Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Comment naît la foi ?
Y
27 mai 2005 23:23

Salam

Est ce que la foi nait toute seule dans le coeur des gens
ou bien
est-ce qu'elle est transmise par nos parents ?

En clair, est-elle innée ou bien est-elle acquise (pour certains) ?

Amicalement
Yazz winking smiley
Qui donne ne doit jamais s'en souvenir. Qui reçoit ne doit jamais oublier.
J
JD
28 mai 2005 07:58
bonjour Yazz

j'ai pas de réponse mais ta question en appelle une autre :

qu'est ce que la foi ?

est ce seuleement partager un ensemble de croyances et de rites ?

très cordialement
s
28 mai 2005 10:45



SALAM

Je pense que c'est allah qui te transmet la foi et qui ouvre ton coeur
j
28 mai 2005 10:47
c'est Allah qui tramsmet la foi, pas les parents ça c'est sur, vu que je vois des parents qui pratique tres bien dans mon entourage mais les enfans de vrai delinquant....
J
JD
28 mai 2005 16:15
bonjour joliedounia

tu dis :
"c'est Allah qui tramsmet la foi, pas les parents ça c'est sur, vu que je vois des parents qui pratique tres bien dans mon entourage mais les enfans de vrai delinquant...."


mais pourquoi ne donne t il pas la foi à tout le monde ?


cordialement
A
28 mai 2005 18:09
Assalamo 3alikom,

salam JD,

smiling smiley je reconnaitrais ta question parmis 1000 smiling smiley smiling smiley smiling smiley

JD a écrit:
> mais pourquoi ne donne t il pas la foi à tout le
> monde ?

Ta question equivaut a:

Pourquoi ne pas faire entrer tout le monde au paradis?
Pourquoi creer le bien et le mal?
Pourquoi tester les humain?
Pourquoi la vie et la mort? et le jugement dernier?
...
..
.

La reponse c'est que Allah soubhanah en a fait ainssi pour tester les humains ceux qui meritent le paradis cerons guides vers lui et y accederent et ceux qui meritent le feux y seront enferme.

Allah soubhanah et juste, si une personne fasse un atome de bien il lui sera comptabilise et si une personne fasse un atome de mal il sera comptabilise.

Allah soubhanah en a decide ainssi shoubhanah il est le maitre de l'univers et il fait ce qu'il veux de sa creature.

Salam
t
28 mai 2005 21:52
salama 3alikoum

d'apres le Saint Coran a l'origine tous les humains alors sous forme d'atomes ont juré de reconnaitre Allah(swt) en tant que Créateur de l'univers ... ca c'est pour l'orgine.
je ne retrouve plus le verset... je l'ai svt lu ici meme.
il ne s'agit donc pas de faire naitre la foi mais plutot de la faire REnaitre.

je pense que la foi en Allah(swt) est innée ou transmise par nos parents si tu es issu d'une famille musulmane pratiquante. logiquement tes parents sont censés te donner une éducation religieuse des ton enfance.
maintenant c'est sure qu'arriver a un certain age cette fois risque de s'estomper si on ne la preserve pas.
on peut imaginer que c'est une plante.. a la naissance on a la graine et puis au fur a mesure de notre vie faut l'arroser et par la grace d'Allah (swt) etre parmi les bienheureux du paradis. Je vous le souhaite a tous.

JD> ta question est pertinente .. si tu en as le courage je t'invite a lire les posts a embryon sur terre au sujet :LA RESPONSABILITE DE L'HOMME (21 chapitres). a lire tranquillement. dis moi je vois que tu te poses bcp de questions (en regardant tes différents posts) mais est ce que tu cherches les réponses?(a part sur ce forum)...

salam



z
28 mai 2005 22:47
Salam,

Je ne donne que mon avis, sur la question.



La foi c'est quelque chose d'inmesurable, seul Allah SWT sait ce qui se passe dans le coeur des hommes.

La foi n'est pas non plus réservée aux seuls musulmans.

Chacun, je pense nait avec la foi mais c'est à chaque individu de faire le choix de la garder ou de de la rejeter.
L'éducation va permettre de faire prendre conscience de cette foi et de ce que ça vaut.
Mais ce n'est pas elle qui en est à l'origine.

Sinon ça voudrait dire que seules les personnes ayant eu une éducation religieuse seraient suceptibles de croire (et c'est heureusement faux) et cela exclurait toute démarche individuelle.

J
JD
29 mai 2005 00:18
bonsoir tachilhite78 et Arabi77


j'aurais aimé que quelqu'un réponde à ma première question avant d'aller plus loin car nous ne parlons peut être pas de la même chose : qu'est ce que la foi pour vous ?

personelleùent je ne sais pas trop la définir. J'ai proposé "ensemble de croyances et de rites" mais je pense que c'est insuffisant.

Quand aux questions existentielles que je me pose, il me semble que tout individu normalement cnstitué doit se les poser aussi. Certains se contentent des réponses toutes faites que l'on trouve dans les Livres Saints mais pas moi.

J'ai été élevé dans la religion catholique et je n'y ai pas trouvé de réponses satisfaisantes.
je me suis beaucoup intéressé au boudhisme et j'y ai trouvé certaines réponses, mais pas toutes.

je m'intéresse maintenant à l'islam mais jusqu"à présent, je n'y ai rien trouvé de très différent de la religion chrétienne. ( j'y retrouve la création, le paradis, l'enfer, le jugement dernier etc...et que Jésus soit fils de Dieu ou fils de Joseph n'a pour moi qu'une importance tout à fait secondaire, quand à votre sempiternelle question du haram et du hallal, c'est franchement rebutant.

