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Les défis moraux de la pensée islamique contemporaine
T
10 octobre 2007 21:17
Cette causerie a été animée par M. Ibrahim Moussa, un des oulémas sud-africains et professeur des études islamiques à l'Université Duke aux Etats-Unis sur le thème: "les défis moraux de la pensée islamique contemporaine", sur la base du Hadith du Prophète : "L'Islam a commencé étranger et il redeviendra étranger comme il l'a été au début et Touba (béatitude, félicité) aux étrangers".


M. Moussa a centré sa conférence sur les difficultés qu'éprouvent les Musulmans, de nos jours, à concilier religion et modernité, ce qui se répercute négativement sur ces sociétés et y crée parfois des tensions.


Il a rappelé, à ce propos, les travaux de plusieurs penseurs musulmans pour remédier à cet état de fait, tels que Rafaa Tahtaoui, Mohamed Abdou, Allal El Fassi et le penseur indien Mohamed Iqbal qui ont tenté d'établir une harmonie entre patrimoine islamique et modernité, qui a incontestablement provoqué des mutations profondes dans le mode de vie et de pensée des musulmans.


Ces penseurs estiment que les pensées islamique et occidentale ont en partage la consécration de la raison et de la rationalité, a dit le conférencier, estimant que ceci a été perçu comme une sorte de défi lancé à la pensée islamique conservatrice, dont certains tenants continuent à opposer Islam et modernité. Il s'agit là, a-t-il déploré, d'une régression par rapport au degré élevé d'adaptabilité de l'Islam à la réalité durant les siècles passés.


Il a évoqué, à ce propos, les tentatives timides de certains penseurs musulmans de concilier religion et sciences modernes, précisant qu'il n'y a d'autres salut pour les Musulmans que de s'ouvrir sur les sciences modernes tout en préservant leur héritage islamique.


Il existe malheureusement très peu de milieux dans le monde islamique qui oeuvrent à encourager une réelle interaction et un dialogue entre ce qui est religieux et ce qui temporel, a souligné le conférencier, faisant remarquer que l'absence de cohésion à ce propos engendre des tensions au sein des sociétés notamment chez les jeunes.


Cette tension, a-t-il dit, crée une dichotomie entre la religion et la science entraînant la décrépitude du rendement des Musulmans en matière de pensée, influant par la même négativement sur le devenir des sociétés islamiques.


Le conférencier a, d'autre part, mis en évidence la dimension de la morale dans le domaine religieux, citant le hadith dans lequel le Prophète Sidna Mohammed dit :"Je suis envoyé pour parachever les bons caractères".


Il a noté, en outre, que l'image de l'Islam pâtit de comportements répréhensibles des Musulmans eux mêmes, tels que la non dénonciation des crimes d'honneur, la maltraitance des femmes et les actes terroristes.


Il est grand temps, a insisté le conférencier, de réhabiliter les traditions, les vertus et pratiques prônées par les grands penseurs musulmans tels Al Ghazali et Ibn Rochd et qui, de nos jours, sont jetées aux oubliettes, se félicitant toutefois de l'existence d'une minorité de ouléma qui s'attèlent à ces tâches et auxquels s'applique le hadith du Prophète objet de cette conférence. Ces ouléma, étant une minorité, sont assimilés à des étrangers.


Abderrahmane Ibn Sannah a entendu le Prophète dire: "l'Islam a commencé étranger, et il redeviendra étranger comme il l'a été au début, et "Touba" aux étrangers". Qui sont ces étrangers, demanda-t-on au Prophète ? Il répondit : "Touba pour ceux qui purifient et corrigent ce que les gens ont corrompu de ma Sunna".


Le conférencier a appelé à l'établissement d'un consensus moral entre les Musulmans et entre ces derniers et leurs sociétés civiles, mettant en relief le rôle qui incombe aux ouléma dans la mise en œuvre de ce consensus.


Pour ce faire, les Musulmans doivent faire prévaloir les valeurs du pluralisme, de la différence et de la tolérance, soulignant que la différence au sein des sociétés musulmanes est un bienfait, une force et une bénédiction divine. L'autre valeur à consacrer, a-t-il dit, est celle du rejet de la violence comme moyen de régler les différends entre les Musulmans, appelant à restituer sa sacralité à la vie humaine.


Si on fait prévaloir ces valeurs, a-t-il dit, nous saurons en mesure d'assurer aux sociétés islamiques un avenir meilleur. Pour cela, a-t-il souligné, il est impératif d'accorder à la raison la place qui lui revient au sein de ces sociétés.
c
10 octobre 2007 21:23
Sources ?
T
10 octobre 2007 21:59
Causerie religieuse hier à la Qaraouine à Fès (source : map).
c
10 octobre 2007 22:03
 
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