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Centre Ernesto Che Guevara
M
30 décembre 2004 17:47
CENTRE ERNESTO CHE GUEVARA


Vidéos et Films

Le Centre Ernesto Che Guevara vous propose :

Des documents inédits et passionnants (Films à regarder sur notre site)

* Commandante (Interviews de Fidel Castro par Oliver Stone)
* La Révolution ne sera pas télévisée (Les révélations sur le coup d'état au
Venezuela)
* Desafío (Le défi de Cuba face aux Etats-unis d'Amérique)
* Fahrenheit 9/11 (Le dernier documentaire de Michael Moore)

Dans les plus brefs délais nous mettrons sur le site 4 films exceptionnels,
« Cuba, Caminos de Révolution »

* « Che Guevara, Donde nunca mas se lo imaginan »
* « Antes del 59 »
* « Los 4 años que estremecieron al mundo »
* « Una Isla en la corriente »


Voyages

16 jours et 15 nuits historiques pour mieux comprendre Cuba et sa
Révolution.
Compte tenu de nos objectifs fondateurs, nous souhaitons vous proposer des
voyages organisés par l'association et nos partenaires cubains, notamment
l'ICAP (L'Institut Cubain d'Amitiés avec les Peuples). Nous ne sommes pas
une association humanitaire. Nous sommes avant tout une Association qui
défend Cuba, les principes de la Révolution cubaine, et nous nous battons
essentiellement pour faire jaillir la vérité des flots de mensonges
orchestrés par les Etats-Unis d'Amérique, aux fins de faire découvrir quelle
est la réalité cubaine. C'est pour cela que notre proposition comporte ce
que nous appelons les « plus ».

Voici les « plus » qui fait que notre programme puisse s'appeler « Cuba et
la Révolution Cubaine »

· INDER (Sportif, Institut National de Sport)
· Pôle Scientifique (CIGB, Centre d'Ingénierie Génétique et
Biotechnologie et CIM, Centre d'Immunologie Moléculaire)
· Médical (Hôpital Clinique Hermanos Ameijeiras)
· Mémorial José Marti (Histoire et Social)
· Musée de Beaux Arts (Art ou Culture)
· L'ENA ou l'ISA (Ecole National d'Art ou Institut National d'Art)
· TV Educative (Education)

Nous organisons des visites à caractères informatives et éducatives, une
approche différente entre connaissances et détente. C'est ainsi que nous
vous proposons des accès privilégiés à de grands centres de recherche
normalement fermés au public. Grâce à nos amis de l'ICAP, vous pourrez
découvrir les pôles scientifiques et médicaux de recherche de pointe, les
coulisses des différentes grandes écoles ainsi que celles de la
radiotélévision cubaine. Vous rencontrerez également les cubaines et les
cubains, à votre guise. Vous aurez tout loisir de poser vos questions sur
tous les sujets à ce peuple si accueillant. Voyager avec le Centre Ernesto
Che Guevara, c'est effectuer un voyage intelligent, sans pour autant oublier
de faire la fête dans des endroits typiques, et découvrir la convivialité et
la gentillesse des cubains.

Découvrez le programme, en cliquant ici
[www.centre-ernesto-che-guevara.org] .

Prochainement nous mettrons une espace dédié exclusivement pour les
adhérents du Centre Ernesto Che Guevara, où il aura des possibilités des
téléchargements : des photos, fonds d'écran, musique cubaine, etc.

Nous vous prions de faire parvenir ce mail à tous vos amis,

[www.centre-ernesto-che-guevara.org]




Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/04/05 01:28 par webmaster.
M
30 décembre 2004 22:32
Cuba, le syndrome de l’île assiégée





A La Havane, du 3 au 7 avril 2003, à l’issue de procès expéditifs, plusieurs dizaines d’opposants ont été condamnés « pour avoir violé la loi de protection de l’indépendance nationale et de l’économie de Cuba ». Le 11 avril, trois hommes qui avaient détourné un ferry, en menaçant d’exécuter les passagers, étaient hâtivement jugés et exécutés. Ce durcissement du régime s’inscrit dans une escalade de la tension entre Cuba et les Etats-Unis, marquée par l’agressivité redoublée des faucons de l’administration américaine.






Dans un article publié dans le Los Angeles Times, le 16 juin 2002, M. Wayne Smith, ancien responsable de la section des intérêts des Etats-Unis à Cuba (1), a dénoncé la décision de Washington de classer l’île caraïbe parmi « les pays soutenant le terrorisme ». Professeur d’université, M. Smith avait été, en 1962, diplomate à La Havane quand John F. Kennedy décréta l’embargo, jamais levé depuis. Il avait conduit, à la fin des années 1970, pour le compte du président James Carter, la seule vraie tentative de rapprochement entre Washington et La Havane : « Nous étions proches d’un accord historique, a-t-il confié, lorsque M. Ronald Reagan, avec l’aide de M. George Bush père, a battu M. Carter aux élections. Tout est tombé à l’eau. Dommage, on aurait pu éviter vingt-cinq ans de nouvelles tensions. »

M. Smith ne mâche pas ses mots lorsqu’il dénonce la politique mise en oeuvre par M. George W. Bush pour préparer l’opinion à une invasion de l’île : « L’un des piliers de la politique de l’administration Bush à l’égard de Cuba, explique-t-il, c’est l’affirmation que le pays de M. Fidel Castro <est un "Etat terroriste" aux intentions hostiles à notre égard. Mais, pourquoi ne pas entretenir avec Cuba des relations similaires à celles que nous avons avec la Chine, le Vietnam ou d’autres Etats non démocratiques ? (...) M. Bush n’entend pas dialoguer avec Cuba, pays ayant pourtant toujours lutté, indiscutablement, contre le terrorisme. Ce dialogue pourrait offusquer les exilés de Floride qui soutiennent une ligne dure contre La Havane, et pourrait faire perdre des voix au frère du président lors des élections pour le renouvellement de son poste de gouverneur de l’Etat. (...) Affirmer que Cuba est un "Etat terroriste" sape notre crédibilité, là où nous en avons le plus besoin, en l’occurrence dans la lutte contre les vrais terroristes. »

En matière de terrorisme, en ces temps de nouvelle guerre froide contre Cuba, une affaire peine à trouver place dans les médias d’Europe. Au début du mois d’avril 2003, alors que le monde apprenait les peines inacceptables prononcées à La Havane contre des opposants non violents, dans l’indifférence générale étaient confirmées aux Etats-Unis des condamnations bien plus lourdes infligées à cinq Cubains accusés de « conspiration ». L’un d’eux, M. Gerardo Hernandez, dessinateur de presse, a été condamné à effectuer dans la prison de Lompok, en Californie, une peine cumulant deux perpétuités, plus quinze années... Après trente-trois mois d’attente de jugement, dont dix-sept en isolement complet et un mois au hueco (mitard), les cinq Cubains ont pu retrouver une cellule ordinaire grâce à une campagne menée par des libéraux américains, plusieurs députés travaillistes anglais, ainsi que, entre autres personnalités, Nadine Gordimer, Prix Nobel de littérature.

Provocations à répétition

Le hueco est un cachot aux murs entièrement aveugles, de deux mètres sur deux, où le détenu est sans chaussures, en slip et maillot de corps. Une lumière aveuglante l’éblouit vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Tout contact humain est interdit, même avec les geôliers. Dans ce trou, il doit supporter les cris perpétuels des autres emmurés, rendus fous par l’enfermement.

Quel crime ont donc commis M. Gerardo Hernandez et ses compagnons pour mériter un si cruel châtiment ? Lors de leur procès, à Miami à la fin 2001, ils avaient simplement refusé de « collaborer » avec la Cour. Tous avaient admis, la veille du procès, être des agents de renseignement cubains, installés depuis des années en Floride pour découvrir les auteurs de centaines d’actes terroristes contre leur pays. Mais le FBI voulait les contraindre à faire des déclarations contre Cuba. Ils devaient affirmer que leur pays représentait un « danger pour les Etats-Unis » et qu’ils s’étaient infiltrés pour « obtenir des informations sur la sécurité nationale américaine ».

MM. Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, René Gonzales, Fernando Gonzales et Joaquin Méndez ont infiltré, dans les années 1990, des organisations paramilitaires anticastristes de Miami. Celles-ci mettent sur pied, à partir de la Floride, des attentats contre Cuba pour faire fuir le tourisme, moteur de la reprise économique de l’île. Toujours prêts à justifier n’importe quelle action au nom de la lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis tolèrent en revanche, sur leur propre territoire, des criminels qui planifient des attentats contre Cuba - traité par les faucons de Washington d’« Etat voyou » voire de <complice du terrorisme » ! L’un de ces attentats (2) a causé la mort, le 4 septembre 1997, à l’Hôtel Copacabana de La Havane, d’un jeune Italien, Fabio Di Celmo. La charge explosive avait été posée par un Salvadorien engagé par M. Luis Posada Carriles (3), vieux routier de la « guerre sale » contre Cuba, au service, tout comme son ami Orlando Bosch, de la Fondation cubano-américaine de Miami.

Les deux compères avaient déjà participé à la préparation de l’explosion en vol d’un avion de ligne cubain, au large de la Barbade en 1976 (73 morts), et à l’attentat contre le ministre des affaires étrangères chilien Orlando Letelier, à Washington, sans qu’aucun juge américain ne les ait jamais inquiétés. Qu’on imagine l’ampleur de la protestation si, à Cuba, ce type d’actions avait été organisé contre les Etats-Unis ? Depuis quarante ans, l’île est harcelée, non seulement par l’embargo économique (4), mais aussi par ces constantes agressions occultées par les médias internationaux.

L’un des cinq Cubains condamnés, M. René Gonzales, a un passeport américain. Fils d’un ouvrier de la métallurgie émigré à Chicago et d’une mère cubaine dont la famille vivait en Virginie du Nord, il est né aux Etats-Unis. Revenu à Cuba avec ses parents en 1961, René devint pilote, tandis que son frère Roberto faisait des études de droit. Un jour, à la surprise de tous, René abandonne sa femme et sa fille, détourne un avion et s’enfuit aux Etats-Unis, où il est accueilli en héros...

A Miami, comme pour les quatre autres Cubains arrivés en Floride par des chemins différents, une nouvelle vie commence. Ils infiltrent des organisations anticastristes, notamment Hermanos al rescate (Frères du sauvetage), organisation officiellement engagée dans le sauvetage des balseros (5). Le chef de cette organisation, M. José Basurto, se vante en public de se livrer à des provocations, comme celle de violer régulièrement l’espace aérien cubain avec de petits avions de tourisme d’où sont lancés, à basse altitude, des tracts incitant à la dissidence. Alertées par les informations de M. Gonzales et de son groupe, les autorités cubaines envoient vingt-trois notes diplomatiques au gouvernement des Etats-Unis, en mettant l’accent sur le caractère dangereux de ces vols de provocation. Washington ne bouge pas. Jusqu’à ce que, le 24 février 1996, deux avions d’Hermanos al rescate soient abattus par la DCA cubaine.

Les appareils d’Hermanos al rescate ne violaient pas seulement l’espace aérien : ils avaient commencé à brouiller les fréquences radio des tours de contrôle des aéroports de La Havane et de Varadero, mettant en danger la sécurité des avions de ligne lors des manoeuvres de décollage et d’atterrissage. Au procès des « Cinq de Miami », des militaires américains, tel le colonel Eugene Carol, et des fonctionnaires de l’administration Clinton, entre autres M. Richard Nunzio, sollicités par la défense, témoignèrent avoir mis en garde M. Basurto : "Les cubains ont finni par perdre patience"

Après six années passées à Miami, M. Gonzales avait réussi à faire venir sa famille. A cette époque, MM. Castro et Clinton avaient engagé un dialogue diplomatique pour livrer une lutte commune contre le terrorisme. Et, en juin 1998, La Havane avait même transmis au FBI les renseignements reçus du groupe infiltré en Floride. Ce sont précisément ces documents qui ont servi à arrêter les cinq agents antiterroristes cubains !

