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Constructions illégales d'un côté, expulsions de l'autre - 65%...
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6 novembre 2009 12:27
Le gamin a patiemment attendu que "les Juifs", c’est comme ça que son père les appelle, ouvrent la grille et sortent dans la rue. Alors, d’un coup de pied rageur, il a balancé du sable sur le garçon du même âge que lui, environ 5 ans, qui s’avançait sur le trottoir. Celui-là qui, avec ses colons de parents, lui a pris sa maison, lui a volé sa chambre. Assis sur sa chaise, de l’autre côté de la chaussée, Nasser a bien essayé de retenir son rejeton en lui hurlant dessus. Mais le gosse est devenu intenable.

Voilà trois mois qu’avec sa femme et ses cinq enfants, Nasser Ghaoui campe dans cette impasse de Jérusalem-Est, à même le bitume, sous une tente faite de bâches en plastique et surélevée par quelques palettes de bois. Une misère pour ces Palestiniens qui, il y a peu, vivaient là, en face, derrière cette petite grille surplombée par un citronnier généreux, dans cette maison à étages de Sheikh Jarrah, quartier arabe très prisé de Jérusalem. En août, après une décision de justice affirmant que Nasser n’était pas propriétaire des lieux, des policiers israéliens sont venus les déloger. Une famille de colons israéliens, protégée 24 heures sur 24 par un vigile, a ensuite investi le bâtiment. Depuis, Nasser enrage: "Les Juifs veulent éliminer tous les Palestiniens de la ville, assène-t-il en lissant son épaisse barbe brune. Ils veulent que Jérusalem leur appartienne, nous confisquer Al-Aqsa. Mais pour ça, il faudra d’abord nous passer sur le corps. Je suis prêt à me battre."

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Ce conflit-là remonte à la guerre des Six-Jours, en 1967, après l’annexion de l’est de la ville par les Israéliens. A l’époque, les généraux victorieux, qui considèrent Jérusalem comme la capitale indivisible et éternelle de l’Etat hébreu, redessinent les frontières de la cité. Leur but: faire que la ville sainte, qui compte alors 74% d’Israéliens pour 26% de Palestiniens, reste à jamais à dominante juive. "C’était une politique claire de discrimination. C’est la même qui est poursuivie actuellement", assure Michel Warschawski, militant pacifiste israélien, président du Centre d’information alternative. "Encore aujourd’hui, la plupart des Israéliens aimeraient qu’il y ait le moins de Palestiniens possible à Jérusalem", ajoute l’architecte israélienne Ayala Ronel.

[www.lejdd.fr]
 
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