Lundi 13 Novembre 2006, par une belle après midi ensoleillée, un jeune fait du scooter dans le quartier Lormont Génicart, la police fait sa tournée, banale rencontre en territoire occupé.
Bien que connu par les policiers, notre lascar doit présenter ses papiers, contrôle d’identité qui dégénère, esclandre, insultes, quatre voisins témoins des faits s’en mêlent, les coups partent, et les gars s’enfuient entre les bâtiments.
C’est ce que déclarera le directeur du Foyer Populaire de Lormont, Mr Seng Douang, présent au moment des faits, mais sa version ne sera pas relayée par les médias.
Les désinformateurs ne tendront leurs micros qu’aux représentants de la police, la version « officielle » est que deux policiers ont été attaqués par une trentaine de jeunes sans raison aucune.
Mercredi 15 Novembre, au journal télévisé de 20H , nous apprenons que le GIPN, et la BSU*, Brigade de Sûreté Urbaine Départementale, ont déployé leur arsenal à Lormont Génicart pour arrêter les « malfrats », plus d’une trentaine d’hommes armés, déboulent à l’aube avec perte et fracas dans les cages d’escalier.
Peu leur importe de se tromper de porte d’appartement, ils sont mandatés, les forces du côté obscur de l’ordre ne se font pas prier pour faire du zèle, et les droits fondamentaux des habitants des quartiers populaires ça fait longtemps déjà qu’ils sont piétinés.
A la vue d’un tel débarquement, les cinq interpellés n’opposent pas de résistance.
Parmi eux un mineur de 17 ans, qui fera 48h de garde à vue avant que les enquêteurs daignent prendre en considération une pièce extrêmement importante, puisqu’il s’agit de la feuille de présence du CFA où ce garçon suit une formation.
En effet le lundi il était à l’école.
Mais l’opinion publique et les politiques veulent des coupables, nourrir le sentiment d’insécurité, désigner les populations dangereuses et responsables de tous les déboires de la société.
A l’issue des 48h de garde à vue, le mineur est relâché mais son nom figure désormais dans les fichiers de la police, « connu des services » comme ils disent dans leur jargon.
Les quatre autres sont mis en examen, le procureur de la république Mr de Loze demande leur placement en détention préventive, et les affuble de quatre chefs d’inculpation :
violences en réunion sur agent dépositaire de l’autorité publique outrage rébellion provocation à la rébellion
(...)
Affaires à suivre, à l’instant, où je vous écris nous n’avons pas les dates des procès, mais nous vous tiendrons au courrant, car Le R.E.Z.O (Résistances Eclairées en Zones Occupées) s’organise.
En attendant Hacktivismes transmet.
Note : BSU* : sous la direction de Mr Doutre nommé par arrêté ministériel signé de la main de Mr Sarkosy, en décembre 2005, juste après l’embrasement hexagonal.
Cette brigade à déjà fait parler d’elle dans le coin, puisque en mars 2006 elle démantelait un réseau très dangereux, les Solid’Air, des écolos qui dégonflent les pneus des 4x4 qui roulent en centre ville.
Mr Doutre déclarait à l’époque dans le Sudouest « sous les dehors de robin des bois, ce ne sont rien d’autre que des délinquants de voie publique ».
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