De toutes façons je ne pense pas qu'il existe de réponse défintive à ce genre de question. A 20 ans on ne voit pas les choses comme on les voyait à 10 ans, à 40 ans on ne les voit plus comme à 20 ans et je suppose qu'à 80 ans ( si j'y arrive...) on ne les voit plus comme à 40 ans.

Concernant Dieu, la meilleure réponse que j'ai trouvé jusqu"à présent est celle ci :
Dieu est pour chaque être ce qu'il est capable d'en concevoir"


cordialement









A
29 mai 2005 01:29
Assalamo 3alikom,

> j'aurais aimé que quelqu'un réponde à ma première
> question avant d'aller plus loin car nous ne
> parlons peut être pas de la même chose : qu'est ce
> que la foi pour vous ?

La fois c'est de croire dur comme fer en des choses que l'on parviens pas a toucher de nos main, a mesurer ...

Pour le musulman la foi c'est de croire en Allah soubhanah, en son unicite et de croire en ses messagers, ainsi que les anges , les livres sacres ,Paradis , l'enfer , le jugement dernier, le destain (bon ou mauvais)..


> Quand aux questions existentielles que je me pose,
> il me semble que tout individu normalement
> cnstitué doit se les poser aussi.

La je suis tout a fais d'accord, moi meme j'y ai passe une grande partie de mon adolescence jusqu'a ce que j'ai retrouve le chemain de la certitude (l'islam).

> Certains se
> contentent des réponses toutes faites que l'on
> trouve dans les Livres Saints mais pas moi.

Je pense que t'est entrain de te compliquer la vie, pourquoi reinventer la roue quand tu peu t'en servir et que ca repond a 200% a tes besoins?

> je m'intéresse maintenant à l'islam mais jusqu"à
> présent, je n'y ai rien trouvé de très différent
> de la religion chrétienne.

Desole mais je suis pas d'accord certes il y a beaucoup de chose communes entre l'islam et la religion chrétienne c'est parce que la source est la meme Allah soubhanah mais pour les musulans Allah est unique et mohammed est son prophete et messager il est le dernier messager d'Allah.

salam
J
JD
29 mai 2005 19:17
bonjour Arabi77

merci de ta réponse : j'aime bien ta définition de la foi.
je pense qu'il faut cependant soumettre la foi à un minimum d'examen critique par la raison car autrement on peut s'égarer.
on peut par exemple croire "dur comme fer'" aux marabouts, sorciers, voyantes, astrologie, communication avec les morts...

la question de Yazz était : comment nait la foi ?

je n'y vois pas encore très clair sur la réponse, mais l'analogie avec la plante proposée par tachilhite78 est belle.

cordialement
Y
29 mai 2005 21:06
Salam JD

Pour répondre à ta question, je dirai que la foi est la connaissance et la conviction.
Ce mot "foi" se traduit en arabe par "iman" qui veut dire
littéralement "connaître, croire, être convaincu sans doute possible".
La foi est donc une ferme conviction.
L'homme qui est fermement convaincu de l'unicité de Dieu, de ses attributs, de sa loi révélée, du code divin de la récompense et du châtiment, cet homme donc est appelé Mumin (fidèle).
Cette foi mène invariablement l'homme à une vie d’obéissance et de soumission à la volonté de Dieu. Et celui qui mène cette vie de soumission est appelé musulman. Par conséquent, sans la foi, personne ne peut être musulman, c'est un point essentiel ou plutôt un point de départ.

Mais par contre, je ne sais pas si cette foi nous est insufflée par Dieu dès notre naissance ?
Si oui, pourquoi tout le monde ne l'a pas ?

Je pense cependant que oui Dieu nous la donne, ensuite c'est à nous de l'entretenir et de l'enrichir. Certains y parviennent, d'autres non. J'me trompe ?

Amicalement
Yazz winking smiley
Qui donne ne doit jamais s'en souvenir. Qui reçoit ne doit jamais oublier.
J
JD
29 mai 2005 23:51
Yazz a écrit:
-----------------------------------
> Mais par contre, je ne sais pas si cette foi nous
> est insufflée par Dieu dès notre naissance ?
> Si oui, pourquoi tout le monde ne l'a pas ?
>
> Je pense cependant que oui Dieu nous la donne,
> ensuite c'est à nous de l'entretenir et de
> l'enrichir. Certains y parviennent, d'autres non.
> J'me trompe ?
-----------------------------------

bonsoir Yazz

il y forcément une part d'éducation dans la foi telle que tu la définis.
comment un enfant elevé dans le plus strict athéisme pourrait il avoir la foi ?


amicalement





'
30 mai 2005 00:51
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley








L'islam considère qu'avoir la foi est naturel à l'homme. Le besoin de croire et d'adorer est aussi naturel au cœur humain que le besoin de manger et de boire l'est au corps humain.

Pour l'islam, c'est ne pas croire qui découle d'un voile jeté par l'homme lui-même sur ce que lui souffle naturellement son cœur.

"Ils ont un cœur mais ne comprennent pas par son moyen."
(Coran 7/179)

"N'ont-ils pas parcouru la terre et eu un cœur par le moyen duquel ils comprendraient, ou des oreilles par le moyen desquelles ils entendraient ? Car ce ne sont pas les vues qui s'aveuglent, mais s'aveuglent les cœurs qui sont dans les poitrines."
(Coran 22/46).



