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Le don d’organes est autorisé et encouragé en Islam
s
22 juin 2016 20:36
Le don d’organes est autorisé et encouragé en Islam

par Azzedine Gaci

En cette journée mondiale du don d’organes, je tiens à rappeler que l’islam fait la promotion d’une véritable culture de la vie : "Quiconque sauve une vie a sauvé toute l’humanité"(Coran 5/32).

Par ailleurs, la préservation de la vie fait partie des cinq objectifs supérieurs (la foi, la vie, la filiation, la raison et les biens) établis par les savants musulmans. C’est ainsi que :

- La vie de l’être humain est sacrée
- Le corps de l’être humain est inviolable
- Le corps de l’être humain n’est pas une marchandise
- La mort de l’être humain correspond à la séparation de l’âme et du corps. Elle est déclarée lorsque le cerveau s’arrête de fonctionner (mort encéphalique)

A partir de tous ces principes, les savants musulmans se sont prononcés tous en faveur du don d’organes, que le donneur soit mort ou vivant. Il s’agit notamment :

- du conseil européen de la fatwa basé en Irlande,

- de l’Académie du droit musulman (al-Majma‘ al-fiqhî al-islâmî) basée à la Mecque et affiliée à la ligue islamique mondiale (Râbita al-‘âlam al-islâmî)

- du Conseil international de jurisprudence basé à Jeddah en Arabie Saoudite, affilié à l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), qui regroupe les 53 pays musulmans.

Résumé des décisions et fatwas émises par les savants musulmans sur le don d’organes

1er point : Il est permis de prélever un organe d’un corps humain et de le greffer dans une autre région du même corps (peau, os…), à condition d’avoir la certitude qu’une telle opération comporte plus d’avantages que d’inconvénients.

2ème point : Il est permis de prélever un organe du corps d’une personne et de le greffer dans le corps d’une autre personne, si la partie prélevée se renouvelle (régénère naturellement) comme la moelle osseuse ou la peau.

3ème point : Il est permis d’utiliser une partie d’un organe amputé du corps d’un patient pour cause médicale pour un autre patient comme la greffe de la cornée.

4ème point : Il est interdit de transférer un organe vital comme le cœur d’une personne vivante au profit d’une autre personne.

5ème point : Il est interdit de prélever un organe d’une personne vivante, si ce prélèvement peut perturber une fonction essentielle pour sa survie, même si celle-ci n’en dépend pas, comme le prélèvement des rétines.

6ème point : Il est permis de prélever un organe d’un mort pour le greffer dans le corps d’une personne vivante si sa survie dépend de cette opération, ou quand celle-ci est nécessaire pour assurer une fonction essentielle de son organisme. Pour cette opération, il faut avoir le consentement du défunt, de ses héritiers légitimes après sa mort.

7ème point : Les permissions données aux prélèvements et à la greffe d’organes dans les cas susmentionnés sont valables dans le seul cas où elles sont pratiquées dans un but non lucratif. Les organes doivent être mis gratuitement à la disposition des établissements médicaux car il est strictement interdit de faire le commerce d’organes d’origine humaine

Concernant la greffe des glandes génitales : Les glandes génitales renferment des cellules germinales souches qui donnent naissance aux ovules et aux spermatozoïdes et sont, de ce fait, porteuses de caractères héréditaires qui se transmettent de pères en fils. Aussi leur transplantation entraîne-t-elle inéluctablement le mélange de filiations que l'Islam ne cesse de combattre. Ce type de greffe est strictement interdit en islam.

Testament : Si, de son vivant, une personne a exprimé par écrit (testament) sa volonté de faire don d’un de ses organes après sa mort, ce testament est souverain et doit être exécuté. Les héritiers du défunt n’ont pas le droit d’apporter des modifications à ce testament car la volonté de la personne décédée prime sur celle des proches.

Loi du pays : Si la loi du pays où réside le musulman stipule que l’absence d’inscription constitue une présomption d’accord à un prélèvement d’organes, alors, de son vivant, le musulman doit faire inscrire, dans un registre son opposition à un prélèvement d’organes sur son corps après décès, sinon il donne son accord implicite.

Source : [oumma.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/06/16 20:37 par srnit.
Ω
22 juin 2016 21:33
"sinon il donne son accord implicite."
Je me permet d'émettre des doutes là dessus...
On toucherait le corps d'un musulman sans son accord parceque la "loi" du pays l'autorise ?
Et pourquoi le jugement changerait en fonction de la loi du pays ??
e
22 juin 2016 23:51
Salem,

en fait c'est ce qu'on appelle le "consentement présumé"..à moins d'en avoir parlé aux proches ou mieux, de s'être inscrit sur les registres de l'agence de la biomédecine pour exprimer son refus, on peut réaliser le prélèvement.

Ps: l'inscription au registre peut être modifiée si on change d'avis.



Citation
Jidal a écrit:
"sinon il donne son accord implicite."
Je me permet d'émettre des doutes là dessus...
On toucherait le corps d'un musulman sans son accord parceque la "loi" du pays l'autorise ?
Et pourquoi le jugement changerait en fonction de la loi du pays ??
Ω
22 juin 2016 23:57
Wa a'laykum salam.

