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La corruption fait partie de l'ADN du régime
H
14 mars 2005 22:26
Jettou nécessaire mais pas suffisant

L'impact des rapports de la Banque mondiale et du FMI est plus important qu'on ne veut bien le reconnaître. Tout a commencé avec la crise financière du début des années 80 et le Programme d'ajustement structurel. La survie du régime a directement dépendu de la bienveillance des institutions de Washington. Il y eut ensuite le coup de tonnerre de la présentation par Hassan II d'un rapport de la Banque mondiale très critique à l'égard de la gouvernance marocaine, à l'occasion de la session d'ouverture du Parlement à l'automne 1995. Ce rapport changera l'équilibre du pouvoir à l'intérieur du Makhzen au détriment des sécuritaires et en faveur des technocrates de l'économie. Ce rappel est d'actualité car la Banque mondiale va publier dans les jours qui viennent son rapport triennal d'évaluation de la stratégie économique du pays. Tout indique que Driss Jettou, un homme de l'ère Hassan II ardemment combattu par les hommes de Mohammed VI, y recevra un satisfecit. Ce qui n'est pas rien lorsqu'on sait que Abderrahmane Youssoufi doit son éviction de son poste de Premier ministre en grande partie au précédent rapport triennal de la Banque mondiale. Celui-ci soulignait la lenteur des réformes, le potentiel de dérapage des finances publiques et la surévaluation du dirham. Le Maroc ne devra d'être classé dans le scénario moyen plutôt que bas qu'à une dévaluation que le ministre des Finances Fathallah Oualaalou a pudiquement appelée rééquilibrage du panier de devises. Le coup de semonce de l'institution de Washington avait réveillé la Monarchie qui s'était empressée de reprendre en main la gestion des affaires économiques, comme si Abderrahmane Youssoufi était le seul responsable des déboires économiques du pays. C'est en ce sens que la nomination de Driss Jettou, et même son relatif succès, représentent paradoxalement un argument en faveur de ceux qui appellent à une réelle démocratisation des institutions du pays. L'idée selon laquelle la technicité suffit pour relancer la machine économique sans pour autant passer par des réformes politiques de fond a reçu un début de démenti avec le gouvernement Jettou. Si l'actuel Premier ministre a pu mener à bien un certain nombre de réformes, il n'a pas pu redresser les tendances lourdes de l'économie marocaine. Car les réformes les plus cruciales ne peuvent être opérées pacifiquement que dans le cadre d'une renégociation de la distribution des pouvoirs. Les systèmes de rentes, bases du régime et à effet destructeur sur l'économie, sont toujours en place. A titre d'illustration, il convient de noter que, selon Transparency International, la corruption n'a fait que se développer au Maroc année après année depuis 2000, alors qu'elle était en constante réduction durant les années précédentes. Les analystes de la Banque mondiale en sont bien conscients. Le rapport sur la pauvreté au Maroc, publié en septembre 2004, utilise l'euphémique terme « sécuritaire » pour décrire les raisons de l'inefficacité des systèmes d'entraide nationale. En réalité, c'est bien un système de gouvernance qui est en accusation. La corruption qui afflige les systèmes de solidarité est constitutive du mode opératoire du régime. Elle fait partie de son ADN. Elle est le résultat direct de l'« irresponsabilité » constitutionnelle des détenteurs de l'autorité réelle. En d'autres termes, les prouesses technocratiques de l'équipe Jettou sont nécessaires mais loin d'être suffisantes.

Par Aboubakr Jamaï - Le journal hebdomadaire
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14 mars 2005 23:31
Jettou est une marionnette, pas un homme politique. Il n'a aucun rôle, ce mec.
 
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