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Antigone* a écrit:
Salam, bonjour,
je sais pas si vous allez comprendre mon propos... mais ça m'est égal, j'ai besoin de l'écrire, pour moi... parce que... voilà, c'est la vie...
Bref...
Je veux pas parler de la crainte d'Allah... en fait si, je vais vous dire, je fais la maline en criant à qui veut bien l'entendre que la foi, c'est la certitude que Dieu nous pardonnera... et sincèrement, je le crois réellement, je le sens au plus profond de moi, sauf que ça colle pas avec les croyances de certains d'entre vous, et je sais pourquoi, il y a une dissonance dans cette affirmation, parce qu'il manque un aspect... bien sûr je crains Dieu, et croyez-moi, quand je dévie, je m'en mords les doigts... Je crains Dieu parce que dans le système qu'il a créé pour nous, chacun de nos actes a des conséquences, sur notre cœur, sur notre âme, sur notre esprit, sur notre corps. Je ne crains pas l'enfer... du moins pas le même que vous. Je crains l'enfer de ce bas monde, dans lequel nous sommes tous plongés... Je crains la perdition dans, parce qu'il est des chemins dont on ne revient qu'avec grande difficulté. J'ai toute conscience du pourquoi Dieu nous enjoins de nous tenir éloignés des tentations. C'est pour cette raison, parce qu'elles nous appellent, elles se jouent de nos faiblesses, elles nous entraînent dans un cercle vicieux qui au final ne sera que lutte contre soi-même, culpabilité et haine de soi... ce cercle qui nous éloigne chaque jour un peu plus de ce qui nous chérissons et désirons le plus au monde: la paix intérieure, le retour vers l'Un, l'unicité en soi. L'enfer dans l'au-delà n'est pas une punition, ce n'est que la conséquence de nos actes. Ce que nous semons ici, nous le récoltons en partie ici, en partie dans l'ultime.
Voilà pourquoi la culpabilité est un mauvais plan. Et je dis pas que c'est facile de ne pas culpabiliser, je crois que c'est ce qui est le plus difficile en réalité, pour ceux qui parviennent à regarder ce qui se passe vraiment au fond d'eux. La culpabilité est un mauvais plan parce qu'elle nait et nourrit le jugement et la haine de soi (et donc des autres). C'est pas toujours conscient... mais où je trouve que ça devient dangereux, c'est quand on reste à un niveau mental plutôt que de vivre nos émotions. Le niveau mental c'est la simplification: "j'ai fauté, donc Dieu va me punir et je vais aller en enfer"... si on reste à ce niveau, malheureusement, on ne va pas voir en profondeur, ni ce qu'on ressent là, dans l'instant, le désamour de soi, et ce qui a provoqué la faute... qui, la plupart du temps, est aussi un désamour de soi... Bref, non seulement on refoule nos émotions, et donc une partie de soi, qui nous voile de notre Soi complet, mais bref, c'est un autre sujet... mais là où je voulais en venir, c'est que finalement, ce qu'on sème, c'est de la haine de soi... et c'est ce qu'on récoltera. On la récoltera parce que cette haine, ce manque d'amour qui nous ronge va nous pousser encore dans le péché, dans la perdition, chaque fois un peu plus, et on récoltera toujours plus de haine, voire de la colère, de la rancœur contre soi-même. Oh bien sûr, on pourra accuser les autres, la société, la religion, le système, nos parent ou que sais-je, ce ne sera jamais que le reflet de ce qui se passe en nous.
