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Collèges de France
t
29 août 2004 03:16
salam, bonsoir,

C'est pas pour décourager amel78 mais bon faut que tu soit avertie au cas ou !!!

PROF DANS LE 93 : UNE EPREUVE PARFOIS HILARANTE
Mara Goyet
Collèges de France
Editions Fayard 204p.
Personne n'irait à priori enseigner de son plein gré dans le 93. Pourtant Mara Goyet, une jeune prof démontre que c'est possible, certes éprouvant mais quelquefois très drôle.

Il y a deux façons d'aborder ce témoignage d'une enseignante du " 9-3 " : soit se prendre la tête entre les mains et soupirer sur la fin des valeurs, de l'école, du respect….. la liste peut ainsi s'allonger à l'infini. Soit le considérer pour ce qu'il est, c'est à dire un petit livre habile, plutôt drôle, mais qui en aucun cas ne se veut démonstration ou constat de l'éducation en France en 2003. Tant d'autres, souvent moins expérimentés que l'auteur qui est elle, en permanence sur le terrain s'en chargent à longueur de colonnes de journaux ou de rapports ministériels.
Dans " Collèges de France ", Mara Goyet narre par le menu les journées d'un collège " défavorisé ", situé en Seine Saint Denis. Souvent ironique, elle remet à plat et à leur place certaines habitudes et vicissitudes d'un établissement où les deux pivots principaux sont, en dehors des élèves, la photocopieuse et la machine à café. Deux éléments moteurs sans lesquels aucun lycée ne saurait fonctionner. Elle n'oublie ni la craie ni l'estrade, autres fondamentaux de l'institution. Raille le prof qui est là depuis trente ans, ou la déléguée syndicale plus caricaturale que nature . Cherche à expliquer à la principale qu'un cours sur la Réforme n'intéresse pas les élèves et s'entend répondre stupéfaite : " mais la Réforme, ça ne leur dit rien, Pourquoi ne faites-vous pas un cours plus proche d'eux, sur l'art africain ?
Rapporte un cours où apprenant à des collégiens ébahis que la majorité des musulmans de la planète sont indonésiens, l'un d'eux lui demande si en Indonésie, on fait le couscous avec du riz…
Il y a beaucoup plus grave aussi : d'anciens résistants viennent au collège à la faveur du traditionnel concours sur la résistance et invitent les élèves à une pièce de théâtre sur ce thème. Il en résulte une heure et demie de chaos où les gamins ne comprenant rien hurlent des obscénités, trépignent. L'incident est si grave que les profs sont en larmes, les résistants s'en vont, les acteurs refusent de saluer…. Le lendemain les élèves s'excuseront dans une pitoyable mise en scène digne du Loft. Et puis il y a les anecdotes connues de tous ceux qui ont un jour enseigné dans une banlieue difficile : l'élève de seize ans au volant d'une voiture de grosse cylindrée flambant neuve qui salue fièrement sa prof dans la rue….
Il y a dans le livre de Mara Goyet, le pire, le meilleur et l'incongru. Le pire comme le désarroi des familles et des élèves ne maîtrisant pas les codes de l'institution. Ainsi, cet élève d'origine africaine venant avec un couteau de cuisine dans son sac. Exclu, mais un jour seulement, parce-qu'en Afrique le port du couteau est un signe de virilité et que punir ce gamin serait castrateur. Le meilleur : le miracle qui fait que cette institution fonctionne encore à moitié, que chaque année des jeunes titulaires du CAPES acceptent d'entrer dans la cage aux fauves pour juste un peu plus que le SMIC et la certitude d'être envoyé le plus loin possible de leur région d'origine. Et l'incongru : les élèves souvent plus attachants qu'on ne veut bien le dire, à l'instar de ce gros dur qui ne décroche jamais un mot ni un sourire sauf une seule fois où il appelle son prof " maman " à l'hilarité générale du groupe ; ou encore la préoccupation d'une classe entière à l'idée d'aller visiter Versailles, au seul motif qu'ils n'ont rien de correct à se mettre pour aller au château.

Naturellement ce n'est pas Mara Goyet qui apportera le début d'une réponse au malaise réel de l'institution Education nationale, mais peut-être donnera-t-elle quelques raisons de ne pas désespérer tout à fait parents et élèves. Un peu comme si, considérant que les choses ne pouvant être pires, elles iront en s'arrangeant.

A lire absolument ....
B
29 août 2004 09:10
Dans le même thème tu trouves le livre de Vincent Hervieu les pupitres de la nation
Voir le lien suivant [www.cite-sciences.fr]

Ce qui a été dit sur le lien :
Les pupitres d'école ressemble à une terra incognita ; une sorte de continent inexploré n'invitant pas au voyage. Et pourtant, dans chaque lycée et chaque salle de classe, un peu partout en France, les tables se couvrent régulièrement d'inscriptions, de messages et de graffitis qui parlent, souvent avec humour, d'ennui et d'émois, d'amour, de révolte et de politique...

