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Le Christianisme ,Taqiyya , Falsification et Les Moudjahiddin
10 mars 2013 22:28
« Inna al-hamda lilah, nahmadouhou wa nasta'înouhou wa nastaghfirouh, wa ahoudou bi-llahi min chourouri anfousina wa min sayyi ati a'malina.»

« Louanges à Allah que nous glorifions, dont nous implorons aide et pardon, et nous cherchons refuge auprès de Lui contre le mal qui est en nous et de nos mauvaise actions.»

« Man yahdihi-llahou fala moudillalah, wa man youdlil fala hadiyalah, wa achhadou an la ilaha illa llahou wahdahou la charika lah, wa achhadou anna mouhammadan 'abdouhou wa rasoulouh. »

« Celui qu'Allah guide nul ne peut l'égarer, et celui qu'Allah égare nul ne peut le guider. J'atteste qu'il n'y a de divinité qu'Allah, Le Seul, L'Unique sans associé, et j'atteste que Mohammad est le Serviteur et le Messager d'Allah.»

« Ya ayyouha-l-ladzina amanou-t-taqou-llaha haqqa touqatih, wa la tamoutounna illa wa antoum mouslimoun »

« O les croyants, craignez Allah comme Il doit être craint et ne mourrez qu'en état de pleine soumission. »

« Ya ayyouha-n-nasou ittaqou rabbakoum-l-ladzi khalaqakum min nafsin wahida, wa khalaqa minha zawjaha, wa batha minhouma rijalan kathiran wa nisa-a, wa taqou-llaha al-ladzi tasa-a alouna bihi wa-l arham, ina-llaha kana 'alaykum raqiba.»

« O hommes, craignez votre seigneurs qui vous a créé d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre (sur la terre) beaucoup les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement. »

« Ya ayyouha-l-ladina amanou ittaqou-llaha wa qoulou qawlan sadidan, yousslih lakoum a'malakoum, wa yaghfir lakoum dounoubakoum, wa man youtti'i-llaha wa rasoulahou faqad faza fawzan 'azîman. »

« O les croyants, craignez Allah et parlez avec droiture, Allah vous rectifiera vos actions et Il vous pardonnera vos péchés. Et celui qui obéit à Allah et à Son Messager, il réussira, certes, d'une grande réussite. »



Le Christianisme , La Bible , Dieu et Les Prophètes (Première Partie) :


http://www.yabiladi.com/forum/christianisme-bible-dieu-prophetes-80-5506753.html



Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/03/13 22:34 par bankss.
11 mars 2013 12:38
Au nom d'Allah , le tout miséricordieux , le très miséricordieux .

Allah soubhanahou wa ta'ala dit dans la sourate de marie:

34. Tel est Issa (Jésus), fils de Marie : parole de vérité, dont ils doutent.

35. Il ne convient pas à Dieu de S'attribuer un fils. Gloire et Pureté à Lui ! Quand Il décide d'une chose, Il dit seulement : «Sois ! » et elle est.

36. «Certes, Dieu est mon Seigneur tout comme votre Seigneur. Adorez-le donc. Voilà un droit chemin».

37. [Par la suite,] les sectes divergèrent entre elles. Alors, malheur aux mécréants lors de la vue d'un jour terrible !




La Falsification des Manuscrits du Nouveau Testament



Note préliminaire : Pour la rédaction du présent article, je me suis basé principalement sur l’ouvrage du professeur Bruce M. Metzger « The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 » ainsi que sur les travaux du Docteur Bart Ehrman.


Objectif : Mon objectif sera de montrer que les scribes chrétiens ont bien falsifié le texte du Nouveau Testament et qu’ainsi ils l’ont sérieusement, voire même, gravement endommagé.



Les chrétiens sont souvent choqués par l’affirmation musulmane de la falsification de la Bible en général et du Nouveau Testament en particulier, « Comment pouvez vous croire que des scribes croyants et craignant Dieu aient pu falsifier les Saintes-Écritures ?! » nous disent-ils. « Et puis comment la Parole inspirée de Dieu peut-elle subir des falsifications ?! » s’indignent-ils.

En effet, pour eux des passages coraniques tels que 5:14; 5:48; 3:78; 2:75-79 sont inacceptables car les scribes chrétiens avaient beaucoup de respect pour le texte du Nouveau Testament et n’auraient jamais fait une telle chose. De plus, le Nouveau Testament étant d’inspiration divine est infalsifiable selon eux.

Or, nous allons voir qu’un tel argument n’est plus soutenable aujourd’hui. En effet, grâce à la découverte de nouveaux manuscrits, même les théologiens chrétiens reconnaissent que le texte du Nouveau Testament a subi des altérations et des falsifications de la part de scribes peu scrupuleux comme nous allons le voir en détail à continuation.

D’abord, avant de traiter le sujet, il faut souligner le fait que nous ne disposons plus des originaux du Nouveau Testament, nous n’avons que des copies réalisées des siècles plus tard. Bart Ehrman, célèbre docteur en théologie, historien et spécialiste du Nouveau Testament dit :



« Non seulement nous n'avons pas les originaux, mais nous n'avons pas les premières copies des originaux, nous n'avons même pas les copies des copies des originaux, ni même les copies des copies des copies des originaux. Ce que nous avons sont des copies faites plus tard- beaucoup plus tard. Dans la plupart des cas, ce sont des copies rédigées nombreux siècles plus tard,… »
(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman page 10).



Le problème ne s’arrête pas là. Car les copies que nous possédons posent un autre problème qui n’est pas sans gravité : Elles diffèrent les unes des autres. Bart Ehrman continue :



« … et toutes ces copies sont différentes l'une de l'autre, dans de milliers d'endroits. Comme nous le verrons plus tard dans ce livre, ces copies diffèrent les unes des autres en tant d'endroits que nous ne savons même pas combien il existe de différences. » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman page 10)



Il en conclut que :



« Il est peut être plus facile de dire : il existe plus de différence entre nos manuscrits qu'il y en a de mots dans le nouveau testament. » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman page 10)


Le problème que posent ces différences entre les manuscrits que les spécialistes appellent « les variantes de lecture » est facile à comprendre. Nous allons prendre un exemple fictif pour expliquer ce point:



Supposons qu’un juge appel trois témoins pour connaître les traits d’un prétendu meurtrier. Le témoin A dit que le meurtrier a les cheveux longs, Le témoin B par contre dit que le meurtrier a la tête rasée, et le témoin C dit que le meurtrier avait les cheveux courts.

Récapitulons : A : les cheveux longs ; B : la tête rasée ; C : les cheveux courts.

Il n’est pas difficile de comprendre que le juge aura de sérieux problèmes à savoir laquelle des versions est la correcte. C’est exactement le même problème que posent ces différences entre les manuscrits du Nouveau Testament ! Dans certaines situations il est facile de reconnaître laquelle des versions est l’authentique, mais dans d’autres situations, il est quasiment impossible de reconstituer le texte original.

Ces différences entre les manuscrits du Nouveau Testament sont apparues très tôt. Déjà au troisième siècle, Origène qui est l’un des Père de l’Eglise se plaignait ainsi :


« Les différences entre les manuscrits sont devenus très grandes, que sa soit par négligence de certains copistes ou par l’audace pervers d’autres ; ou bien ils ne se préoccupent pas de vérifier ce qu’ils ont transcrit, ou bien, en vérifiant, ils ajoutent ou ils retranchent selon leur volonté »

(Commentaire sur Mathieu 15 :14, tel que cité en Bruce M. Metzger , « Explicit References in the Works of Origen to Variant Readings in New Testament Manuscripts » en J. Neville Birdsall and Robert W. Thomson, eds., « Biblical and Patristic Studies in Memory of Robert Pierce Casey, Herder, Fribourg, 1968, pp.78-79)

Celse (IIème siècle), philosophe épicurien grec et célèbre adversaire du christianisme, disait :

« Certains croyants (chrétiens), comme s’ils avaient bu, arrivent au point de s’opposer à eux même et altérer le texte original de l’évangile trois ou quatre ou plusieurs fois encore, et changent son caractère pour pouvoir nier les difficultés que leur présente la critique. » (Contre Celse 2 .27)



L’un des premiers théologiens à avoir publié une œuvre de référence sur ce problème est l’exégète catholique français Richard Simon qui est considéré comme l’initiateur de la critique biblique en langue française. Il publia en 1689 « Histoire critique du texte du Nouveau Testament », qui comprenait trente-trois chapitres. Simon affirme que les protestants se trompent en se basant uniquement sur les textes du Nouveau Testament car les textes originaux sont perdus. Ce qui importe c’est l’interprétation de ces écritures faite pas la tradition apostolique transmise à l’Eglise. (Catholique)


« Il n’existe actuellement aucune copie du Nouveau Testament, quelle soit en grec, latin, syriaque ou arabe qui peut être considérée authentique, car il n’y en a aucune, quelle que soit la langue dans laquelle elle fût écrite, qui se trouve absolument libre d’additions. Je pourrais même ajouter que les scribes grecs ont pris de grandes libertés en composant leurs copies… »
(Richard Simon, « A critical History of the Text of the New Testament », R. Taylor, London 1689, Partie 1 pp. 65)


« Les grands changements qui ont eu lieu dans les manuscrits de la Bible…depuis la perte des premiers originaux, détruisent complètement la doctrine des protestants… qui ne consultent que ces mêmes manuscrits de la Bible dans la forme qu’ils ont actuellement. Si la vérité de la religion n’a pas survécu dans l’Église (Catholique), il n’y a pas n’en plus de garanties qu’elle soit aujourd’hui dans des livres qui ont souffert tant de changements et dans lesquels tant de questions dépendent du libre arbitre des copistes »

(cité en Georg Werner Kümmel, « The New Testament : The History of the Investigation of Its Problems, Abingdon Press, Nashville, 1972 pp. 41)



D’autres théologiens ont apporté de nombreuses avancées dans le domaine de la critique textuelle tel que Richard Bentley, Johann Albrecht Bengel, Johann J. Westtstein, Karl Lachmann, Lobegott Friedrich Constantine von Tischendorf, Brooke Foss Westcott, Fenton John Anthony Hort, etc. Il est important de préciser que l’objectif de ces théologiens n’était pas de critiquer la Bible à outrance car eux aussi étaient de pieux chrétiens, mais ils voulaient s’approcher du texte original.
(Pour plus de détail sur l’histoire de la Critique Textuel voir : Bruce M. Metzger « The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 » de la page 95 à 149.)


Ces modifications dont a souffert le Nouveau Testament ont diverses causes. Les spécialistes les classent généralement en deux groupes :



1- Les modifications accidentelles

2- Les modifications intentionnelles



Notre objectif sera de présenter les différentes causes qui ont poussé certains scribes a modifié le texte du Nouveau Testament, ainsi que de montrer que dans plusieurs cas, nous ne pouvons plus savoir quel était le sens original du texte.
12 mars 2013 15:04
Les modifications accidentelles







Nous n’allons pas trop développer cette partie car notre objectif est plutôt de montrer les modifications volontaires qui nous permettent de parler avec preuve de falsification du Nouveau Testament. Cependant, pour plus de transparence il convient de présenter quelques exemples de modifications accidentelles et involontaires du Nouveau Testament de la part des scribes car elles aussi ont endommagé le texte du Nouveau Testament.

