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La démocratie et l'islam (2ème partie)
s
6 décembre 2006 14:07
Salam,

Ci-dessous, la suite sur le sujet.
Pour voir la première partie, voici le lien :
[www.yabiladi.com]

Il reste une ou deux parties, à suivre ...

Le Coran condamne les gouverneurs qui se posent en dieux sur terre

Le Coran a mené une campagne très dure contre les gouverneurs qui se posent en dieux sur terre, et qui asservissent les serviteurs de Dieu, tels que Nemrod à propos duquel le Coran relate le face à face qui l’a opposé à Abraham en ces termes : « N’as-tu pas vu celui qui, parce que Allâh l’avait fait roi, argumenta contre Abraham au sujet de son Seigneur ? Abraham ayant dit : "J’ai pour Seigneur Celui qui donne la vie et la mort", "Moi aussi, dit l’autre, je donne la vie et la mort." Alors dit Abraham : "Puisqu’Allâh fait venir le soleil du Levant, fais-le donc venir du Couchant." Le mécréant resta alors confondu. Allâh ne guide point les gens injustes. » [5] Ce tyran, qui affirmait donner la vie et la mort, tout comme le seigneur d’Abraham — le Seigneur des Mondes — donne la vie et la mort, exigeait que les gens lui vouent un culte comme ils vouaient un culte au seigneur d’Abraham. L’impudence de cet homme était telle qu’il a choisi au hasard deux passants dans la rue et les a condamné à mort. Il a fait exécuter l’un d’eux en disant : « Voilà, je lui ai donné la mort. » Puis, il a amnistié l’autre en disant : « Voilà, je lui ai donné la vie » et de demander : « N’est-il pas vrai que je donne la vie et la mort ? » Dans la même veine, il y a Pharaon qui a fait annoncer à son peuple : « Je suis votre Seigneur le Très-Haut. » [6], ajoutant avec outrecuidance : « Ô mon peuple, je ne vous connais guère d’autre dieu que moi. » [7]

Le Coran a aussi fait le jour sur une alliance impure de trois parties perverses :

1. Le gouverneur se posant en dieu sur terre, dominant la terre de Dieu et sévissant contre les serviteurs de Dieu, à l’instar de Pharaon.

2. L’homme politique arriviste qui met son intelligence et son expérience au service d’un tyran afin d’asseoir son pouvoir et assujettir les masses, à l’instar de Hâmân.

3. Le capitaliste qui profite du pouvoir du tyran ; il soutient ce dernier par sa fortune pour récolter une fortune encore plus grande qu’il suce dans la sueur et le sang du peuple, à l’instar de Qârûn (Coré).

Le Coran a mentionné cette troïka alliée autour du péché et de la transgression, et comment elle s’est opposée au message de Moïse, jusqu’à ce que Dieu s’en saisisse avec force : « Nous envoyâmes effectivement Moïse avec Nos signes et une preuve évidente, § vers Pharaon, Hâmân et Coré. Mais ils dirent : "Magicien ! Grand menteur !" » [8] « De même (Nous détruisîmes) Coré, Pharaon et Hâmân. Alors que Moïse leur apporta des preuves, ils s’enorgueillirent sur terre. Et ils n’ont pas pu (Nous) échapper. » [9]

Le plus étonnant c’est que Coré faisait partie du peuple de Moïse, et non pas du peuple de Pharaon, mais il a été injuste envers son peuple et a rejoint le camp ennemi. Pharaon l’a admis à ses côtés, ce qui prouve qu’ils étaient liés par des intérêts matériels communs, malgré leurs différences d’origine et de lignée.
Le Coran établit une relation entre la tyrannie et la corruption

De par son génie, le Coran a établi une relation entre la tyrannie et la propagation de la corruption qui entraîne le péril et la destruction des nations. Le Très-Haut dit en effet : « N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi avec les `Âd § (avec) Iram, (la cité) à la colonne remarquable, § dont jamais pareille ne fut construite parmi les villes ? § et avec les Thamûd qui taillaient le rocher dans la vallée ? § ainsi qu’avec Pharaon, l’homme aux épieux ? § Tous, étaient des tyrans dans (leurs) pays, § et y avaient semé beaucoup de corruption. » [10] Parfois, le Coran désigne la tyrannie en parlant « d’élévation » (`uluww), qui correspond à un sentiment de supériorité et le fait de sévir contre les gens en les humiliant et en les écrasant. Ainsi le Très-Haut dit de Pharaon : « Pharaon qui était hautain et outrancier » [11] « Pharaon était hautain sur terre ; il répartit en clans ses habitants, afin d’abuser de la faiblesse de l’un d’eux : Il égorgeait leurs fils et laissait vivantes leurs femmes. Il était vraiment parmi les fauteurs de corruption. » [12] Ainsi voit-on que le sentiment de supériorité va toujours de pair avec la corruption.
Le Coran critique les peuples qui se soumettent aux tyrans