C'est bien là le sens de "kufr", qui est traduit par "incroyance" mais dont l'origine étymologique signifie "voiler".



- Voiler son cœur, c'est ne plus croire en rien.

- Voiler son cœur, c'est aussi mal orienter le besoin qu'il ressent. C'est étancher le besoin de spiritualité que le cœur ressent, par l'adoration d'une entité spirituelle autre que Dieu.

- Voire occulter la spiritualité elle-même (qui consiste en un attachement de l'âme humaine) en liant son cœur à une "idole matérielle".







Les éléments qui constituent la foi musulmane sont exposés dans le Coran et les Hadîths. Le musulman considère comme étant de la plus haute importance d'avoir des croyances ('aqâïde) justes, fidèles à l'authenticité musulmane. Car toute déviance a des effets sur son devenir dans l'au-delà.

Le Prophète (sur lui la paix) a dit :

"… Et ma Communauté (ummah) se divisera en 73 branches : 72 seront dans le Feu, et une sera dans le juste. - Quelle est-elle ? demanda-t-on. - Ce sur quoi moi et mes Compagnons nous sommes" répondit-il. (rapporté par at-Tirmidhî).

Même s'il ne s'agit pas, dans ce Hadîth, de déviances sur le plan des croyances uniquement, la part de déviances liées aux croyances est quand même importante.
Des ouvrages, petits et grands, font référence en la matière, qui relatent les croyances musulmanes. Un ouvrage très célèbre est : Al-Aqîda at-Tahâwiyya…


La foi musulmane n'est cependant pas dictatoriale : en effet, le Coran lui-même insiste sur l'interdiction formelle de contraindre des hommes à l'adopter :

"Pas de contrainte en religion." (2/ 256).



Elle n'est pas non plus irrationnelle. Car il est vrai qu'elle est naturelle au cœur, aussi naturelle pour le cœur que l'est la faculté de nager pour le poisson. En tant que telle, nombre des éléments qui la constituent ne pourraient être élaborés par la seule raison. Cependant, ces éléments ne sont pas non plus contradictoires à la raison : qu'ils dépassent sa seule perception ne veut point dire qu'ils lui soient opposés. Le Coran, au contraire, mentionne des phénomènes de la nature pour offrir à la raison des exemples de ce que promet la foi pour l'au-delà.



Les croyances musulmanes, comprises et entretenues comme il le faut, sont à mêmes de faire naître des effets positifs sur la vie quotidienne de l'homme :


- la croyance en l'unicité de Dieu amène son porteur à relativiser son attachement à toute autre chose que Lui ;

- la croyance en une récompense future de l'au-delà amène l'homme à être heureux de ce qu'il ne peut pas changer ici (ce qui n'est donc pas du fatalisme) ;

- la croyance en la venue d'un jugement par Dieu amène son porteur à sentir sa responsabilité même pour ce qu'il fait là où les hommes ne voient pas ;

- la croyance en l'exemplarité des prophètes offre à l'homme un modèle humain pour une vie complète et équilibrée.








Il existe un Hadîth qui dit ceci :

"Tout bébé naît sur la nature primordiale ("fit'ra"winking smiley".

Le Hadîth souligne ensuite que c'est l'éducation que l'enfant reçoit qui peut l'amener à dévier de cette nature primordiale (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim).
L'islam enseigne-t-il donc que la générosité, la pudeur, la sérénité, la spiritualité, et autres valeurs humaines sur lesquelles il met l'accent sont des qualités que tout homme possède de façon innée à sa naissance mais qu'il perd ensuite à cause d'un mauvais environnement familial et social ?

Je me suis longtemps posé cette question, car le bébé vient au monde tout nu, et, tout petit, il déambule tout nu sans aucune gêne. Laissé ainsi, il continuerait à marcher nu. C'est donc l'éducation qu'il reçoit qui fait qu'il apprend à ne pas découvrir sa nudité devant les regards d'autrui et qu'il intériorise peu à peu cette norme. Comment se fait-il donc que le Hadîth dise que l'éducation qu'il reçoit le détourne de ce sur quoi il était né ?

C'est après avoir fait des recherches que j'ai trouvé la réponse. En fait je m'étais trompé sur le sens du terme "fit'ra" : j'avais cru qu'il signifiait la somme des qualités que l'islam demande à l'homme d'avoir en lui (pudeur, sérénité, générosité, etc.) ; alors qu'en fait il désigne uniquement la prédisposition à l'aspiration à Dieu. C'est ce que Al-Qurtubî a explicitement écrit. Il dit que la fit'ra sur laquelle l'être humain naît, ce n'est pas connaître Dieu au sens d'avoir conscience de ce que sont la foi et l'incroyance, ni au sens d'avoir conscience de ce qu'est la croyance du cœur, son expression par la langue et sa manifestation par les actes. Cette fit'ra, c'est la prédisposition qu'a l'être humain, dès sa naissance, à aspirer à Dieu et à le reconnaître, au fil de son développement, à travers ses signes dans la création (Tafsîr Al-Qurtubî, commentaire du verset 30/30). Voir également des lignes voisines dans Maj'mû' ul-fatâwâ, tome 4 pp. 247-250.