Les premiers manuscrits du Nouveau Testament étaient écrit en majuscule et sans espace entre les mots ce qui rendait la tâche des scribes très compliquée.

Bart Ehrman dit :

« …le fait que les manuscrits grecs s’écrivaient en Scriptio Continua, sans ponctuation et sans espace entre les mots, a augmenté les erreurs accidentelles commises par les scribes »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



Les fautes accidentelles sont de plusieurs types, Bruce Metzger les classe en quatre groupe (cf. « The text of the new testament » pages 186-195) :



1- Erreurs résultant d’une vision défectueuse

2- Erreurs résultant d’une audition défectueuse

3- erreurs de mémoire

4- erreurs de jugement


Nous verrons ici quelques exemples des deux premiers types, c’est-à-dire les « erreurs résultant d’une vision défectueuse » ainsi que les « erreurs résultant d’une audition défectueuse ».



Erreurs résultant d’une vision défectueuse




« Les scribes qui souffraient d‘astigmatisme avaient des difficultés à distinguer des lettres grecques qui ressemblaient les unes aux autres, particulièrement quand les copies antérieures n’avaient pas été écrite avec soin. »

(Bruce M. Metzger, « The text of the New Testament, pp186.)



Exemples :



1Corinthiens 5 :8

« Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité. »





« … non avec un levain de malice et de méchanceté. Ce dernier mot « méchanceté » s’écrit en grec PONÉRAS, ce qui le rend très ressemblant au mot PORNEIAS, qui signifie « immoralité sexuelle »… dans certains manuscrits conservés , Paul averti explicitement les chrétiens non contre la méchanceté en général mais contre les vices sexuels en particulier »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



Romains 12 :11

« Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur. »


« En Romain 12 :11, Paul exhorte le lecteur à « servir le Seigneur ». Mais le mot « Seigneur », KURIW, est habituellement abrégé en KW (avec un trait sur la partie supérieure), lettres que certains des premiers scribes ont interprété de façon erronée comme abréviation de KAIRW qui signifie « temps ». Par conséquent dans leur manuscrit Paul exhorte les lecteurs à « servir le temps ». »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



La Bible annotée de Neûchatel :



« - Une variante de D, etc. qui donne la leçon reçue en Occident jusqu'à Jérôme, porte : servant le temps.

Luther a suivi cette variante dans sa traduction. Meyer, Godet, Zahn et d'autres considèrent cette leçon comme le texte primitif ils estiment que la formule courante : servant le Seigneur, a été substituée à l'expression : servant le temps, qui ne se trouve pas ailleurs.

Temps et Seigneur ne diffèrent en grec que par une lettre.



Si temps, occasion, est le mot employé par l'apôtre, il a voulu dire : saisissez les occasions qui vous sont offertes de vous employer avec ferveur au service de vos frères, ou encore : sachez vous soumettre aux circonstances favorables ou défavorables, quand vous voulez faire du bien au prochain.”




Note: Remarquons qu’ici nous ne pouvons plus connaitre le vrai sens utilisé par Paul. Le sens original est perdu. La Bible de Neûchatel donne les deux interprétations au cas où!



1Corinthiens 12:13

« Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. »



« ...en 1Corienthiens 12:13: Paul affirme qu’en Christ “Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, et qu’également « nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. ». Le mot « Esprit » (PNEUMA) s’abrégeait dans plusieurs manuscrits en PMA, une formule qui pouvait se confondre, et qui fut confondue, avec le mot grec « boisson » (POMA) ; ce qui fait que dans certains manuscrits Paul affirme que tous ont « été abreuvé d’une seule boisson ». »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



Luc 12 :8-9

« Je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l'homme le confessera aussi devant les anges de Dieu; mais celui qui me reniera devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu. »



« Le manuscrit en papyrus le plus ancien conservé de ce passage omet complètement le verset 9, et ce n’est pas difficile d’apprécier comment l’erreur a été commise. Le scribe a copié les mots « devant les anges de Dieu » du verset 8, Après il reposa ses yeux sur la page qui lui servait de modèle, il trouva les mêmes mots au verset 9 et supposa que c’était ceux qu’il venait de copier ; par conséquent, il continua au verset 10 et il élimina tous le verset 9 du manuscrit. »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



Jean 17 :15

« Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. »



« Dans l’un des meilleurs manuscrits conservés (Le Codex Vaticanus du IV siècle) il y a une omission des mots « monde…du » ce qui fait que Jésus prononce une étrange prière : « Je ne te prie pas de les ôter du mal. » »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



Luc 10 :32

« Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre. »



« L’ensemble du verset Luc 10 :32 est manquant en « N » parce que la phrase finie avec le même verbe que la phrase précédente (verset 31). »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp189 )



1Corinthiens 9 :2

« Si pour d'autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. »



« Le Codex Alexandrinus omet en entier le verset 1Cor 9 :2 qui fini par les mêmes quatre mots que le précèdent verset. »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp189 )



Luc 14 :26-27

« Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suis pas, ne peut être mon disciple. »



« Les cinq derniers mots en Luc 14 :26 et 27 sont exactement les mêmes, il est facile de se rendre compte des omissions accidentelles du verset 27 dans plus d’une douzaine de manuscrits. »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp189 )



Erreurs résultant d’une audition défectueuse




« Quand les scribes réalisaient des copies en dictant, ou même lorsqu’un scribe solitaire dans son coin prononçait lui-même les mots qu’il transcrivait, la confusion pouvait arriver parfois entre les mots qui ont la même prononciation que d’autres, mais qui différent dans l’orthographe (comme les mot anglais « there » et « their » ou « grate » et greate ») »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp190 )



Exemples :



Apocalypse 1 :5

« et de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang »



« …en Apocalypse 1 :5 ou l’auteur parle de « celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés ». Le mot « Délivrés » (LUSANTI) a exactement le même son que le mot qui signifie « Lavés » (LOUSANTI), et, par conséquent, on ne doit pas être surpris du fait que dans bon nombre de manuscrits médiévaux, l’auteur se réfère à « celui qui nous aime, qui nous a LAVÉS de nos péchés par son sang »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



Romains 5 :1

« Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ »



« Nous trouvons un autre exemple dans l’épître aux Romains dans laquelle Paul déclare que ‘Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu’ (Romains 5 :39) Mais a-t-il vraiment dit cela ? En grec, ce qui se traduit par « nous avons la paix » une affirmation, a exactement le même son que ce qui se traduit par « soyons en paix », une exhortation. Et il se trouve que dans bon nombre de manuscrits, parmi les plus anciens, Paul ne soutient pas avec assurance que lui et ceux qui le suivent « ont la paix avec Dieu » mais plutôt il les exhorte tous à avoir cette paix. Ceci est un passage ou les spécialistes en critique textuel considèrent qu’il est difficile de décider laquelle des lectures est la correcte. »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



La Bible annotée de Neuchatêl :



- Nous avons la paix...la plupart des majuscules, et en particulier les plus anciens, portent : ayons la paix.

Note: Ici encore le sens original est perdu. Nous ne pouvons pas savoir avec certitude laquelle des lectures est l’originale utilisée par Paul.





Jean 5:39

« Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. »



“On peut voir un autre exemple de ça en Jean 5 :39, ou Jésus dit à ses adversaires Vous sondez les Écritures,…ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Dans un ancien manuscrit le dernier verbe fut changé par un autre dont le son été similaire, mais qui dans ce contexte n’avait aucun sens. Dans ce manuscrit Jésus dit : Vous sondez les Écritures,…ce sont elles qui pèchent contre moi. »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



Luc chapitre 3



« Parmi les milliers d’erreurs accidentelles introduites dans les manuscrits du Nouveau Testament, il est probable que la plus grotesque soit celle qui se trouve dans un manuscrit cursive des quatre évangiles produit au XIV siècle et officiellement classifié comme le nº109. Son erreur particulière se trouve en Luc 3, dans la section sur la généalogie de Jésus. Le scribe qui copiait le texte a dû utiliser comme modèle un manuscrit ou la généalogie se présentait en deux colonnes. Pour une quelconque raison, au lieu de copier une colonne puis celle d’après, ce qu’il (le scribe) a fait c’est de les copier comme s’il s’agissait d’un seul paragraphe, ainsi les noms de la généalogie se présentent complètement en désordre et la majorité des personnes mentionnées finissaient par être le fils d’un autre père... Dieu Lui-même apparaît comme étant le fils d’un homme appelé Aram ! »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



Nous venons de voir ici quelques exemples des modifications involontaires dont ont souffert certains manuscrits du Nouveau Testament. Dans la partie suivante nous allons nous intéresser cette fois-ci aux modifications volontaires, soit à la falsification des manuscrits du Nouveau Testament par des scribes chrétiens.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 12/03/13 15:08 par bankss.
12 mars 2013 15:57
Les modifications intentionnelles : La falsification !






Les scribes chrétiens n’ont pas hésité à falsifier le texte du Nouveau Testament qu’ils copiaient. Cette falsification pouvait avoir plusieurs raisons. Nous allons citer les différentes raisons qui ont poussé les scribes chrétiens a falsifié le texte du Nouveau Testament en donnant des exemples précis de chacune d’elles.

Les modifications intentionnelles (falsification) sont les plus difficiles a identifiées car souvent elles semblent cohérentes contrairement aux modifications accidentelles.


« Les changements intentionnels de leur coté, ont tendance à être plus difficiles à identifier. Précisément parce que, étant réalisés de façon délibérée, ils peuvent paraître cohérents. Et vu qu’ils sont cohérents, il y aura toujours des critiques qui soutiennent qu’ils sont l’option la plus cohérente, c'est-à-dire qu’ils ne sont pas des modifications mais bien les mots originaux. Ceci n’est pas un débat entre des chercheurs qui croient que le texte fut modifié et ceux qui croient qu’il ne le fut pas. Tous les experts savent que le texte a été modifié, la seule chose à débattre et de savoir quelle option constitue une modification et laquelle au contraire peut être considérée la forme la plus ancienne du texte à notre disposition. À cet égard, il y a des moments où les opinions des chercheurs ne coïncident pas. »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)



Falsification pour harmoniser




Certains scribes ont falsifié certains passages du Nouveau Testament pour les harmoniser.

« Depuis que les moines connaissent par cœur de grande portion des Saintes Écritures, la tentation d’harmoniser les citations parallèles et discordantes fut grande, proportionnellement au degré de familiarité du copiste avec d’autres passages de la Bible. »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp197 )



Jean 19 :20

« Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville: elle était en hébreu, en grec et en latin.

