Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Classes prépas, classes misères!
3 février 2010 15:43
Classes prépas, classes misères!

· Les conditions matérielles des élèves sont dignes du Moyen-Âge

· Absorbés par des piges au privé, les profs n’en font qu’à leur tête

· La tutelle observe le spectacle sans broncher



Elles sont censées représenter l’élite dans le système éducatif, pourtant, elles sont entrées dans une phase de dégénérescence totale. Les conditions matérielles ajoutées au «je-m’en-foutisme» de l’encadrement pédagogique des classes préparatoires aux grandes écoles sont un vrai scandale. La révolte actuelle des élèves des prépas au lycée Mohammed V à Casablanca n’est qu’un indice de ce processus de décrochage que l’on voyait venir depuis des années.

Au ministère de l’Education nationale, cela ne semble guère préoccuper outre mesure. Alors que les prépas du lycée Mohammed V sont en ébullition depuis quelques semaines, les responsables se réfugient dans un curieux silence.

Aux questions légitimes que posent ces jeunes inscrits dans les classes prépas, la seule réponse semble être le mépris. Evidemment, le plan d’urgence fera des miracles! Encore faut-il qu’il soit entièrement réalisé. Ce dont il est permis de douter.

Le Maroc compte aujourd’hui une quarantaine de classes préparatoires réparties à 50-50 entre le privé et le public. Mais en termes d’effectifs, c’est le secteur privé qui draine le plus de monde. Les classes publiques sont dans un tel état de délabrement qu’elles ont beaucoup perdu de leur lustre. Le privé s’est évidemment engouffré dans la brèche.

Certes, la rénovation des murs est primordiale pour un minimum de confort matériel, mais les problèmes sont bien plus profonds. Selon les professionnels du secteur, il existe plusieurs sources de malaise.
D’abord, l’encadrement pédagogique. Il s’agit aujourd’hui de mobiliser les professeurs des classes prépas. Ces derniers touchaient une indemnité spécifique ce qui leur donnait une situation particulière. Mais depuis 2003 et dans un «élan» d’équité, cette indemnisation a été généralisée à tous les professeurs agrégés, ce qui a créé des tensions entre les deux camps, le premier s’estimant lésé du fait de la charge de travail.

Par ailleurs, les professeurs sont complètement absorbés par leur intervention plus rémunératrice dans les écoles privées. Du coup, cela leur laisse peu de temps à consacrer aux élèves. Malgré les plaintes, là aussi, la tutelle est restée inactive, sans doute par crainte des représailles des syndicats.
Résultat, pour boucler le programme, les élèves doivent s’en remettre aux cours supplémentaires (payants).

Le problème se pose aussi au niveau des débouchés. Les élèves de la deuxième année de CPGE peuvent se présenter à différents concours d’accès à des grandes écoles marocaines ou françaises.

Au Maroc, ils ont accès aux écoles d’Ingénieurs: Ecole Hassania des travaux publics, l’Ecole Mohammadia d’ingénieurs, l’Ecole nationale de l’industrie minérale, l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique (ENSEM), l’École nationale supérieure d’informatique et d’analyse des systèmes (ENSIAS), l’Institut national des statistiques et d’économie appliquée (INSEA)… En France, le concours donne accès aux grandes écoles (Polytechnique, Centrelec…).
Mais pour les filières économiques, les débouchés sont faibles, voire inexistantes, au vu du nombre d’élèves qui passent le concours.

Dans son plan d’urgence, le ministère de l’Education nationale consacre toute une partie pour redynamiser le dispositif des classes préparatoires, dont il veut faire le miroir d’excellence du système. Les mesures annoncées sont la révision du statut des enseignants agrégés des classes préparatoires, pour qu’ils continuent à assurer un encadrement de qualité. Ainsi, il est prévu des heures supplémentaires rémunérées pour assurer l’encadrement effectif des colles (examens blancs) et des travaux dirigés.

D’autre part, les infrastructures des centres des classes préparatoires seront mises à niveau. Enfin, certains services au sein des internats seront externalisés pour une gestion plus efficace et une qualité renforcée. En tout cas, c’est ce qui a été annoncé. On jugera aux actes.

Source : [www.leconomiste.com]
[www.wladbladi.com]
s
3 février 2010 15:59
Je répond à ce sujet par "Qui vivra verra"3.
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook