wa yalzamu minhâ rafdhu-l-mabda'-il-qâ'ïl "Inna-l-hâkimiyyata lillâh"" : qawlun ghayru mussallam. Fa layssa yalzamu min al-munâdât bid-dîmuqrâtiyya rafdha hâkimiyyat-illâh lil-bashar ; fa akthar ul-ladhîna yunâdûna bid-dîmuqrâtiyya lâ yakhturu hâdhâ bi bâlihim, wa innama-l-ladhî ya'nûnahû wa yahrissûna 'alayhi huwa : rafdhu -d-dictâtûriyya al-mutassallita, rafdhu hukm il-mustabiddîna bi amr ish-shu'ûbi min salâtîn il-jawr wal-jabarût" (Fatâwâ mu'assîra, tome 2 page 644).

Il écrit encore :

"Wa yuhimmunî an u'akkida annanî lastu min al-mûla'ïna b-istikhdâm il-kalimât il-ajnabiyyat il-asl – ka-d-dîmuqrâtiyya wa nahwihâ – lit-ta'bîri 'an ma'ânin islâmiyya. Wa lâkin idhâ sha'a-l-mustalah wa-stakhdamahu-n-nâssu, fa lan nussimma sam'anâ 'anhu ; bal 'alaynâ an-na'rifa-l-murâda minhyu idhâ utliqa, hattâ lâ nafhamahû 'alâ ghayri haqîqatihî aw nahmilahû mâ lâ yahtamiluhû aw mâ lâ yurîduhu-n-nâtiqûna bihî wal-mutahaddithûna 'anh. Wa hunâ yakûnu hukmunâ 'alayhi hukman salîman muttazinan. Wa lâ yadhîrunâ anna-l-lafzha jâ'a min 'indi ghayrinâ ; fa inna madâr al-hukmi layssa 'ala-l-asmâ'i wal-'anâwîn bal 'ala-l-mussamayyât wal-madhâmîn. 'Alâ anna kathîran min ad-du'âti wal-kuttâbi-stakhdamû kalimat "ad-dîmuqrâtiyya" wa lam yajidû ba'san fi-sti'mâlihâ. Wa kataba-l-ustâdh 'Abbâs al-'Aqqâd – rahimahullâh – kitâban sammâhu : "Ad-dîmuqrâtiyya al-islâmiyya"" (Fatâwâ mu'âssira tome 2 p. 650).

Al-Qardhâwî écrit de même regretter la formulation disant de façon simplificatrice : "La démocratie c'est du kufr" (Fatâwâ mu'âssira, tome 3 p. 723) ; il pense que cette formulation à l'état brut a donné la possibilité à des détracteurs d'attaquer ce dont il est question en Islam.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source: [www.maison-islam.com]





Bonne soirée à tous...

Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
J
JD
3 juillet 2005 21:45
bonsoir 'Adel

avec ce raisonnement toutes les religions "révélées" sont forcément contre la démocratie.

La vraie question est de savoir si c'est Dieu ou si ce sont les citoyens qui font des lois.

Mais comme Dieu ne siège pas lui même au parlement, celà revient à savoir si ce sont les députés élus par Dieu ( rabins, ulemas, pape...) ou si ce sont les députés élus par les citoyens qui font des lois.

cordialement




'
4 juillet 2005 02:03
Bonsoir JD,


Je me demandais si vous aviez vraiment lu l'article... ? smiling smiley




JD a écrit:
-------------------------------------------------------
> bonsoir 'Adel
>
> avec ce raisonnement toutes les religions
> "révélées" sont forcément contre la démocratie.






Cela dépend de ce que vous entendez par "démocratie"... smiling smiley

Si vous voulez dire "(...) l'existence d'un Etat fondé sur le droit et non sur l'arbitraire, les possibilités du choix du dirigeant par le peuple pour ses compétences et non en fonction de son hérédité, les possibilités du pluralisme d'opinions, de la liberté de conscience, etc.", alors "(...) il est possible de relever que l'islam partage ces concepts. En effet, le pluralisme d'opinions à l'intérieur des sources est possible (ce qui relève du pluralisme d'interprétations), la liberté religieuse est garantie par le Coran : "Pas de contrainte en religion" (Coran 2/256), le dirigeant tire la possibilité de gouverner de l'investiture (mubâya'a) du peuple, et cette investiture doit avoir été précédée d'une consultation (c'est ce qui ressort des propos de Al-Ghazâlî et de Ibn Taymiyya d'une part et des propos de Omar d'autre part : cf. Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh, p. 6172, et Sahîh Al-Bukhârî, n° 6443), il est désigné par le peuple (directement ou par un collège de grands électeurs – ahl ul hall wal 'aqd par exemple), il est assujetti au droit au même titre que les autres citoyens, il doit consulter (shûrâ) pour gouverner, toute décision prise à l'encontre des principes du droit n'a pas force de loi, etc."


"(...) si on prend le terme "démocratie" dans le sens du fait que le dirigeant reçoit sa légitimité du peuple, par suffrage direct ou par le biais d'un collège de grands électeurs (ahl ul-hall wal 'aqd), du fait que les gouvernants aussi soient assujettis au droit (ahkâm fiqhiyya), de l'obligation pour celui qui gouverne de consulter (shûrâ) le peuple ou ses représentants qualifiés, du pluralisme d'opinions (ikhtilâf ul-'ârâ'), de l'interdiction de l'arbitraire (hurmat uz-zulm), de la liberté de religion (lâ ikrâha fid dîn) ... alors il est possible de dire d'une part qu'il s'agit là du sens que l'on donne en général au terme "démocratie", et d'autre part que ces éléments correspondent, en leur principe, aux enseignements de l'islam. Il est donc possible de les intégrer aux autres enseignements de l'islam. Aussi on peut dire que l'établissement de la démocratie ne nécessite pas, dans le cas de la civilisation musulmane, de coupure entre la législation et la référence à des normes provenant d'une Révélation divine."







>
> La vraie question est de savoir si c'est Dieu ou
> si ce sont les citoyens qui font des lois.
>
> Mais comme Dieu ne siège pas lui même au
> parlement, celà revient à savoir si ce sont les
> députés élus par Dieu ( rabins, ulemas, pape...)
> ou si ce sont les députés élus par les citoyens
> qui font des lois.
>








En Islâm, le droit de légiférer (rendre une chose obligatoire, interdite ou permise), dans l'absolu, est réservé exclusivement à Dieu.
Les humains ont le devoir de mettre en application les lois divines, transmises par le biais de la révélation.

Cependant, si vous relisez bien le passage qui va suivre, vous verrez que les humains peuvent tout à fait être amené à légiférer aussi:



"(...) Ainsi, en islam, considérer que ce n'est pas le peuple mais Dieu qui est la source de la législation (tashrî') n'est en soi pas anti-démocratique, puisque, contrairement au fait religieux auquel l'Occident a été confronté, la législation que présentent les sources musulmanes :


* est constituée de textes qui, dans le domaine de ce qui n'est pas purement cultuel (domaine des 'âdât), fournissent non pas des solutions toutes faites mais seulement des principes (éthiques, sociaux, économiques, écologiques, etc.). Ces principes peuvent être applicables rationnellement à toute nouvelle découverte et invention, où la règle originelle est la permission. Pour peu qu'elle reste dans le cadre de ces principes généraux, une assemblée parlementaire compétente PEUT LEGIFERER pour organiser la vie humaine dans ce domaine du mubâh (ou 'afw), par le biais de ce que les juristes nomment "al-massâlih al-mursala", comme un écho à la règle "Lâ dharara wa lâ dhirâra" (cf. Du'ât lâ qudhât, p. 105) ;

* est constituée de textes qui sont interprétés non pas par un clergé (notion inexistante en islam) mais par des hommes et des femmes doués des compétences voulues, d'où un pluralisme d'interprétations évident ;

* entend ne rien dicter qui soit contraire à l'humanité des hommes ;

* prévoit explicitement la présence de non-musulmans, auxquels elle confère des droits essentiels et intangibles (lire à ce sujet "Les droits des non-musulmans en terre musulmane": [www.maison-islam.com]).(...)






Je vous recommande la lecture de cet article, pour plus de compréhension sur la question de la législation:
[www.maison-islam.com]

En voiçi un extrait:

"(...) Se référer à l'orientation donnée par Dieu (tahkîm ash-shar') et appliquer les enseignements qu'elle offre (tanfîdh ash-shar'), voilà deux choses que le musulman considère comme nécessaires. Non pas au sens où le musulman agirait alors en tant que représentant de Dieu (conception étrangère à l'islam), ni au sens où le musulman s'interdirait tout travail rationnel autonome, mais au sens où le musulman cherche à trouver une orientation et des repères pour sa vie, et que sa croyance est que Dieu sait ce qui est utile et nuisible pour l'homme.(...)"







> cordialement





Respectueusement.

j
4 juillet 2005 02:16
salam alikoum!

contraiment a ce que l'on croit l'islam est la religion qui applique le plus la democratie!
J
JD
4 juillet 2005 10:16
joliedounia a écrit:
-------------------------------------------------------
> salam alikoum!
>
> contraiment a ce que l'on croit l'islam est la
> religion qui applique le plus la democratie!
-------------------------------------------------------


bonjour joliedounia

pourrais tu expliciter un peu plous ?


cordialement

J
JD
4 juillet 2005 10:36
bonjour 'Adel

Mais si j'ai bien lu mais la démocratie telle que je la conçois suppose que la loi des citoyens est au dessus de toute autre loi parce que la croyance en Dieu n'est pas obligatoire (ce serait contraire à la liberté de conscience).

c'est exactement le contraire pour l'Islam puisque vous dites :

>>>>>>>>>>En Islâm, le droit de légiférer (rendre une chose obligatoire, interdite ou permise), dans l'absolu, est réservé exclusivement à Dieu.
Les humains ont le devoir de mettre en application les lois divines, transmises par le biais de la révélation.


à mon avis si une large majorité des citoyens accepte la loi de Dieu il peut y avoir compatibilité mais dans le cas contraire, il y aura forcément conflit entre Islam et démocratie.


dans la démocratie telle que je la conçois, les religions sont libres d'essayer convaincre les citoyens , mais il leur est interdit d'imposer quoi que ce soit au nom de Dieu.
sinon ce n'est plus de la démocratrie mais la théocratie et d'ailleurs quelle loi divine faudrait t il appliquer, cette des Juifs, des chrétiens, des musulmans, des témoins de jehovah....?


cordialement

M
4 juillet 2005 11:54
SAlam

La démocratie est un sytème stupide. L'Islam n'a pas besoin de ce système.
m
4 juillet 2005 12:04
joliedounia

JD attend toujours vos explications.
Intahna

Amicalement
j
4 juillet 2005 12:06
JD a écrit:
-------------------------------------------------------
> joliedounia a écrit:
> --------------------------------------------------
> -----
> > salam alikoum!
> >
> > contraiment a ce que l'on croit l'islam est
> la
> > religion qui applique le plus la democratie!
> --------------------------------------------------
> -----
>
>
> bonjour joliedounia
>
> pourrais tu expliciter un peu plous ?
>
>
> cordialement
>
>

notre religion nous offre de grande liberte et tout est fait de façon a ce que l'homme vivent harmonieusement, quand une chose nous ai interdit c'est que c'est un mal pour nous...
J
JD
4 juillet 2005 12:25
Maxxx a écrit:
-------------------------------------------------------
> SAlam

> La démocratie est un sytème stupide. L'Islam n'a
> pas besoin de ce système.
-------------------------------------------------------

bonjour Maxxx

ce n'est pas très convaincant comme démonstration, on peut aussi bien dire

L'islam est un sytème stupide. la démocratie n'a pas besoin de ce système.


cordialement
j
4 juillet 2005 12:27
Krim a écrit:
-------------------------------------------------------
> joliedounia
>
> JD attend toujours vos explications.
> Intahna
>
> Amicalement
>


c'est bon c'est fais...
j
4 juillet 2005 12:29
JD a écrit:
-------------------------------------------------------
>
> bonjour Maxxx
>
> ce n'est pas très convaincant comme démonstration,
> on peut aussi bien dire
>
> L'islam est un sytème stupide. la démocratie n'a
> pas besoin de ce système.
>
>
l'islam n'est pas un system stupide, il a ete instaurer par Allah qui est parfais et donc l'islam est une religion parfaite est la meilleure des religions...
J
JD
4 juillet 2005 12:30
joliedounia a écrit:
-------------------------------------------------------
> notre religion nous offre de grande liberte et
> tout est fait de façon a ce que l'homme vivent
> harmonieusement, quand une chose nous ai interdit
> c'est que c'est un mal pour nous...
-------------------------------------------------------

OK joliedounia, mais on peut aussi bien dire :

La démocratie nous offre de grande liberte et
> tout est fait de façon a ce que l'homme et la femme vivent
> harmonieusement, quand une chose nous est interdite
> c'est que c'est un mal pour la société...

cordialement
M
4 juillet 2005 13:02
Salam

<<<<<ce n'est pas très convaincant comme démonstration,
> on peut aussi bien dire
>
> L'islam est un sytème stupide. la démocratie n'a
> pas besoin de ce système.
>
>
l'islam n'est pas un system stupide, il a ete instaurer par Allah qui est parfais et donc l'islam est une religion parfaite est la meilleure des religions<<<<<<<<

La démocratie est une religion. L'Islam est un système de loi. adopter l'integralité de la démocratie reviendrait à rejetter l'Islam. Pourquoi devrions-nous chercher des lois ailleurs?