« “elle était en hébreu, en grec et en latin, a été introduite dans le texte de nombreux manuscrits dans Luc 23 :38 » »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp197 )



Luc 11 :2-4

« Il leur dit: Quand vous priez, dites: Père! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation. »



« La forme, plus courte, de la prière du Seigneur (Notre Père) dans Luc 11 :2-4 (Père! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation) a été retouchée dans de nombreux exemplaires de Luc pour la mettre en accord avec la forme de Matthieu 11 :9-13, plus familière et plus longue »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp197 )



Actes 9 :5-6

« Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tremblant et saisi d'effroi, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. »



« Dans Actes 9 :5-6, les paroles prononcées par Paul à sa conversion ont été retouchés dans certains manuscrits pour les mettre en accord avec le récit parallèle dans Actes 26 :14-15 »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp197 )



Matthieu 15 :8

« Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi. »



« La citation dans la version du Roi James (Texte Reçu) " Ce peuple, s'approche de moi de sa bouche,"_citation qui ne se trouve pas dans les plus anciens manuscrits de Matthieu_ a été introduite dans des manuscrits tardifs par des scribes avertis qui ont comparé la citation avec sa forme complète dans la Septante en Esaïe 29 :13 »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp198 )



Bible annotée de Neûchatel :

Le texte reçu, avec C et les majuscules, ajoute les mots : "s'approche de moi de sa bouche," qui sont bien dans Esaïe, mais que Jésus omet dans sa citation. Il en est de même dans Marc 7.6



Romain 13 :9

« En effet, les commandements: Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu'il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »



« Dans Romains 13 :9, la référence de Paul à quatre des dix commandements a été élargie dans certains manuscrits par l’adition d’un autre : Tu ne porteras point de faux témoignage. »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp198 )



Hébreux 12 :20

« car ils ne supportaient pas cette déclaration: Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée. »





« Dans Hébreux 12 :20, quelques témoignages élargissent la citation qui provient d’Exode 19 :13 : On ne mettra pas la main sur lui, mais on le lapidera, en ajoutant les mots qui suivent dans Exode : ou on le percera de flèches. (Comme on la trouve dans la version du Roi James) »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp198 )



Corriger des erreurs et des difficultés historiques et géographiques




Les scribes chrétiens ont tenté à maintes reprises de corriger des passages qui contenaient des erreurs ou des difficultés historiques ou géographiques.



Marc 1 :2-3

« Selon ce qui est écrit dans Ésaïe, le prophète: Voici, j'envoie devant toi mon messager, Qui préparera ton chemin; C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. »



« Le problème est que le début de la citation n’est pas du tout d’Esaïe, mais d’un mélange entre un passage d’Exode 23 :20 et un autre de Malachie 3 :1. Il y avait des scribes qui ont reconnu que ceci posait un problème et ont choisi de changer le texte de façon qu’ils disent : Selon ce qui est écrit dans les prophètes. De cette façon, le problème de l’attribution erronée de la citation disparaissait. Cependant, de nos jours, il y a peu de doutes sur ce que l’auteur de Marc a réellement écrit : l’attribution à Esaïe apparaît dans les témoignages les plus anciens et ceux de meilleure qualité qui ont été conservés. » »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)


Bible Annotée de Neûchatel sur Marc 1.2



Le texte reçu, avec A et des majusc., porte ici dans les prophètes, contrairement aux témoignages les plus décisifs. C'est une correction très ancienne (Irénée l'a déjà), jugée nécessaire parce que l'évangéliste va citer deux prophètes. {#Mr 1:2,3} Faut-il, pour cela, lui attribuer un défaut de mémoire? Ne peut-on pas admettre que, ayant l'intention de citer la prophétie si connue d'Esaïe, il écrive d'abord le nom de ce prophète, puis que, se souvenant d'une autre prédiction qui convient également à son but, il cite cette dernière en premier lieu?



Marc 2 :20

« Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là. »





Bible Annotée de Neûchatel sur Marc 2.20 :



Mais il faut remarquer ce dernier mot de Marc: en ce jour-là.

Le texte reçu dit: en ces jours-là.

C'est la correction d'un copiste qui a voulu mettre ces mots en harmonie avec ceux qui précédent: les jours viendront.

Le vrai texte, en indiquant un jour précis, rappelle le tragique événement que Jésus vient d'annoncer: l'époux leur sera ôté.

"Il ne faut qu'un jour pour ôter l'époux; mais ils seront nombreux les jours où il sera ôté et absent." Bengel




Matthieu 27 :9

« Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: Ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu'on a estimé de la part des enfants d'Israël »



« Les citations qu’attribue Matthieu au prophète Jérémie proviennent en faite de Zacharie. Il n’est pas surprenant que quelques scribes aient cherché à réparer l’erreur, soit en substituant par le nom correct ou en omettant carrément le nom (Jérémie) »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp199 )



Bible Annotée de Neûchatel sur Matthieu 27.9 :



La citation qui suit ne se trouve point dans Jérémie, mais dans #Za 11:12,13.

Quelques minuscules ont corrigé cette faute en mettant le nom de Zacharie; d'autres portent simplement: le prophète; mais le nom de Jérémie est indubitablement authentique. Pour aplanir la difficulté, on a eu recours à diverses hypothèses sans valeur.

Il faut y voir une inadvertance, à laquelle un passage de Jérémie {#Jer 18:2} pouvait facilement donner lieu.

« Je confesse que je ne sais comment le nom de Jérémie s'est ici rencontré, et ne m'en tourmente pas fort. Certes la chose montre d'elle-même qu'on s'est abusé en mettant le nom de Jérémie pour Zacharie; car en Jérémie, on ne trouve point ce propos, ni chose qui en approche »

(Calvin, cité en La Bible de Neûchatel sur Matthieu 27 :9)




Actes 13 :20

« Après cela, durant quatre cent cinquante ans environ, il leur donna des juges, jusqu'au prophète Samuel. »



Bible Annotée de Neûchatel sur Actes 13.20 :



Puis, en comptant environ quatre cent cinquante ans depuis l'établissement du peuple en Canaan jusqu'à Samuel inclusivement, il suit une chronologie généralement admise de son temps, car il est d'accord avec l'historien Josèphe. (Ant. VIII, 3, 1.) Selon l'auteur du livre des Rois, {#1Ro 6:1} quatre cent quatre-vingts ans s'étaient écoulés depuis la sortie d'Egypte jusqu'à la construction du temple par Salomon. Il y a dans ces évaluations un écart d'à peu près un siècle. Inutile de rapporter les divers calculs qui ont été faits pour rétablir l'harmonie. C'est probablement aussi le désir d'obvier à cette difficulté qui a donné lieu à une variante selon laquelle il faudrait construire ainsi #Ac 13:19,20 "Il leur donna le pays en héritage, environ quatre cent cinquante ans. Après cela, il leur donna des Juges." De cette manière, les quatre cent cinquante ans ne désigneraient pas la période des Juges, mais au contraire toute la période antérieure, pendant laquelle Dieu prépara l'établissement d'Israël en Canaan, période qui comprend les quatre cents ans de servitude en Egypte, {#Ac 7:6} les quarante ans de séjour dans le désert et une dizaine d'années qui furent employées à la conquête de Canaan. Bien que cette leçon se trouve dans Sin., B, A, C, versions, son authenticité est douteuse.




Jean 19 :14

« C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. »



« Quelque scribes ont tenté d’harmoniser le récit johannique de la chronologique de la Passion avec celui de Marc en changeant la sixième heure de Jean 19 :14 par la troisième heure (qui apparaît en Marc 15 :25) »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp199 )



Marc 8 :31

« Alors il commença à leur apprendre qu'il fallait que le Fils de l'homme souffrît beaucoup, qu'il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât trois jours après. »



« La déclaration de Marc 8 :31, que le Fils de l'homme souffrît beaucoup…qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât trois jours après semble impliquer une difficulté chronologique, certains copistes ont changé cette phrase par l’expression plus familière le troisième jour. »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp199 )



Hébreux 9 :2-4


« Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints, renfermant l'autel d'or pour les parfums, et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance.»



« L’auteur de l’Epître aux hébreux place l’autel d’or pour les parfums dans le Saint des Saint, ce qui contredit la description du Tabernacle de l’Ancien Testament (Exode 30 :1-6). Les scribes du Codex Vaticanus et les traducteurs de la version éthiopienne ont corrigé ce récit ont transférant les mots vers 9 :2, ou le mobilier du lieu saint est détaillé. »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp200 )



Amalgamer les lectures (Conflation of readings)




Quand les scribes avaient deux manuscrits qui portaient deux variantes de lecture sur un même verset, ils n’hésitaient pas à les amalgamer, c'est-à-dire à copier les deux variantes dans le même manuscrit. En voici des exemples :



Luc 24 :53

« et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu. »



« Par exemple, dans certains manuscrits anciens l’évangile selon Luc conclu en déclarant que les disciples ‘’…étaient continuellement dans le temple bénissant Dieu’’, tandis que d’autres manuscrits portent ‘’…étaient continuellement dans le temple louant Dieu’’. Plutôt que de discriminer entre les deux, des scribes tardifs ont décidé qu’il est plus sûr de copier les deux ensembles, et ainsi, ils ont inventé la variante ‘’ étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.’’ »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp200 )



Bible annotée de Neuchâtel :

- Ici encore, les critiques préfèrent la leçon de D et de l'Itala : louant ; car ce terme, comme le remarque M. Godet, "est un terme favori de Luc."

Sin. ; B, C lui ont substitué : bénissant. Le texte reçu, avec A, majuscules, combine les deux leçons : louant et bénissant.




Note : Ici encore nous ne pouvons plus connaître avec certitude le texte original : les disciples étaient-ils dans le temple en « Louant », en « Bénissant » ou en « Louant et bénissant » en même temps ? Que disait le texte original ?



Marc 13 :11

« Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint. »



« Dans des manuscrits anciens de Marc 13 :11 Jésus conseil à ses disciples de ne pas être ‘inquiets à l’avance’ (προμεριμνᾶτε) de ce qu’ils auront à dire quand ils seront persécutés. D’autres manuscrits de Marc portent ‘ne préméditez pas à l’avance’ (προμελετᾶτε), qui est l’expression utilisée dans le passage parallèle de Luc 21 :14. Plutôt que de choisir entre ces deux verbes, plusieurs bons copistes de Marc donnent à leurs lecteurs le bénéfice des deux. »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp200 )



Actes 20 :28

« Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang. »



« Dans Actes 20 :28, les deux anciennes variantes ‘l’Église de Dieu’ et ‘l’Église du Seigneur’ ont été amalgamés dans des manuscrits tardifs, en écrivant ‘l’Église du Seigneur et de Dieu’. »

(Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp200 )


Bible annotée de Neuchâtel :

- Ici se présente l'une des variantes les plus célèbres de tout le Nouveau Testament. Le texte reçu dit : l'Eglise de Dieu. Cette leçon a pour elle les deux plus anciens manuscrits, celui du Vatican et celui du Sinaï, onze minusc., plusieurs versions et plusieurs Pères de l'Eglise.

Bengel, qui admet cette variante, fait aussi observer que Paul n'écrit jamais l'Eglise du Seigneur, mais toujours (onze fois) l'Eglise de Dieu. Ce texte est adopté par Westcott et Mort, Weiss, Nestle. D'autre part, A, C, D et un autre majuscules, quatorze minusc., plusieurs versions orientales et de nombreux Pères portent l'Eglise du Seigneur, leçon admise par les critiques modernes Griesbach, Lachmann, Tischendorf, Blass. Enfin, quatre majuscules et une centaine de minusc. ont réuni les deux termes : du Seigneur et de Dieu, ce qui paraît n'être qu'une correction.