Le premier procès a eu lieu à la fin 2001, à Miami. Dix-sept avocats choisis par la cour se sont désistés par crainte des représailles dans un Etat, la Floride, où la communauté anticastriste est la plus nombreuse et la plus agressive. « Rien que pour cette raison, souligna M. Paul McKenna, avocat commis d’office de M. Gerardo Hernandez - le jugement, selon nos lois, n’aurait pas dû avoir lieu à Miami. »

Au cours des débats, le procureur a reconnu que les cinq Cubains n’avaient eu accès à aucune information concernant la sécurité nationale américaine. Il ne les a d’ailleurs pas accusés d’espionnage, mais de « conspiration dans le but de se livrer à de l’espionnage » - inculpés « pour avoir eu l’intention de commettre un crime » ! Malgré cette curiosité juridique, le jury les a condamnés à des peines très lourdes, en tant que « commanditaires » du tir contre les deux avions d’Hermanos al rescate, action décidée par le gouvernement cubain en réponse à des provocations... Prestigieux défenseur des droits civiques, M. Leonard Weinglass, qui assure la défense d’un des cinq, a affirmé : « Le gouvernement des Etats-Unis les a inculpés car ils étaient en train de s’approcher de trop près de ses propres réseaux terroristes. »

C’est cette politique, et le syndrome de l’« île assiégée », qui a fait réagir brutalement, de façon plus que contestable, le gouvernement cubain en mars 2003 et a conduit aux procès d’avril d’opposants non violents, aux peines excessives qui les ont frappés ainsi qu’aux exécutions - mettant fin à trois ans de moratoire sur la peine de mort - de trois preneurs d’otages. Des mesures aussi détestables que la stratégie de la tension poursuivie par M. Bush.

Cette stratégie s’est matérialisée récemment par l’envoi à La Havane, comme chef de la section des intérêts américains, de M. James Cason, un « faucon » lié au groupe d’extrême droite qui, au sein de l’administration, pilote les relations de Washington avec l’Amérique latine, et où l’on trouve également MM. Otto Reich (6), Elliott Abrams, John Negroponte, etc. M. Cason est arrivé à Cuba avec un budget d’environ 2 millions de dollars et l’intention déclarée (au cours de conférences de presse) de « renverser le régime » et de créer une situation de confrontation. Selon M. Wayne Smith, le diplomate américain cité plus haut : « L’attitude de M. James Cason et ses réunions avec les opposants répondent à un dessein de l’administration Bush de provoquer le gouvernement cubain. » Et il a ajouté : « Cuba ne peut tolérer de telles réunions dans le contexte actuel de la politique des Etats-Unis. C’est un piège tendu à son gouvernement (7). »

Le poids de la communauté cubaine de Floride

Depuis son bureau et sa résidence, M. Cason avait entrepris de se faire des amis à bas prix : un ordinateur, quelques dollars en liquide, des émetteurs... Une opération qui a jeté dans le désarroi les opposants sincères (MM. Oswaldo Payá, Elisardo Sanchez) qui n’ont pas été inquiétés par les autorités et n’ont pas besoin de dollars pour faire leur choix. La démocratie ne s’affirme pas en achetant les consciences.

Elu dans des circonstances très controversées et grâce aux voix des électeurs de Floride (après avoir fait invalider le vote de dizaines de milliers d’Afro-Américains), M. George W. Bush doit sa présidence au vote massif en sa faveur de la communauté américano-cubaine, férocement anticastriste, de Floride, Etat gouverné par son frère. En guise de reconnaissance, M. Bush a promis de harceler Cuba, de saboter le tourisme, de renforcer l’embargo et de renverser le régime.

Une certaine gauche européenne ne cesse de stigmatiser les comportements du régime cubain, mais elle se tait sur les agressions constantes subies par La Havane. C’est trop souvent faire silence sur les harcèlements de l’administration Bush contre Cuba, comme l’ont récemment souligné, entre autres, Howard Zinn, Edward Said et Noam Chomsky (8).

Quiconque demande à La Havane davantage de démocratie ne devrait pas oublier que les droits humains comprennent aussi les droits économiques, sociaux et culturels, mieux défendus à Cuba que dans maints pays. Par ailleurs, en matière de libertés, il ne faudrait pas que le cas de Cuba occulte d’autres cruelles réalités : le scandale du bagne américain de Guantanamo, et les violations systématiques des droits humains qui entraînent des centaines de morts chaque année en Colombie, au Guatemala, au Pérou, en Bolivie, au Mexique (9) et dans d’autres pays où certains feignent de croire que la démocratie est revenue simplement parce que l’on y vote tous les quatre ou cinq ans...

Gianni Minà.


[www.monde-diplomatique.fr]
M
30 décembre 2004 22:36
Fidel Castro mort de rire



 



par Michaël Moore
17 avril 2004




Vous êtes vous demandé pourquoi Fidel Castro est au pouvoir depuis si longtemps ? Personne, à part le roi de Jordanie, n’a duré aussi longtemps au sommet. Ce type a vu passer huit présidents des Etats-Unis, 10 Jeux olympiques, et le retour de la comète Halley. Et quoi que fasse le gouvernement des Etats-Unis pour le détrôner, il a plus de vies que (la chanteuse) Cher a de "come-back" dans le show-biz.

C’est pas que nos dirigeants américains n’aient pas fait de leur mieux. Depuis que Castro a libéré son pays du régime corrompu de Batista soutenu par les Etats-Unis et la Mafia, Washington a tenté une large variété de méthodes pour l’éjecter de son siège. On trouve des tentatives d’assassinat financés avec l’argent de nos impôts, des invasions, des blocus, des embargos, des menaces de destruction nucléaire, le chaos interne, la guerre biologique (la CIA a balancé la fièvre porcine sur le pays en 1971, obligeant les Cubains à détruire 500.000 porcs).

Et, quelque chose qui me paraît étrange, il y a même une base navale des Etats-Unis sur l’île de Cuba ! Imaginez, qu’après avoir battu les Anglais pendant notre révolution, nous les ayons laissé garder quelques milliers d’hommes et une poignée de navires de guerre dans la Baie de New York. Bizarre.

Le Président Kennedy, qui appliquait le plan de Président Eisenhower d’envahir Cuba par la Baie des Cochons, donna des ordres à la CIA pour assassiner Castro, en essayant tout, du stylo-plume rempli d’encre empoisonnée jusqu’au cigare explosif. (Non, je ne suis pas allé chercher mes infos à Hollywood ; c’est tout marqué dans le rapport du Comité Church du Congrès des Etats-Unis, 1975.)

Bien entendu, rien n’a marché. Castro est devenu plus fort et les Etats-Unis ont continué à devenir fous. Cuba était perçu comme <I class=spip>"celui qui nous avait échappé". C’en est devenu embarrassant pour nous. Voilà que nous avions dans la poche chaque nation de notre hémisphère, sauf ces maudits Cubains. Ca faisait vilain. Comme quand toute la famille sort pour dîner et que la seule mauvaise graine, le petit Billy, refuse de s’asseoir tranquillement et d’obéir. Tout le monde autour observe les parents en se demandant comment ils vont s’y prendre... L’image qu’ils donnent de n’avoir aucune discipline ou de contrôle est la pire des humiliations. Alors ils se mettent à gifler little Billy, mais sans résultat : il n’est pas près de manger ses petits pois.

C’est cet air ridicule que nous avons aux yeux du reste du monde. Comme si nous étions devenus fous à cause de ce petit pays à 180 km de nos côtes. Nous ne ressentons pas la même chose lorsqu’il s’agit d’une vraie menace pour l’humanité, comme celle posée par le gouvernement chinois, par exemple. Tu parles d’un bande de voyous. Et pourtant, nous ne pouvons pas nous retenir de coucher avec eux. Washington a passé 23 ans à nous monter la tête contre les Chinois et soudainement, un jour, ils sont devenus nos amis. Il s’est avéré que les Républicains et leurs copains des multinationales n’étaient pas vraiment contre le communisme - juste contre le communisme qui vous empêche d’entrer dans le pays et gagner quelques sous.

Et ça, bien sûr, a été l’erreur fatale de Castro. Une fois avoir pris le contrôle et nationalisé toutes les entreprises états-uniennes et avoir viré la Mafia de La Havane, il aurait aussi bien pu aller s’asseoir sur la faille de San Andreas, parce que la colère divine d’Oncle Sam s’est abattu sur lui, et elle ne s’est pas calmée depuis 37 ans. Et pourtant Castro a survécu. Pour ce seul exploit, et malgré tous ses défauts (une répression politique, des discours de quatre heures, un taux d’alphabétisation de 100%), on est bien obligé d’admirer ce type.

Alors pourquoi continuons-nous à nous battre contre ce résidu de Guerre froide ? La réponse se trouve dans une ville appelée Miami. Là-bas, une bande d’exilés cubains cinglés ont pris le contrôle de la politique étrangère des Etats-Unis vis-à-vis de cette toute petite île-nation. Ces Cubains, dont beaucoup étaient des supporters de Batista et vivaient très bien pendant que le bandit dirigeait le pays, semblent ne pas avoir pris une seule nuit de sommeil depuis qu’ils ont ramassé leurs affaires et qu’ils sont partis en direction de la Floride.

Et depuis 1960, ils insistent pour nous entraîner dans leur folie. Pourquoi est-ce qu’à chaque événement tragique qui s’abat sur notre pays - Assassinat de Kennedy, Watergate, Iran-Contra, drogue - la liste est longue - on trouve toujours ces exilés cubains dans les parages et impliqués dans ces affaires ? D’abord ça a été les connexions de Lee Harvey Oswald avec les Cubains de la Nouvelle-Orléans. (Ou est-ce que ce sont les exilés cubains seuls qui ont tué Kennedy ou Castro qui en a eu marre de servir de cible à Kennedy ? Quelque soit la théorie que vous préférez, les Cubains exilés sont dans les parages).

Ensuite, dans la nuit du 17 Juin, 1972, trois Cubains, Bernard Barker, Eugenio Martinez et Virgilio Gonzales (plus les Etats-uniens Frank Sturgis et James McCord Jr.) furent surpris en train de cambrioler les bureaux du Watergate du président du Parti Démocrate. Cette opération clandestine finit par entraîner la chute du Président Nixon. Tout n’est donc pas négatif dans cette opération.

A ce jour, Barker et Gonzalez sont considérés comme des héros dans la communauté cubaine de Miami. Martinez, qui devait plus tard être gracié par Ronald Reagan, est le seul qui se sente mal. "Je ne voulais pas être impliqué dans le chute d’un Président des Etats-Unis". Oh, comme c’est gentil à vous !

Lorsque Olivier North a eu besoin d’une couverture pour convoyer des armes au Nicaragua pour aider à renverser le gouvernement, à qui d’autre pouvait-il s’adresser sinon aux Cubains de Miami ? Le vétéran de la Baie des Cochons, Ramon Medina et Rafael Quintero étaient des dirigeants clés de la compagnie de transport aérien qui devait fournir les armes à la "contra". La guerre des Contras, soutenue par les Etats-Unis, provoqua la mort de 30.000 Nicaraguayens.

Nous avons financé ces Cubains exilés et en guise de remerciement ils ont fait introduire des drogues illégales aux Etats-Unis, détruisant des familles et des parties entières de nos villes. Dès le début des années 60, un certain nombre de Cubains (qui avaient aussi participé à la Baie des Cochons) commençaient à diriger les plus grands réseaux de drogue du pays. La DEA (Département anti-drogues, N.d.T.) trouva peu d’appuis auprès du gouvernement fédéral pour courir après ces exilés cubains, parce qu’ils s’étaient regroupés sous la bannière bidon de "partisans de la liberté". En fait, la plupart des groupes n’étaient rien de plus que des couvertures pour des opérations de trafic de drogues. Ces mêmes trafiquants ont ensuite aidé à passer des armes au Nicaragua.

Des organisations terroristes cubaines basées aux Etats-Unis ont été responsables de plus de deux cents attentats à la bombe et au moins cent meurtres depuis la Révolution de Castro. Ils ont réussi à inspirer tellement de trouille que je ne devrais même pas être en train d’écrire cet article. Je suis, après tout, un des rares Etats-uniens à ne pas porter d’armes.