En fait voici comment se présentent les choses : à sa naissance, l'être humain ne connaît pas grand-chose si ce n'est certains actes qu'il fait presque instinctivement, comme la succion (pour se nourrir), etc. Mais il possède une prédisposition au sens spirituel, et peut-être également au sens social. Cela ne veut pas dire qu'il ressente en lui cette spiritualité ou qu'il soit déjà socialisé, mais que, tel qu'il est, l'homme est prédisposé à ces éléments, qui sont présents à l'état latent dans son "être". La spiritualité ne se manifeste pas encore chez lui, mais si, au fil de son développement et de l'éducation qu'il reçoit, son environnement lui apprend à ne pas vivre cette spiritualité (l'aspiration à la transcendance), alors il sentira au bout d'un certain temps que quelque chose lui manque. On peut faire le parallèle avec une autre caractéristique de l'homme : le fait qu'il se tienne debout. A la naissance, il n'en exprime pas le besoin ni n'en possède la capacité. Cependant, le besoin de cette stature est présent chez lui à l'état latent, et quand il va se mettre, au fil de son développement, par ses efforts personnels et l'accompagnement des autres, à se tenir debout et à marcher ainsi, il réalisera ce pour quoi il avait été conçu, au point que la stature debout entraînera chez lui des modifications secondaires au niveau de l'apparence et même du squelette. Imaginez que l'enfant qui grandit ait été empêché de vivre la stature debout, il apparaîtrait alors au fil de son développement qu'il s'est amputé d'une part de lui-même. De la même façon, l'être humain est fait pour vivre sa sexualité ; pourtant celle-ci ne s'exprime pas encore à sa naissance (même si certains psychanalystes pensent que certains actes…). Mais au fil de son développement, il en éprouvera le besoin, et s'il était empêché de la vivre sainement il serait amputé d'une partie de son être.

De la même façon, de par la façon par laquelle il "est", l'homme qui vient de naître est déjà prédisposé à rechercher Dieu et à vivre en société. Certes, ces caractéristiques ne sont alors pas encore développées en lui au point de s'exprimer immédiatement. Mais au fil de son développement physique (il grandit, des modifications se forment en lui, des élans apparaissent qui n'étaient auparavant pas présents) et de son développement psychique (sa raison et sa conscience se développent), au fil de son chemin parmi ses semblables et parmi les autres créatures de la terre (animaux, végétaux et minéraux), l'homme va prendre peu à peu conscience de ses nécessaires devoirs et des nécessaires limites dans la façon de vivre ses besoins et ses droits. Or toute la question est de savoir quels repères lui inculqueront ses parents et la société dans laquelle il se développe : seront-ce des repères qui tiennent compte de ses devoirs vis-à-vis de ses semblables et de sa propre spiritualité, ou des repères qui n'en tiennent pas compte ? La question est encore de savoir quels devoirs la société lui dira qu'il a vis-à-vis de ses semblables : lui dira-t-elle qu'appartenant à une race ou une caste supérieure, il est de par sa naissance même supérieur à d'autres, ou bien lui dira-t-elle que tous sont égaux ? Si elle lui dit que tous sont égaux, lui dira-t-elle qu'il est dans une jungle et que chacun doit se soucier de lui et de lui seulement, ou bien lui dira-t-elle qu'il faut que chacun pense aux autres en même temps qu'à lui-même ?

On le voit, le fait que l'homme naisse sur la fit'ra ne veut pas dire qu'il possède dès sa naissance la générosité, la pudeur et la spiritualité. Cela veut dire qu'il possède alors, de façon latente, une prédisposition à aimer Dieu et à vivre parmi ses semblables, et que tout dépend alors de l'éducation… Même si l'éducation était totalement neutre (ce qui n'est imaginable que théoriquement), la prédisposition se développerait harmonieusement en même temps que se développent les autres aspects, physiques et psychiques, de l'homme, et l'homme resterait alors sur la fit'ra. Cela est a fortiori vrai lorsque l'éducation que l'homme reçoit correspond réellement à ce que nécessite le développement de cette prédisposition. A contrario, cependant, l'éducation peut parfois être telle qu'elle assèche un ou plusieurs aspects de cette fit'ra.
L'éducation va-t-elle par exemple enseigner à l'homme la pudeur – qualité rendue nécessaire tant par rapport au respect des autres que par rapport à sa propre spiritualité – ou va-t-elle lui dire qu'il peut montrer sa nudité à n'importe qui – ce qui constituerait un manquement par rapport à la spiritualité et donc à la fit'ra ? Va-t-elle lui inculquer la générosité – un trait de l'âme rendu nécessaire par la présence des autres et par le fait de réserver son amour extrême à Dieu – ou bien va-t-elle lui inculquer l'égoïsme, l'individualisme et le culte de l'argent ?