Par ailleurs, si je dis que le système démocratique est stupide, ce n'est pas sur un coup de tête. Si tu lis certains auteurs Francais, tu verras que le système démocratique est vraiment nul, il ne respecte pas les choix du peuple. C'est un système qui permet à n'importe qui d'acceder au pouvoir. Comme en 1933...
I
4 juillet 2005 13:56
JD a écrit:
-------------------------------------------------------
>> ce n'est pas très convaincant comme démonstration,
> on peut aussi bien dire
>
> L'islam est un sytème stupide. la démocratie n'a
> pas besoin de ce système.



déja d une l islam n est pas un "systéme",et de deux il n y a pas de démocratie

les peuples subissent la volonté du dieu "dollars"et de ses grands gourous les

grand groupes financiers,c en est pas en allant voter pour chirac ou lepen que

le "beauf"améliorera ses conditions de vie.cette démocratie ne donne aucune

considération pour l homme,l islam oui.
J
JD
4 juillet 2005 14:44
bonjour Iron-man et Maxxx

en retournant vos propos, je voulais seulement remarquer que vous affirmez sans preuves et dans ce cas que l'on peut aussi bien affirmer le contraire.

quand je parle démocratie, je parle du principe, pas de la façon dont il est appliqué dans les pays démocratiques, et quand vous parlez d'islam, je suppose que c pareil, vous parlez d'un islam idéal mais qui n'existe dans aucun pays musulman.

le problème est que dans son principe, l'islam est un régime où tout est soumis à la loi de Dieu, alors que la démocratie tout est soumis à la loi de la majorité.

Personnellement je ne fais pas confiance à la loi de Dieu dans la mesure où l'existence de Dieu n'a jamais été prouvée ( son inexistence non plus d'ailleurs ).

cordialement


'
4 juillet 2005 15:03
Bonjour JD,





JD a écrit:
-------------------------------------------------------
(...)

> quand je parle démocratie, je parle du principe,
> pas de la façon dont il est appliqué dans les pays
> démocratiques,







Enfin, on commence à y voir plus clair... smiling smiley

Vous parlez donc bien de ce prinçipe-là:



"Pour ce qui est de la première catégorie d'éléments (et qui relève en fait des principes fondamentaux, de l'essence même de la démocratie), il est possible de relever que l'islam partage ces concepts. En effet, le pluralisme d'opinions à l'intérieur des sources est possible (ce qui relève du pluralisme d'interprétations), la liberté religieuse est garantie par le Coran : "Pas de contrainte en religion" (Coran 2/256), le dirigeant tire la possibilité d gouverner de l'investiture (mubâya'a) du peuple, et cette investiture doit avoir été précédée d'une consultation (c'est ce qui ressort des propos de Al-Ghazâlî et de Ibn Taymiyya d'une part et des propos de Omar d'autre part : cf. Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh, p. 6172, et Sahîh Al-Bukhârî, n° 6443), il est désigné par le peuple (directement ou par un collège de grands électeurs – ahl ul hall wal 'aqd par exemple), il est assujetti au droit au même titre que les autres citoyens, il doit consulter (shûrâ) pour gouverner, toute décision prise à l'encontre des principes du droit n'a pas force de loi, etc.

(...)

... si on prend le terme "démocratie" dans le sens du fait que le dirigeant reçoit sa légitimité du peuple, par suffrage direct ou par le biais d'un collège de grands électeurs (ahl ul-hall wal 'aqd), du fait que les gouvernants aussi soient assujettis au droit (ahkâm fiqhiyya), de l'obligation pour celui qui gouverne de consulter (shûrâ) le peuple ou ses représentants qualifiés, du pluralisme d'opinions (ikhtilâf ul-'ârâ'), de l'interdiction de l'arbitraire (hurmat uz-zulm), de la liberté de religion (lâ ikrâha fid dîn) ... alors il est possible de dire d'une part qu'il s'agit là du sens que l'on donne en général au terme "démocratie", et d'autre part que ces éléments correspondent, en leur principe, aux enseignements de l'islam. Il est donc possible de les intégrer aux autres enseignements de l'islam. Aussi on peut dire que l'établissement de la démocratie ne nécessite pas, dans le cas de la civilisation musulmane, de coupure entre la législation et la référence à des normes provenant d'une Révélation divine."