Le Coran n’a pas limité sa condamnation aux individus qui se prennent pour des dieux uniquement, il a étendu sa critique à leurs peuples qui ont obéi à leur commandement, leur ont emboîté le pas et leur ont confié leur sort. Le Coran leur a attribué une part de responsabilité. Le Très-Haut dit à propos du peuple de Nûh (Noé) : « Noé dit : "Seigneur, ils m’ont désobéi et ils ont suivi celui dont les biens et les enfants n’ont fait qu’accroître la perte. » [13] Il dit — Exalté soit-Il — à propos des `Âd, le peuple de Hûd : « Voilà les `Âd. Ils avaient nié les signes de leur Seigneur, désobéi à Ses messagers et suivi le commandement de tout tyran entêté. » [14] Il dit aussi — Exalté soit-Il — à propos du peuple de Pharaon : « Ainsi chercha-t-il à étourdir son peuple et ainsi lui obéirent-ils car ils étaient des gens pervers. » [15] et « Mais ils suivirent l’ordre de Pharaon, bien que l’ordre de Pharaon n’était point avisé. § Il précédera son peuple, au Jour de la Résurrection. Il les mènera à l’aiguade du Feu. Et quelle détestable aiguade ! » [16] Il a fait porter aux peuples une part de responsabilité car ce sont les peuples qui fabriquent les pharaons et les tyrans. C’est ce que les gens expriment dans l’adage : « On a demandé à Pharaon : “Qu’est-ce qui a fait de toi un despote ?” Il a répondu : “Personne ne m’a arrêté !” »
Les soldats du tyran et ses instruments partagent son péché

En sus des tyrans eux-mêmes, la responsabilité (des méfaits) repose sur les « instruments du pouvoir », que le Coran désigne par le terme « soldats », et qui correspondent à la force militaire qui constitue la force de frappe du pouvoir politique destinée à mâter les populations si d’aventure elles se rebellaient ou songeaient à se rebeller. Le Coran dit à ce sujet : « Pharaon, Hâmân et leurs soldats étaient fautifs. » [17] et « Nous le saisîmes donc, ainsi que ses soldats, et les jetâmes dans le flot. Regarde donc ce qu’il est advenu des injustes ! » [18]
La Sunnah fustige les princes injustes

La tradition prophétique a également fustigé les princes injustes et les tyrans, qui mènent leurs peuples au martinet, et lorsqu’ils se prononcent personne n’ose les reprendre. Ceux-là sont « ceux qui se précipitent dans le feu tels des papillons de nuit ». Elle a également fustigé leurs auxilliaires, qui les entourent et les encensent. La tradition prophétique critique aussi les peuples qui se laissent imprégner par la peur au point que personne ne puisse appeler un tyran un tyran.

Selon Abû Mûsâ, le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — dit : « La Géhenne contient une vallée dans laquelle se trouve un puits du nom de Habhab. Dieu y a destiné tout tyran obstiné. » [19]

Selon Mu`âwiyah, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « Après moi viendront des gens qui se prononceront sans que personne n’ose les reprendre, ils feront la grimace dans le Feu comme des singes. » [20]

D’après Jâbir, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit à Ka`b Ibn `Ajrah : « “Que Dieu te préserve du pouvoir des princes indigents, ô Ka`b.”

— “Qui sont les princes indigents ?”, s’enquit ce dernier.

— “Ce sont des princes qui viendront après moi, qui ne suivent pas ma guidance et n’appliquent pas ma tradition. Ceux qui approuveront leurs mensonges, ou les soutiendront dans leurs injustices, ne sont pas des miens et je ne suis pas des leurs et ils ne boiront pas à mon Bassin. Ceux qui ne les approuveront pas ni ne les soutiendront dans leurs injustices, sont des miens et je suis des leurs et ils boiront à mon Bassin.” » [21]

D’après un récit attribué au Prophète (marfû`) selon Mu`âwiyah : « Toute nation où l’on ne rend pas la justice et où le faible n’arrache pas ses droits au fort sans peine ne sera point sanctifiée. » [22]

D’après un récit attribué au Prophète (marfû`) selon `Abd Allâh Ibn `Amr : « Si tu vois ma nation craindre d’appeler un injuste un injuste, alors plus rien n’est à espérer d’elle. » [23]
 
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