Falsifications pour des raisons théologiques



Au début du christianisme, il y avait plusieurs groupes chrétiens dont les croyances étaient opposées. L’historien et théologien Bart Ehrman nous dit par exemple :



« Quelques groupes chrétiens affirmaient que c’est Dieu qui a crée ce monde, d’autres affirmaient que le vrai Dieu ne l’avait pas créé : le monde selon eux était un lieu maléfique, résultat d’un désastre cosmique. Certains groupes affirmaient que les Écritures juives avaient été révélées par l’unique vrai Dieu, d’autres affirmaient que les Ecritures juives étaient l’œuvre du Dieu inférieur adoré par les juifs et que celui là n’était pas l’unique vrai Dieu. Certains groupes affirmaient que Jésus-Christ était le Fils de Dieu, complètement divin et complètement humain en même temps, d’autres croyaient qu’il était complètement divin mais pas du tout humain, d’autres affirmaient même que Jésus-Christ était deux : un être divin (Christ) et un être humain (Jésus). Certains groupes pensaient que la mort du Christ avait apporté le Salut au monde, d’autres que la mort de Jésus n’avait aucune relation avec le Salut de ce monde, et d’autres que Christ n’avait jamais été tué. »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 6)



La concurrence entre ces groupes chrétiens était grande, ceci a poussé certains scribes chrétiens à falsifier le texte du Nouveau Testament pour favoriser leurs dogmes. Nous pouvons prendre pleins d’exemples pour illustrer ce fait, mais pour simplifier nous allons nous baser uniquement sur les falsifications anti-adoptianistes. Mais d’abord qui sont les adoptianistes ?

Les adoptianistes étaient des chrétiens qui ne croyaient pas en la divinité du Christ, pour eux Jésus n’était qu’un humain, un prophète de Dieu comme les autres prophètes qui l’ont précédé.

Certains scribes chrétiens, qui croyaient que Jésus était divin, étaient souvent frustrés de ne pas trouver de passages clairs dans le Nouveau Testament qui confirmeraient cette croyance. Ceci les a donc poussé à falsifier le texte du Nouveau Testament pour que la divinité du Christ y soit clairement affirmée.



Bart Ehrman nous dit dans son livre « Misquoting Jesus »:



« Le premier aspect du débat que nous examinerons est la croyance, défendue par certains chrétiens, selon laquelle Jésus était tellement et pleinement humain qu’il ne pouvait être divin. Ceci était le point de vue d’un groupe de croyants que les chercheurs contemporains appellent ‘les adoptianistes’. Mon argument est que les scribes chrétiens qui s’opposaient à la vision adoptianiste de Jésus ont modifié leur texte pour souligner le fait que celui là n’était pas simplement humain mais aussi divin. Le résultat de cela a été ce qu’on peut appeler les falsifications anti-adoptianistes des Écritures. »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 6)



Voici des exemples de falsifications anti-adoptianistes :



Matthieu 24.36

« Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. »

La Bible Annotée de Naûchatel :


La plupart des critiques admettent dans notre texte les mots: ni le Fils, qui se lisent dans Sin., B, D, l'Itala et quelques Pères. Cette expression, par laquelle le Fils s'exclut lui-même de la connaissance du jour et de l'heure du jugement dernier, se trouve incontestée dans Marc. {#Mr 13:32, voir la note.} On objecte à son authenticité dans Matthieu, qu'elle aurait été ajoutée pour rendre le texte de celui-ci conforme au texte de Marc, mais on peut supposer avec autant de vraisemblance, qu'elle a été retranchée dans un intérêt dogmatique, il faut reconnaître du reste que l'idée se trouve implicitement dans ces termes: le Père seul.



La Bible de Jérusalem :


k) Om (Vulg.) : "ni le Fils", sans doute par scrupule théologique.

Notes de la Bible de Jérusalem sur Matthieu 24.36, page 1720.





1 Timothée 3 :16

« Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand: celui qui a été manifesté en chair, justifié par l'Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire. »



« …dans un Timothée 3 :16, ou plusieurs manuscrit tardives se réfèrent au Christ comme ‘Dieu qui a été manifesté en chair’, cet ancien manuscrit (Codex Alexandrinus : actuellement dans la bibliothèque britannique) parlait par contre du Christ comme ‘celui qui a été manifesté en chair’. En grec ce changement est minime, il s’agit en faite de la différence entre un Zêta et un omicron, deux lettres très ressemblantes.

Un scribe avait falsifié le texte original pour qu’il dise ‘Dieu’ au lieu de ‘celui’ (qui a été manifesté en chair)
»

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 6)




La Bible annotée de Neuchâtel :



« Avant d'expliquer ce passage important (voir la note suivante), il faut remarquer qu'il présente trois variantes qui ont beaucoup occupé la critique : la première, celle du texte reçu, porte : "Dieu manifesté en chair ;" la seconde s'exprime ainsi : "Celui qui a été manifesté en chair..."…

… Enfin, la troisième variante donnerait cette construction à la phrase entière : "Grand est le mystère de piété qui a été manifesté en chair." Cette dernière leçon, bien qu'elle soit adoptée par la Vulgate, n'a pas pour elle les témoignages des manuscrits et des Pères. Elle ne facilite pas l'explication du passage ; elle l'obscurcit au contraire.

Les deux premières variantes, qui seules méritent considération, se partagent les témoignages d'une manière à peu près égale. Les critiques les plus célèbres, Wettstein, Griesbach, Lachmann, Tischendorf se déclarent pour la seconde.

Après tous les travaux de la critique sur ce passage, la question reste forcément indécise.

Pour comprendre comment ces deux leçons, Dieu et Celui, ont pu surgir, il suffit de rappeler qu'en grec Dieu (Theos) s'écrit ainsi "0ç" en abrégé et que le pronom Celui s'écrit "Oç," deux signes extrêmement sembalbles. » (Bible annotée sur 1 Timothée 3 :16)




Jean 1:18

« Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître. »



« Une corruption comparable apparaît dans le prologue du quatrième évangile, bien que la question est ici beaucoup plus complexe et a suscité considérablement plus de débat et d’indécision. Je ne donnerais pas une étude exhaustive de toutes les questions qui tournent autour du texte de Jean 1 :18, ces dernières ont été largement traitées dans les commentaires et dans plusieurs études récentes. Je vais plutôt développer les raisons qui me fond penser que la majorité des manuscrits ont raison en concluant le prologue avec les mots ‘Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique (ό μονογενής υίός), qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître.’ La variante de lecture de la tradition alexandrine, qui substitue ‘Dieu’ à la place de ‘Fils’, représente une corruption orthodoxe du texte dans lequel la complète divinité du Christ a été affirmée : ‘le Dieu Unique’ [(ό) μονογενής 0εός] qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître. »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp78)



La Bible annotée de Neuchâtel :



- Sin., B, C portent : "le Dieu Fils unique qui est dans le sein du Père." Cette variante a donné lieu à de savantes discussions, desquelles il résulte que les deux leçons existaient déjà au deuxième siècle.

La leçon : le Dieu Fils unique, est attestée par les Pères alexandrins à peu près exclusivement. Elle ne trouve son analogue dans aucun texte du Nouveau Testament.




Jean 19 :40

« Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs. »



« Les autres exemples qui proviennent du corpus johannique comprennent l’exemple curieux de Jean 19 :40, ou Joseph d'Arimathée et Nicodème préparent le corps de Jésus pour l’enterrement : ‘Ils prirent donc le corps de Jésus (τό σωμα του Ίησου), et l'enveloppèrent de bandes. Le scribe du codex Alexandrinus, peut être par inadvertance, mais pas sans conséquence, substitue θεου par Ίησου (as nomina sacra, ΘΥ for ΙΥ) le résultat de ce changement et qu’ils (Joseph et Nicodème) ‘prirent donc le corps de Dieu, et l'enveloppèrent de bandes’. »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp83)





Luc 9 :20

« Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis? Pierre répondit: Le Christ de Dieu. »



« Quand Pierre formule sa fameuse confession dans Luc 9 :20, plutôt que de reconnaître Jésus comme ‘le Christ de Dieu’ (τόν χριστόν του θεου), dans certains manuscrits coptes il (Pierre) prétend qu’il est ‘Christ, Dieu’ (= τόν χριστόν τόν θεόν). »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)





Marc 3 :11

« Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s'écriaient: Tu es le Fils de Dieu. »



« Dans Marc 3 :11, ou les esprits impurs proclament l’identité de Jésus, ‘Tu es le Fils de Dieu’, un important manuscrit parmi les minuscules dit ‘Tu es Dieu, le Fils de Dieu’ (σύ εί ό θεός, ό υίός του θεου, MS 69). »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)





Luc 7 :9

« Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit: Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. »


«La déclaration de Luc 7 :9, ‘Lorsque Jésus entendit ces paroles’ a été changée dans un minuscule pour dire ‘Lorsque Dieu entendit ces paroles’ »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)




Luc 8 :28

« Ayant vu Jésus, il poussa un cri, se jeta à ses pieds, et dit d'une voix forte: Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut? Je t'en supplie, ne me tourmente pas. »



« De la même façon, le manuscrit 2766 change les mots du possédé dans Luc 8 :28 de ‘Jésus, Fils du Dieu Très Haut’ en ‘Jésus, le Dieu Très Haut’ »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)





Luc 8 :40

« A son retour, Jésus fut reçu par la foule, car tous l'attendaient. »



« Dans Luc 8 :40, ou la foule reçoit Jésus après l’avoir attendu, la première main du Codex Sinaïticus dit ‘ Ils le reçurent parce qu’ils attendaient tous Dieu’ (τόν θεόν for αύτόν). »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)





Luc 20 : 42

« David lui-même dit dans le livre des Psaumes: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite »



« Dans la citation du Psaume 110 dans Luc 20 :42, le texte du Diatessaron Perse a été changé pour qu’il ne dise pas ‘Le Seigneur a dit à mon Seigneur’ mais plutôt ‘ Dieu a dit à mon Dieu’. »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)





2 Pierre 1 :2

« que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur! »


« Un exemple surprenant se produit dans la salutation de 2 Pierre 1 :2 : ‘que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur!’. P72 omet la conjonction ‘et’ (καί), conduisant à l’identification de Jésus comme Dieu : ‘par la connaissance de Dieu, Jésus notre Seigneur!’. Le fait que cette omission ne soit pas un accident est confirmé par les modifications similaires qui se trouvent dans d’autres manuscrits. »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)




Jude 1 :5

« Je veux vous rappeler, à vous qui savez fort bien toutes ces choses, que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple et l'avoir tiré du pays d'Égypte, fit ensuite périr les incrédules »



« De même, dans Jude 1 :5, les manuscrits varient quant à savoir si c’est le ‘Seigneur’ (la majorité des manuscrits), ‘Jésus’ (A B 33 81 1241 1739 1881) ou ‘Dieu’ (C2 623 vgms) qui sauve le peuple et le tire du pays d’Égypte. »

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85-86)



La Bible annotée de Neuchâtel :



« … B. A, minusc., versions ont Jésus, au lieu de le Seigneur. » (Bible annotée de Neuchâtel sur Jude 1 :5)





Gallates 2 :20

« J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. »





« Dans le corpus Paulien nous trouvons une variation de ce genre qui est particulièrement intéressante et qui mérite une discussion plus approfondie. Dans Gallates 2 :20 Paul formule sa fameuse déclaration : ‘je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi.’ Cependant, dans un nombre important d’anciens et significatifs témoins textuels (manuscrits), la phrase a été changée de ‘au Fils de Dieu’ à ‘au Dieu (et/même) Christ’ (τη του Θεου καί Χριστου; MSS p46 B D F G) ».

(Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp86)



Tous ces exemples que nous venons de citer prouvent de façon incontestable que les scribes chrétiens ont bien falsifié volontairement le texte du Nouveau Testament. Défendre des positions théologiques, corriger des erreurs historiques ou géographiques, harmoniser des contradictions, etc. Il y a beaucoup de facteurs qui les ont poussés à agir ainsi.

Dans certains passages, nous ne pouvons plus connaître avec exactitude que disait le texte original.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 12/03/13 18:18 par bankss.
12 mars 2013 19:48
Les passages non authentiques du Nouveau Testament (interpolations)






Après avoir présenté quelques exemples des différents types de falsification du Nouveau Testament, nous allons nous intéresser à un autre problème similaire: celui des interpolations. Le fait d’interpoler signifie introduire dans un texte, par erreur ou par fraude, des passages qui ne se trouvent pas dans l'original.

En effet les scribes chrétiens n'ont pas eu de mal à fabriquer et insérer des versets voir même des récits entiers qui ne se trouvaient pas dans le texte qu'ils copiaient. Certaines de ces interpolations sont facilement détectables, d'autres ont été considérées pendants des siècles comme authentiques mais elles ont été retranchées vers le XIX siècle grâce à la découverte de nouveaux manuscrits. Enfin, d'autres interpolations existent toujours dans le Nouveau Testament même si les spécialistes, qu'ils soient chrétiens ou pas, n'ont plus aucun doute sur leur inauthenticité.

Nous allons à présent illustrer ce fait avec quelques exemples.



Exemple 1: 1Jean 5:7

"Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, la Parole et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre : l'Esprit, l'eau et le sang, et ces trois se rapportent à un."





La Bible de Neuchatel:

"- Dans le texte reçu la teneur de versets 7,8 est accrue par une interpolation célèbre dans l'histoire du texte du Nouveau Testament : "Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, la Parole et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre : l'Esprit, l'eau et le sang, et ces trois se rapportent à un."

- Les mots en italique sont inauthentiques. Ils ont leur origine dans une fausse interprétation de versets 6,7 (début du verset).

Quelques écrivains anciens (Cyprien) ont vu dans les trois qui rendent témoignage, une allusion à la Trinité. Cette interprétation, d'abord écrite en marge d'un manuscrit, aura été admise dans le texte par un copiste ignorant.

Ces paroles ne se trouvent dans aucun manuscrit grec, excepté dans un qui date du seizième siècle, et dans un gréco-latin du quinzième siècle. Elles manquent également dans presque toutes les versions anciennes, dans tous les Pères de l'Eglise grecque, qui auraient eu tant d'intérêt à les produire dans les controverses ariennes, et chez beaucoup d'écrivains de l'Eglise latine, tels que Tertullien, Hilaire, Ambroise, Augustin, Jérôme.

Elles apparaissent pour la première fois vers la fin du cinquième siècle dans des versions latines en Afrique, puis, dès le dixième siècle dans les manuscrits de la Vulgate.

Dans le Nouveau Testament grec imprimé par Erasme, elles ne furent point admises pour les éditions de 1516 et 1519 ; elles ne jouirent de cette faveur que dans l'édition de 1622, d'où elles passèrent dans les éditions de Robert Etienne, de Bèze et des Elzévir, c'est-à-dire dans le texte reçu dès lors.

Luther ne les a jamais acceptées dans sa version allemande et ce ne fut que longtemps après sa mort, en 1581, qu'elles y furent introduites.

Calvin adopte cette leçon tout en reconnaissant combien elle est contestable, mais le commentaire qu'il en donne montre assez combien elle est peu en harmonie avec la pensée de l'apôtre. Elle l'interrompt, en effet, et cela pour y ajouter une idée dogmatique qui, ici, n'a aucun sens. Enfin, on sait que jamais la doctrine de la Trinité n'a été formulée de cette manière pendant l'ère apostolique. C'est par ces raisons historiques et exégétiques que tous les critiques de nos jours rejettent du texte la glose qui nous occupe."

(Bible de Neuchâtel sur 1Jean5 :7)




Ici, nous avons un bel exemple d'une interpolation. Un scribe frustré par le fait incontestable de ne trouver aucun passage clair et précis sur la Trinité, n’a pas hésité à interpoler ces quelques mots pour donner une base scripturaire incontestable à cette doctrine.

Aujourd'hui, la grande majorité des bibles modernes ont retranché cette interpolation. On ne trouve plus ce verset dans la :

bible Louis Segond,
bible Nouvelle bible Segond,
bible TOB,
bible Osty,
bible du Semeur,
bible Crampon,
bible de Chouraqui,
bible du nouveau monde,
bible de Jérusalem,
bible Scofield,
bible Darby, etc.



Les autres bibles citent ce verset soit en le mettant entre crochets, soit en indiquant en note de bas de page les problèmes qu'il pose. Mais le plus grave, c'est que des millions de chrétiens sont mort en pensant que ce verset faisait parti de la Parole inspirée par Dieu, des millions de chrétiens sont morts en pensant que la Trinité était explicitement et textuellement formulée dans la Bible. Il a fallu attendre la découverte de nouveaux manuscrits au XIX siècle pour constater et détecter cette falsification.



Exemple 2 : Jean 7: 53 á 8: 11 (épisode de la femme adultère)


8.1 Jésus se rendit à la montagne des oliviers. 8.2 Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les enseignait. 8.3 Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; 8.4 et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. 8.5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? 8.6 Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. 8.7 Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. 8.8 Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. 8.9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. 8.10 Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée? 8.11 Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus.



Cette histoire très célèbre n'est, hélas pour les chrétiens, pas authentique, c'est ce que disent tous les spécialistes du Nouveaux Testament qu'ils soient chrétiens ou pas. Bart Ehrman nous dit:

"L'histoire de Jésus et de la femme adultère est probablement l'une des histoires les plus populaires des évangiles et sans le moindre doutes, l'une des préférées des versions de sa vie réalisées par Hollywood... L'histoire est brillante, elle est pleine de dramatisme, et elle contient un renversement de situation très intelligent lorsque Jésus utilise son gémie pour sauver la pauvre femme. Cependant, pour un lecteur attentif le récit soulève plusieurs questions.

Par exemple, si la femme était surprise durant l'acte d'adultère, ou est l'homme avec lequel elle fût surprise? Selon la Loi de Moïse les deux devaient être lapidés (voir Lévitique 20:10)... Malgré son côté brillant, sa capacité á captiver et son intrigue inhérente, l'histoire soulève un problème additionnel énorme car il s'avère qu'elle ne se trouvait pas originellement dans l'évangile de Jean. D’ailleurs, à l'origine, elle ne faisait partie d'aucuns des évangiles canoniques, mais elle fût rajouter par un scribe postérieur.

Comment sait-on que se fût ainsi? Sur ce cas en particulier, les chercheurs qui travaillent avec la tradition manuscrite n'ont aucun doute sur la véracité de cette conclusion... Pour le moment je vais me limiter à citer quelques faits basiques que pratiquement tous les spécialistes, indépendamment de leur croyances religieuses, considèrent convaincants: Le récit n'apparaît pas dans le manuscrit le plus ancien et le mieux conservé de l'évangile de Jean, son style est très différent au reste de l'évangile, il emploi un grand nombre de mots et d'expressions étrangères au reste du texte. La conclusion est inévitable: cette épisode ne faisait pas parti de la version original de l'évangile.

... la majorité des experts pensent qu'il s’agissait probablement d'un récit populaire qui circulait dans les traditions orales sur Jésus et qu'à un moment il fût transcrit à la marge d'un manuscrit. Ensuite, un scribe ou un lecteur pensât que la note à la marge faisait partie du texte et l'insérât immédiatement après la fin de l'épisode rapporté en jean 7:52.


Il est important de signaler que d'autres scribes ont inséré le récit dans différentes parties du Nouveau Testament, certains après Jean 21:25 par exemple, et d'autres, ce qui est très intéressant, après Luc 21:38. En tous cas, peu importe qui a écrit ce récit, le fait est que ce n'était pas l'auteur de l'évangile de Jean."

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman, Chapitre 2)




Frédéric Godet, protestant et docteur en théologie a fait une bonne analyse de ce sujet:



« Trois questions s'élèvent au sujet de ce morceau : Appartient-il réellement au texte de notre évangile ? Sinon, comment y a-t-il été introduit ? Que penser de la vérité du fait lui-même? Le témoignage le plus ancien de la présence de ce passage dans le N. T. est l'usage qu'en font les Constitutions apostoliques (I, 2, 24), pour justifier l'emploi des moyens de douceur dans la discipline ecclésiastique envers les poenitentes. Cet écrit apocryphe paraît avoir reçu sa forme définitive vers la fin du IIIe siècle. Si donc ce passage est inauthentique chez Jean, son interpolation doit remonter jusqu'au IIIe ou IIe s.

Les pères du IVe siècle, Jérôme, Ambroise, Augustin, en admettent l'authenticité et pensent qu'il a été retranché dans une partie des documents par des hommes faibles dans la foi, qui auraient craint « que leurs femmes n'en tirassent des conséquences immorales » (Augustin). Certains Mss. de l'Itala (Veronensis, Colbertinus, etc.), du IVe au XIe s., la Vulgate, la traduction syriaque de Jérusalem, du Ve s., les Mss. D F G H K U G, du VIe au IXe s., et plus de 300 Mnn. (Tischendorf), lisent ce passage et ne le marquent d'aucun signe de doute.


En échange, il manque dans la Peschitto, la Syr. du Sinaï., celle de Cureton, la Philoxénienne (texte primitif) et Tatien, dans les Vss. sahidique, copte, goth., arménienne, et dans deux des meilleurs Mss. de l'Itala, le Vercellensis, du IVe, et le Brixianus, du VIe s. Tertullien, Cyprien, Origène, Chrysostome n'en parlent pas, A B C L N T X D du IVe au IXe s., et 70 Mnn., l'omettent complètement (L et D en laissant un espace vide) ; E M S L P et 45 Mnn. le marquent de signes de doute. Enfin, dans quelques documents, il se trouve transposé : un Mn. (225) le place après 7.36 ; dix autres, à la fin de l'évangile ; quatre enfin (13, 69, 124, 346)a, dans l'évangile de Luc, à la suite du ch. 21. Euthymius l'envisage comme une addition utile ; Théophylacte le retranche tout à fait.