Alors pourquoi est-ce que je n’ai pas peur ? Parce que tous ces exilés cubains, malgré tous leurs grands airs et tout leur terrorisme, sont en fait une bande de minables. Oui, des minables.

Vous voulez des preuves ? Pour commencer, quand on n’aime pas l’oppresseur dans son pays, on reste et on tente de le renverser. On peut avoir recours à la force (Révolution américaine, Révolution française) ou des moyens pacifiques (Gandhi en Inde ou Mandela en Afrique du Sud). Mais on ne fait pas demi-tour pour détaler comme l’ont fait ces Cubains.

Imaginez que tous les colons américains se soient enfuis au Canada, et aient insisté pour que les Canadiens prennent la responsabilité de renverser les Britanniques dans les Etats-Unis Les Sandinistes n’auraient jamais libérer leur pays de Somoza s’ils s’étaient assis sur une plage au Costa Rica en buvant des <I class=spip>margaritas et en devenant riches. Mandela est allé en prison, pas en Libye ni à Londres.

Mais les riches cubains ont détalé vers Miami où ils sont devenus encore plus riches. 90% de ces exilés sont blancs, alors que la majorité des Cubains - 62% - sont noirs ou métis. Les blancs savaient qu’ils ne pouvaient rester à Cuba parce qu’ils n’avaient aucun soutien du peuple. Alors ils sont venus ici, en pensant que nous allions nous battre pour eux. Et comme une bande d’imbéciles, c’est ce que nous avons fait.

Ce n’est pas que ces pleurnichards de Cubains n’aient pas essayé de se débrouiller un peu. Mais un rapide examen de leurs efforts fait penser à un film comique muet. La Baie des Cochons est le plus connu de leurs fiascos. Il y avait tous les ingrédients d’une grande farce - mauvais bateaux, mauvaise plage, pas de munitions, personne pour les accueillir et, pour finir, on les abandonne sur place, à traîner dans un coin de l’île qu’ils ne connaissent pas (leur chauffeurs, je suppose, ne les avaient jamais emmenés par là dans le bon vieux temps).

Leur embarras fut tellement monumental que le monde entier en rigole encore, et les Cubains de Miami ne l’ont jamais oublié ou pardonné. Dites "Baie des Cochons" à l’un d’entre eux et c’est comme si vous étiez un dentiste avec une fraise sur un nerf à vif.

On pourrait penser que la défaite de la Baie des Cochons leur aurait donné une leçon. Mais on serait en pleine spéculation. VOUS auriez appris une leçon. Mais pas eux. Depuis 1962, de nombreux groupes d’exilés cubains ont tenté encore plus de raids pour "libérer" leur pays.

Passons directement aux points forts :

En 1981, un groupe d’exilés cubains accostèrent sur l’île de Providenciales dans les Caraïbes, sur la route pour envahir Cuba. Leur bateau, le seul d’un groupe de quatre à avoir réussi à sortir de la rivière Miami, (les trois autres furent interceptés par les gardes-côtes à cause du mauvais temps, des problèmes de moteur ou un nombre insuffisant de gilets de sauvetage) heurta un récif prés de Providenciales. Coincé sur l’île, sans eau et sans abri, les Cubains de Miami ont commencé à se battre entre eux. Il ont supplié les gens de Miami de venir les sauver et après trois jours furent évacués par avion vers la Floride. Le seul à avoir réussi à atteindre les eaux cubaines, Geraldo Fuentes, souffrit d’une attaque d’appendicite alors qu’il se trouvait encore en mer et a du être héliporté par les gardes-côtes jusqu’à Guantanamo.

En 1968, un groupe de Cubains de Miami avait appris qu’un bateau polonais avait accosté dans un port de Miami et qu’une délégation cubaine pouvait se trouver à bord. De la jetée MacArthur (selon le journal St Petersburg Times) les exilés cubains ont tiré avec un bazooka de fabrication artisanale et ont touché la coque. A peine une égratignure. Le dirigeant du groupe, Orlando Bosch, fut condamné à dix ans de prison, mais fut libéré en 1972. Bosch expliqua qu’ils avaient espéré faire plus de dégâts mais que "c’était un GRAND bateau !" Bosch avait déjà été arrêté pour avoir baladé une torpille dans le centre de Miami à une heure de pointe. Une autre fois il fut arrêté avec 600 bombes (des vaporisateurs) chargés de dynamite dans le coffre de sa Cadillac. En 1990, l’administration Bush le fit sortir de prison, où il était enfermé pour n’avoir pas respecté le contrôle judiciaire auquel il était soumis.

Selon le mensuel Washington Monthly, "Au cours de l’été et de l’automne de 1963, cinq raids de commandos ont été lancés contre Cuba, dans l’espoir de déstabiliser le régime. La rachitique « cinquième colonne » fut instruite pour laisser couler les chasses d’eau et de laisser les lumières allumées pour consommer de l’énergie."

En 1962, selon le San Francisco Chronicle, l’exilé Cubain José Basulto, au cours d’une mission effectuée pour la CIA, a tiré au canon de 20mm depuis un hors-bord contre l’Hôtel Inca sur la Baie de la Havane. Il espérait tuer Fidel Castro. Le tir a raté la cible et Basulto, voyant du gasoil se répandre sur son bateau, fit demi-tour vers la Floride. "Un de nos réservoirs était en plastique et a commencé à fuir", a expliqué Basulto plus tard. "Il y avait du gasoil partout sur le pont. Nous ne savions plus quoi faire".

Des années plus tard, Basulto devait former "Brothers to the Rescue", un groupe d’exilés qui ont passé les dernières années à faire voler des avions au dessus de Cuba, survolant des sites cubains, lâchant des tracts, et en général tentant d’intimider le gouvernement cubain. En février 1996, Castro en avait apparemment assez de leur harcèlement et, après le vingt-cinquième incident en vingt mois, où les avions de Brothers avaient violé l’espace aérien cubain, il a ordonné d’abattre deux des avions.

Bien que Brothers était en train de violer la loi des Etats-Unis en volant dans l’espace aérien cubain, l’administration Clinton est encore allée remplir la gamelle des exilés et leur a servi une loi destinée à resserrer l’embargo contre Cuba. Cet embargo a provoqué la colère du reste du monde contre les Etats-Unis - l’Assemblée générale des Nations Unies a voté par 117 voix contre 3 une "condamnation" des Etats-Unis pour sa violence économique contre Cuba (comme à chaque fois qu’elle vote sur cette question).

La semaine suivante, les exilés ont essayé de forcer la main des Etats-Unis, en espérant une sorte d’intervention militaire contre Castro. Ils ont annoncé que le samedi suivant, ils allaient sortir une flottille de bateaux jusqu’aux côtes cubaines pour protester contre la perte des deux avions. Clinton décida de faire la plus grande démonstration de force depuis la Crise des missiles, et envoya un escadron de chasseurs F-15, onze vedettes des gardes-côtes, deux croisières lance-missiles de la Navy, une frégate, deux avions C-130, une flopée d’hélicoptères, des AWACS, et six cent gardes-côtes pour accompagner la flottille

La seule chose qu’il avait oublié était la Dramamine - en définitive la seule chose dont les Cubains de Miami avaient vraiment besoin. A 60 km à peine de Key West, les Cubains dans les bateaux ont commencé à avoir le mal de mer, dégueulant à souhait et suppliant que les foutus yachts fassent demi-tour. Sous le regard du monde entier, les Cubains de Miami ont encore une fois fait demi-tour et ont détalé. A leur retour, ils ont tenu une conférence de presse pour expliquer la retraite. Un des porte-parole était encore un peu secoué, et on pouvait voir les journalistes prendre leurs distances, pour éviter de recevoir le résultat d’une de ses gerbes.

"Il y avait une terrible tempête sur la mer," raconta le dirigeant cubain qui perdait rapidement ses couleurs. "Les vagues faisaient plus de 4 mètres et nous avons dû faire demi-tour ou perdre nos bateaux !". En même temps qu’il parlait, un génie créatif qui devait bosser le week-end chez CNN a décidé de faire passer le film de la flottille en route vers Cuba. Le soleil billait, la mer était presque plate avec une légère brise, très légère. Des journalistes qui étaient en mer ont dit qu’après le départ des caméras de CNN, "les choses se sont gâtées". Ca, c’est sûr. Castro devait être mort de rire.


[risal.collectifs.net]


M
30 décembre 2004 22:58
Je vous envoie quelques informations que l'on a peu l'habitude de lire dans nos quotidiens.......bonne lecture à tous........

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Intervention De M. Felipe Pérez Roque, Ministre Des Relations Extérieures De La République De Cuba, Sur Le Point 28 De L’ordre Du Jour De L’assemblée Générale Des Nations Unies : « Nécessité De Lever Le Blocus Economique, Commercial Et Financier Appliqué A Cuba Par Les Etats-Unis D’amérique », New York, le 28 octobre 2004.



Monsieur le Président,Excellences,



Des millions de Cubains sont dans l’attente de ce qui se passe dans cette salle.

En effet, 70 p. 100 d’entre eux ont dû souffrir, leur vie durant, le blocus le plus prolongé de l’histoire, celui que le gouvernement des Etats-Unis applique à notre patrie dès le début même de la Révolution.

En votant aujourd’hui le projet de résolution « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis d’Amérique », les cent quatre-vingt-onze Etats membres des Nations Unies ne décideront pas toutefois d’une question n’intéressant que Cuba : ils voteront aussi en faveur du respect de la Charte des Nations Unies, en faveur du respect du droit international, en faveur de l’égalité souveraine des Etats et de l’autodétermination des peuples, ils voteront pour qu’aucun gouvernement, aussi puissant qu’il soit, ne puisse punir, non seulement Cuba, mais encore n’importe quel autre pays pour le simple fait de faire du commerce avec le nôtre et d’y faire des investissements.

Nous voterons aujourd’hui contre l’application extraterritoriale des lois, nous voterons contre l’arrogance et le mépris du droit d’autrui.

J’ai sous les yeux un curieux document, celui que les Etats-Unis ont distribué à toutes les délégations, hormis, cela va de soi, celle de Cuba.

Je m’étonne d’ailleurs que la délégation nord-américaine n’ait même pas tenté de faire du neuf dans son intervention en séance plénière, puisque son représentant s’est borné à lire quasiment chaque phrase de ce document distribué aux autres délégations. C’est bien là la preuve, de notre point de vue, qu’elle n’a rien à dire de neuf et qu’elle répète sans pudeur le même document déjà distribué et reprenant en gros ceux des années précédentes.

Ce document, donc, ment tellement, et si souvent, qu’il mérite un commentaire.

Je le cite : 

« Les Etats-Unis estiment que l’embargo est une question bilatérale qu’il n’y a pas lieu de soumettre à l’Assemblée générale. Il ne s’agit pas, de toute évidence, d’un blocus, puisque nous n’intervenons pas dans le commerce de Cuba avec d’autres nations. »

Cette Assemblée générale sait pertinemment que c’est faux. Elle sait pertinemment qu’il ne s’agit pas d’un simple embargo. Elle sait pertinemment que le gouvernement nord-américain a déclenché contre Cuba une guerre économique de nature génocide à l’échelle de la planète. Qu’il est interdit à Cuba d’exporter aux Etats-Unis ; qu’il est interdit à Cuba d’accueillir des touristes nord-américains ; qu’il est interdit à Cuba d’accéder aux techniques produites aux USA ; qu’il est interdit à Cuba d’importer tout produit, tout équipement, toute matière première en provenance des USA.

L’Assemblée sait aussi que, dès 1992, d’une manière méticuleuse, la loi Torricelli interdit aux filiales de sociétés nord-américaines dans des pays tiers de faire du commerce à Cuba. Je n’en donnerais que quelques exemples :

-         La filiale canadienne de la société nord-américaine Picker International n’a pas pu vendre à Cuba, de ce simple fait, des pièces de rechange pour appareils de rayons X.

-         La société française Bull n’a pas pu terminer ses ventes à Cuba de distributeurs automatiques de billets parce qu’elle a été rachetée par la société nord-américaine Diebold.

-         La société Refractarios Mexicanos n’a plus pu, à partir de son rachat par la société nord-américaine Harbison Walker Refractories, continuer de vendre à Cuba des briques réfractaires utilisées dans les hauts fourneaux de cimenterie.

Je pourrais citer devant cette Assemblée une liste d’exemples interminable qui prouve combien les Etats-Unis poursuivent le commerce avec Cuba de sociétés installées dans des pays tiers.

Le représentant des Etats-Unis sait pertinemment, même s’il affirme le contraire, que personne au monde ne peut vendre à Cuba un produit ou un équipement qui contiendrait plus de 10 p. 100 de composants nord-américains. Un seul exemple :

-         La société hollandaise INTERVET n’a pu exporter à Cuba un quadruple vaccin animal après que l’administration nord-américaine l’a informé qu’elle lui était interdit de le faire parce que le vaccin contenait 10 p. 100 d’un antigène produit aux USA.

Par ailleurs, l’administration nord-américaine interdit à n’importe quelle société du monde d’exporter aux USA un produit ou un équipement qui contiendrait des matières premières cubaines. Ainsi, un fabriquant japonais d’automobiles doit prouver au gouvernement nord-américain que les métaux intervenant dans ses produits ne contiennent pas de nickel cubain s’il veut les exporter aux USA. Un confiseur européen doit prouver au gouvernement nord-américain que ses confitures ne contiennent pas de sucre cubain s’il veut les vendre aux USA.

Le document distribué par les USA affirme :

« Les réglementations de l’embargo ne touchent que les personnes naturelles ou morales sujettes à la juridiction des Etats-Unis. »

Si c’était vrai qu’elles ne concernent que les personnes naturelles ou morales sujettes à la juridiction des Etats-Unis, pourquoi donc, nous demandons-nous, le Canadien James Sabzali a-t-il été, au terme de sept années d’enquête, condamné par le tribunal fédéral de Philadelphie en février dernier à une année de libération conditionnelle et à une amende de dix mille dollars pour avoir vendu à Cuba des résines utilisées à la purification de l’eau potable ?

Pourquoi punit-on un ressortissant d’un autre pays sous l’accusation d’avoir vendu à Cuba des résines utilisées à la purification de l’eau potable ?

Pourquoi la loi Torricelli interdit-elle aux cargos étrangers de toucher un port cubain sous peine de se voir inscrire sur une « liste noire » et refuser l’accès aux ports nord-américains pendant six mois ?

Pourquoi la loi Helms-Burton, en vigueur depuis 1996, punit-elle les entrepreneurs du reste du monde qui tentent de faire des affaires avec Cuba ?

L’Assemblée générale a appris, le 4 mai dernier, que le département d’Etat avait adressé une lettre au président de la société touristique jamaïquaine Super Club pour l’avertir que, si celle-ci ne se retirait pas de Cuba dans un délai de quarante-cinq jours, elle serait punie au titre de la loi Helms-Burton, une punition qui impliquait le refus de délivrance de visa aux USA à lui-même et à sa famille et la menace d’un procès devant les cours nord-américaines.

Combien d’hommes d’affaires de pays représentés à cette Assemblée ont-ils dû renoncer à leur intention de faire des investissements ou du commerce avec Cuba après avoir été menacés de ne plus recevoir de visas d’entrée aux USA pour eux-mêmes et pour leur famille ?

Devant tous ces exemples, le représentant des Etats-Unis aurait-il encore le front de prétendre ici que le blocus est une question bilatérale ? Oserait-il affirmer que ce qu’ont dit ici les vingt représentants de pays ayant pris la parole avant Cuba n’est pas vrai ? Il devrait à mon avis faire montre d’un peu plus de respect envers l’intelligence et le sérieux du reste des délégués.

Le gouvernement nord-américain interdit à Cuba d’utiliser le dollar pour commercer avec le reste du monde. Nos paiements ou encaissements dans cette monnaie sont mis sous séquestre.

Est-il vrai ou non, monsieur le représentant des Etats-Unis, que votre gouvernement a infligé une amende de cent millions de dollars à la banque suisse UBS pour avoir tout simplement accepté des transferts de dollars provenant de recettes touristiques et commerciales cubaines absolument licites ?

Depuis juin dernier, la presse contrôlée par les groupes terroristes d’origine cubaine de Miami a orchestré une campagne mensongère en vue d’effrayer les banques qui pourraient avoir des relations financières avec Cuba.

Nous recevions en même temps des informations continuelles que les autorités nord-américaines exerçaient des pressions sur toujours plus de banques étrangères pour bloquer les transferts en provenance de Cuba.

Finalement, le 9 octobre, Daniel Fisk, sous-secrétaire d’Etat adjoint aux Questions interaméricaines, tout en reconnaissant les efforts que consentait son administration pour boycotter le tourisme en provenance d’Europe, du Canada et d’ailleurs, annonçait qu’elle avait mis en place un Groupe de traque des actifs cubains chargé de repérer les mouvements de devises vers et depuis Cuba.

Nous sommes arrivés à la conclusion, en bonne logique, que nous devions adopter sans retard les actions nécessaires pour défendre notre pays de ces nouvelles agressions qui visent à nous empêcher d’utiliser les dollars que nous obtenons au paiement de nos importations. Aussi, voilà à peine soixante-douze heures, notre président Fidel Castro a-t-il informé l’opinion publique que décision avait été prise de substituer le peso convertible cubain au dollar comme monnaie en circulation sur tout le territoire national. La Mission permanente de Cuba est en train de faire parvenir des informations supplémentaires à chaque délégation sur ce nouvel épisode du blocus nord-américain et sur les mesures souveraines que nous avons prises pour nous défendre.

La délégation nord-américaine pourrait-elle expliquer pourquoi Cuba ne bénéficie pas et n’a jamais bénéficié d’un crédit de la Banque mondiale ou de la Banque interaméricaine de développement ? Tout bonnement parce que le gouvernement nord-américaine l’interdit. Ces deux banques internationales, qui ne sont pas nord-américaines ni ne sont légalement sous le contrôle des USA, ont prêté quatorze milliards de dollars à l’Amérique latine en 2003. Pourquoi, Excellences, pas un seul dollar n’est-il allé à Cuba en vue de construire des logements, des routes, des hôpitaux ou des écoles ? Cuba n’est-elle donc pas au centre même de la carte de l’Amérique ? Faudrait-il alors accuser les dirigeants de ces banques ? Ne serait-il pas plus correct de reconnaître qu’ils n’ont pas la latitude de faire des prêts à Cuba à cause de l’opposition du gouvernement nord-américain ?

Il est vrai que Cuba a pu, ces trois dernières années, acheter des denrées alimentaires aux Etats-Unis. Oui, mais en devant surmonter des obstacles draconiens : les vendeurs doivent engager de démarches lourdement bureaucratiques pour en recevoir l’autorisation, tandis que les acheteurs doivent payer d’avance et cash, ne peuvent pas bénéficier de crédits, même privés, et doivent eux-mêmes transporter les marchandises parce que les vendeurs nord-américains n’en ont pas le droit.

Le document de la délégation nord-américaine affirme que son gouvernement a introduit des mesures « qui facilitent grandement ’exportation de… médicaments et d’équipements médicaux » à Cuba.

À ce sujet, le délégué nord-américain a cité des chiffres fantaisistes et erronés. L’Assemblée générale sait pertinemment que c’est là, une fois de plus, une contrevérité.

La vérité est que le gouvernement nord-américain a interdit cette année à la société Abbott de vendre à Cuba du Ritonavir et du Lopinavir+Ritonavir, deux médicaments nécessaires au traitement du sida. Et que Cuba a dû les acheter six fois plus cher dans un autre pays.

La vérité, qu’il faut bien dire dans cette salle, est que le gouvernement nord-américain a infligé une amende de 168 500 dollars à la société Chiron Corporation parce qu’une de ses filiales européennes avait vendu à Cuba – censément par erreur – deux vaccins pour enfants.

Le document distribué par les USA affirme que « Cuba utilise cette Résolution pour justifier ses propres errements politiques et économiques ». Si l’administration nord-américaine est si convaincue que Cuba se sert du blocus comme d’un prétexte, pourquoi ne lève-t-elle pas le blocus et ne nous enlève-t-elle pas du même coup ce prétexte ?

Le délégué des Etats-Unis a dit dans son intervention de la matinée que Cuba prétendait accuser son pays pour détourner l’attention de la situation des droits de l’homme dans le nôtre. Il se trompe, ou alors il ment doublement.

Tout d’abord, Cuba ne prétend pas accuser les USA. Ce sont les USA qui s’accusent tout seuls. Ils n’ont pas besoin de notre aide. Leurs actes prouvent à l’Assemblée générale que le blocus existe bel et bien, qu’ils le durcissent jour après jour et qu’ils l’appliquent avec acharnement, comme le prouve la condamnation quasi unanime de la communauté internationale de cette politique anticubaine. Ensuite, Cuba estime que la tentative des USA de justifier le blocus en tant que mesure visant à l’amélioration des droits de l’homme est une ânerie. Aux yeux de Cuba, le gouvernement nord-américain est vraiment le plus mal placé, des points de vue autorité morale et crédibilité, pour parler des droits de l’homme dans tout autre pays…

Quand on est un gouvernement qui déclenche des guerres unilatérales en violation du droit international et de la Charte des Nations Unies, au mépris du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, qui commet tant de crimes, qui bombarde massivement la population civile d’autres pays, qui est le principal garant et défenseur des crimes perpétrés jour après jour contre le peuple palestinien, qui a infligé des traitements inhumains et dégradants et des tortures dans les prisons de la base navale de Guantánamo et d’Abou-Ghraïb, on devait avoir au moins – c’est du moins ce que pense Cuba – la pudeur de se taire et de s’occuper de ses propres problèmes intérieurs, entre autres les sévères limitations imposées aux droits et aux libertés publiques des citoyens.

L’argument selon lequel l’administration nord-américaine maintient le blocus à cause des mesures adoptées l’an dernier par le gouvernement cubain ne tient pas debout. Notre gouvernement a pris des mesures contre les tentatives des USA de financer et d’organiser une opposition à Cuba. Ce que le délégué a appelé ici des dissidents ne sont que des mercenaires qui touchaient de l’argent et recevaient des instructions de l’administration nord-américaine. Cuba a le droit de légitime défense. Les dissidents, c’est nous, le peuple et le gouvernement cubains qui ont défié les pressions qu’elle veut nous imposer !

J’ai été frappé d’entendre le délégué des USA lire son intervention en espagnol. Il aurait dû se rappeler que des centaines d’immigrants d’Amérique centrale, du Mexique et d’autres pays latino-américains meurent tous les ans aux frontières nord-américaines quand ils tentent d’y entrer, et que personne dans cette salle n’a dit un traître mot de défense de leurs droits.

Le document nord-américain nous accuse d’utiliser la Résolution pour justifier ce qu’il qualifie de « nos maux politiques et économiques ». Je crois qu’il tente tout simplement justifier ce qui est aux yeux de cette Assemblée un blocus injustifiable.

Pourquoi l’administration nord-américaine ne lève-t-elle son blocus de Cuba ? Je vais vous le dire : par peur. Par peur de notre exemple. Elle sait que si elle levait le blocus, Cuba enregistrerait un développement économique et social vertigineux. Elle sait que nous prouverions encore plus les possibilités du socialisme cubain, les potentialités pas encore totalement déployées d’un pays d’où la discrimination, de quelque nature qu’elle soit, est absente, où la justice sociale et les droits de l’homme touchent tous les citoyens, et non seulement quelques-uns aux dépens de la majorité. Ce gouvernement aurait-il beau être celui d’un grand et puissant empire, il n’en redoute pas moins l’exemple de la petite île insurgée.

Excellences,

 

Nous nous réunissons à juste cinq jours des élections prévues dans ce pays-ci et dont nous attendons tous les résultats avec un secret espoir. Car il est vrai que ces quatre années ont été terribles pour le monde.

