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Cinq jours de cauchemar pour faire Paris-Rabat »
21 juillet 2004 23:37
POUR SE RENDRE à Rabat, au Maroc, où vit sa mère malade, Saadia, Marocaine de 38 ans domiciliée à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), avait choisi de voyager en car. Accompagnée de ses trois enfants, son périple, qui devait durer deux jours, s'est transformé en « cinq jours de cauchemar ». Mardi 13 juillet, 10 heures.
Saadia part au Maroc avec ses trois enfants âgés de 8 ans, 11 ans et 14 ans. La veille, elle a payé 480 € et un supplément de 55 € pour ses bagages à l'agence Targa Voyages, située boulevard Victor-Hugo à Clichy (Hauts-de-Seine). C'était la première fois, ce sera la dernière. Le rendez-vous est fixé vers 12 heures à Clichy. Un minibus accompagne les passagers à Asnières-Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sur place, Saadia constate que le car est loin d'être aussi luxueux que ce qu'on lui avait promis. « Il était très sale. Il n'y avait pas de toilettes, pas de climatisation. » Le véhicule semble en mauvais état mais Saadia doit partir. L'agence lui promet une arrivée à Rabat jeudi matin. Mardi, 12 heures. Le car démarre ; 64 passagers, 50 places. « Il y avait des odeurs de fumée et derrière, la remorque était trop lourde. Dès que le car freinait je sentais des secousses. Les hommes commençaient à se bagarrer, les femmes à se cracher dessus, je n'ai jamais vu ça. » Saadia suffoque. Elle prie le chauffeur de s'arrêter. Il refuse. « J'ai cru que j'allais sauter du car avec mes petits. » Mardi, 15 heures. Le car se fait arrêter à Poitiers par les gendarmes lors d'un contrôle. Saadia leur explique que ce n'est plus possible de continuer le voyage dans ces conditions, surtout avec des enfants en bas âge. Elle se met la majorité des voyageurs à dos. « Les femmes ont commencé à être agressives, à me dire qu'il fallait arriver vite au Maroc et que si je n'étais pas contente, c'était comme ça. J'avais peur du chauffeur et même des passagers. » Seule Fatima la suit. Cette femme de 40 ans, accompagnée de ses trois enfants, dont l'un est atteint d'une tumeur au cerveau, est tétanisée. Les gendarmes laissent repartir le car, après une sieste imposée au chauffeur qui avait dépassé son temps de conduite.
« Le chauffeur nous demandait de l'argent en nous menaçant » Nuit de mardi à mercredi. Saadia, Fatima et les six enfants attendent avec les gendarmes de Poitiers l'arrivée d'un autre véhicule, toujours de la même compagnie. Elles montent dans un minibus, mais Fatima n'a pas pu récupérer ses bagages. « Les sièges étaient sales et à peine fixés. » Mercredi, 13 heures. Le minibus tombe en panne. Il faut attendre que l'agence de voyages envoie un mécanicien. Le chauffeur dépasse les bornes. « Il était très agressif et nous demandait de l'argent en nous menaçant : Donnez-moi 400 € chacune, autrement je vous viole devant vos enfants. Les gendarmes ont pris des renseignements sur le chauffeur et nous ont laissé repartir. »
« Ce qui a été le plus dur, c'est de voir mes enfants pleurer parce qu'ils avaient faim » Mercredi soir. Le minibus arrive à Grenade (Espagne). Le chauffeur redemande de l'argent. Saadia est à bout de force : « On n'est pas des jouets, monsieur », lui rétorque-t-elle. « On est restés toute la nuit dans une station-service et je n'avais que 10 €. » Le chauffeur s'énerve et décide de repartir en France. Jeudi matin, Hendaye (frontière franco-espagnole). « C'était l'enfer. » Saadia craque. Elle demande au chauffeur de retourner à Paris pour s'expliquer avec l'agence et voir son mari. Fatima, quant à elle, est épuisée et malade. Le minibus tombe en panne d'essence à Bordeaux, il faut encore attendre plusieurs heures. Jeudi soir. Un autre minibus est mis à disposition. « On était trop serrés, je commençais vraiment à me sentir mal, souligne Saadia. On devait s'arrêter pour manger car on n'avait plus de nourriture. J'ai supplié le chauffeur de nous donner un peu d'argent, je n'avais rien sur moi. Ce qui a été le plus dur, c'est de voir mes enfants pleurer parce qu'ils avaient faim. » Vendredi. Nouvelle tentative de départ pour le Maroc. Les enfants ont trop faim. « Un monsieur m'a donné 20 €, il fallait surtout acheter de l'eau. Je me suis rendu compte que la petite avait attrapé des poux, elle n'arrêtait pas de pleurer. » Samedi, 6 heures, Algesiras (Espagne). Le chauffeur se décide à prendre des billets pour le bateau, après de longues tergiversations avec Saadia. « J'avais les pieds tellement enflés que je ne voyais plus mes orteils, j'ai cru que j'allais m'effondrer. » Samedi, 23 h 30, arrivée à Tanger (Maroc). « Enfin, je me suis sentie en sécurité. » Saadia prévient la douane, qui alerte la police marocaine. Le chauffeur est arrêté. « Il est en garde à vue. » La mère de famille a accueilli Fatima chez elle à Rabat, avant que celle-ci ne reparte pour Agadir le lundi matin. Les deux femmes et leurs six enfants n'ont pas mangé pendant deux jours et deux nuits. Fatima n'a toujours pas récupéré ses bagages. Saadia, quant à elle, a perdu 3 kg. Elle est épuisée et traumatisée. « Je trouverai quand même la force de porter plainte, c'est inhumain ce qu'il s'est passé. » Contactée hier, l'agence Targa Voyages a nié toute responsabilité dans les incidents survenus lors de ce voyage.

le parisien

La vie est un CDD. lorsque tu seras DCD, l'au delà sera ton CDI ,améliores ton CV en attendant ton Entretien.Allah punit les injustes tot ou tard !
j
21 juillet 2004 23:46
C'est incroyable !!!!!!!!! ça continue encore sad smiley
B
22 juillet 2004 08:30
Je suis partie une seule fois en car, j'avais 20 ans. Je me suis jurée de ne jamais plus voyager en car pour le Maroc.

Le comble ils s'emmènent leurs p.... avec eux à chaque voyages. Dans les parties basse du car vers les bagages, ils ont emménagé un place pour dormir.

Ces "dames" avaient les places privilégiées à coté du chauffeur. Tous les soirs ont les voyaient descendre dans "la couchette" sans aucune honte ou respect.



Message edité (22-07-04 09:45)
Ben quoi 0-°
b
22 juillet 2004 10:30
Salam,
de mon cote j ai pris le car 2 ou 3 fois : de casa => malaga , valencia => paris , ca se passe toujours bien . Mais je voyage toujours avec eurolines ou CTM. Parce que je sais deja l etat des cars marocains et l esprit des agences de voyage de clichy ( asnieres ... ).
Tout ce qu ils veulent c est l argent...
Mais on peut rien faire du moment que les gendammes ( ou police marocaine , la douane ) ne font pas leur travail ( je crois que c est probleme de corruption...)

Salam
22 juillet 2004 16:47
éviter l'agence Targa Voyages, située boulevard Victor-Hugo à Clichy (Hauts-de-Seine et écouter ces

Quelques conseils

IL N'EST PAS forcément très compliqué de savoir que l'on embarque à bord d'un autocar dangereux. « Quand on paye 100 € en liquide pour aller à Rabat, c'est qu'il y a forcément quelque chose de louche », lâche un gendarme habitué à traquer les véhicules qui ne respectent pas la législation sur les transports. Dès lors, il faut s'inquiéter quand le prix proposé par le transporteur est vraiment trop bas.


Et lors du paiement du trajet, exigez un billet en bonne et due forme. La présence d'une remorque visiblement très chargée doit également attirer la suspicion. Un regard porté à l'état général du bus n'est pas non plus superflu. A noter que la loi précise qu'un chauffeur, sur une période de vingt-quatre heures, ne doit pas conduire plus de deux fois quatre heures et demie. Entre les deux, il doit forcément prendre une pause de quarante-cinq minutes. Le non-respect de ces règles est également un indice de la dangerosité du trajet. Mais les passagers qui font appel aux sociétés qui font rouler de tels autocars ne sont pas toujours très regardants sur la sécurité. Pour eux, le facteur prix est le plus déterminant. Avec tous les risques que cela comporte. En cas de problème, il est conseillé de déposer plainte au commissariat ou de saisir à la préfecture la Direction de la concurrence et de la répression des fraudes.

Le Parisien , mercredi 21 juillet 2004

La vie est un CDD. lorsque tu seras DCD, l'au delà sera ton CDI ,améliores ton CV en attendant ton Entretien.Allah punit les injustes tot ou tard !
 
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