Au point de vue de la critique externe, trois faits prouvent l'interpolation :

1. Il est impossible d'envisager l'omission de ce morceau, dans les nombreux documents que nous venons d'examiner, comme purement accidentelle. S'il était authentique, il faudrait nécessairement qu'il eût été retranché à dessein et par le motif que supposent quelques Pères. Mais, à compte-là combien d'autres retranchements n'eût-on pas dû faire dans le Nouveau Testament ? Et se serait-on permis une semblable liberté à l'égard d'un texte décidément connu comme apostolique?

2. De plus, le texte varie extraordinairement dans les documents qui présentent ce morceau ; on compte plus de quatre-vingts variantes dans ces douze versets. Griesbach a distingué trois textes tout différents : le texte ordinaire celui de D, et un troisième qui résulte d'un certain nombre de Mss. Un vrai texte apostolique n'a jamais subi de telles altérations.

3. Comment se fait-il que le morceau tout entier se trouve si diversement placé dans les documents : après 7.36, à la fin de notre évangile, à la fin de Luc ch. 21, enfin entre les chapitres 7 et 8 de notre évangile comme dans le T. R.? Une telle hésitation est également sans exemple à l'égard d'un vrai texte apostolique.


Au point de vue de la critique interne, trois raisons confirment ce résultat :




1. Le style n'a point le cachet johannique ; il a bien plutôt les caractères de la tradition synoptique. Le oÞn, forme de transition la plus usitée chez Jean, manque complètement ; il est remplacé par dè (11 fois). Les expressions îrjrou (Jean dit prwò), p c å laìc, kajÐsac âdÐ-dasken, oÉ grammateØc kaÈ oÉ farisaØoi, sont sans analogie chez Jean et rappellent les formes synoptiques. D'où proviendrait cette différence, si le morceau était authentique?

2. Le préambule 7.53 ne présente, comme nous le verrons, aucun sens précis. Il est d'une amphibologie suspecte.

3. Enfin il y a disharmonie complète entre l'esprit de ce récit et celui de toute la narration johannique. Celle-ci nous présente dans cette partie le témoignage que Jésus se rend à lui-même et la position de foi ou d'incrédulité que prennent à cette occasion ses auditeurs.


]A ce point de vue, le récit de la femme adultère ne peut être envisagé dans notre évangile que comme un hors-d'oeuvre. Comme le dit très bien Reuss : « Des anecdotes de ce genre, aboutissant à un enseignement essentiellement moral, sont étrangères au IVe évangile. » Aussitôt qu'on retranche ce passage, la liaison entre le témoignage qui précède et celui qui suit, saute aux yeux. Elle est expressément marquée par le[/b] p?lin, de nouveau, 8.12, qui rattache la nouvelle déclaration, 8.12-20, à celle du grand jour de la fête, 7.37 et suiv. Aussi l'authenticité de ce morceau n'est-elle plus admise que par un petit nombre d'exégètes protestants (Lange, Ebrard, Wieseler), par les interprètes catholiques (Hug, Scholz, Maier) et par quelques adversaires de l'authenticité de l'évangile qui se font une arme des invraisemblances internes du récit (Bretschneider, Strauss, B. Bauer, Hilgenfeld). Dès le temps de la Réformation, il a été jugé inauthentique par Erasme, Calvin, Bèze ; plus tard, il a été également éliminé par Grotius, Wetstein, Semler Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette, Baur, Reuss, Luthardt, Ewald, Hengstenberg, Lachmann, Tischendorf, Westcott et Hort, Meyer, Weiss, Keil, Jülicher, Zahn, etc. Selon Hilgenfeld, ce morceau aurait en sa faveur des témoignages prépondérants ; il nous placerait dans le vrai milieu des jours qui suivaient le grand jour de fête ; enfin il serait exigé par la parole 8.15 a. Ces raisons n'ont pas besoin d'être réfutées. »

(Frédéric GODET, docteur en théologie, professeur à la faculté de l'Église indépendante de Neuchâtel, Commentaire sur l'Évangile de Saint Jean, Deuxième partie : le développement de l'incrédulité en Israël. Premier cycle, troisième section : la lutte à son plus haut degré d'intensité à Jérusalem. III : Dans et après le grand jour de la fête, Le récit de la femme adultère, 1902, pages 921-923.)



Le grand théologien protestant, Bruce Metzger dit dans son commentaire du « Greek New Testament », dont il est l’un des membres actifs du comité qui le mit par écrit et en fit sa critique textuel :



« L’évidence pour l’origine non Johannique de la péricope de la femme adultère est dominant. Il est absent des manuscrits (la liste est déjà cité au-dessus)…En orient, il est absent des plus anciennes formes de la version Syriaque, bohaïrique, Sahidique, sub-Achmimique. Quelques manuscrits Arménien et la vieille version géorgienne l’omettent aussi. En occident, le passage est absent de la version Gothique et de plusieurs anciens manuscrits Latin…Le Comité est UNANIME pour dire que la péricope de la femme adultère ne fait pas parti originellement des 4 évangiles… »

« Commentaire de Bruce Metzger du Greek New Testament » 2ème édition, p.188-189



Nous pouvons citer également le grand théologien catholique Raymond Brown qui nous dit:

« Le passage de 7:53_8:11 sur le jugement de la femme adultère manque dans les meilleurs manuscrits grecs. Si pour beaucoup (dont les catholiques) ce récit est canonique, inspire, l’histoire est presque certaine ici hors de son contexte, en dépit d’une posible ralation avec 8, 15.46a. Quelques manuscrits placent cet épisode après Lc 21 :38 comme la continuation des questions posées à Jésus avant son arrestation (Lc 20 :20-40). Peut être s’agit-il d’un récit ancien sur la miséricorde de Jésus envers les pécheurs (voir Papias en HE 3, 39, 17), qui aurait voyagé indépendamment des quatre évangiles et n’aurait pu y figurer qu’après un changement dans la répugnance de l’Eglise à pardonner l’adultère (Le Pasteur d’Hermas, Mandat 4,1)… »

(Raymond E.Brown, ‘Que sait-on du Nouveaux Testament’, Bayard 2011, p419)

Nous rajouterons que toutes les bibles comportant des notes explicatives informent leur lecteurs des problèmes d'authenticité de ce récit:



Bible de Neuchâtel :

On trouve une description semblable dans #Lu 21:37,38. -Le dernier verset de #Jn 7 et les deux premiers par lesquels s'ouvre notre #Jn 8 forment une sorte d'introduction à l'histoire de la femme adultère qui va suivre. Ils font partie du fragment dont l'authenticité est contestée. Voici d'abord, à cet égard, l'état des documents sur lesquels s'appuie la critique du texte.
1° Un grand nombre de manuscrits, Sin., B, A, C, etc., du quatrième au neuvième siècle, omettent entièrement ce récit, et plusieurs de ceux qui l'ont conservé le marquent de signes de doute.

2° Les versions anciennes, sauf quelques manuscrits de l'Itala ne le renferment pas davantage.

3° Les Pères de l'Eglise des trois premiers siècles, et même Chrysostome, ne le mentionnent pas comme renfermé dans notre évangile. Origène, qui s'est occupé spécialement de l'état du texte, n'en parle pas.

4° Dans plusieurs documents, ce morceau se trouve placé à la fin de l'évangile de Jean; dans quelques autres à la suite de #Lu 21.

5° Ces versets abondent en variantes diverses, ce qui est toujours un signe peu favorable à l'authenticité.

6° Le style de ce récit n'est pas celui de Jean; il porte tous les caractères des narrations synoptiques. Aussi la plupart des critiques et des exégètes se refusent-ils à considérer ce récit comme faisant partie de l'évangile de Jean. Ainsi Erasme, Calvin, Bèze Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette Reuss, Hengstenberg, Meyer, MM. Weiss, Luthardt, Keil, Godet, et tous les modernes éditeurs du texte.


Rappelons, d'autre part, que sept majusc. (dont D), du sixième au neuvième siècle, et un très grand nombre de minusc., aussi bien que quelques exemplaires de l'Itala, la Vulgate, la version syr. de Jérusalem, contiennent ce récit sans le marquer d'aucun signe de doute. Jérôme, écrivant au quatrième siècle, témoigne (Adv. Pelag. 2, 17) que cette relation se trouvait "en plusieurs manuscrits, tant grecs que latins." Aussi plusieurs interprètes éminents, Augustin, Bengel, Hug, Ebrard, Stier, Lange, soutiennent-ils l'authenticité de ce fragment alléguant avec Augustin qu'il n'a été retranché, à l'origine, que par la crainte de l'influence morale qu'il pouvait exercer à une époque où, d'une part, un grand relâchement des moeurs et, d'autre part, un faux ascétisme s'étaient introduits dans l'Eglise. -Quant à la vérité historique du fait, on peut dire avec Meyer: "Cette histoire porte un tel cachet d'originalité, il est si évident qu'elle n'est imitée d'aucun autre récit de la tradition évangélique, qu'il est impossible d'y voir une légende d'un temps postérieur, sa vérité interne se justifie facilement par l'exégèse, malgré les doutes qu'on a soulevés." Le récit est en tous cas fort ancien, Eusèbe rapporte (Hist. eccl. 3: 39) que l'écrit de Papias sur les évangiles contenait l'histoire d'une femme qui, à cause de ses péchés, fut accusée devant le Seigneur. "Cette histoire, ajoutet-il, se trouve dans l'évangile des Hébreux." Cela prouverait que notre récit appartient à la tradition apostolique. Il a été inséré dans la suite à cette place, parce que le piège tendu à Jésus {#Jn 8:6} paraissait en harmonie avec les dispositions hostiles des autorités à son égard. {#Jn 7:32,45 et suiv.}
.



Bible du Semeur :

Les versets 7.53 à 8.11 sont absents des manuscrits les plus anciens. Quelques manuscrits les situent ailleurs, à la fin de l'évangile ou après Lc 21.38.



TOB :

La section 7,53-8,11 est omise par les mss les plus anciens et par de nombreuses versions : d'autres la placent soit après les vv. 36 ou 44, soit à la fin de l'évangile ; d'autres encore l'introduisent après Lc 21,38. Les Pères grecs semblent l'ignorer ; le texte lui-même présente de nombreuses variantes et ne possède pas les caractéristiques du style Johannique. C'est pourquoi on peut estimer que cette péricope n'appartenait pas primitivement à l'évangile de Jn. Il s'agit d'une tradition indépendante, insérée après coup ; son caractère canonique n'est pas à contester.



Bible de Jérusalem :

Cette péricope, 7.53 - 8.11, omise par les plus anciens témoins (mss, versions et Pères), déplacée par d'autres, au style de couleur synoptique, ne peut être de saint Jean lui-même. Elle pourrait être attribuée à saint Luc, cf Luc 21.38. Sa canonicité, son caractère inspiré et sa valeur historique n'en sont pas moins hors contexte.



ACEBAC :

]Le récit de la femme adultère {#Jn 7:53 8:1-11} manque dans les plus anciens manuscrits grecs. Les Pères grecs ne l'ont pas connu ou bien ne l'ont pas regardé comme authentique. Plusieurs traductions anciennes (latine, syriaque, copte...) ne le contenaient pas[/b]. On lisait pourtant cette péricope en Occident et dans l'Église de Syrie dès le IIIe siècle. Mais la place de ce récit est instable chez les témoins qui le rapportent: on le retrouve en cinq endroits différents soit dans l'évangile de Jean, soit dans celui de Luc. De plus, ce passage tranche sur le contexte et l'ensemble du texte johannique par son contenu, son style et sa langue, qui rappellent par contre beaucoup le style et la langue de Luc. On admet donc généralement que ce passage n'a pas été rédigé par l'auteur du quatrième évangile et qu'il n'appartenait pas à l'édition originale de cet évangile. Le concile de Trente regarde ce texte comme un écrit canonique; sa définition porte sur la canonicité, non sur l'authenticité johannique du passage.



