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Conte: La bête
L
1 mars 2023 14:43
Elle était là, tapie dans l'ombre
La bête immonde que nul ne pouvait voir.
Je sentais sa présence suave,
Son odeur sucrée.
On la disait dangereuse,
Surtout ne fallait-il pas l'approcher,
Pas même la regarder,
Tout juste l'ignorer.
Et moi,
Irrémédiablement attirée,
Je poursuivais mon chemin tout tracé,
Ma peau par les ronces lacérée.

Elle était là,
Tapie dans l'ombre,
La bête immonde…
Sa présence suave,
Son odeur sucrée,
Éveillaient l’ensemble de mes sens.
Alors, de la forêt
Les couleurs chatoyantes,
Les parfums de terre et d'ambre,
La mélopée ensorcelante
Révélèrent son ineffable mystère.

Soudain,
Une bifurcation,
Inattendue.
Un sentier à peine perceptible,
La vibrante émotion de la surprise,
Et mon cœur battait un peu plus fort.

A l’intérieur de moi,
Une voix m’intimait:
“Résiste!”
Une autre hurlait
“Vis!”
Irrémédiablement attirée
Je me hasardai sur le sentier.

Sentier qui très vite s’évanouit
Laissant place la terre meuble
Jonchée de feuilles et de brindilles,
Et rien d'autre que des arbres pour me repérer.

C’est alors qu’elle m’apparut.
Elle était belle, si belle,
Lumineuse,
Dans son habit de velours carmin.
Ses yeux de braise accrochant mon regard,
Elle me parla sans mot dire
D’Amour et de liberté.
Et mon silence lui répondit:
“Emmène-moi”.

Elle pris ma main,
M’entraîna dans le plus intime de la forêt.
Elle me montra des torrents impétueux
Et des chemins infinis,
Des montagnes, des lacs à perte de vue,
Et un ciel plus bleu que je n’aurais pu l’imaginer.
J’en oubliai mon chemin.

Mais
Peu à peu,
Mes plaies se mirent à saigner de plus belle,
Au loin, de lourds et sombres nuages,
Des éclairs lézardant l’horizon.
Une tempête approchait.
La bête me regarda, inquiète.
Dans ses yeux, la braise s’éteignait.
Son habit était tombé.
Elle se tenait devant moi,
Nue et vulnérable.

Viens, lui dis-je, rentrons,
Retrouvons le chemin.
Et nous prîmes la forêt à rebours.
Le retour fut long, tortueux,
Silencieux.
Elle me montra comment écarter les ronces qui barraient notre passage,
Nettoyer mes plaies à l’eau claire des rivières,
Détecter l’odeur des bêtes sauvages.

Nous marchâmes ainsi longtemps.
Nous retrouvâmes mon chemin.
Elle lâcha ma main.
Je plongeai mes yeux dans les siens,
Lui soufflai un “Je t’aime”
La braise y repris vie.

Depuis, elle marche à mes côtés
A l’écart du sentier.
Quelques fois,
Nos mains se frôlent.

Et les ronces ne lacèrent plus ma peau,
Mes plaies cicatrisent,
Ma vue s’est acérée.


Antigone
Février 2023

1 mars 2023 14:57
Salam La Louve

C'est très beau.
L
1 mars 2023 15:00
Salam

Merci ??
Citation
~Ambre~ a écrit:
Salam La Louve

C'est très beau.
J
1 mars 2023 18:32
Salam aleykum La Louve,

Contente de te lire à nouveau ! smiling smiley

Mes plaies cicatrisent,
Ma vue s’est acérée.
smiling smiley

Citation
La Louve * a écrit:
Elle était là, tapie dans l'ombre
La bête immonde que nul ne pouvait voir.
Je sentais sa présence suave,
Son odeur sucrée.
On la disait dangereuse,
Surtout ne fallait-il pas l'approcher,
Pas même la regarder,
Tout juste l'ignorer.
Et moi,
Irrémédiablement attirée,
Je poursuivais mon chemin tout tracé,
Ma peau par les ronces lacérée.

Elle était là,
Tapie dans l'ombre,
La bête immonde…
Sa présence suave,
Son odeur sucrée,
Éveillaient l’ensemble de mes sens.
Alors, de la forêt
Les couleurs chatoyantes,
Les parfums de terre et d'ambre,
La mélopée ensorcelante
Révélèrent son ineffable mystère.

Soudain,
Une bifurcation,
Inattendue.
Un sentier à peine perceptible,
La vibrante émotion de la surprise,
Et mon cœur battait un peu plus fort.

A l’intérieur de moi,
Une voix m’intimait:
“Résiste!”
Une autre hurlait
“Vis!”
Irrémédiablement attirée
Je me hasardai sur le sentier.

Sentier qui très vite s’évanouit
Laissant place la terre meuble
Jonchée de feuilles et de brindilles,
Et rien d'autre que des arbres pour me repérer.

C’est alors qu’elle m’apparut.
Elle était belle, si belle,
Lumineuse,
Dans son habit de velours carmin.
Ses yeux de braise accrochant mon regard,
Elle me parla sans mot dire
D’Amour et de liberté.
Et mon silence lui répondit:
“Emmène-moi”.

Elle pris ma main,
M’entraîna dans le plus intime de la forêt.
Elle me montra des torrents impétueux
Et des chemins infinis,
Des montagnes, des lacs à perte de vue,
Et un ciel plus bleu que je n’aurais pu l’imaginer.
J’en oubliai mon chemin.

Mais
Peu à peu,
Mes plaies se mirent à saigner de plus belle,
Au loin, de lourds et sombres nuages,
Des éclairs lézardant l’horizon.
Une tempête approchait.
La bête me regarda, inquiète.
Dans ses yeux, la braise s’éteignait.
Son habit était tombé.
Elle se tenait devant moi,
Nue et vulnérable.

Viens, lui dis-je, rentrons,
Retrouvons le chemin.
Et nous prîmes la forêt à rebours.
Le retour fut long, tortueux,
Silencieux.
Elle me montra comment écarter les ronces qui barraient notre passage,
Nettoyer mes plaies à l’eau claire des rivières,
Détecter l’odeur des bêtes sauvages.

Nous marchâmes ainsi longtemps.
Nous retrouvâmes mon chemin.
Elle lâcha ma main.
Je plongeai mes yeux dans les siens,
Lui soufflai un “Je t’aime”
La braise y repris vie.

Depuis, elle marche à mes côtés
A l’écart du sentier.
Quelques fois,
Nos mains se frôlent.

Et les ronces ne lacèrent plus ma peau,
Mes plaies cicatrisent,
Ma vue s’est acérée.


Antigone
Février 2023

L
1 mars 2023 18:36
yawning smiley

Citation
J.V. a écrit:
Salam aleykum La Louve,

Contente de te lire à nouveau ! smiling smiley

Mes plaies cicatrisent,
Ma vue s’est acérée.
smiling smiley
 
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