Tout ce que j'ai écrit là s'inspire des lignes de Shâh Waliyyullâh. En commentaire du Hadîth sur la fit'ra, il fait un parallèle entre celle-ci et les caractéristiques physiques, notamment la stature debout (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 pp. 477-478). Comme composants de la fit'ra, il cite "le fait de connaître et d'aimer Dieu, le fait de connaître ce que les hommes sont amenés à utiliser pour vivre sur terre" (Idem). Shâh Waliyyullâh écrit que l'âme humaine "connaît une aspiration naturelle vers Dieu" (Idem, tome 1 p. 204) et qu'elle est "une fenêtre vers le monde spirituel" (Idem, tome 1 p. 67). Il écrit aussi que "l'homme est par nature un être social, ne pouvant vivre qu'avec l'entraide de ses semblables" (Idem, tome 1 p. 237). Il écrit également que les normes sur lesquelles les hommes se mettent d'accord de façon quasi-universelle ne sont pas le fait d'un hasard mais bien la conséquence d'un aspect de la nature humaine qui est universel : ces normes sont dues à la rencontre de plusieurs facteurs présents en l'homme, parmi lesquels la nécessité de vivre ensemble (Idem, p. 149, pp. 238-241). Shâh Waliyyullâh écrit aussi que l'homme devient responsable à partir de l'état de raison, qui survient au bout de son développement rationnel, psychique et physique (Idem, tome 1 p. 528).
La conclusion est donc : "Puisque les normes et usages sont ainsi [rendus nécessaires par ce que nous avons vu], ils ont été comptés comme faisait partie de la fit'ra sur laquelle Dieu a créé les hommes" (Idem, tome 1 p. 152). Autrement dit : toutes ces normes ne sont pas présentes en l'homme depuis sa naissance au point de s'exprimer alors ; cependant, parce qu'elles sont rendues nécessaires par d'une part la prédispostion de l'homme dès sa naissance (notamment l'aspiration vers Dieu) et d'autre part son développement physique, psychique et social, ces normes sont elles aussi comptées comme faisant partie de cette prédisposition (fit'ra).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).




Ceux qui aiment lire peuvent continuer... smiling smiley




La foi complète : racine et branches...


Le fait de négliger un acte obligatoire ou de commettre un péché grave fait-il perdre la foi ?
Cette question classique de théologie musulmane a provoqué depuis les premiers siècles de l'Islam de considérables dissensions entre sunnites, kharijites, mu'tazilites, murji'ites… Le débat pose la question de savoir qu'est-ce que la foi en islam : les seules croyances dans le cœur, ou bien les croyances et la pratique ?


A. La foi dans les textes du Coran et de la Sunna :

Les termes "foi" et "croyant" ont été employés dans les textes du Coran et de la Sunna avec des sens différemment étendus :

1) La foi au sens de ce que peuvent constater les hommes (mâ tadûru 'alayhi-l-ahkâm fid-dunyâ) :

Les hommes n'ont pas le droit de déterminer ce qu'il y a dans le cœur d'autrui. Le Prophète l'a dit : "Leur compte sera fait ensuite par Dieu" (rapporté par Al-Bukharî et Muslim). A quelqu'un qui avait dit d'une personne qu'elle avait prononcé le témoignage sans être sincère mais par intérêt lié au moment, le Prophète dit : "As-tu fendu son cœur pour voir si c'est pour cette raison qu'il a prononcé (le témoignage de foi) ou pas ?" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 2643, voir aussi Sahîh Muslim, n° 96). Qui a la foi et qui ne l'a pas chez leurs semblables, les hommes ne peuvent que le constater par rapport à ce qu'une personne exprime par sa langue, sans préjuger de ce qui se trouve réellement dans son cœur.
D'où l'importance du "témoignage de foi" ("ash-shahâdatân"winking smiley : il s'agit de témoigner verbalement du fait que l'on croit en Dieu et que l'on croit que Muhammad est Son dernier Messager. C'est bien en ce sens que le Prophète, après avoir rappelé à la délégation des Abd ul-Qays la nécessité d'avoir la foi en Dieu, leur dit : "Savez-vous ce que c'est que la foi en Dieu ? C'est de témoigner qu'il n'y pas de divinité en dehors de Dieu et que Muhammad est le Messager de Dieu (…)" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim, d'après une des interprétations relatées par Ibn Hajar, selon laquelle cette phrase est séparée du reste). Témoigner de ces choses revient également à dire que l'on croit en ce que le Messager a apporté ("wa yu'minû bî wa bimâ ji'tu bih" – rapporté par Muslim, n° 21).


2) La foi au sens de ce qu'il en est réellement dans le coeur et qui sera compté comme tel par Dieu (mâ 'alayhi-l-madâr fil-âkhira) :

Si les hommes ne peuvent et n'ont pas le droit de dire ce qu'autrui croit réellement et ne peuvent que constater ce dont ils témoignent par leur langue, Dieu, Lui, sait ce qui se trouve dans le cœur de chacun. Et c'est en fonction de ceci qu'Il jugera chacun dans l'au-delà. Voici maintenant la foi dans le sens de ce qu'elle est réellement chez l'homme.

2.1) La racine de la foi (asl ul-îmân) :

C'est en désignant cet aspect de la foi – qui en est le minimum – que le Prophète a dit : "La foi est que tu croies en Dieu, en (l'existence de) Ses anges, en Ses livres, en Ses Messagers, au Jour dernier et en la Prédestination, que bien et mal ont été prédestinés" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). "Croire en les livres de Dieu et en Ses messagers" implique que l'on croit en la véracité de ce que le dernier messager a apporté : c'est pourquoi un autre Hadîth dit : "yu'minû bî wa bimâ ji'tu bih" – rapporté par Muslim, n° 21). Tout ceci constitue les croyances (aqâ'ïd) essentielles de l'islam. Le témoignage, par sa langue, de ces croyances est également nécessaire pour que la racine de la foi soit complète (voir Shar'h ul-'aqîda at-tahâwiyya, tome 2 pp. 459-460). Le témoignage ne complète pas seulement la racine de la foi mais en est un prolongement nécessaire, une condition sine qua non (Ibid., p. 476).

