Le chômage frappe 40 % des jeunes d'origine non néerlandaise
LE MONDE | 18.01.06 | 14h44 • Mis à jour le 18.01.06 | 14h44 BRUXELLES CORRESPONDANT
Une enquête sur l'emploi menée par le Bureau néerlandais du Plan (SCP) dans une cinquantaine de communes a indiqué que le chômage y est de deux à trois fois plus élevé parmi les populations d'origine étrangère que parmi les Néerlandais. Alors que 9 % de nationaux sont sans travail, cette proportion grimpe à 27 % pour les Marocains, 22 % pour les Turcs et 21 % pour les Antillais. Le chômage frappe 40 % des jeunes d'origine étrangère dans ces villes. La situation est décrite comme "dramatique" par Sadik Harchaoui, le directeur de Forum, un organisme public pour le développement multiculturel. Evoqué, mardi 17 janvier, par les députés de la Deuxième chambre, ce rapport resté largement inaperçu jusqu'alors a donné lieu à une passe d'armes entre le gouvernement et l'opposition. Jet Bussemaker, une députée du PVDA (Parti du travail), a établi une comparaison avec la situation des banlieues françaises. Selon elle, le chômage des jeunes étrangers est un terreau fertile pour des incidents du même type aux Pays-Bas.
CRÉATEURS D'ENTREPRISES Fatma Koer-Kaya, élue d'origine turque et membre du parti centriste D 66, a reproché au gouvernement — dont sa formation est membre — de ne pas se mobiliser pour "combattre les préjugés" qui freinent l'embauche des personnes d'origine étrangère. Rita Verdonk, la ministre de l'intégration, a jugé la situation "préoccupante". Elle a cependant indiqué qu'elle ne comptait pas proposer de nouvelles mesures contre les discriminations, 70 millions d'euros étant, selon elle, "disponibles" pour des mesures concrètes. Hal Van Hoof, secrétaire d'Etat aux affaires sociales, a encouragé le principe de lettres de candidature anonymes qui permettraient, selon elle, d'identifier et de dénoncer les patrons refusant d'embaucher des étrangers. Le chômage des non-Néerlandais a doublé depuis le début de la décennie, au moment où le célèbre "modèle social des Polders" s'est désintégré. Au moment, aussi, où l'économie est entrée dans une crise qui s'est traduite, en 2003, par une récession. L'étude du SCP confirme qu'à niveau de formation égal les personnes d'origine étrangère ont beaucoup plus de difficulté à décrocher un emploi. Seule consolation pour les dirigeants néerlandais confrontés à une montée de l'hostilité entre Néerlandais et étrangers : le nombre d'"allochtones" qui ont créé leur propre entreprise est en forte hausse. En 1994, on recensait 21 000 entrepreneurs d'origine étrangère. Ils sont 58 000 aujourd'hui. Jean-Pierre Stroobants Article paru dans l'édition du 19.01.06
je pensais que les jeunes marocains etaient beaucoup mieux integrés. Surtout que je connais des marocains qui critiquent le fait que la france a un probleme avec nous et qu'aux pays bas, tout se passait bien. On m'aurait donc menti?(
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