Pour résumer :

- Le passage de la femme adultère ne se trouve pas dans les plus anciens manuscrits et les mieux conservés.

- Dans d’autres manuscrits, ce récit se trouve placé ailleurs, par exemple après Jean 7 :36 ou à la fin de l’évangile de Jean. Ou encore à la fin de Luc 21, après le verset 31.

-Dans d’autres manuscrits tardives, le texte bien que cité est mis entre crochets pour montrer qu’il ne faisait pas partie de l’original.

- Le style est très différent du reste de l’évangile.

- Après des recherches minutieuses, tous les spécialistes chrétiens ou pas sont d’accord sur la non authenticité de ce récit.




Exemple 3 : La fin de l'évangile de Marc (16: 9 à 20)


16.9 Jésus, étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d'abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. 16.10 Elle alla en porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui, et qui s'affligeaient et pleuraient. 16.11 Quand ils entendirent qu'il vivait, et qu'elle l'avait vu, ils ne le crurent point. 16.12 Après cela, il apparut, sous une autre forme, à deux d'entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. 16.13 Ils revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. 16.14 Enfin, il apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. 16.15 Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. 16.16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. 16.17 Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; 16.18 ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur feront point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris. 16.19 Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. 16.20 Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient.



Les 12 versets à la fin de l'évangile de Marc que nous trouvons dans les bibles modernes sont une célèbre interpolation selon les spécialistes. Qu’ils soient chrétiens ou pas, tous les spécialistes s'accordent pour dire que ces 12 versets n'ont pas été rédigés par l'auteur de l'évangile de Marc:

« Les spécialistes sont d'accord sur le fait que les versets 9-20 de l'évangile canonique de Marc n'ont pas été écrit par l'auteur de l'évangile mais qu'ils ont été rajouté à l'évangile au deuxième siècle. »

(Timothy R. Carmody, "Gospel of Marc Question By Question", Question by Question Bible Study Commentary, pp 57.)



Bart Ehrman nous dit:

« ... les preuves que ce récit n'appartient pas au texte original de Marc sont similaires à celles mentionnées dans le cas du récit de la femme adultère. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'exposer ici tous les détailles de cette affaire. Ces versets sont absents dans deux manuscrits des plus anciens et mieux conservés de l'évangile de Marc, le style est différent au reste de l'évangile, la transition entre ce passage et le précédent est difficile à comprendre (par exemple le verset 9 présent Marie de Magdala comme si elle n'avait pas encore été mentionnée alors que les versets précédent se référent à elle. En grec il y a un problème suplémentaire qui rend la transition mal à droite), et le passage inclut un grand nombre de mots et d'expressions qu'on ne trouve pas ailleurs dans l'évangile. »

(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre2)



Le Docteur en théologie, Frédéric Godet nous dit également:

« Avec 16.8, se termine le second évangile dans les deux plus anciens manuscrits, le Vaticanus et le Sinaïticus, dans la plupart des Mss. de l’ancienne traduction latine et d’autres documents encore. Mais il est bien évident que ce ne peut avoir été là la fin du récit, dans l’intention de l’auteur. Il avait annoncé une apparition de Jésus aux femmes et aux disciples, et il ne pouvait raisonnablement terminer sans l’avoir racontée ou mentionnée,ou du moins sans avoir expliqué pourquoi elle n’aurait pas eu lieu.Cependant il est clair aussi que l’emploi public de notre évangile dans les églises ne permettait pas de laisser le récit ainsi suspendu, et c’est pourquoide très bonne heure, dès le commencement du second siècle, une fin de notre évangile aurait été ajoutée. »

(Frédéric Godet, Introduction aux Nouveau Testament: Les évangiles synoptiques, Théotex, pp 315)



Le théologien catholique Raymond Brown dit également:

« Une finale décrivant les apparitions du ressuscité ajouté par un copiste postérieur : ce que je viens de dire est l’opinion de la majorité : l’évangile de Marc se termine avec Mc 16 :8. Mais quelques exégètes soutiennent vigoureusement l’hypothèse d’une fin perdue (une page finale du codex qui sait détachée ?), affirmant que Mc aurait certainement raconté l’apparition en Galilée promise en 16 :7 (comme le fait Mt 28 :16-20)… Le problème fut remarqué dès l’Antiquité, car certains manuscrits de Mathieu témoignent de trois conclusions différentes ajoutées par des copistes, probablement pour tenter de corriger le coté abrupt de 16 :8. »

(Raymond E.Brown, ‘Que sait-on du Nouveaux Testament’, Bayard 2011, p 190)



De même, les bibles comportant des notes explicatives ou des commentaires mentionnent la non-authenticité de ce passage.



La Bible de Neuchâtel:



Les versets qui suivent (versets 9-20) ne paraissent pas avoir fait partie de l'évangile de Marc qui, à l'origine, s'arrêtait inachevé à la fin du verset 8.

Les critiques les plus dignes de confiance n'en admettent pas l'authenticité
. Leurs raisons, dont voici les principales, sont du plus grand poids.

1° Cette fin de l'évangile manque dans Sin. et dans B, ainsi que dans quelques versions.

2° Un manuscrit du huitième siècle et plusieurs versions latines ont une courte conclusion de l'évangile, tout autre que celle qui nous a été conservée ici.

3° Dans une trentaine de manuscrits de l'évangile de Marc, en lettres cursives, se trouvent des remarques indiquant que les plus anciens documents s'arrêtaient à notre verset 8.

4° Plusieurs Pères de l’Église, entre autres Eusèbe et Jérôme, déclarent positivement que cette fin de notre évangile n'était pas renfermée dans les plus anciennes copies.

"Les manuscrits exacts, dit Eusèbe, terminent le récit de Marc aux paroles du jeune homme qui apparut aux femmes et leur dit : Ne vous effrayez point, jusqu'aux mots : car elles avaient peur. Ce qui suit se trouve dans quelques rares copies."

"La fin de l'évangile de Marc se trouve dans fort peu de manuscrits; presque tous les exemplaires grecs ne la contiennent pas
." Ainsi parle Jérôme.

- Outre ces témoignages si convaincants, un examen attentif de notre fragment conduit à la même conclusion. On n'y retrouve ni le style de Marc ni sa manière pittoresque et détaillée de raconter. Il ne renferme que quelques faits isolés, à peine indiqués et évidemment empruntes aux autres évangiles, ainsi que nous le ferons remarquer dans les notes.

- Cependant, si ce morceau n'est pas de Marc, il est certain qu'il remonte à une haute antiquité ; car le plus grand nombre des versions et des manuscrits le renferment, et il était déjà connu d'Irénée, qui en cite un passage. Par ces raisons, plusieurs théologiens de nos jours persistent à attribuer à Marc cette de son évangile. Il est plus probable que, peu après le temps des apôtres, une main pieuse voulut achever le récit de Marc et pour cela, consigner ici les principales apparitions de Jésus-Christ ressuscité et son ascension. (Voir les notes critiques de Tischendorf et le Nouveau Testament de Rilliet, à la fin de Marc.)

La simple lecture de ce verset fait sentir que c'est ici le commencement d'un écrit nouveau, et non la continuation du récit de Marc par Marc lui-même. Celui-ci aurait-il répété ainsi l'indication du jour et du moment de la résurrection de Jésus après l'avoir racontée ? (Comparer versets 1,2) Puis n'aurait-il pas rapporté l'apparition de Jésus à Marie, de manière à faire suite au verset 8, ce qui n'est point le cas ici ?

...

Puis notre fragment se termine par cette remarque que le Seigneur opérait avec eux, par son Saint-Esprit de lumière et de vie et par les signes ou miracles qui accompagnaient leur parole.

- Ce fragment peut donc se lire à la suite de l'évangile de Marc resté inachevé, comme un résumé antique et précieux de faits rapportés en détail par les autres récits évangéliques.




La Bible de Jerusalem:

« La finale de Marc vv. 9-20 fait partie des Écritures Inspirée, elle est tenue pour canonique. Cela ne signifie pas nécessairement qu’elle est été rédigée par Marc. En faite, son appartenance à la rédaction du second évangile est mise en question. Les difficultés proviennent d’abord de la tradition manuscrite.

Plusieurs mss. Dont Vat. Et Sin. Omettent la finale actuelle. Au lieu de la finale ordinaire, un manuscrit donne une finale plus courte qui continue le verset 8 : « Elles racontèrent brièvement aux compagnons de Pierre ce qui leur avait été annoncé. Ensuite Jésus lui-même fit porter par eux, de l’orient jusqu’au couchant, le message sacré et incorruptible du salut éternel. ». Quatre manuscrits donnent à la suite les deux finales, la courte et la langue. Enfin, un des manuscrit qui donne la finale longue intercale entre le v14 et le v15 le morceau suivant : « Et ceux-ci alléguèrent pour leur défense :’Ce siècle d’iniquité et d’incrédulité est sous la domination de Satan, qui ne permet pas que ce qui est sous le joug des esprits impurs conçoive la vérité et la puissance de Dieu. Révèle donc des maintenant ta justice.’. C’est ce qu’il disait au Christ, et le Christ leur répondis : ‘Le terme des années de pouvoir de Satan est comble, et cependant d’autres choses terribles sont proches, et j’ai été livré à la mort pour ceux qui ont péché, afin qu’ils se convertissent à la vérité et qu’ils ne pèchent plus, afin qu’ils héritent de la gloire de justice spirituelle et incorruptible qui est dans le ciel…’ .

[…]

Par ailleurs on a peine à admettre que le second évangile dans sa première rédaction s’arrêtait brusquement au v8. D’où la supposition que la finale primitive a disparue pour une cause inconnue de nous et que la finale actuelle a été rédigée pour combler la lacune. Elle se présente comme un résumé sommaire des apparitions du Christ ressuscité, dont la rédaction est sensiblement différente de la manière habituelle de marc, concrète et pittoresque… »




La Traduction Oecuménique de la Bible (Bible .T.O.B ) :



« La tradition manuscrite est très incertaine pour les vv 9-20 qui terminent ici l’évangile de Marc :

- Cette finale n’est pas attesté par un certains nombre de témoins. Quelques copistes ont même précisait que le verset 8 marquait la fin de l’évangile.

- Il existe à coté de la version longue la plus courante dont nous donnons la traduction, une version courte : « Elles racontèrent brièvement aux compagnons de Pierre ce qui leur avait été annoncé. Ensuite Jésus lui-même fit porter par eux, de l’orient jusqu’au couchant, le message sacré et incorruptible du salut éternel. »

- Quelques témoins donnent à la fois la version longue et la version courte.