Cuba attend toutefois et travaille avec optimisme et confiance. Elle sait qu’elle a raison. Elle sait que le temps joue en sa faveur. Elle observe combien le refus du blocus s’intensifie aux Etats-Unis mêmes. Elle n’oublie pas que le blocus lui a coûté plus de soixante-dix-neuf milliards de dollars. Elle sait que si le blocus était levé, le niveau de vie de ses habitants s’améliorerait extraordinairement en quelques années. Elle sait, par exemple, qu’elle pourrait construire en dix ans un million de logements qui bénéficierait à quatre ou cinq millions d’habitants.

Cuba sait aussi, Excellences, que si le blocus n’était pas levé et l’hostilité à laquelle elle est en butte depuis plus de quarante ans ne cessait pas, tout continuera d’être difficile, mais non impossible. Notre peuple est sûr qu’aucun obstacle humain ou naturel ne pourra empêcher sa marche vers une société plus prospère et plus juste.

Il est vrai que les gouvernements nord-américains n’ont fait aucun cas ces douze dernières années des résolutions que l’Assemblée générale a votées avec une unanimité croissante pour demander la levée du blocus. Ce qui ne diminue pas pour autant l’importance et la valeur du geste que chaque délégué devra faire ici en représentation de son peuple.

L’administration nord-américaine a été la seule à avoir défendu ici le blocus, tout comme elle a été la seule à souhaiter publiquement que le président Fidel Castro ne se relève pas de la fracture provoquée par une chute accidentelle. Nous n’avions jamais vu à ce jour une telle carence de noblesse et de décence morale vis-à-vis d’un adversaire. Qu’importe après tout ! Le président Fidel Castro est d’ores et déjà entré dans l’histoire comme un symbole de la résistance des peuples à l’impérialisme et comme un symbole qu’un monde meilleur est possible. De ceux qui défendent aujourd’hui le blocus de Cuba et ne souhaitent pas le rétablissement de notre président, nul ne se souviendra demain.

Excellences,

Ainsi donc, au nom du peuple cubain dont les enfants sont partis soigner, enseigner, bâtir et se battre chaque fois qu’un autre peuple en avait besoin ; à la mémoire des deux mille Cubains morts au combat contre le colonialisme et l’apartheid en Afrique ; au nom des 22 474 coopérants de la santé cubains qui travaillent aujourd’hui dans 67 pays du tiers monde ; au nom des professeurs cubains qui font classe gratuitement dans nos écoles à plus de dix-sept mille jeunes de cent dix pays ; au nom des enfants cubains qui ont le droit de vivre un avenir différent de la réalité de souffrances et de batailles que leurs parents ont connue dans leur patrie ; au nom, finalement, d’un petit pays harcelé parce qu’il veut être libre, je vous demande respectueusement, une fois de plus, de voter le projet de résolution présenté par Cuba.

Je vous remercie.


[www.embacubalebanon.com]






A
31 décembre 2004 11:15
Le Che était un grand Homme! RESPECT !

Il n'est plus de ce monde mais les injustices qu'il dénoncait elles sont toujours là, le libéralisme-impérialiste-américain est le plus grand fléau de toute l'histoire de l'humanité !
M
31 décembre 2004 16:49
Quelques rendez-vous pour la rentrée si vous voulez vous
informer :

À Marseille, le 21 janvier dans les locaux du Mouvement des citoyens du 9
rue Chevalier Roze, débat organisé avec de nombreuses organisations autour
du livre "Cuba est une île" et ses auteurs sur le thème Cuba et l'Amérique
latine, ou nouvelles stratégies anti-impérialistes sans modèle...

À Cuers, le 22 janvier, invitation par la Fédération du PCF du Var à la
signature de Cuba est une île, lors de leur congrès fédéral.

À Paris avec la polex Rouge le 27 janvier dans la mairie du 12e....

À Aubervilliers, grande soirée le 11 février...


À Paris, le 22 février, conférence dans la maison de l'Amérique latine, bvd
Saint germain....

M
2 janvier 2005 05:16
Washington interdit à James Petras
de voyager à Cuba

LE politologue nord-américain James Petras a été empêché par le Département d'État de son pays de voyager à Cuba, dénonce la publication électronique La Jirbilla.

Petras doit assister en 2005 à la 14e Foire internationale du livre de La Havane (du 3 au 13 dévrier prochain) et à la 8e Rencontre internationale des économistes sur la globalisation et les problèmes du développement (du 7 au 11 du même mois).

L'information, donnée par Petras lui-même, précise que l'universitaire regrette de ne pas pouvoir voyager à Cuba comme il l'a fait à d'autres occasions, à cause de l'interdiction expresse de Washington.

L'intellectuel étasunien et militant de gauche a fait ses études de sociologie et de philosophie à l'Université de Berkeley, dans l'État de Californie, et a été invité dans des centres d'études supérieures latino-américains et européens.

Pour ce professeur de la Binghamton University de New York, la Zone de libre échange des Amériques (ZLEA) constitue une nouvelle colonisation de l'éducation et de la pédagogie de l'oppression.

Il s'est joint à la foule des personnes honnêtes du monde entier opposées à l'invasion et à l'occupation de l'Irak par les États-Unis et pour dénoncer l'hostilité de la Maison-Blanche contre La Havane comme prélude à une éventuelle aggression contre Cuba.

Petras a mené diverses études sur l'ordre économique, politique et social établi par les grands centres de pouvoir, une analyse qui lui a valu la reconnaissance dans le domaine des Sciences sociales en Amérique latine et dans le monde.

Parmi ses analyses politico-sociales ressortent L'Argentine et la faim, Le groupe des exclus, et 2003: une année de guerres impériales, crise économique et soulèvements populaires.

L'interdiction de voyager imposée à l'intellectuel nord-américain se produit dans le cadre des mesures approuvées par le président George W. Bush en juin dernier, qui ont durci encore plus la politique de blocus économique, commercial et financier que les États-Unis mènent depuis le début des années 60 contre Cuba. (PL)

[www.granma.cu]
M
3 janvier 2005 22:20
THEMA: La face cachée de la CIA

Le secret de la chauve-souris. Bacardi entre rhum et révolution (58')

Documentaire
Réalisé par Eckehard Sieker et Marcel Kolvenbach

Tout le monde connaît le rhum Bacardi et la chauve-souris, emblème de la firme, qui orne son étiquette. Mais on ignore à peu près tout de l’énorme influence politique du clan familial originaire de Cuba ainsi que de sa collaboration avec la CIA. Qui se cache derrière l’empire Bacardi ?

Le 2 octobre 2000, la justice américaine a refusé à Pernod-Ricard, malgré le contrat signé par la firme française avec les autorités de La Havane, l’autorisation de distribuer et de vendre internationalement le Havana Club, le plus renommé des rhums cubains.

Selon les termes du jugement, l’exploitation de cette marque a été attribuée à la société Bacardi, premier producteur mondial d’un rhum faussement présenté comme cubain. On sait relativement peu de choses sur les intérêts économiques de Bacardi et l’influence politique qu’elle exerce sur le gouvernement des États-Unis, mais cette affaire démontre qu’elle entretient des liens fort étroits avec les sphères les plus élevées de l’administration américaine.
Ce documentaire retrace l’histoire d’un clan familial extrêmement puissant, révèle ses implications dans la politique latino-américaine des États-Unis et sa complicité avec la CIA dans sa lutte contre le régime cubain. Des membres de la famille, des partisans, mais aussi des opposants et des victimes apportent leur témoignage.

arte magazine

[archives.arte-tv.com]
M
4 janvier 2005 16:30
Le monde diplomatique- janvier 2004
Cuba est une île

Qu'on ne s'attende pas à trouver ici un ouvrage nuancé, équilibré, mettant
en perspective les réussites, mais aussi les échecs, voire les fautes de la
Révolution cubaine. Il s'agit d'un plaidoyer que l'on qualifiera de
"pro-cubain". À ce titre, il irritera plus d'une fois. Toutefois, il
possède un mérite indiscutable: donner à entendre la version cubaine de
l'histoire, une voix systématiquement censurée dans le faux débat
consistant à juger- et par définition à condamner!- La Havane. Au delà des
réserves précédemment exprimées, ce livre se révèle infiniment plus sérieux
que nombre d'ouvrages traitant du même thème et encensés par le Tout-paris
médiatico-mondain- on pense ici, en particulier, au monument de
malveillance qu'est Castro l'infidèle de Serge raffy (Fayard 2003. L'île
est bien autre chose qu'un simple fragment de feu l'URSS sous le soleil des
Caraïbes! Comment analyser Cuba, comment même comprendre la vague
répressive du printemps 2003, sans expliquer en détail, comme il est fait
ici, l'implacable garrot serré par Washington à travers attentats
terroristes, viol de la législation internationale et tentative de
déstabilisation?

Maurice lemoine.

[www.monde-diplomatique.fr]
M
5 janvier 2005 01:26
International

CUBA
Quand les chercheurs se rabattent sur le système D


Cuba vit depuis près de cinquante ans sous l’embargo hermétique décrété par les Etats-Unis d’Amérique. Malgré cet étau asphyxiant, le pays de Fidel Castro a pu survivre et même enregistrer de belles performances dans de nombreux domaines comme ceux de la santé et de l’éducation. Dans ce dernier secteur, notamment, le taux d’alphabétisation de la population est l’un des plus élevés en Amérique latine et dans les pays du Tiers-monde, voire dans le monde entier.
Cuba pouvait compter essentiellement sur l’assistance des Etats socialistes amis, en particulier l’ex-Union Soviétique pour attirer les investissements extérieurs et réaliser ses programmes de développement ; les produits essentiels commercialisés par la Havane étant le sucre et le tabac.
Depuis l’effondrement de l’URSS et le camp socialiste (pays de l’Est), l’Etat cubain s’est pratiquement retrouvé sans soutien économique et financier. Cette situation a porté préjudice, entre autres secteurs, sur celui de la recherche scientifique, fleuron du pays. La pénurie des moyens, aggravée par l’embargo américain et le marasme économique, forcément durs par les temps qui courent, ont eu des incidences directes et immédiates sur la marche de la recherche.
Cela n’a pas cependant découragé les chercheurs et les universitaires cubains qui se sont vite adaptés à leur nouveau sort en versant désormais dans le système D. Privés du matériel informatique, des équipements et des fournitures de laboratoire, mais aussi de rencontres, de bourses, de collaborations avec des collègues étrangers, ils se sont rabattus sur des moyens rudimentaires pour poursuivre leur tâche. L’exemple de l’utilisation des petits pois en lieu et place des particules est en soi assez éloquent. Le célèbre scientifique Altshuler, mondialement connu et ses collègues continuent, entêtés et inventifs, à faire de la recherche fondamentale et appliquée, et à former des étudiants cubains ou venus de pays voisins.
Investir dans le savoir est un choix irréversible fait par Fidel Castro et maintenu intact malgré toutes les difficultés. Le père de la révolution de 1956 est en effet persuadé que tôt ou tard, c’est son savoir, et non son sucre qui fera vivre Cuba. C’est pourquoi, contrairement à ce qu’on pourrait croire, La Havane investit dans le domaine scientifique et technique une part beaucoup plus importante de sa richesse nationale que ses voisins d’Amérique du Sud, à l’exception du Brésil, et bien plus que les pays en développement, en général. Il y a deux ans, La Rand Corporation (un centre de recherche sur les procédures scientifiques), dans un rapport établi pour le compte de la Banque Mondiale, déclarait Cuba «très compétente en matière scientifique» en raison de l’importance relative de ses investissements et du nombre de ses scientifiques et ingénieurs. En dépit de toutes les entraves et de toutes les difficultés, la science cubaine continue d’avancer et de conquérir de nouveaux terrains.

T.H

Extrait de Tunis Hebdo:

[www.tunishebdo.com.tn]
M
5 janvier 2005 05:27
[www.cubafriends.ca]


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Our island sponsor is the Cuban Movement for Peace (MOVPAZ), a U.N. and Cuban recognized NGO. Its Education Commission works closely with CubaNatura Tours to arrange unique learning encounters for North Americans. Some of Cuba's most esteemed educators direct this Commission. Their objective is to advance people-to-people programs and encounters on the island. Their approach is interdisciplinary, international and experiential. MOVPAZ promotes world peace, disarmament and green development with dignity. Towards this end its members are eager to host North Americans in the spirit of building lasting ties of friendship and understanding.