Alors vous comprendrez... peut-être, maintenant, pourquoi le pardon... pourquoi il est indispensable de se pardonner et d'avoir une foi inébranlable au pardon d'Allah. Il ne s'agit pas ici de demander pardon, se sentir tout propre et retourner dans les mêmes travers. ça ne fonctionne pas ça, c'est juste un masque, une couverture, une manière de renier sa réalité... mais au fond du fond, si vous connaissez des personnes qui agissent comme ça, si vous êtes capables de voir derrière les apparences, vous verrez que ces personnes sont soit torturées de l'intérieur malgré le fait d'essayer de se donner bonne conscience, soit dans un déni profond (ce qui revient au même)... Non, se pardonner c'est un acte d'amour envers soi-même. C'est se dire: "Je sais que tu as dévié, mais je sais qu'au fond de toi ce n'est pas ce que tu voulais. Si c'est arrivé, c'est parce que tu portes en toi une faille qui te fragilise, et je t'accepte telle que tu es, pour le moment, parce que je t'aime inconditionnellement. Et je sais que par cet Amour, tu trouveras la force en toi, le moment venu, de dépasser tes peurs, tes douleurs, et de prendre le meilleur des chemins, celui que tu espères au plus profond de toi."
En posant un acte d'amour, vous semez de l'amour, et vous en récolterez, soyez en sûr, parce que vous aurez le cœur plus léger, plus libre, heureux... et quand vous êtes heureux, vraiment heureux... est-ce que vous n'avez pas envie de faire le bien autour de vous, de donner le meilleur de vous-même, de partager ce bonheur? d'aimer, tout simplement...
(à suivre)
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DansleDoute28 a écrit:
Ce sentiment de haine de soi c'est aussi dû à un esprit parfois trop perfectionniste où on ne se laisse plus le droit à l'erreur.
Je te comprends tout à fait car je suis en train de le vivre.
Et à force on fait des conclusions hâtives, on se croit même maudit parfois. On ne se considère plus éprouvé mais châtié.
C'est tellement destructeur comme attitude...
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Antigone* a écrit:
C'est clair, le perfectionnisme, ça n'aide pas, et puis la conscience de nos actes aussi, de là où ça nous mène...
Je le vis aussi, mais tu vois, maintenant, avec un peu de recul, je me rend compte que ce que je ressens là maintenant, c'est une leçon de vie. J'avais besoin de cette expérience pour comprendre ce principe (culpabilité-haine / pardon-amour)... je ne vois même plus d'épreuves personnellement, seulement des expériences, des leçons, pour nous apprendre à nous connaître nous-même, ce qui se passe en nous, ce qui nous voile de la pureté dont je te parlais tout à l'heure... Et au-delà de soi-même, on touche petit à petit des principes plus grand, on arrive à voir derrière les apparences...
Enfin moi je fonctionne comme ça, et c'est pour ça aussi que je partage mes réflexions, parce qu'on peut partager les expériences... même si de toute façon on doit les vivre, mais parfois on a besoin de comprendre l'autre pour comprendre ce qui se passe en nous...
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DansleDoute28 a écrit:
L'expérience n'est pas une nécessité en soi pour savoir ce qu'est l'erreur car l'erreur est assez définie dans les textes religieux mais l'expérience que l'on ne répète pas comme lorsque l'on est tombé dans un trou et où on ne retombera plus comme le dit le hadith me semble tout à fait naturelle chez l'homme, comme lorsqu' on se fait mal une première fois petit pour comprendre que le feu brûle par exemple, on n'y met la main qu'une fois.
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Antigone* a écrit:
Je vois pas les choses comme ça... et puis je me méfie de la manière dont on interprète les textes, parce que justement on les dissocie de l'expérience. Les textes servent à nous mettre en garde d'un côté, c'est vrai, mais de l'autre, ils nous servent à analyser nos expériences justement, et inversément... touche le péché et tu comprendras pourquoi il t'es interdit. Si tu ne comprends pas, tu retomberas dedans ou dans un autre.
