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Dans la main de la terre
31 janvier 2018 17:14
Salam les Yabi,
J'avais envie de vous faire partager ce poème de G.F. Bernardini.




"Dans la main de la terre"
Texte de

Il y avait peut-être cent ans qu’elle était là, ou peut-être juste un instant. Le vent de la nuit lui caressait le visage et je ne saurais vous dire où était son pays, où était sa maison, si elle était femme de marin, de paysan, d’exilé ou d’émigrant, si elle avait franchi la mer, une montagne ou l’océan.

La terre semblait être derrière elle ; en la voyant marcher on pouvait imaginer qu’elle la portait toute seule sur ses épaules.

Allez donc savoir ce qu’elle s’en allait chercher, ce qu’elle aurait aimé entendre cette nuit-là. La nuit, les regards des hommes s’éteignent un peu, on dit que la lumière est à l’intérieur, dans un village, au fond d’un port, en haut d’une montagne, un phare dans l’océan ou bien une étoile dans le ciel.

À chaque chant qui résonnait elle accordait son âme, elle accordait ses pas. Elle disait qu’elle voulait apprendre le chemin jusqu’aux plus beaux signaux du monde, jusqu’à la beauté qui unit les hommes et les peuples.

Son rêve, elle l’écrivait de quatre mots : l’unité qui rassemble, la diversité qui enrichit. Dans chaque chant du monde elle voulait graver une alliance, une reconnaissance, dans chaque langue elle voulait apprendre la part d’altérité, d’intelligence et d’humanité.

Elle disait que c’était cela la plus belle promesse d’avenir, de paix, de richesse du monde. Un jour le poète a écrit pour elle « l’homme n’est ni grand ni petit, il a la taille de ce qu’il sait aimer et respecter ».

Elle, elle répondait que toute la vie il fallait apprendre à être l’invité de l’autre, l’invité du monde, que c’était cela l’hospitalité. Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi, ou peut-être un instant, c’était cela sa fidélité. Le chant d’amour qui fait pleurer les yeux d’un peuple ne peut à tout jamais laisser indifférent l’âme du monde, c’était cela sa paix.

Ce soir, entre la mer et l’océan il y a peut-être quelques lumières de plus dans la main de la Terre, là où rien n’est séparé, là où s’additionnent et se reconnaissent toutes dignités du monde, là où des enfants de Bretagne ont écrit un jour « tous ces pays dispersés par le vent, les champs de blé dans la poche des paysans, et l’océan qui n’a plus pour frontière que la graine emportée par une main d’enfant ».

Ce soir... ce soir le pain sera blanc à la table d’hôte ; passant, demeure ici pour le partager. Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi ou peut-être un instant ; elle disait que cette beauté-là est invincible, elle disait que cette beauté-là est invincible.
La vitesse de la lumière est supérieure à celle du son. C'est pourquoi bien des gens ont l'air brillant jusqu'à ce qu'ils ouvrent la bouche.
a
31 janvier 2018 17:33
merci
il est tres beau ce poeme
un plaisir de le liresmiling smiley
l
31 janvier 2018 18:02
salam,merci marc c'est d'une très grande beauté!
Citation
Marc814 a écrit:
Salam les Yabi,
J'avais envie de vous faire partager ce poème de G.F. Bernardini.





"Dans la main de la terre"
Texte de

Il y avait peut-être cent ans qu’elle était là, ou peut-être juste un instant. Le vent de la nuit lui caressait le visage et je ne saurais vous dire où était son pays, où était sa maison, si elle était femme de marin, de paysan, d’exilé ou d’émigrant, si elle avait franchi la mer, une montagne ou l’océan.

La terre semblait être derrière elle ; en la voyant marcher on pouvait imaginer qu’elle la portait toute seule sur ses épaules.

Allez donc savoir ce qu’elle s’en allait chercher, ce qu’elle aurait aimé entendre cette nuit-là. La nuit, les regards des hommes s’éteignent un peu, on dit que la lumière est à l’intérieur, dans un village, au fond d’un port, en haut d’une montagne, un phare dans l’océan ou bien une étoile dans le ciel.

À chaque chant qui résonnait elle accordait son âme, elle accordait ses pas. Elle disait qu’elle voulait apprendre le chemin jusqu’aux plus beaux signaux du monde, jusqu’à la beauté qui unit les hommes et les peuples.

Son rêve, elle l’écrivait de quatre mots : l’unité qui rassemble, la diversité qui enrichit. Dans chaque chant du monde elle voulait graver une alliance, une reconnaissance, dans chaque langue elle voulait apprendre la part d’altérité, d’intelligence et d’humanité.

Elle disait que c’était cela la plus belle promesse d’avenir, de paix, de richesse du monde. Un jour le poète a écrit pour elle « l’homme n’est ni grand ni petit, il a la taille de ce qu’il sait aimer et respecter ».

Elle, elle répondait que toute la vie il fallait apprendre à être l’invité de l’autre, l’invité du monde, que c’était cela l’hospitalité. Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi, ou peut-être un instant, c’était cela sa fidélité. Le chant d’amour qui fait pleurer les yeux d’un peuple ne peut à tout jamais laisser indifférent l’âme du monde, c’était cela sa paix.

Ce soir, entre la mer et l’océan il y a peut-être quelques lumières de plus dans la main de la Terre, là où rien n’est séparé, là où s’additionnent et se reconnaissent toutes dignités du monde, là où des enfants de Bretagne ont écrit un jour « tous ces pays dispersés par le vent, les champs de blé dans la poche des paysans, et l’océan qui n’a plus pour frontière que la graine emportée par une main d’enfant ».

Ce soir... ce soir le pain sera blanc à la table d’hôte ; passant, demeure ici pour le partager. Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi ou peut-être un instant ; elle disait que cette beauté-là est invincible, elle disait que cette beauté-là est invincible.
N
31 janvier 2018 20:22
Salam

J'avoue que j'ai pas l'habitude d'entendre des poêmes, mais tu m'a fait découvrir un art, merci .
 
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