J'ajouterai j'ai fait mes années collèges dans les années 80. Le collège était conçu pour recevoir 900 élèves, nous étions plus de 2000 élève sad smiley . Certaines classes comportaient, + de 40 élèves.

Il a fallu attendre le début des années 90 pour voir la construction d'un 3ème collège dans la commune + un autre dans la commune voisine



Message edité (29-08-04 09:16)
Ben quoi 0-°
s
29 août 2004 11:36
en 4ans et demi j'ai eu affaire à quelques conflits qui auraient pu dégénérer si je n'avais pas eu assez d'autorité et surtout le courage de m'opposer aux fortes têtes .
Je me rappelle encore d'une bagarre qui avait éclaté au lycée romain-rolland à argenteuil, j'étais au bureau de la vie scolaire en train de finir le tri de certains documents, à côté se trouvaient les élèves collés de la semaine avec chacun un devoir à faire, j'allais de temps à autre leur donner un coup de main, quand j'ai entendu des cris et des tables qui volaient. J'arrive en courant dans la salle et surprise j'y vois un élève habituellement calme qui n'était pas collé en train d'empoigner un autre qui lui l'était. les autres formaient un cercle autour. Les deux étaient plus grands de taille mais je me suis quand même mise entre eux et ai esquivé un coup de poing qui volait vers l'un des deux . regroupant toutes mes forces je saisis celui qui était entré sans permission et le fit sortir en le poussant comme je le pouvais, je criais le nom de mes collègues pour qu'elles viennent m'aider.
j'ai réussi à le faire sortir et suis allée avec lui dans la cour pour savoir pourquoi diable lui qui était toujours gentil et calme s'était métamorphosé en cette bête de colère et de fureur ! il s'excusa sans nénamoins continuer à insulter son camarade. Pourquoi s'est-il comporté ainsi ? parce que ce dernier l'avait traité de "pétoche" alors qu'il rentrait chez lui à vélo et donc il a décidé de venir se venger, pour garder son honneur dans le quartier.

et ma foi, il a été très difficile de le persuader de ne pas se venger vu qu'il attendait devant le lycée l'autre élève à sa sortie d'heure de colle. J'ai dû rester après la sortie et discuter avec eux deux .

Ce genre de conflit arrive souvent bcp moins ds un lycée car ils sont qd mm plus mâtures, dans le collège ou je travaille actuellement on doit essuyer pas mal de conflits durant l'année mais les pires je pense ce doit être les filles qd elles se tirent par les cheveux c'est impressionnant et elles ont en général plus de rage que les garçons ...Sans parler des scènes quotidiennes d'insultes suivies certes d'excuses quand ils voient un adulte du collège... les détériorations de matériel, en général le fait le plus dissuasif est de prendre l'élève responsable de ceci et de lui faire nettoyer ou aider à réparer durant ses heures libres, dans la majorité des cas il n'y a pas de récidive sauf quand l'élève est réellement perturbé là il est suivi tous les jours de la semaine et gardé au collège jusqu'à la fin des cours.

Je pense que pour travailler dans l'éducation il faut avoir un bon sang froid et beaucoup de patience, de l'imagination aussi et de l'humour, ne jamais rester sur une mauvaise impression et tjs pousser les choses pour découvrir ce que ça cache, c'est une découverte quotidienne ...
j'en ai consolé des chagrins :d 'amour, de colère, d'échec, de déception, de perte d'un être cher, de déménagement ... Un rien perturbe les élèves et souvent dans leurs actes violents ou dans leur mutisme se cache une douleur ... et il y a aussi ceux que j'appelle les "irrécupérables" des ados qui n'ont aucune raison mais juste par méchanceté se comportent de manière odieuse, avec ceux-là aucun dialogue n'est possible on joue alors la carte de la dureté pour éviter des débordements incontrôlables de leur part ...

Ayant vécu et grandit au Maroc j'ai été abasourdie de voir l'écart entre le niveau collège en France et au maroc ! tous ces moyens qu'on leur donne à ces ados et qui ne sont même pas capable d'apprécier à leur juste valeur ... alors qu'au maroc si certains élèves peuvent acheter tous les manuels ils sont aux anges ... au maroc certains élèves avec qui j'était au collège n'avait qu'un livre sur trois, copiant ce qu'il fallait, ou suivant sur le livre de leur camarade ... Il ne connaissent pas leur chance ici, quand je raconte mes années collège aux élèves d'ici - car je discute souvent avec eux - ils rigolent et croient que je plaisante et que j'invente mais qd ils voient que je parle sérieusement ils me regardent bizarrement et leur sourire s'estompe ... Ce que j'aimerais que ça les fasse réfléchir ... mais à chaque jour suffit sa peine comme on dit et c'est un travail de tous les jours ...winking smiley

Oua allah aalam...
 
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