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Château de mer de Safi
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21 février 2021 08:41
Château de mer de Sa[i
Par Najib Cherfaoui, ingénieur des ponts et chaussées, expert maritime et portuaire

En raison de l'ignorance des choses de la mer et de l'absence totale de culture portuaire, ceux qui président aux destinées du secteur maritime du Maroc n'ont pas compris que l'effondrement du château de mer de Safi est dû à l'impact de la digue portuaire sur le littoral. Cet impact se traduit essentiellement par une forte concentration d'énergie des vagues incidentes auxquelles viennent s'additionner les vagues canalisées par la longue digue du port de Safi. Pour résoudre ce problème il suffit de construire un brise-lames à 300 mètres du rivage en face du Château côté mer.
Le Château de mer de Safi est menacé de disparition car la falaise qui le soutient risque de s’effondrer sous les chocs répétés des houles océaniques. La falaise a tenu le coup parce qu’elle a fait preuve de robustesse par rapport à l’ignorance. Elle s’est naturellement transformée en un immense amortisseur des vagues. Mais cet effort naturel a atteint ses limites.
Pour comprendre la solution à ce problème, il convient de remarquer, qu’avant la construction de la digue portuaire, le pied de la falaise était rempli de sables. Or le sable est un excellent atténuateur de la puissance des vagues au moment du déferlement. Il absorbe leur énergie et empêche son effet destructeur d’atteindre la falaise, avec en conséquence la protection du château de mer.
À l’inverse, après la construction de la digue portuaire, le pied de la falaise est devenu le siège d’une forte et incessante agitation, provoquant le départ de tout le sable, ce qui a exposé la falaise aux forces de l’Océan, rendant par là même précaire la tenue des fondations du château de mer.
Face à cette situation, deux solutions simples et efficaces sont envisageables.
L’idée, empruntée d’ailleurs à la nature, est la suivante.
Puisque le transport des sables est produit par l’action conjointe du déferlement et des courants ; il en découle que pour stabiliser les fonds il suffit d’annuler l’effet de chacun de ces deux éléments en les supprimant séparément.
Le déferlement est empêché, aux abords de la zone endommagée, par l’implantation de brise lames longitudinaux qui provoquent au loin l’éclatement des vagues.
L’action érosive des courants longitudinaux est neutralisée en édifiant, au droit de la zone menacée, des ouvrages transversaux, appelés épis, qui ont la double fonction de piéger les sables, et d’aligner de nouveau le tracé du trait de côte sur les crêtes des houles dominantes.


Fait à Casablanca, le 10 avril 2010
Mis à jour, le 8 février 2017
 
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