Au-delà de ça, il y a la conscience de soi, du monde, de Dieu... et ça, c'est dans le vécu, donc dans l'expérience. Un texte pourra te parler de la foi, ou de la brûlure du feu, il n'y a que que l'expérience qui pourra te la faire ressentir. Imagine un jus d'orange, on pourra te dire ce qu'il contient au niveau atomique, sa texture, sa couleur, ça ne te donnera jamais le goût au moment où tu le bois. Le goût, c'est l'expérience. Après, tu peux te dire, voilà le goût de l'orange et tu le reconnaîtra la prochaine fois que tu le rencontreras. Tu as conscience de ce goût... dans la vie c'est pareil. Sauf que dans la psyché, il y a des émotions, des goûts, qu'on refoule, qu'on ne veut pas sentir, qui nous entravent et nous détruisent intérieurement. Les expériences nous permettent de mettre le doigt dessus avec un peu d'introspection, et de comprendre où est le problème en soi... ce qui se passe en toi, tu ne trouveras pas dans les textes à moins de les relier à ce que tu vis.
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DansleDoute28 a écrit:
On peut aussi se fier à la fitra qui elle est une boussole qui lorsqu'elle est délaissée fait place au mécanisme des passions qui est aussi destructeur une fois qu'il est enclenché.
Le péché ne devrait être commis que par erreur. C'est pour cela qu'il est qualifié d'ignorance. Pécher c'est être ignorant au moment où on le fait.
Et puisque l'homme est par nature oublieux, lorsqu'il ne se remémore pas son expérience comme tu dis, il lui arrive bien souvent d'être ignorant.
« Allah accueille seulement le repentir de ceux qui font le mal par ignorance et qui aussitôt se repentent » (Coran 4/17).
L'ignorance n'est pas le fait de ne pas savoir ce qu'est le péché en lui-même mais c'est l'attitude d'oublier ses conséquences et de retomber dedans sans cesse.
"Invoque ton Seigneur au fond de toi-même avec humilité et crainte. Invoque-Le à voix basse, matin et soir, sans jamais te laisser distraire." (Coran, 7 :205)
Le remède à l'ignorance c'est le rappel perpétuel, c'est son rapport avec Allah swt comme tu le dis, c'est une vision des choses et de la vie. C'est une voie vers la félicité.
Qu'Allah nous guide.
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Gandalf le gris a écrit:
ta réflexion me fait penser à ce texte que j'ai lu il y a peu:
Sur le chemin, à certains moments, tu seras inévitablement rejeté, méprisé, et surtout fui par tes congénères. L’impermanence est une des grandes lois de l’existence. Il en est de même pour les relations humaines que pour les saisons.
Sur ce chemin, quand tu auras donné à t'en dessécher le coeur, Quand on aura bu à ta source jusqu’à tarir ton âme,
Quand tout sera sec, aride et dépeuplé,
Quand ceux que tu appelais « amis » t'auront déserté,
Rappelle-toi seulement qu’il est bien ambitieux de demander d’être compris par qui ne se comprend pas lui-même,
D’être entendu par celui qui ne sait pas s’écouter et qui est en perpétuelle fuite du Soi,
D’être accepté par celui qui ne s’accepte pas.
On ne peut rencontrer l'autre qu’aussi profondément que l’on s’est déjà rencontré soi-même.
Il est dit qu’aucun arbre ne peut croître au ciel sans avoir de racines en enfer. Indéfectibilité et inconditionnalité d'une relation sont réservées à ceux qui sont familiers avec leur propre ombre.
Cela implique un chemin introspectif que peu sont prêts à entreprendre. Ce chemin commence par prendre conscience de son masque, la persona, pour mieux le déposer.
Ce qui permet l’exploration sincère de son espace intérieur, la rencontre avec ses blessures pour ne plus les fuir,
Et enfin placer le respect de l’autre comme une valeur supérieure à la fuite incontrôlée et névrosée de son intériorité.
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DansleDoute28 a écrit:
L'expérience n'est pas une nécessité en soi pour savoir ce qu'est l'erreur car l'erreur est assez définie dans les textes religieux mais l'expérience que l'on ne répète pas comme lorsque l'on est tombé dans un trou et où on ne retombera plus comme le dit le hadith me semble tout à fait naturelle chez l'homme, comme lorsqu' on se fait mal une première fois petit pour comprendre que le feu brûle par exemple, on n'y met la main qu'une fois.