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6 janvier 2005 17:52
Ouverture d’un site web pour les enseignants cubains

 

La Havane, 05.01.05 (AIN)Un nouveau site web qui facilitera l’accès des enseignants cubains aux dernières informations concernant leur spécialité a été ouvert par l’Association des Pédagogues de Cuba (APC).

 

Ce nouveau site ( www.apc.rimed.cu ) est hébergé par le réseau du ministère cubain de l’Education et il comprend diverses rubriques, dont une permettant de réaliser des consultations en ligne avec des spécialistes dans les aspects les plus importants de l’enseignement.
b
6 janvier 2005 17:58
guevara mat guevara mat ...
(guevara est mort guevara est mort ...)

cheikh imam.
A
6 janvier 2005 18:29
Tant que se lévera une voix dans le monde au nom de la liberté, le courage de ce grand héros que fut le Che lui servira d'exemple !!!
M
8 janvier 2005 16:44
Calendrier autour de "Cuba est une île".

- Marseille le vendredi 21 janvier à 18h30, 9 rue Chevalier Roze (13001,
métro Vieux Port) à l'intiative de CITOYENS MARSEILLE MEDITERRANEE,
présentation du livre CUBA EST UNE ÎLE par ses auteurs: Danielle Bleitrach
et Viktor Deda, avec le concours de FRANCE-CUBA, FRANCE AMERIQUE
LATINE, COMAGUER, COLLECTIF COMMUNISTE POLEX 13, POLE RENAISSANCE COMMUNISTE
13, ATTAC quartiers Nord

Débat sur l'avenir de Cuba, de l'Amérique Latine et des réponses à apporter
à la globalisation, animé par RADIO GALERE.

- le samedi 22 janvier, CUERS, signatures de "Cuba est une île" à la
conférence fédérale du PCF. (fédération du Var).

- Le 27 janvier à Paris. mairie du 12 e arrondissement à 18 h30 à
l'invitation de la Polex Rouge-vif, avec Carlos Gutierrez de l'Ambassade de
Cuba en France, Roger Grevoul, responsable de Cuba Coopération et Danielle
Bleitrach.

- Le 11 février, grande soirée à Aubervilliers.

- Le 19 février à Digne à l'invitation de France Cuba Digne, avec le
concours du PCF, de la CGT, femmes solidaires, soirée-débat.

- À partir du 21 février jusqu'au 23 se met en place une série de débats
dans Paris et la région parisienne, dont un débat à la maison de l'Amérique
latine, Maison de l'Amérique Latine 217, Boulevard Saint-Germain 75007
PARIS mardi 22 février.

Mais nous reviendrons sur ce calendrier de la deuxième partie du mois de
février, en
particulier sur l'importance que nous soyons très nombreux à cette soirée
de la Maison de l'Amérique latine où la présence des gusanos est probable.

- Le jeudi 24 ou vendredi 25 février, soirée à Limoges à l'invitation du
cercle Gramsci.


M
8 janvier 2005 18:51
Cuba exposera son expérience dans la coopération Sud-Sud comme moyen de promouvoir le développement du Tiers Monde

 

La Havane, 06.01.05 (AIN)Cuba se prononcera pour le renforcement de la Coopération Sud-Sud, à l’occasion de la Réunion internationale sur le Programme d’action de la Barbade en faveur des petits Etats insulaires en voie de développement, qui se tiendra du 8 au 14 janvier dans l’île Maurice.

 

« Si nous rassemblons nos forces pour coopérer da manière fraternelle, nous pouvons réussir beaucoup de choses, comme le démontrent les accords passés avec le Venezuela », a déclaré José Antonio Diaz Duque, vice-ministre cubain des Sciences, de la Technologie et de l’Environnement (CITMA), à propos des possibilités que la coopération Sud-Sud peut ouvrir aux nations du Tiers Monde.

 

Au cours d’une conférence de presse à La Havane, le vice-ministre a précisé que la délégation cubaine exposera donc son expérience sur la coopération Sud-Sud lors de la rencontre de l’île Maurice, qui se terminera par le Sommet de l’Alliance des petits Etats insulaires en voie de développement.

 

A propos des objectifs fixés en 1994 par le plan d’action adopté à la Barbade en faveur du développement durable des petits Etats insulaires, le vice-ministre cubain a souligné qu’aucun d’entre eux n’a été atteint puisque que les pays industrialisés n’ont pas tenu leurs engagements en ce qui concerne les fonds qu’ils auraient dû fournir et les transferts de technologie nécessaires.

 

Jorge Luis Chamero, chef des relations internationales du CITMA, a déclaré pour sa part qu’il est important de préciser que, étant les principaux responsables de la dégradation globale de l’environnement, les pays industrialisés sont dans l’obligation de tenir leurs engagements pour venir en aide des petits Etats insulaires, qui sont les plus affectés par les phénomènes que provoquent les changements climatiques.



[www.ain.cubaweb.cu]
M
11 janvier 2005 17:53
Extrait de Cubasolidarity project:

Combien ont-ils touché ?


Combien ont-ils touché ?

Catherine Deneuve a été la semaine dernière entendue par la justice pour
avoir touché 50.000 euros pour sa présence à une soirée organisée par un
homme d'affaire véreux... Une enquête du Nouvel Observateur révèle qu'il
s'agit d'une pratique courante de ces stars qui monnaient systématiquement
leur présence à des "soirées", c'est une part essentielle de leurs revenus.
L'article analyse "la publicité clandestine", mais n'aborde pas les aspects
politiques de ces prestations.

Pourtant si l'on admet que l'organisateur de ces soirées mondaines,
événéments, autour d'une marque, est Publicis...

Si l'on admet que Publicis est une des financiers de Reporters sans
frontières en particulier dans ses campagnes contre Cuba...(1) Et que
l'ensemble de la presse a besoin des annonces de Publicis... On comprend
mieux l'accueil réservé à Robert Ménard dans les rédactions parisiennes.

Si l'on admet que Publicis a comme un de ses principaux clients l'armée
nord américaine...(2) Ce qui explique non seulement l'attitude de Robert
Ménard envers Cuba, mais aussi en Irak...

Quelles ont été les conditions de la soirée aux Champs Elysées en 2003,
avec en vedette Catherine Deneuve et d'autres retribuées du show bizz ?
Soirée organisée par Reporters sans frontières sur le thème "Cuba si,
Castro no!" avec tous les 5O mètres dans les rues de Paris une affiche sous
verre annonçant l'événement, toutes les rédactions de presse mobilisées...

Et même si cette prestation là n'avait pas été rétribuée, dans la mesure où
elle participe d'un système impliquant les mêmes est-il extraordinaire de
les voir se mobiliser à la demande du "fournisseur"?

Il est à noter que les Français ont un extraordinaire bon sens et que cette
soirée, comme la plupart des autres mobilisations de reporters sans
frontières ont fait un bide...

Jusqu'à quand est-ce que le droit à l'information des Français sera-t-il
monopolisé par un système d'intérêts impérialistes, servi par des valets
rapaces, corrompus, et, dont un récent reportage sur TF1, nous expliquait
que dans les soirées mondaines les tabatières de cocaïne étaient offertes
généreusement, l'intoxication faisant partie de l'intronisation dans "le
milieu"... Ce sont ces gens-là qui s'érigent en donneur de leçon à toute
la planète... Insultent leurs invités sur les plateaux de télévision... De
quel droit?

Danielle Bleitrach

(1) "Les dernières campagnes publicitaires anticubaines de Reporters sans
frontières ont été conçues et montées par Publicis, le géant mondial de la
publicité qui a, parmi ses clients les plus importants, nulle autre que
l'armée nord américaine. Le secrétaire général de reporters sans frontières
a reconnu dans ses propres publications que la Saatchi & Saatchi orldwide,
la plus célèbre agence publicitaire newyorkaise, se trouvait derrière ses
campagnes contre CUba, affirmant que la gigantesque firme lui fournissait
ses services "gratuitement" (...) selon le site Web qu'il consacre à ses
investissements, Publicis se classe numéro un de la publicité en France et
en europe et numéro trois aux États-Unis." Jean Guy Allard avec la
contribution de Marie Dominique Bertuccioli. Le dossier Robert Ménard.
Pourquoi Reporters sans frontières s'acharne sur Cuba. Lanctôt editeurs.
Canada.p45 et 46.

(2)L'armée nord américaine dépense annuellement cent millions de dollars en
campagnes de publicité, essentiellement diririgées vers les jeunes.
Publicis, par une filiale américaine STARCOM MEDIA VEST, a créé tous les
concepts de "la nouvelle image" de l'armée américaine" ouvrage cité P 47
M
13 janvier 2005 00:48
Histoire du FMI


Par Eric Toussaint



Voici soixante ans, le 22 juillet 1944 prenait fin la conférence de Bretton Woods au cours de laquelle ont été fondés la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

Après la seconde guerre mondiale, dans une partie croissante du Tiers Monde, les politiques mises en place tournent le dos aux anciennes puissances coloniales. Cette orientation rencontre l’opposition ferme des gouvernements des grands pays capitalistes industrialisés qui ont une influence déterminante sur la Banque mondiale (BM) et le FMI. Les projets de la BM ont un fort contenu politique : endiguer le développement de mouvements qui remettent en cause la domination exercée par les grandes puissances capitalistes. L’interdiction de prendre en compte les considérations "politiques" et "non économiques" dans les opérations de la Banque, l’une des plus importantes conditions de sa charte, est contournée systématiquement. La partialité politique des institutions de Bretton Woods est démontrée par le soutien financier apporté aux dictatures qui ont sévi au Chili, au Brésil, au Nicaragua, au Congo-Kinshasa et en Roumanie.

1. La fronde anti-coloniale et anti-impérialiste du Tiers Monde

Après 1955, l’esprit de la Conférence de Bandoeng (Indonésie) [1] souffle sur une grande partie de la planète. Elle fait suite à la défaite française au Vietnam (1954) et précède la nationalisation du canal de Suez par Nasser. Viennent les révolutions cubaine (1959) et algérienne (1954-1962), la relance de la lutte d’émancipation au Vietnam... Dans une partie croissante du Tiers Monde, les politiques mises en place tournent le dos aux anciennes puissances coloniales. On note une tendance à la substitution des importations et au développement des politiques tournées vers le marché intérieur. Cette orientation rencontre l’opposition ferme des gouvernements des grands pays capitalistes industrialisés qui ont une influence déterminante sur la Banque mondiale et le FMI. Une vague de régimes nationalistes bourgeois qui mènent des politiques populistes (Nasser en Egypte, Nehru en Inde, Peron en Argentine, Goulart au Brésil, Soekarno en Indonésie, N’Krumah au Ghana...) et de régimes à orientation explicitement socialiste (Cuba, Chine populaire) déferle.

Dans ce contexte, les projets de la BM ont un fort contenu politique : endiguer le développement de mouvements qui remettent en cause la domination exercée par les grandes puissances capitalistes.

2. Pouvoir d’intervention de la Banque mondiale dans les économies nationales

Dès les années 1950, la BM a mis en place un réseau d’influence qui lui servira grandement plus tard. La Banque se mit à créer, dans le Tiers Monde, une demande de ses services. L’influence dont elle jouit maintenant découle en grande partie des réseaux d’agences qu’elle a construits dans les Etats qui sont devenus ses clients et, par la même occasion, ses débiteurs. La BM exerça une véritable politique d’influence pour soutenir son réseau de prêts.

A partir des années 1950, un des premiers buts de la politique de la Banque fut la "construction d’institutions" qui prit le plus souvent la forme de créations d’agences para-gouvernementales à l’intérieur des pays clients de la Banque [2]. De telles agences furent intentionnellement fondées de sorte qu’elles soient relativement indépendantes financièrement de leurs gouvernements et hors du contrôle des institutions politiques locales dont les parlements nationaux. Elles constituent des relais naturels de la Banque à laquelle elles doivent beaucoup à commencer par leur existence, voire, dans certains cas, leur financement.