Je connais ce mode de fonctionnement, mais en Islam je n'en ai jamais entendu parler.
Citation
ethaye a écrit:
Salem,

en fait c'est ce qu'on appelle le "consentement présumé"..à moins d'en avoir parlé aux proches ou mieux, de s'être inscrit sur les registres de l'agence de la biomédecine pour exprimer son refus, on peut réaliser le prélèvement.

Ps: l'inscription au registre peut être modifiée si on change d'avis.
e
23 juin 2016 00:03
Ouaip, je l'avais pas vu sous cet angle...


Citation
Jidal a écrit:
Wa a'laykum salam.

Je connais ce mode de fonctionnement, mais en Islam je n'en ai jamais entendu parler.
s
23 juin 2016 11:24
Salam,

Qu'entends tu par "en islam" ?
S'il s'agit du Coran et de la Sunna, le don d'organe n'y est évidemment pas mentionné.

La question est comment à partir des directives et des principes de la sunna nous nous positionnons vis à vis du don d'organe.

Et en particulier devant l'imposition du don à tous par défaut sauf refus explicite :
[www.service-public.fr]

Je ne connais pas l'argumentation détaillée.
Mais j'imagine qu'on peut voir la chose en se disant qu'une vie peut mourir ou vivre toute sa vie dans des conditions handicapantes alors qu'un tel, mort dans un accident de la route, avait de quoi (compatibilité) lui "rendre" la vie ou la santé.
Il avait refusé ce don, alors cette autre personne mourra aussi (ou vivra handicapé) : ne peut-on pas y voir une forme d'avarice dans un certain sens ?

La loi a choisi le principe de solidarité.
C'est un peu comme si on disait mes charges salariales j'en ai jamais entendu en islam. Ces charges qui servent à la sécu, la retraite ...
Dans ce cas on a pas de droit de refus et c'est totalement imposé mais c'est le même principe de solidarité : celui qui possède de quoi soulager la douleur d'un autre.

Citation
Jidal a écrit:
"sinon il donne son accord implicite."
Je me permet d'émettre des doutes là dessus...
On toucherait le corps d'un musulman sans son accord parceque la "loi" du pays l'autorise ?
Et pourquoi le jugement changerait en fonction de la loi du pays ??
Ω
23 juin 2016 11:53
Les charges salariales sont versées avec notre accord, il y a signature d'un contrat.
Là on parle de prélèver des organes sur une personne qui potentiellement n'en avait pas la volonté.

De plus, certains savants ont jugé le prélèvement d'organe après la mort comme illicite, se basant sur le hadith « Casser un os d'un mort est comme le casser alors qu'il est vivant ».

Je ne prend pas cet avis, mais certaines personnes le suivent. Et si la personne n'a jamais entendu parler du registre de refus ? On ira contre sa volonté en prenant ses organes.
Citation
srnit a écrit:
Salam,

Qu'entends tu par "en islam" ?
S'il s'agit du Coran et de la Sunna, le don d'organe n'y est évidemment pas mentionné.

La question est comment à partir des directives et des principes de la sunna nous nous positionnons vis à vis du don d'organe.

Et en particulier devant l'imposition du don à tous par défaut sauf refus explicite :
[www.service-public.fr]

Je ne connais pas l'argumentation détaillée.
Mais j'imagine qu'on peut voir la chose en se disant qu'une vie peut mourir ou vivre toute sa vie dans des conditions handicapantes alors qu'un tel, mort dans un accident de la route, avait de quoi (compatibilité) lui "rendre" la vie ou la santé.
Il avait refusé ce don, alors cette autre personne mourra aussi (ou vivra handicapé) : ne peut-on pas y voir une forme d'avarice dans un certain sens ?

La loi a choisi le principe de solidarité.
C'est un peu comme si on disait mes charges salariales j'en ai jamais entendu en islam. Ces charges qui servent à la sécu, la retraite ...
Dans ce cas on a pas de droit de refus et c'est totalement imposé mais c'est le même principe de solidarité : celui qui possède de quoi soulager la douleur d'un autre.
S
23 juin 2016 12:26
As-salamu 'alaykum Les Yabis

Cheikh Ibn Baz mentionne qu'il y'a divergence sur le sujet du don d'organe, c'est à dire qu'un groupe de savant affirme que cela est autorisé et un autre penche vers l'interdiction.

Shaykh al 'oubeykan a repondu qu'il est permis de recevoir un organe. Il n'a pas fait de distinction entre un organe comme le foie ou un autre. et il n'a pas parler du DON mais de recevoir.

Cheikh Al Outheymine dit que cela n'est pas permis, que la personne soit vivante ou morte..." Puis un des médecins lui a expliquer que lorsque l'on prélève juste une partie du foie celui-ci se renouvelle. Le cheykh à répondu si le foie se renouvelle pour remplacer la partie prélever alors cela est autoriser.