N'est-ce pas ?









et quand vous parlez d'islam, je
> suppose que c pareil, vous parlez d'un islam idéal
> mais qui n'existe dans aucun pays musulman.









Malheureusement, oui...











>
> le problème est que dans son principe, l'islam est
> un régime où tout est soumis à la loi de Dieu,
> alors que la démocratie tout est soumis à la loi
> de la majorité.








L'un n'empêche absolûment pas l'autre, pour peu que "la majorité" reconnaisse les "orientations" justes et bénéfiques de Dieu. La loi de la majorité serait alors en complet accord avec la loi divine...







>
> Personnellement je ne fais pas confiance à la loi
> de Dieu dans la mesure où l'existence de Dieu n'a
> jamais été prouvée










C'est compréhensible. Mais ce qui est drôle, c'est que vous n'avez apparemment pas de mal à faire confiance à la loi de l'humain... Est-ce parce qu'il est prouvé qu'il existe ?

Pourquoi ne pas raisonner ainsi:

Je compare la loi humaine et la loi divine, puis je "tends" vers celle qui semble être la plus en accord avec la nature humaine, et qui est la plus bénéfique à la société humaine.








( son inexistence non plus
> d'ailleurs ).







Cela vaut le coup d'"essayer" d'y croire, non... smiling smiley






> cordialement




Respectueusement.

M
4 juillet 2005 15:17
Et qu'est-ce que la démocratie selon toi JD?
J
JD
4 juillet 2005 16:54
bonjour 'Adel smiling smiley


je crois que le principal point de désaccord est ici :

>>>>>>L'un n'empêche absolûment pas l'autre, pour peu que "la majorité" reconnaisse les "orientations" justes et bénéfiques de Dieu. La loi de la majorité serait alors en complet accord avec la loi divine...

oui à condition que le jour où la majorité n'est plus en accord avec la loi de Dieu, ce soit la loi de la majorité qui s'applique.



>>>>>>>>>Mais ce qui est drôle, c'est que vous n'avez apparemment pas de mal à faire confiance à la loi de l'humain... Est-ce parce qu'il est prouvé qu'il existe ?

j'ai confiance dans la loi de l'humain, car elle est faillible et imparfaite donc susceptible de s'améliorer.
Que le monde serait triste s'il était parfait ! On s'y ennuierait à mourir !

je crois aussi qu'il est nécessaire de faire des erreurs pour apprendre et qu'il est nécessaire de mettre en doute ce qui est certain pour progresser.
Celui qui se tient debout sur ses 2 pieds est parfaitement stable, mais pour marcher il faut accepter de se mettre en déséquilibre sur un seul pied et de prendre le risque de tomber.
pour moi, croire en une révélation divine, c'est rester immobile.


>>>>>>>>Pourquoi ne pas raisonner ainsi:
Je compare la loi humaine et la loi divine, puis je "tends" vers celle qui semble être la plus en accord avec la nature humaine, et qui est la plus bénéfique à la société humaine.

tout à fait d'accord.
mais ce que vous appellez loi divine n'est pour moi que le recueil des croyances et de la sagesse de nos ancêtres. Ils étaient aussi intelligents que nous et il y a naturellement de bons principes à prendre chez nos ancêtres.

la démocratie n'a t elle pas été inventée à Athènes 500 ans Av JC ?

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cordialement











J
JD
4 juillet 2005 17:02
Maxxx a écrit:
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> Et qu'est-ce que la démocratie selon toi JD?
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bonjour Maxxx

'Adel a donné des références avec lesquelles je suis d'accord.

D'un point de vue historique le principe de la démocratie a ét inventée à Athènes 500 ans Av JC mais elle était loin d'être parfaite. (les femmes et les esclaves en étaient exclus)

il est à remarquer que les Grecs avaient de nombreux dieux et que celà a peut être favorisé l'idée que les décisions soient prises à plusieurs et non pas par une seule personne.

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