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amlegh a écrit:
L'expérience n'est pas une nécessité en soi pour savoir ce qu'est l'erreur car l'erreur est assez définie dans les textes religieux mais l'expérience que l'on ne répète pas comme lorsque l'on est tombé dans un trou et où on ne retombera plus comme le dit le hadith me semble tout à fait naturelle chez l'homme, comme lorsqu' on se fait mal une première fois petit pour comprendre que le feu brûle par exemple, on n'y met la main qu'une fois.
est ce que tu peux préciser ta pensée ? j'ai l'impression de lire une chose et son opposé ....
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Gandalf le gris a écrit:
ta réflexion me fait penser à ce texte que j'ai lu il y a peu:
Sur le chemin, à certains moments, tu seras inévitablement rejeté, méprisé, et surtout fui par tes congénères. L’impermanence est une des grandes lois de l’existence. Il en est de même pour les relations humaines que pour les saisons.
Sur ce chemin, quand tu auras donné à t'en dessécher le coeur, Quand on aura bu à ta source jusqu’à tarir ton âme,
Quand tout sera sec, aride et dépeuplé,
Quand ceux que tu appelais « amis » t'auront déserté,
Rappelle-toi seulement qu’il est bien ambitieux de demander d’être compris par qui ne se comprend pas lui-même,
D’être entendu par celui qui ne sait pas s’écouter et qui est en perpétuelle fuite du Soi,
D’être accepté par celui qui ne s’accepte pas.
On ne peut rencontrer l'autre qu’aussi profondément que l’on s’est déjà rencontré soi-même.
Il est dit qu’aucun arbre ne peut croître au ciel sans avoir de racines en enfer. Indéfectibilité et inconditionnalité d'une relation sont réservées à ceux qui sont familiers avec leur propre ombre.
Cela implique un chemin introspectif que peu sont prêts à entreprendre. Ce chemin commence par prendre conscience de son masque, la persona, pour mieux le déposer.
Ce qui permet l’exploration sincère de son espace intérieur, la rencontre avec ses blessures pour ne plus les fuir,
Et enfin placer le respect de l’autre comme une valeur supérieure à la fuite incontrôlée et névrosée de son intériorité.
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Antigone* a écrit:
Par contre, on ne peut pas se pardonner réellement si on n'a pas une foi profonde, infaillible, au pardon d'Allah... Comment oserais-je me pardonner si je n'ai pas la certitude qu'Allah me pardonne? Comment pourrais-je m'aimer si je n'ai pas la certitude qu'Il m'aime?
Et ici, je vais vous dire, c'est pareil... si vous ne vous aimez pas, nous ne vous sentirez pas aimé de Dieu. Si vous culpabilisez, vous ne prendrez en considération que la menace de la punition... si vous voyez toujours l'enfer devant vos yeux, vous foncerez droit dessus... hors ne dit-on qu'il faut regarder là où on veut aller tout ayant conscience de l'obstacle, ou de la route à ne pas prendre?
Vous voulez le paradis, dirigez votre regard vers le paradis, votre regard, vos pensées, vos actes, votre conscience, tout votre être...
Vous voulez que Dieu vous aime? alors cessez de douter, regardez simplement dans la direction de son Amour, invoquez-le de toute votre âme, et aimez... aimez à n'en plus finir...
Bref, je vais pas m'éterniser... c'est un peu long, désolée, et merci pour ceux qui auront lu jusqu'au bout...
Avec beaucoup, beaucoup d'Amour
Antigone.
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J.V. a écrit:
Aleykum Salam Antigone,
Ça fume dans la caboche à ce que je vois
Merci pour ce partage.
Un ouvrage qui pourrait te plaire :" au diable la culpabilité" de Yves- Alexandre Thalmann. Préface JJ Crèvecoeur
Arrête de te prendre la tête? ???. ???
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