Je ne suis pas un savant et d'ailleurs je n'arriverait même pas à la semelle de l'un d'entre eux, mais Allah m'a donné une intelligence et un coeur et aux yeux d'Allah ce qui prime c'est l'intention. En présence de ces divergences qui au lieu d'orienter le croyant dans le bon sens pour plaire à Allah, l'orientent vers la confusion et le doute du bien fondé, le bon sens en coordination avec la bonne intention font pencher la balance vers l'utilité de sauver une vie en étant utiles à la Oumma.

Nous savons très bien que tout est prédestiné et que rien ne peut se produire sans la Volonté divine et ce qui dépend de nous, (bien que tout dépende d'Allah) est de bien agir en vue d'Allah, et Lui seul nous jugera au Jour de la Résurrection.
s
23 juin 2016 13:04
Salam aleykoum,

@Jidal

Les charges salariales sont versées avec notre accord, il y a signature d'un contrat.
Les charges salariales sont imposées, essaie de signer un CDI en demandant d'être exempté de telle ou telle charge. A moins de ne pas travailler évidemment.

De plus, certains savants ont jugé le prélèvement d'organe après la mort comme illicite
D'une manière générale, on respecte la divergence.
Mais il y a souvent, où dans un contexte donné, une décision s'impose à l'ensemble de la communauté.

Exemples concrets :
Pour déterminer le 1er jour du mois de Ramadan : personne A pense qu'il faut voir la lune en France, personne B pense qu'il faut la voir peu importe dans le monde, personne C est pro-calcul (chaque avis ayant ses fondements).
Une instance de rassemblement décide de prendre l'avis B => tout le monde suit l'avis B

Les mosquées ont recours aux calculs pour déterminer les heures de prière.
Personne A suit l'avis qu'il faut ABSOLUMENT observer => personne A prie tout de même en groupe avec la communauté.

Je vais pousser un peu plus.
Personne A pense que la femme ne doit pas conduire de voiture
Personne B ne le pense pas
Personne A devra croiser dans son quotidien de voitures avec des femmes au volant

On peut comme ça multiplier les exemples mais l'intérêt commun peut amener les musulmans à être globalement d'accord sur des orientations (jamais à 100% évidemment).

Et si la personne n'a jamais entendu parler du registre de refus ? On ira contre sa volonté en prenant ses organes.
La France étant un pays non musulman, par défaut, le musulman est forcément amené à se poser ces questions. De plus, le sujet a été médiatisé.

J'ajouterai ce hadith :
« N’a pas cru en moi celui qui dort repu tandis que son voisin, à côté de lui, a faim et il est au courant de cela. »

Le musulman prive dans ce cas son voisin de nourriture.
Or, la nourriture est quelque chose que le musulman a gagné de ses mains (par son travail) donc il donne une partie du fruit de son labeur.

Dans le cas du don d'organe, il n'a aucune valeur ajoutée.
Il donne ce qui allait se décomposer dans sa tombe. Je ne sais même pas si on peut parler de bonne action car le corps est un dépôt de Dieu et non pas notre propriété.
Paradoxalement, le don par défaut existe en France alors que l'avortement est légiféré.
L'avortement implique que le corps de la femme lui appartient et qu'elle en fait ce qu'elle veut. Le paradoxe est que dans le cas du don, le corps n'a plus été considéré comme propriété, la solidarité ayant pris le dessus.

Alors qu'en islam, notre corps n'est pas notre propriété, il est un dépôt.
Et si de ce dépôt, on prive d'une partie qui aurait pu changer la vie d'un autre être humain, quelle sera notre excuse ? La divergence ?

Enfin, le don n'est pas systématique. Pour qu'il y ait compatibilité c'est très compliqué.
s
24 juin 2016 20:49
Tout ce qu'il faut savoir sur le don d'organes en islam

[oumma.com]
17 octobre 2016 22:05
C’est un sujet qui a fait l’objet d’une recherche menée au sein de l’Académie Islamique de Jurisprudence, qui a aboutit à la résolution que voici :

[www.islamhadithsunna.com]

Bonne lecture et paix à toutes et à tous.
a
18 octobre 2016 21:54
assalam alaikoum

ceux qui utilisent ce hadith pour rendre illicite le don d'organe, croient que ce hadith est une interdiction de nuire à l'intégrité du corps en toute circonstances

Lorsqu'on retire l'appendice, la moitié du colon pour un cancer, un sein pour un cancer, etc, est-ce que c'est comme casser l'os d'un mort?
Citation
Jidal a écrit:
Les charges salariales sont versées avec notre accord, il y a signature d'un contrat.
Là on parle de prélèver des organes sur une personne qui potentiellement n'en avait pas la volonté.

De plus, certains savants ont jugé le prélèvement d'organe après la mort comme illicite, se basant sur le hadith « Casser un os d'un mort est comme le casser alors qu'il est vivant ».

Je ne prend pas cet avis, mais certaines personnes le suivent. Et si la personne n'a jamais entendu parler du registre de refus ? On ira contre sa volonté en prenant ses organes.
 
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