> L'Islam doit contribuer à lutter contre l'insécurité routière
La référence "aux prescriptions de l'Islam" a été mise en avant par un important théologien marocain pour lutter contre l'insécurité routière, déclarée "priorité nationale" par les autorités marocaines.
"Celui qui grille intentionnellement un feu rouge commet un acte condamnable au regard de la religion (..) Il encourt le courroux divin avec tout le châtiment qui en découle", a averti Abdellah Guedira, président du conseil des Oulémas (théologiens) de la région de Rabat, dans une analyse diffusée mardi par l'agence officielle de presse marocaine MAP.
Citant le prophète Mohammed, ce docteur de la loi coranique rappelle: "le jour du jugement dernier, l'effusion de sang est la première des questions dont les êtres humains devront répondre".
En vertu de l'article 6 de la Constitution marocaine, "l'Islam est la religion de l'Etat".
Cette mise en garde intervient alors que le Maroc s'apprête à accueillir sur ses routes plus de 600.000 véhicules supplémentaires pour les vacances d'été, qui s'accompagnent du transit de quelque 2,2 millions de Marocains vivant en Europe et de touristes. Selon les statistiques officielles, près d'un quart des 3.800 tués chaque année sur les routes meurent en juillet-août.
"L'Islam, religion de discipline, d'organisation (...) ordonne au musulman de se comporter sur la route avec intégrité, noblesse d'âme et délicatesse", prescrit Abdellah Guedira, considérant que "l'état de la circulation routière reflète le degré de civilisation d'une nation".
En dépit du plan national de prévention et de mobilisation contre l'insécurité routière lancé début 2004 par le ministre des Transports, Karim Ghellab, les routes marocaines restent proportionnellement six fois plus meurtrières qu'en France et neuf fois plus qu'au Royaume uni.
La vétusté des 1,8 million de véhicules (éclairage, pneumatiques), la mauvaise formation des conducteurs, le retard pris dans la construction du schéma autoroutier, l'absence de créneaux de dépassement sur certains tronçons où se côtoient cycles, véhicules agricoles motorisés ou à traction animale, autocars et berlines surpuissantes, la corruption accompagnant certains contrôles routiers, expliquent largement cette hécatombe.