2.2) Les branches de la foi (shu'ab ul-îmân) :

La racine de la foi demande à être prolongée par les branches de la foi. C'est bien dans ce sens que le Prophète a dit : "La foi est constituée de plus de soixante-dix branches. La plus haute d'entre elles est de dire qu'il n'y a de divinité que Dieu. Et la plus basse est d'enlever du chemin ce qui gêne (le passage). Et la pudeur est (aussi) une branche de la foi" (rapporté par Muslim, n° 35, la traduction "la plus haute" est cependant celle d'une version citée par Alî al-Qârî). "Dire qu'il n'y a pas de divinité en dehors de Dieu" ne concerne pas, dans ce Hadîth, le témoignage de foi, mais la répétition de cette formule en tant que rappel de Dieu (dhikr) (c'est une des interprétations qu'en a données Alî al-Qârî, Mirqât ul-mafâtîh, commentaire de ce Hadîth).
Certaines de ces branches sont obligatoires, d'autres recommandées. Ibn Taymiyya écrit : "Celui qui a délaissé (les actions obligatoires) n'aura pas apporté la foi complète obligatoire" (Kitâb ul-îmân, p. 35). "La racine de la foi est ce qui se trouve dans le cœur. Mais les actions apparentes sont inhérentes (lâzimah) à cette foi" (p. 174). "La foi augmente par les bonnes actions, diminue à cause des mauvaises" (p. 283). . Par rapport à ce que à quoi elles se rapportent, ces branches sont de deux types : celles qui concernent la spiritualité et celles qui relèvent des actes visibles…

2.2.1) La spiritualité (les traits présents dans le cœur) (al-ihsân) :

Le terme "foi" a parfois aussi été employé dans le sens de "spiritualité", des "qualités morales et spirituelles", de tout ce qui relève du "cœur". C'est dans ce sens que le Prophète (sur lui la paix) a employé le mot "foi" lorsqu'il a dit : "La pureté est la moitié de la foi" (rapporté par Muslim) (voir Hujjat ullâh il bâlighah, tome 1 p. 467). Le Prophète a encore dit qu'au moment de commettre certains actes interdits (kabâ'ïr), l'homme n'avait pas la foi (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim) ; le Compagnon Ibn Abbâs expliqua que ceci voulait dire que cet homme "n'avait pas en lui, au moment de commettre cet acte, la lumière de la foi" (cité par Al-Bukhârî, kitâb al-hudûd). C'est bien dans ce sens que le Compagnon Mu'âdh avait dit à son élève : "Asseyons-nous afin d'avoir la foi (nu'min) un instant" (rapporté par Ibn Abî Shayba, cité par Al-Bukhârî). Mu'âdh ne voulait assurément pas inviter son élève à se mettre à croire pendant un instant, puisque croire est requis toujours et partout ; il voulait l'inviter à se mettre à revivifier cette foi en pensant plus profondément à Dieu pendant un instant. Un des sens du mot "foi" ("al-îmân"winking smiley est donc "la proximité spirituelle". Cet aspect que recouvre le terme "foi" a été exprimé dans certains Hadîths par le terme plus précis de "perfection dans l'adoration" : "al-ihsân" : il s'agit d' "adorer Dieu comme si tu le voyais, car si tu ne le vois pas, Lui te voit" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). Ibn Taymiyya écrit quant à lui : "Il est erroné de penser que la foi n'est que croyance et connaissance, avec lesquelles il n'y aurait ni action ni état ni mouvement, ni intention, ni amour ni crainte révérentielle. Les actions du cœur – que les soufis appellent "états", "stations", etc. – font partie de la foi : - une partie de ces actions du cœur a été rendue obligatoire (fardh) par Dieu et Son Messager ; - une autre partie de ces actions du cœur est recommandée (mustahabb) par Dieu, sans obligation. Chaque musulman et musulmane doivent acquérir au moins la première partie pour être du nombre des Pieux, les Gens de la Droite (al-ab'râr, as'hâb ul-yamîn). Quant à ceux qui acquièrent à la fois la première et la deuxième partie, ils feront partie des Rapprochés Devanciers (al-muqarrabûn as-sâbiqûn)" (Kitâb ul-îmân, p. 168).

2.2.2) Les actes faits par les membres ('amal bil-arkân) :

La foi ne peut s'épanouir que si ce qui se trouve dans le cœur réalise son prolongement par les actes de bien. Ces actes concernent les actes faits par tout le corps, qu'ils concernent le culte de Dieu ou les relations avec autrui, la pureté personnelle ou la bonne utilisation de sa langue, etc.

2.2.2.1) Les piliers de la pratique musulmane (arkân al-islâm) :

Témoigner qu'il n'y a de divinité que Dieu et que Muhammad est le messager de Dieu, faire ses prières, donner l'aumône, jeûner et faire le pèlerinage sont appelés les cinq piliers de l'islam. Le témoignage relève du sens 2.1 de la foi, nous l'avons vu. Mais parmi tous les actes de bien (le sens 2.2), les quatre autres piliers occupent une place importante (az'haru sha'âïr il-islâm wa a'zamuhâ) et c'est ce qui fait qu'ils ont été cités de façon particulière (Shar'h Muslim, tome 1 p. 148 ; également cité comme une interprétation dans Shar'h ul-'aqîda at-tahâwiyya, tome 2 p. 514).

2.2.2.2) Les autres actes de bien :

Il s'agit de tous les autres actes de bien : respecter ses parents, respecter son voisin, aimer pour son frère ce qu'on aime pour soi-même, agir pour le bien, etc.


B. Manquer à un ou plusieurs de ces niveaux de la foi :

B.A) Ne pas posséder le niveau 1 de la foi (ni a fortiori le niveau 2 et tout ce qu'il englobe) est le fait de ne pas être croyant : kufr.

B.B ) Celui qui possède le niveau 1 mais pas le niveau 2 – intérieurement il ne croit pas du tout en la véracité de l'islam et n'exprime, par le niveau 1, qu'une appartenance à l'islam par intérêt personnel – est considéré musulman par les hommes (car personne ne peut savoir ce qui se trouve dans son cœur) mais est un "hypocrite" (munâfiq i'tiqâdî) et sera jugé par Dieu comme un non-croyant (kâfir). Dieu dans le Coran parle des munâfiqûn, de ceux qui avaient le nifâq i'tiqâdî.

B.C) Celui qui possède les niveaux 1 et 2 est un musulman au regard des hommes et au regard de Dieu (s'il garde la foi jusqu'à sa mort). Cependant, s'il ne possède que le niveau 2.1 (asl ul-îmân) et pas le niveau 2.2 (shu'ab ul-îmân), alors sa foi est existante mais incomplète (ce que nous avons vu plus haut, en A, est la foi complète, al-îmân al-kâmil). Ce sont ces niveaux et cette nuance qu'il faut bien comprendre. Sinon on court le risque soit de tomber dans l'extrême (la position des murji'ites) qui est de dire que la foi est ce en quoi on croit, le reste n'est pas bien important parce qu'on aura lu certains Hadîths disant que la foi était de croire en Dieu, en ses anges, en ses livres, en ses messagers, au jour dernier et en la prédestination ; soit de tomber dans le second extrême (la position des kharijites et des mu'tazilites) qui consiste à dire de toute personne qui fait un péché qu'elle n'a pas du tout la foi parce qu'on aura vu certains Hadîths dire "lâ yu'min" ou "faqad kafar" ; car de tels Hadîths existent, nous allons le voir…

B.C.A) La foi n'étant complète que si elle comporte aussi les actions extérieures, si le niveau 2.1 (asl ul-îmân) est acquis mais que le niveau 2.2.2 ('amal bil-arkân) fait défaut, on appelle cela "al-fisq al-'amalî".
C'est bien parce que les actes font partie de la foi (complète) que nous voyons le Prophète, à qui l'on avait posé la question : "Qu'est-ce que la foi ?", dire : "C'est la patience et la bonté" (rapporté par Muslim, n° 832). Nous le voyons aussi dire trois fois : "Par Dieu, celui-là n'a pas la foi ! – Qui donc, ô Messager de Dieu ? – Celui dont le voisin n'est pas à l'abri des torts qu'il fait" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 5670). Et encore : "L'un d'entre vous n'aura pas la foi tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). "Vous n'aurez pas la foi jusqu'à ce que vous vous aimiez" (rapporté par Al-Bukhârî). Dans tous ces Hadîths, "n'a pas la foi" veut dire ici "n'a pas la foi complète" : en effet, les branches faisant défaut, l'arbre n'est pas complet.
C'est également pourquoi, dans d'autres Hadîths, le Prophète a utilisé le terme "kufr" pour désigner des actes interdits, contredisant ces branches de la foi ; ainsi : "Deux choses existent chez les hommes, qui sont du kufr chez eux : remettre en question les filiations et faire des lamentations à propos du mort" (rapporté par Muslim). "Insulter un musulman est un acte de mal ("fusûq"winking smiley, et le combattre est un acte de kufr" : ce Hadîth a été rapporté notamment par At-Tirmidhî, qui le commente ainsi : "Le sens des mots "le combattre est un acte de kufr" n'est pas que l'homme est alors devenu incroyant comme l'est l'apostat. (…) En fait il est rapporté de Ibn Abbâs, de Tâ'ûs, de 'Atâ et de plus d'un savant qu'ils ont dit : "Il existe un "kufr" moindre que le "kufr", un "fusûq" moindre que le "fusûq"" (Sunan At-Tirmidhî, kitâb ul-îmân). Il s'agit de la fameuse formule "kufr dûna kufr", qui signifie justement que le mot "kufr" désigne parfois le "kufr 'amalî", lequel est moindre que le "kufr i'tiqâdî". Cette formule a également été citée par Al-Bukhârî (cf. Sahîh Al-Bukhârî, kitâb ul-îmân). On doit cette formule (comme l'a dit At-Tirmidhî) à Ibn Abbâs, Tâ'ûs et 'Atâ ; et les chaînes de narration en sont authentiques (cf. Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha, tome 6 pp. 111-116). Aussi, quand le Prophète a dit que ces actes interdits sont du "kufr", ce n'est pas au sens d'incroyance et de perte totale de la foi, mais dans un sens moindre : le Prophète n'a pas voulu dire que l'homme qui commet ces actions a réellement perdu la racine de la foi, mais qu'il a perdu une partie importante, constitutive de cette foi.
On peut également formuler cette réalité d'une autre façon : étant donné que ces péchés sont à l'opposé de certaines branches de la foi, le Prophète a dit qu'ils sont du kufr au sens de "branches du kufr". Ibn Taymiyya dit ainsi que cette personne ne perd pas la foi, mais que des "branches de l'incroyance cohabitent chez lui avec la foi" (p. 305).

B.C.B ) D'un autre côté, la foi n'étant complète qu'avec les branches de la spiritualité, si le niveau 2.1 (asl ul-îmân) et le niveau 2.2.2 ('amal bil-arkân) sont acquis mais pas le niveau 2.2.1 (al-ihsân), alors il s'agit de an-nifâq al-'amalî, encore appelé an-nifâq al-asghar.
C'est bien dans ce sens que le Prophète a dit : "O Dieu, purifie mon cœur de l'hypocrisie, mes actes de l'ostentation, ma langue du mensonge, mes yeux de regarder ce qu'ils ne doivent pas (al-khiyâna). Car Tu connais l'œil qui trahit et ce que cachent les cœurs" (rapporté par Al-Bayhaqî).
Ici il ne s'agit pas de l'hypocrisie dans la croyance (nifâq fil i'tiqâd), laquelle consiste à se montrer musulman par pur intérêt, alors qu'intérieurement on est d'une autre croyance. Il s'agit d'une hypocrisie dans l'action (At-Tirmidhî a parlé de ces deux catégories du nifâq dans son Sunan). Le point commun entre les deux tient à ce que, ici et là, on ne se soucie pas de l'intérieur. Car, comme Shâh Waliyyullâh l'écrit : "Les actions que l'islam dicte sont à appréhender sous deux angles complémentaires : – le premier est leur aspect visible, sous lequel elles sont réglementées par le droit musulman ; – le second est leur lien avec les qualités du cœur, en sorte que leur mise en pratique conduise effectivement à une droiture intérieure" (Hujjatullâh il-bâligha, tome 2 p.176). Ces deux dimensions ont été évoquées par le Prophète lui-même : "Celui qui (malgré son jeûne) ne délaisse pas la parole du mal et l'action du mal, [qu'il sache que de toute façon] Dieu n'a pas besoin qu'il délaisse nourriture et boisson" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). Ne pas respecter les moyens visibles tels que définis par les sources de l'islam, c'est refuser le modèle du Messager de Dieu et c'est tomber dans une des formes de l'innovation (bid'a). Mais se contenter de l'aspect visible sans profondeur, sans intériorité, c'est ne pas se conformer entièrement non plus à ce modèle. Shâh Waliyyullâh écrit en substance : "(...) Dieu veut de nous que nous respections les règlements juridiques qui nous ont été dictés, mais ce d'une façon profonde, en sorte qu'ils nous mènent à la droiture du cœur" (Hujjatullâh il-bâligha, tome 1 pp. 268-271).
Se contenter d'appliquer les règlements de l'islam de façon superficielle, de façon creuse, sans de profondeur réelle, sans vraie vie du cœur est donc une "hypocrisie de l'action" ou une "petite hypocrisie". Lorsque Hanzala ressentit en son cœur une passagère diminution du sentiment de la Présence de Dieu, il craignit justement une hypocrisie de cette catégorie : "Nâfaqa Hanzala", alla-t-il dire au Prophète (sur lui la paix). Celui-ci le rassura aussitôt : cette baisse passagère de sentiment de la Présence n'était pas de l'hypocrisie mais un phénomène naturel pour l'être humain, qui doit avoir "un temps et un temps" (rapporté par Muslim) : un temps pour revivifier profondément le sentiment de la Présence divine, des réalités de l'au-delà, un temps pour vaquer à ses occupations liées à sa vie sur terre. L'hypocrisie de l'action est autre chose : c'est se contenter d'appliquer les règlements islamiques de façon superficielle, de façon creuse, sans presque jamais de profondeur, de vie du cœur. Shâh Waliyyullâh écrit : "Et si le musulman délaisse le côté "cœur", alors c'est ce que certains savants des premiers siècles (as-salaf) ont appelé l'hypocrisie dans l'action (nifâq ul-'amal). Cela consiste, pour cet homme, à se laisser dominer par les voiles des choses au point que leur amour occupe tout son cœur et que, sans pour autant abandonner les croyances de l'islam, la réalité de ce qu'impliquent ces croyances devienne très peu présente en lui" (Hujjatullâh il-bâligha, tome 1 pp. 467).
Ibn Taymiyyah écrit quant à lui que "des branches de l'hypocrisie peuvent cohabiter dans le cœur du croyant avec la foi" (Kitâb ul-îmân, p. 262). Il s'agit du cœur qui certes croit, mais dans lequel subsistent des manquements quant à la certitude (yaqîn) sur ces croyances et quant aux qualités (khuluq) qui découlent de ces croyances.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).



Source: [www.maison-islam.com]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley








m
30 mai 2005 18:52
salam,jsuis portugais chrétien jvoudrais savoir lorsque que lon se converti à lislam sans avoir la foi,deviens ton musulman?et peux ton revenir sur notre religion de base?merci
Y
30 mai 2005 20:19
mamaye a écrit:
-------------------------------------------------------
> salam,jsuis portugais chrétien jvoudrais savoir
> lorsque que lon se converti à lislam sans avoir la
> foi,deviens ton musulman?et peux ton revenir sur
> notre religion de base?merci


Salam

Un musulman, par définition, est une personne qui a la foi.
Donc impossible d'être musulman si tu ne l'as pas.
Quel es ton intérêt à devenir musulman ? Qu'est-ce que ce mot signifie pour toi ?
Pourquoi vouloir se convertir pour ensuite retourner à sa religion initiale ?
Je comprends pas bien. Y'a des intérêts en jeu ? (ex : mariage) ??

Amicalement
Yazz
Qui donne ne doit jamais s'en souvenir. Qui reçoit ne doit jamais oublier.
H
30 mai 2005 23:39
joliedounia a écrit:
-------------------------------------------------------
> c'est Allah qui tramsmet la foi, pas les parents
> ça c'est sur, vu que je vois des parents qui
> pratique tres bien dans mon entourage mais les
> enfans de vrai delinquant....


ou l'inverse.....
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook