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En compagnie de l'élu : l'hégire
s
14 juin 2006 21:43
En Compagnie de l’Élu
L’Hégire (1/2)
Le mardi 13 juin 2006.

Les Quraysh redoutaient beaucoup que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — émigre à Yathrib. Les musulmans y étaient devenus tellement nombreux qu’ils commencaient à y avoir la main haute, notamment avec l’arrivée des émigrants de la Mecque.

Si le Prophète — paix et bénédictions sur lui — les rejoignait, il n’était pas exclu que les musulmans attaquent la Mecque ou qu’ils coupent la route à son commerce caravanier vers la Syrie. Si les Quraysh le retenaient à la Mecque et l’empêchaient d’émigrer, les musulmans se révolteraient probablement et penseraient attaquer la Mecque en vue de libérer leur prophète. S’ils le tuaient, les Banû Hâshim et les Banû Al-Muttalib se soulèveraient et chercheraient à le venger, ce qui menace d’une guerre civile aux conséquences inconnues...

Les chefs de la Mecque se réunirent donc à Dâr An-Nadwah pour discuter de cette affaire. Ils s’accordèrent unanimement sur l’idée de choisir un jeune homme robuste de chaque tribu à qui ils donneraient une épée tranchante. Tous ensemble ces jeunes élus frapperaient Muhammad comme un seul homme de manière à ce que la vengeance contre un grand nombre de tribus devienne impossible. Dans ce cas, les Banû Hâshim et les Banû Al-Muttalib n’auraient plus qu’à accepter le prix de sang. Les Quraysh pourraient enfin se reposer et la Mecque retrouverait son prestige et son unité.

Par ailleurs, Abû Bakr s’apprêtait à émigrer lorsque le Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui dit : « Patience ! J’espère avoir la permission [d’émigrer] prochainement. » Abû Bakr demanda : « L’espères-tu vraiment ? » Le Prophète répondit par l’affirmative. Abû Bakr reporta alors son voyage afin d’accompagner le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. De même, il se chargea quatre mois durant de nourrir de feuilles d’acacia deux chamelles qu’il possédait. [1]

Allâh — Exalté soit-Il — informa Son Messager — paix et bénédictions sur lui — du complot que préparaient les Quraysh pour l’assassiner et lui donna l’autorisation d’émigrer. `Â’ishah — qu’Allâh l’agrée — raconte à cet effet : « Pas un jour ne passait sans que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — ne vienne rendre visite à Abû Bakr à l’une des deux extrémités du jour. Quand il fut autorisé à émigrer, nous eûmes peur en le voyant arriver à midi. Quand Abû Bakr fut informé de la visite du Prophète, il dit : “Seule une affaire importante pousserait le Prophète — paix et bénédictions sur lui — à venir à cette heure.” Aussitôt que le Prophète le vit, il lui dit : “Fais sortir les gens se trouvant chez toi !” Abû Bakr répondit : “Ô Messager d’Allâh ! Il n’y a que mes deux filles.” Le Prophète lui demanda : “As-tu su qu’il m’a été permis de sortir ?” Abû Bakr répondit : “La compagnie ô Messager d’Allâh !” Le Prophète acquiesça : “La compagnie !” Abû Bakr dit : “Ô Messager d’Allâh, j’ai préparé deux chamelles pour le voyage, prends-en une !” Le Prophète répondit : “Je la prends contre son prix...” » [2]

Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et Abû Bakr louèrent les services d’un guide chevronné des Banû Ad-Dîl. Sentant qu’ils pouvaient lui faire confiance, ils lui laissèrent leurs chamelles et lui donnèrent rendez-vous dans trois nuits, à la grotte de Thawr. [3]

Par ailleurs, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — ordonna à `Alî Ibn Abî Tâlib de se coucher dans son lit et de se couvrir par son manteau. Il lui dit : “`Alî, il ne t’arrivera aucun mal.” . Puis, il lui commanda de rester à la Mecque trois jours après son départ afin de retourner en son nom les dépôts à qui de droit.

`Alî se coucha donc dans le lit du Prophète — paix et bénédictions sur lui — et on rapporte à cet effet, qu’Allâh — Exalté soit-Il — dit à Gabriel et à Mikaël — paix sur eux — : « J’ai fait de vous des frères, et J’ai fait en sorte que la vie de l’un d’entre vous soit plus longue que celle de l’autre. Qui d’entre vous préfèrerait que la vie de son compagnon soit plus longue que la sienne ? » Les deux choisirent la vie la plus longue. Allâh leur révéla alors : « N’aimeriez-vous pas être comme `Alî Ibn Abî Tâlib ?! J’ai fait de lui et de Muhammad des frères, alors il s’est couché dans son lit, sacrifiant ainsi sa vie pour lui et le préférant à sa propre personne. Descendez donc sur terre et protégez-le. » [4]

Gabriel et Mikaël descendirent alors protéger `Alî Ibn Abî Tâlib contre les mécréants de la Mecque. [5] Pendant que celui-ci dormait sur le lit du Prophète, les gens regardaient par les fentes de la porte et croyaient que la personne dormant sur le lit était Muhammad Ibn `Abd Allâh. Puis le moment venu, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — sortit de chez lui, ramassa une poignée de terre et en versa sur la tête de chacun d’eux en récitant la Parole d’Allâh — Exalté soit-Il — : « et Nous mîmes une barrière devant eux et une barrière derrière eux ; Nous les recouvrîmes d’un voile et voilà qu’ils ne voient point. » [6]

Pendant le dernier tiers de la nuit, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — se rendit chez Abû Bakr — qu’Allâh l’agrée —. Asmâ’ — qu’Allâh l’agrée — raconta à ce sujet : « Lorsque le Prophète — paix et bénédictions sur lui — voulut émigrer vers Médine, j’ai préparé son viatique dans la maison d’Abû Bakr. » Elle poursuivit : « Ne trouvant pas de quoi attacher son viatique et son outre, je dis à Abû Bakr : “Par Allâh, je ne trouve rien pour les attacher si ce n’est ma propre ceinture.” Il dit : “Déchire-la donc en deux et attache-les, une moitié pour l’outre et l’autre pour le viatique.”, ce que je fis. » C’est pour cette raison qu’elle fut appelée Dhât An-Nitâqayn (La femme aux deux ceintures). [7]

Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et Abû Bakr — qu’Allâh l’agrée — sortirent par une issue à l’arrière de la maison de ce dernier, à destination de la grotte de Thawr où ils demeurèrent trois nuits. Durant cette période, `Abd Allâh Ibn Abî Bakr, un jeune homme intelligent et clairvoyant, passait la nuit avec eux et retournait à la Mecque avant l’aube faisant mine d’avoir passé la nuit à la Mecque avec les Quraysh. Chaque fois qu’il avait vent d’un complot ourdi contre eux, il en cernait les tenants et les aboutissants et en informait les deux compagnons à la tombée de la nuit. Sur un autre plan et durant ces trois nuits, `Âmir Ibn Fuhayrah, l’esclave affranchi d’Abû Bakr [8] faisait paître sur leurs pas un troupeau de brebis laitières. Quand la nuit tombait, il ramenait le troupeau auprès des deux compagnons afin qu’ils s’abreuvent de leur lait jusqu’à ce qu’il rassemble de nouveau ses brebis vers la fin de la nuit. [9]

Aussitôt que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et son compagnon se réfugièrent dans la grottre, une araignée se hâta de tisser sa toile dissimulant les résidants de la grotte des regards indiscrets. Deux pigeons vinrent également pondre deux œufs à l’entrée de la grotte et un arbre, peu développé jusque-là, poussa de manière importante.

Tout cela eut lieu tandis que les Quraysh cherchaient les deux compagnons sans relâche. Et comment ne le feraient-ils pas vu le danger imminent qui les menaçait au cas où ils ne rattraperaient pas Muhammad et ne l’empêcheraient pas d’atteindre Yathrib ! Les jeunes de Quraysh sortirent donc munis de leurs épées, de leurs bâtons et de leurs matraques cherchant tous azimuts. À proximité de la grotte de Thawr, ils croisèrent un pasteur qu’ils ne manquèrent pas d’interroger. Celui-ci répondit : « Ils pourraient certainement se trouver dans cette grotte, sauf que je n’ai vu personne s’y rendre. » Entendant la réponse du pasteur, Abû Bakr fut pris de sueurs froides et craignit que les quêteurs ne rentrent avec fracas dans la grotte où se trouvait le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. S’en remettant à Allâh, il retint alors son souffle et ne fit aucun geste.

Certains Qurayshites décidèrent d’escalader vers la grotte, puis l’un d’entre eux fit demi-tour ; ses compagnons lui demandèrent : « Pourquoi n’as-tu donc pas regardé à l’intérieur de la grotte ? » Il répondit : « À son entrée, il y a une toile d’araignée plus ancienne que la naissance de Muhammad lui-même ! J’ai également vu deux pigeons sauvages à l’entrée et j’en ai conclu qu’il ne pouvait y avoir personne dans la grotte ! »

La crainte s’emparant d’Abû Bakr progressivement, il finit par murmurer : « Si l’un d’entre eux regardait sous ses pieds, il nous verrait ! » Le Prophète répondit : « Que penses-tu de deux hommes dont Allâh est le troisième ? » [10] Le fait de voir un arbre dont les branches bouchaient l’entrée de la grotte acheva de convaincre les Qurayshites que la grotte n’abritait personne, surtout que personne ne pouvait y pénétrer sans casser ces branches. Sur ce, ils s’en allèrent.

Cette situation est parfaitement illustrée dans la Parole d’Allâh — Exalté soit-Il — : « Si vous ne lui portez pas secours, Dieu l’assista quand, banni par les dénégateurs avec un seul compagnon, tous deux se trouvaient dans une grotte. Lors il dit à son compagnon : « Ne sois pas triste : Dieu est avec nous ». Et Dieu fit descendre sur lui Sa sérénité, le conforta d’armées invisibles à vos yeux, et mit à bas la parole des dénégateurs, alors que la Parole de Dieu fut la plus haute. Dieu est Tout-Puissant et Sage. » [11]
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Yâsîn Rushdî, Fî Rihâb Al-Mustafâ (En Compagnie de l’Élu), disponible en format PDF sur le site Mouassa.org.

[1] Rapporté par Al-Bukhârî dans son Sahîh dans le livre des mandats.

[2] Rapporté par Al-Bukhârî dans son Sahîh dans le livre des ventes.

[3] Rapporté par Al-Bukhârî dans son Sahîh dans le livre des baux.

[4] Conférer Usd Al-Ghâbah d’Ibn Al-Athîr.

[5] Conférer l’exégèse d’At-Tabarî.

[6] Sourate 36, Yâ Sîn, verset 9.

[7] Rapporté par Al-Bukhârî dans son Sahîh dans le livre du jihâd et des biographies.

[8] `Âmir Ibn Fuhayrah At-Tamîmî est l’un des premiers convertis à l’islam. Sa conversion à l’islam lui valut maintes tortures par son maître At-Tufayl Ibn `Abd Allâh Ibn Sakhbarah, jusqu’à ce que Abû Bakr le rachète et l’affranchisse. Ndlr.

[9] Rapporté par Al-Bukhârî dans son Sahîh dans le livre de l’habillement.

[10] Conférer Hayât Muhammad (La vie de Muhammad).

[11] Sourate 9, At-Tawbah, Le repentir, verset 40.

Source : [www.islamophile.org]
s
15 juin 2006 21:43
Premier up
s
19 juin 2006 12:28
Deuxième up
s
20 juin 2006 21:54
Dernier up
s
18 juillet 2006 21:41
Pour rappel
C'est la partie 1 sur 2
s
25 juillet 2006 11:28
s
31 juillet 2006 18:47
s
7 août 2006 15:27
t
7 août 2006 18:04
salam

barak'Allah o fik smiling smiley

en cours on nous a appris et re appris cette histoire... je la trouvais extraordinaire vu tous les prodiges qu'Allah swt a réalisé pour sauver le prophete asws...(l'assasina dejoué, la grotte, la poursuite par un cavalier qui tombe...)

mais y'en a un qui m'a vraiment marqué et que pourtant on lis rapidement sans s'arreter... je me suis toujours demander qu'étaients ses "depots" dont 'Ali raa avait la garde et devait restituer?

ses dépots seraient en fait les biens des qoraish!!!! les qoraish qui persecutaient les musulmans et voulaient assasiner le prophete asws avaient completement confiance en ce dernier pour lui laisser leurs biens! je trouve ca dingue! de laisser ses trésors a son ennemi juré! comme quoi, meme les qoraish reconnaissait en le prophete asws une personne au caractere exceptionnel smiling smiley

salam
s
8 août 2006 13:39
Citation
tachilhite78 a écrit:
salam

barak'Allah o fik smiling smiley

en cours on nous a appris et re appris cette histoire... je la trouvais extraordinaire vu tous les prodiges qu'Allah swt a réalisé pour sauver le prophete asws...(l'assasina dejoué, la grotte, la poursuite par un cavalier qui tombe...)

mais y'en a un qui m'a vraiment marqué et que pourtant on lis rapidement sans s'arreter... je me suis toujours demander qu'étaients ses "depots" dont 'Ali raa avait la garde et devait restituer?

ses dépots seraient en fait les biens des qoraish!!!! les qoraish qui persecutaient les musulmans et voulaient assasiner le prophete asws avaient completement confiance en ce dernier pour lui laisser leurs biens! je trouve ca dingue! de laisser ses trésors a son ennemi juré! comme quoi, meme les qoraish reconnaissait en le prophete asws une personne au caractere exceptionnel smiling smiley

salam

wa fik barakaAllah,
Comme tu dis c'est dingue mais en même temps un homme comme Abou Jahl surnommé le pharaon de cette communauté disait en substance "ce n'est pas toi qu'on dément mais ce sont les versets qu'on rejette".
Jamais les qoraichites ne remettaient en cause la véracité du prophète paix et salut sur lui ce qui fait que si le prophète signait un pacte ou disait une parole, ils étaient sûr que c'était une parole de confiance.
s
12 août 2006 19:33
s
18 août 2006 10:15
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