- Un témoin intercale entre les vv 14 et 15 de la version longue une objection des disciples et une réponse du christ, ainsi rédigées : « Et ceux-ci alléguèrent pour leur défense :’Ce siècle d’iniquité et d’incrédulité est sous la domination de Satan, qui ne permet pas que ce qui est sous le joug des esprits impurs conçoive la vérité et la puissance de Dieu. Révèle donc des maintenant ta justice.’. C’est ce qu’il disait au Christ, et le Christ leur répondis : ‘Le terme des années de pouvoir de Satan est comble, et cependant d’autres choses terribles sont proches, et j’ai été livré à la mort pour ceux qui ont péché, afin qu’ils se convertissent à la vérité et qu’ils ne pèchent plus, afin qu’ils héritent de la gloire de justice spirituelle et incorruptible qui est dans le ciel…’ »




Pour résumer :

- Les vv 9-20 de Marc ne se trouvent pas dans les plus anciens manuscrits et les mieux conservés. Dans certains manuscrits, il est même clairement annoncé après le v.8 : « Fin de l’évangile. »

- Plusieurs Pères de l'Eglise, entre autres Eusèbe et Jérôme, ont explicitement reconnu la non authenticité des vv 9-20.

- Il existe jusqu’à
trois finales différentes de l’évangile de Marc, les plus connus sont la version longue, celle qui se trouve actuellement dans la majorité des bibles. Ainsi que la version courte qui se trouve dans un grand nombre de manuscrits et que voici : « Elles racontèrent brièvement aux compagnons de Pierre ce qui leur avait été annoncé. Ensuite Jésus lui-même fit porter par eux, de l’orient jusqu’au couchant, le message sacré et incorruptible du salut éternel. »

- Certains scribes ont tellement hésité entre les deux finales qu’ils ont choisi de copier les deux à la fois.

- Le style des vv 9-20 diffère du style de Marc.

- Tous ces éléments on conduit tous les spécialistes qu’ils soient chrétiens ou pas, après plusieurs recherches minutieuses, à admettre que les versets 9-20 du chapitre 16 de l’évangile de Marc ne sont pas authentiques.




Nous venons de présenter plus haut trois exemples des plus célèbres interpolations dont a souffert le Nouveaux Testament. Les exemples d’interpolation sont beaucoup plus nombreux.

La majorité de ces interpolations sont détectables, cependant d’autres ont réussi à être considérées comme authentiques durant des siècles avant d’être repérées, et enfin, quelques interpolations existent toujours dans le texte du nouveau Testament même si tous les spécialistes les considèrent comme non authentiques. Il ne faudrait donc pas s’étonner de les voir retranchées dans quelques années…



Modifié 3 fois. Dernière modification le 12/03/13 19:53 par bankss.
14 mars 2013 12:55
Le Mythe des "Textes Originaux" ...






Dans l'esprit du chrétien ordinaire, les textes du nouveau testament sont une rédaction unique à partir de "textes originaux" existant depuis les premiers siècles . Joachim Kahl, diplômé en théologie de l'Université Phillips à Marburg a noté que " l'ignorance de la plupart des Chrétiens est due largement à la maigre information fournie par les théologiens et les historiens ecclésiastiques, qui connaissent deux façons de cacher les faits scandaleux de leurs livres. Ils y déforment la réalité à l'opposé absolu ou la cachent."


En effet, les responsables religieux chrétiens, dans leur dialogues et prêches ...essaient d'occulter toute information liée aux découvertes concernant les manuscrits de la bible, leurs auteurs ainsi que leur évolution à travers le temps, la critique textuelle de la bible est une discipline ayant plus de 3 siècles, elle vise à étudier les manuscrits existants de la bible, les résultats de ces études textuelles restent dans leur majorité dans des cercles académiques et on fait en sorte que la masse des chrétiens ne soit pas au courant de ces résultats ,Hans Conzelmann, Professeur des Études du Nouveau Testament à Tottingen a admis que " la communauté chrétienne continue à exister parce que les conclusions de l'étude critique de la Bible sont en grande partie tenues à l'écart d'eux."

La vérité ?



Ces "textes originaux" n'existent pas , Ce qui existe vraiment sont les transcriptions qui sont apparues entre le IVème et le Xème siècle . Et celles-ci sont des transcriptions de transcriptions, Bart D. Ehrman est professeur d’histoire des religions aux Etats-Unis, et auteur de nombreux ouvrages sur la littérature chrétienne, En 2005 il écrit un livre intitulé : "Misquoting Jesus : l'histoire derrière qui a changé la bible et pourquoi" ,ou il explique les conclusions tirées de la critique textuelle de la bible, concernant le mythe des "manuscrits originaux" Erhman affirme : " Non seulement nous n'avons pas les originaux, mais nous n'avons pas les premières copies des originaux, nous n'avons même pas les copies des copies des originaux , ni même les copies des copies des copies des originaux . ce que nous avons sont des copies faites plus tard- beaucoup plus tard. dans la plupart des cas , ce sont des copies rédigées nombreux siècles plus tard, et toutes ces copies sont différentes l'une de l'autre, dans de milliers d'endroits. comme nous le verrons plus tard dans ce livre, ces copies différent les unes des autres en tant d'endroits que nous ne savons même pas combien il existe de différences . il est peut être plus facile de dire : il existe plus de différence entre nos manuscrit qu'il y en a de mots dans le nouveau testament "

([Misquoting Jesus par Bart D. Ehrman page 10] ).



Dans son livre Die Religion des modernen Menschen (La Religion des Hommes Modernes), Le Docteur Robert Kehl (1914-2001) affirme :

" La plupart des partisans de la Bible ont le credo naïf que la Bible existait toujours sous la forme sous laquelle ils la lisent aujourd'hui. Ils croient que la Bible contenait toujours toutes les sections qui sont trouvées dans leur copie personnelle de la Bible. Ils ne savent pas - et la plupart d'entre eux ne veulent pas savoir - que pendant environ 200 ans les premiers Chrétiens n'avaient aucune 'Ecriture sainte' sauf l'Ancien Testament et que même le canon de l'Ancien Testament n'avait certainement pas été établi dans les jours des premiers Chrétiens, que les versions écrites du Nouveau Testament ont seulement surgi tout à fait lentement, que pendant une longue période de temps personne n'a rêvé de considérer ces écrits du Nouveau Testament comme l'Ecriture Sainte, qu'avec le passage du temps la tradition est apparue de lire ces écritures aux congrégations, mais que même alors personne n'a rêvé de traitement d'elles comme des Ecritures Saintes avec le même statut que l'Ancien Testament, que cette idée est d'abord arrivée aux gens quand les différentes factions dans le christianisme se battaient l'une contre l'autre et ils ont senti le besoin d'être capables de se conforter avec quelque chose d'imposé, que de cette faηon les gens ont seulement commencé à considérer ces écrits comme l'Ecriture Sainte environ en 200 ap. J.-C."



L'altération des manuscrits



Non seulement les écritures furent déformées lors de leur copie , mais ces mêmes copies ont subi des altérations, ce sont les conclusions auxquelles on arrive lorsqu'on étudie les manuscrits grecs de la bible, en voici quelques exemples :

1 Codex Sinaiticus : découverte par Constantinus Tischendorf et dont la date est estimée au IVème siècle est considérée comme l'un des meilleurs manuscrits de la bible, Wikipedia le definit comme :" L'un des deux plus anciens manuscrits (avec le Codex Vaticanus) reprenant l'ensemble du canon biblique tel que nous le connaissons actuellement. Il représente donc une étape cruciale dans le développement de la chrétienté."
Cependant Tischendorf qui l'a découvert en 1844 dans une bibliothèque du couvent de Sainte-Catherine dans le Sinae affirme y avoir trouvé plus de 16 mille corrections attribuées, en tout, à sept copieurs-traducteurs différents. Certains passages ont même été effacées trois fois pour être une quatrième fois remplacés par des textes complètement différents.

( Synopse, Huke Lutzmann).



2 Codex Bezai : Vème siecle, F.H.A Scrivener lui a compté 15 correcteurs , 9 dans la partie grecque et le reste ont changé la partie latine .

(FHA Scrivener , Six Lectures on the text of the new Testament and the ancient MSS )

3 Codex Ephraimus : l'analyse a prouvé qu'elle fut altérée au moins deux fois : la première 251 changement , la deuxième 272 changement , par ailleurs il doit son titre "ephraimus" à une personne dénommée Ephraïm qui a effacé la majorité du texte assyrien écrivant dessus la traduction en grec.

(FHA Scrivener , Six Lectures)

4 Codex Claromontanus VIème siècle , F.H.A Scrivener y a recelé plus de 2000 modifications critiques

( critical changes). (FHA Scrivener , Six Lectures )



Idiot, pourquoi as tu altéré l'écriture ?



L'altération qu'ont subi les manuscrits de la bible prend parfois des sens parodiques, c'est l'exemple de la page 1512 du codex Vaticanus , ou un scribe correcteur écris un message sur le coté se plaignant du scribe qui a altéré le texte d'Hebreux 1.3 :


altération des manuscrits de la bible



Je dis : les copistes ou scribes , se sont mis à l'aise dans la falsification des manuscrits , chacun selon sa propre vision, sa propre croyance , Le docteur Robert Kehl de Zurich écrit : " Fréquemment le même passage a été 'corrigé' par un correcteur dans un sens et 'recorrigé' immédiatement dans le sens opposé par un autre, dépendant entièrement de quelle vue dogmatique devait être défendue dans l'école appropriée. ".

 
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L'influence des altérations sur les dogmes chrétiens

Résumons un peu ce qu'on vient de voir :

Les originaux des manuscrits n'existent pas .
Nous ne possédons que des copies des copies de copies .., écrites des siècles après Jésus.
Ces mêmes copies ont subi un très grand nombre d'altérations et de changements dans leur texte .

Tout être doué d'intelligence arrivera à la même conclusion :

On ne peut vraiment savoir ce que Jésus avait réellement dit , ni ce qu'il a réellement fait, ni s'il fut réellement crucifié , ni s'il a été ressuscité .

On verra dans de prochains articles que même les plus petites modifications qu'ont subi les copies existantes aujourd'hui peuvent avoir des influences majeures sur le dogme chrétien, c'est ce qu'affirme Bart Erhman :

“ Il serait sans doute faux d'affirmer - comme le font parfois les gens - que les changements dans nos textes n'ont pas de réelles influences sur ce que les textes voulaient dire ou sur les conclusions théologiques qu'on peut en déduire . nous avons vu en fait que que c'est juste le contraire qui se passe . dans certaines instances , le sens dépend entièrement de la manière dont on résout un problème textuel : Jésus était il un home nerveux ? Etait il complètement effondré en face d la mort ? a il dit aux disciples qu'ils pouvaient boire le poison sans que cela ne leur fasse mal? avait il laissé partir la femme adultère avec seulement un doux avertissement ? la doctrine de trinité a elle été citée explicitement dans le nouveau testament? Jésus est il nommé le Dieu unique dedans ? le nouveau testament indique il que même le fils de Dieu ne connait pas quand viendra la fin? les questions continuent et continuent..."

([Misquoting Jesus par Bart D. Ehrman page 207-208] ).



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/03/13 12:56 par bankss.
 
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