La création de telles agences a été l’une des stratégies les plus importantes de la Banque mondiale pour s’insérer dans les économies politiques des pays du Tiers Monde.

Opérant selon leurs propres règles (fréquemment élaborées selon les suggestions de la Banque), étoffées de technocrates sympathisants poussés et admirés par la Banque, ces agences ont servi à créer une source stable et digne de confiance pour ce dont la Banque avait besoin : des propositions de prêts " viables ". Elles ont aussi fourni à la Banque des bases de pouvoir parallèle à travers lesquelles elle a été capable de transformer les économies nationales, en fait des sociétés entières, sans la procédure exigeante du contrôle démocratique et des débats contradictoires.

La Banque fonda, en 1956, avec un important soutien financier des Fondations Ford et Rockefeller, l’Institut de Développement économique (Economic Development Institute) qui offrait des stages de formation de six mois à des délégués officiels des pays membres. " Entre 1956 et 1971, plus de 1 300 délégués officiels étaient passés par l’Institut, un certain nombre d’entre eux avait atteint la position de Premier ministre, de ministre de la planification ou des finances " [3].

Les implications de cette politique sont inquiétantes : l’étude par le International Legal Center (ILC) à New York de l’action de la Banque en Colombie entre 1949 et 1972 conclut que les agences autonomes établies par la Banque ont eu un impact profond sur la structure politique et sur l’évolution sociale de la région tout entière, affaiblissant " le système des partis politiques et minimisant les rôles du législatif et du judiciaire ".

On peut considérer que, dès les années 1960, la Banque avait établi des mécanismes uniques et nouveaux en vue d’une intervention continuelle dans les affaires internes des pays emprunteurs. Pourtant, la Banque nie vigoureusement que de telles interventions soient politiques : au contraire, elle insiste sur le fait que sa politique n’a rien à voir avec les structures de pouvoir et que les affaires politiques et économiques existent séparément.

3. La politique de prêt de la Banque mondiale est influencée par des considérations politiques et géostratégiques

L’art. IV section 10 stipule : " La Banque et ses responsables n’interféreront pas dans les affaires politiques d’un quelconque membre et il leur est interdit de se laisser influencer dans leurs décisions par le caractère politique du membre ou des membres concernés. Seules des considérations économiques peuvent influer sur leurs décisions et ces considérations seront soupesées sans parti pris, en vue d’atteindre les objectifs (fixés par la Banque) stipulés dans l’art. I".

L’interdiction de prendre en compte les considérations "politiques" et "non économiques" dans les opérations de la Banque, l’une des plus importantes conditions de sa charte, a été contournée systématiquement. Et ce, dès le début de son existence. La Banque a refusé de prêter à la France après la libération tant que les communistes étaient au gouvernement (le lendemain de leur départ du gouvernement en mai 1947, le prêt demandé et bloqué jusque là était accordé) [4].

La Banque a agi de manière répétée en contradiction avec l’article IV de ses statuts. En effet, la Banque opère régulièrement des choix en fonction de considérations politiques. La qualité des politiques économiques menées n’est pas l’élément déterminant dans son choix. La Banque a régulièrement prêté de l’argent aux autorités d’un pays en dépit de la mauvaise qualité de sa politique économique et d’un haut niveau de corruption : l’Indonésie et le Zaïre en sont deux cas emblématiques. Plus précisément, les choix de la Banque relatifs à des pays qui représentent un enjeu politique majeur aux yeux de ses principaux actionnaires sont régulièrement liés aux intérêts et à l’orientation de ceux-ci, à commencer par les Etats-Unis. L’article précédent de cette série, " Une banque sous influence ", démontre, pour un certain nombre de cas précis, l’influence prédominante des Etats-Unis sur la Banque mondiale.

Les choix de la Banque et de son jumeau le FMI, dès 1947 jusqu’à l’effondrement du bloc soviétique [5], ont été largement déterminés par les critères suivants :

  éviter le maintien de modèles autocentrés ;

  soutenir financièrement de grands projets (BM) ou des politiques (FMI) qui permettent d’augmenter les exportations des principaux pays industrialisés ;

  refuser d’aider des régimes considérés comme des menaces par le gouvernement des Etats-Unis et d’autres actionnaires importants ;

  tenter de modifier la politique de certains gouvernements des pays dits socialistes afin d’affaiblir la cohésion du bloc soviétique. C’est dans ce cadre qu’un soutien a été apporté à la Yougoslavie qui s’est retiree du bloc dominé par Moscou à partir de 1948 ou à la Roumanie à partir des années 1970 au moment où Ceaucescu exprimait des velléités d’éloignement à l’égard du Comecon et du Pacte de Varsovie ;

  soutenir des alliés stratégiques du bloc capitaliste occidental, des Etats-Unis en particulier, (exemple : Indonésie de 1965 à aujourd’hui ; le Zaïre de Mobutu ; les Philippines sous Marcos, le Brésil de la dictature à partir de 1964, le Nicaragua du dictateur Somoza, l’Afrique du Sud de l’Apartheid) ;

  tenter d’éviter ou de limiter, autant que faire se peut, un rapprochement des gouvernements des PED avec le bloc soviétique ou la Chine : essayer par exemple d’éloigner de l’URSS l’Inde et l’Indonésie du temps de Soekarno.

Pour mener cette politique, la Banque mondiale et le FMI appliquent une tactique généralisée : ils sont plus souples à l’égard d’un gouvernement de droite (moins exigeants en termes d’austérité antipopulaire) s’il est confronté à une forte opposition de gauche qu’à l’égard d’un gouvernement de gauche confronté à une forte opposition de droite. Concrètement, cela signifie que les IFI vont être plus exigeantes et mener la vie dure à un gouvernement de gauche confronté à une opposition de droite de manière à l’affaiblir et à favoriser l’accession de la droite au pouvoir. Selon la même logique, les IFI seront moins exigeantes à l’égard d’un gouvernement de droite confronté à une opposition de gauche afin d’éviter de l’affaiblir et empêcher la gauche d’accéder au pouvoir. L’orthodoxie monétariste est à géométrie variable : les variations dépendent bien de facteurs politiques et géostratégiques.

Quelques cas concrets - le Chili, le Brésil, le Nicaragua, le Zaïre et la Roumanie - illustrent ce qui vient d’être avancé : ils traitent à la fois des choix de la Banque et du FMI puisque ces choix sont déterminés grosso modo par les mêmes considérations et soumis aux mêmes influences. Le FMI et la Banque mondiale n’ont pas hésité à appuyer des dictatures quand ils (et d’autres grandes puissances capitalistes) le trouvaient opportun.

Les auteurs du Rapport mondial sur le développement humain réalisé par le PNUD (édition 1994) l’écrivent noir sur blanc : " De fait, l’aide versée par les Etats-Unis pendant les années 1980 est inversement proportionnelle au respect des droits de l’homme. Les donateurs multilatéraux ne semblent pas non plus encombrés de telles considérations. Ils semblent en effet préférer les régimes autoritaires, considérant sans ciller que ces régimes favorisent la stabilité politique et sont mieux à même de gérer l’économie. Lorsque le Bangladesh et les Philippines ont mis fin à la loi martiale, leur part respective dans l’ensemble des prêts de la Banque mondiale a diminué " [6].

4. La partialité politique des IFI : exemples de soutien financier aux dictatures

4.1. Soutien à la dictature du général Augusto Pinochet au Chili

Le Chili, sous le gouvernement démocratiquement élu d’Allende (1970 -1973), ne reçut pas de prêts de la Banque mais sous le gouvernement Pinochet, après le coup militaire de 1973, le pays devint subitement crédible. Pourtant, aucun dirigeant de la BM et du FMI ne pouvait ignorer le caractère profondément autoritaire et dictatorial du régime Pinochet. Le lien entre la politique de prêts et le contexte géopolitique est ici patent.

4.2. Soutien à la junte militaire au Brésil après le renversement président Joao Goulart

Le régime démocratique du président Joao Goulart a été renversé par les militaires en avril 1964. Les prêts de la Banque et du FMI qui avaient été suspendus pendant trois années reprennent très peu de temps après [7].

Résumé succinct des événements : en 1958, le président brésilien Kubitschek doit entrer en négociation avec le FMI afin de recevoir un prêt de 300 millions de dollars de la part des Etats-Unis. Finalement, Kubitschek refuse les conditions imposées par le FMI et se passe du prêt des Etats-Unis. Cela lui valut une grande popularité.

Son successeur, Goulart, avait annoncé qu’il allait mettre en pratique une réforme agraire radicale et qu’il allait procéder à la nationalisation des raffineries de pétrole : il fut renversé par les militaires. Le lendemain du coup, les Etats-Unis reconnaissaient le nouveau régime militaire. Quelque temps après, la BM et le FMI reprenaient la politique de prêts suspendue. De leur côté, les militaires abolissaient les mesures économiques critiquées par les Etats-Unis et le FMI. A noter que les institutions financières internationales considérèrent que le régime militaire prenait de saines mesures économiques (sound economic measures) [8]. Pourtant le PIB baissa de 7% en 1965 et des milliers d’entreprises tombèrent en faillite. Le régime organisa une forte répression, interdit les grèves, provoqua une forte chute des salaires réels, supprima les élections au suffrage direct, décréta la dissolution des syndicats et recourut régulièrement à la torture.

4.3. Après avoir soutenu la dictature d’Anastasio Somoza, la Banque mondiale met fin aux prêts après l’élection du sandiniste Daniel Ortega à la présidence du Nicaragua

Alors que le clan des Somoza était au pouvoir au Nicaragua depuis les années 1930 grâce à une intervention militaire des Etats-Unis [9], un puissant mouvement populaire triompha de la dictature le 19 juillet 1979 et provoqua la fuite du dictateur Anastasio Somoza. Les Somoza s’étaient accaparé une très grande partie des richesses du pays et avaient favorisé l’implantation de grandes entreprises étrangères, surtout états-uniennes, et étaient détestés par le peuple. La dictature d’Anastasio Somoza avait bénéficié de nombreux prêts de la Banque mondiale. A partir de la chute de la dictature se mit en place un gouvernement d’alliance regroupant l’opposition démocratique traditionnelle (dirigée par des chefs d’entreprise) et les révolutionnaires sandinistes qui ne cachaient ni leur sympathie pour Cuba ni leur disposition à entreprendre certaines réformes économiques (réforme agraire, nationalisation de certaines entreprises étrangères, confiscation des terres appartenant au clan des Somoza, programme d’alphabétisation.).

Washington qui avait soutenu Anastasio Somoza jusqu’au bout considéra que ce nouveau gouvernement faisait peser une menace de contagion communiste en Amérique centrale. L’administration Carter, en poste au moment du renversement de la dictature, n’adopta pas immédiatement une attitude agressive. Mais les choses changèrent immédiatement quand Ronald Reagan entra à la Maison blanche. Il annonça (1981) sa volonté de faire tomber les Sandinistes, il soutint financièrement et militairement une rébellion composée des anciens membres de la garde nationale (" Contrarevolucionarios " ou " Contras "winking smiley. L’aviation des Etats-Unis mina plusieurs ports nicaraguayens. Face à cette hostilité, la politique du gouvernement à majorité sandiniste se radicalisa. Lors des élections de 1984 qui se déroulèrent de manière démocratique pour la première fois depuis un demi-siècle, le sandiniste Daniel Ortega fut élu président avec 67% des suffrages. L’année suivante, les Etats-Unis décrètent un embargo comercial contre le Nicaragua qui isolera le pays par rapport aux investisseurs étrangers. La Banque mondiale a stoppé ses prêts à partir de la victoire sandiniste aux élections présidentielles. Comme indiqué dans l’article " Une banque sous influence ", les Sandinistes tentèrent activement de convaincre la Banque mondiale de reprendre les prêts. Ils étaient disposés à appliquer un plan d’ajustement structurel draconien. La Banque décida de ne pas donner suite et elle ne reprit les prêts qu’après la défaite électorale des Sandinistes aux élections de février 1990, qui avaient vu la victoire de Violeta Barrios de Chamorro, candidate conservatrice soutenue par les Etats-Unis.

4.4. Soutien à la dictature de Mobutu

Déjà en 1962, un rapport du Secrétaire général des Nations unies informait que plusieurs millions de dollars, destinés à financer les troupes de Mobutu, avaient été détournés par ce dernier. En 1982, un senior du FMI, Erwin Blumenthal, banquier allemand, réalisa un rapport accablant sur la gestion du Zaïre de Mobutu dans lequel il avertissait les créanciers étrangers qu’ils ne devaient pas s’attendre à être remboursés tant que Mobutu serait au pouvoir. Entre 1965 et 1981, le gouvernement zaïrois avait emprunté environ 5 milliards de dollars à l’étranger et entre 1976 et 1981, sa dette extérieure fit l’objet de quatre restructurations au Club de Paris pour un montant de 2,25 milliards de dollars.

La très mauvaise gestion économique et le détournement systématique par Mobutu d’une partie des prêts n’ont pas amené le FMI et la Banque mondiale à arrêter l’aide au régime dictatorial de Mobutu. Il est frappant de constater, qu’après la remise du rapport Blumenthal, les déboursements effectués par la BM ont augmenté. Ceux du FMI également. Manifestement, les choix de la Banque et du FMI n’étaient pas principalement déterminés par le critère de la bonne gestion économique. Le régime de Mobutu était un allié stratégique des Etats-Unis et d’autres puissances influentes au sein des institutions de Bretton Woods (cela comprend la France et la Belgique) tant que dura la guerre froide. A partir de 1989-1991, avec la chute du Mur de Berlin suivie plus tard de l’implosion de l’Union soviétique, le régime de Mobutu perdit de son intérêt. D’autant que dans beaucoup de pays d’Afrique (dont le Zaïre) se déroulaient des conférences nationales qui mettaient en avant la revendication démocratique. Les prêts de la BM commencèrent à diminuer pour cesser complètement au milieu des années 1990.

4.5. Soutien de la Banque à la dictature de Ceaucescu en Roumanie

A partir de 1947, la Roumanie s’intègre au bloc soviétique. En 1972, la Roumanie est le premier pays du glacis soviétique à rejoindre la Banque.

Ceaucescu était depuis 1965 secrétaire général du Parti Communiste au pouvoir ; en 1968, il avait critiqué l’intervention de l’URSS en Tchécoslovaquie. Les troupes de la Roumanie n’intervinrent pas avec celles du Pacte de Varsovie. Cette prise de distance par rapport à Moscou a visiblement décidé Washington, via la Banque, à envisager des relations étroites avec le régime roumain.

La Banque entreprit dès 1973 de négocier avec Bucarest le début d’une politique de prêts qui atteignit très vite un volume tout à fait appréciable. En 1980, la Roumanie devint le huitième en importance sur la liste des emprunteurs de la Banque. Un des historiens de la Banque, Aart van de Laar, raconte une anecdote significative qui remonte à 1973. Il assistait début 1973 à une réunion de la direction de la Banque qui avait à son agenda le début de l’octroi de prêts à la Roumanie. Devant l’incrédulité de certains dirigeants qui critiquaient l’absence de rapport fouillé sur la Roumanie, Robert McNamara aurait déclaré qu’il avait une grande confiance dans la moralité financière des pays socialistes en terme de remboursement de la dette. Ce à quoi un des vice-présidents de la Banque présent à la réunion aurait répondu que " le Chili d’Allende n’était peut-être pas encore devenu assez socialiste " [10]. McNamara serait resté de glace.

Le choix de la Banque ne reposait pas sur des critères économiques convaincants. En effet, primo, alors que la Banque a régulièrement refusé de prêter à un pays qui n’avait pas réglé d’anciennes dettes souveraines, elle commença à prêter à la Roumanie sans que celle-ci soit arrivée à mettre fin à un litige portant sur d’anciennes dettes. Secundo, l’essentiel des échanges économiques de la Roumanie étaient réalisées à l’intérieur du Comecon en devises inconvertibles : comment pourrait-elle rembourser les prêts en devises fortes ? Tercio, la Roumanie refusait au départ de communiquer des informations économiques requises par la Banque. Ce sont des considérations politiques qui manifestement décidèrent la Banque à entamer des relations étroites avec la Roumanie. Il s’agissait de déstabiliser l’URSS et le bloc soviétique dans le contexte de la guerre froide en entretenant des relations étroites avec la Roumanie. Le manque de démocratie interne et la répression policière systématique n’ont pas eu l’air de dissuader davantage la Banque dans ce cas comme dans d’autres.

La Roumanie devint un des plus gros clients de la Banque et celle-ci finança des grands projets (mines de charbon à ciel ouvert, centrales électriques thermiques) dont les effets négatifs en terme de pollution étaient facilement décelables. Pour l’exploitation des mines de charbon à ciel ouvert, les autorités roumaines déplacèrent des populations qui jusque là étaient actives dans l’agriculture. Dans un autre domaine, la Banque soutint la politique de planification des naissances qui visait à augmenter le taux de natalité.

En 1982, quand éclata à l’échelle internationale la crise de la dette, le régime roumain décida d’imposer à la population une thérapie de choc. La Roumanie réduisit ses importations très fortement afin de dégager des surplus en devises de manière à rembourser la dette extérieure à rythme forcé. Comme l’écrivent les auteurs du livre commandité par la Banque pour commémorer son premier demi-siècle d’existence : " La Roumanie était en un sens un débiteur ’modèle’, du moins du point de vue des créanciers " [11].

5. Conclusión

Contrairement à la section 10 de l’article 4 de la charte de la Banque mondiale, cette dernière et le FMI ont systématiquement prêté à des Etats afin d’influencer leur politique. Les exemples repris dans cette étude montrent que les intérêts politiques et stratégiques des grandes puissances capitalistes sont déterminants dans les choix. Des régimes, soutenus par les grandes puissances capitalistes, ont été aidés financièrement bien que leur politique économique ne répondait pas aux critères officiels des institutions financières internationales (IFI) et bien qu’ils ne respectaient pas les droits humains. Par ailleurs, des régimes consideres comme hostiles aux intérêts des grandes puissances ont été privés des prêts des IFI sous prétexte de non respect des critères économiques définis par celles-ci. Cette politique des institutions de Bretton Woods n’a pas été abandonnée à la fin de la guerre froide, elle a été poursuivie jusqu’à nos jours : prêts à la Russie de Eltsine, à l’Indonésie de Suharto jusqu’à sa chute en 1998, au Tchad de Idriss Déby, à la Chine populaire, à l’Irak sous occupation étrangère.

Bibliographie :

  Kapur, Devesh, Lewis, John P., Webb, Richard. 1997. The World Bank, Its First Half Century, Volume 2 : Perspectives, Brookings Institution Press, Washington, D.C., 766 p.

  PNUD. 1994. Rapport mondial sur le développement humain, Economica, Paris, 239 p.

  Rich, Bruce. 1994. Mortgaging the earth, Earthscan, London, 376 p.

  Toussaint, Eric. 2004. La Finance contre les peuples. La Bourse ou la Vie, CADTM-Bruxelles/CETIM-Genève/Syllepse-Paris, 640 p.

  Toussaint, Eric, " Soixantième anniversaire de Bretton Woods : une Banque sous influence ", diffusé sur internet le 16 juillet 2004, 13 p.

  Van de Laar, Aart. 1980. The World Bank and the Poor, Martinus Nijhoff Publishing, Boston/The Hague/London, 269 p.

NOTES :

[1] La Conférence de Bandoeng tenue en 1955 a été convoquée par le président indonésien Soekarno. Elle est le point de départ du mouvement des non-alignés. Soekarno, Tito et Nehru étaient des dirigeants qui incarnaient l’espoir du Tiers Monde face à l’ancien système colonial de domination. Voici un extrait du discours de Soekarno lors de l’ouverture de la conférence : " Le fait que les leaders des peuples asiatiques et africains peuvent se rencontrer dans un de leurs propres pays pour discuter et délibérer de leurs affaires communes constitue un nouveau départ dans l’histoire (...). Aucun peuple ne peut se sentir libre tant qu’une partie quelconque de sa patrie n’est pas libre. Comme la paix, la liberté n’est pas indivisible. (...) On nous dit souvent que le colonialisme est mort. Ne nous laissons pas illusionner, ou même endormir, par cette formule trompeuse. Je vous assure que le colonialisme est bien vivant. Comment peut-on affirmer le contraire quand de vastes régions d’Asie et d’Afrique ne sont pas libres ? (...) Le colonialisme moderne se présente aussi sous la forme du contrôle économique, du contrôle intellectuel et du contrôle physique, exercés par une communauté étrangère à l’intérieur de la nation. C’est un ennemi habile et décidé qui se manifeste sous divers déguisements ; il ne lâche pas facilement son butin. N’importe où, n’importe quand, et quelle que soit la forme sous laquelle il apparaisse, le colonialisme est un mal qu’il faut éliminer de la surface du monde. " (Source : Le Monde diplomatique, " Les objectifs de la Conférence de Bandoeng ", mai 1955, p.1).

[2] Bruce Rich cite comme exemples d’agences fondées grâce à la Banque mondiale : en Thaïlande, la Industrial Finance Corporation of Thailand (IFCT), le Thai Board of Investment (BOI), the National Economic and Social Development Board (NESDCool et la Electrical Generating Authority of Thailand (EGAT) ; en Inde, le National Thermal Power Corporation (NPTC), le Northern Coal Limited (NCL)... (voir Bruce Rich, p.13 et 41).

[3] Rich, op. cit. p. 76. Voir également : STERN Nicholas et FERREIRA Francisco. 1997. " The World Bank as ’intellectual actor’ " in KAPUR, Devesh, LEWIS, John P., WEBB, Richard. 1997. The World Bank, Its First Half Century, Volume 2, p.583-585.

[4] Voir Eric Toussaint, " Soixantième anniversaire de Bretton Woods : une Banque sous influence ", juillet 2004.

[5] Ce qui coïncide avec la période de la guerre froide.

[6] PNUD, 1994, p.81.

[7] On trouve une analyse des faits résumés ci-après dans : PAYER, Cheryl. 1974. The Debt Trap : The International Monetary Fund and the Third World, Monthly Review Press, New York and London, p. 143-165.

[8] En 1965, le Brésil signa un Stand-by Agreement avec le FMI, reçut de nouveaux crédits et vit sa dette extérieure restructurée par les Etats-Unis, plusieurs pays créanciers d’Europe et le Japon. Après le coup militaire, les prêts passèrent de zéro à une moyenne de 73 millions de dollars US par an pour le reste des années 1960 et atteignirent un niveau de presque un demi milliard de dollars US par an au milieu des années 1970.

[9] Voir Eric Toussaint, " Soixantième anniversaire de Bretton Woods : une Banque sous influence ", juillet 2004.

[10] VAN DE LAAR, Aart. 1980. The World Bank and the Poor, Martinus Nijhoff Publishing, Boston/The Hague/London, p.40.

[11] "Romania was, in a sense, a "model" debtor, at least from the creditors’ point of view" KAPUR, Devesh, LEWIS, John P., WEBB, Richard. 1997. The World Bank, Its First Half Century, Volume 1 : History, Brookings Institution Press, Washington, D.C., p.1061.



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M
16 janvier 2005 17:13
De : "Centre Ernesto Che Guevara" <[email protected]>
Objet : Amérique latine : un continent sur la voie du succès


Plus de 70% des Sud-Américains doivent s'en tirer avec moins de 5 euros par jour. Presque 40% vivent dans l'extrême pauvreté, avec moins de 2 euros par jour. La crise économique a fortement accentué les contradictions entre la population et les riches élites sud-américaines. La population s'oppose également de plus en plus à la domination économique et politique des Etats-Unis. De l'actuelle résistance, on peut dégager quatre tendances.

· En quelques années et dans plusieurs pays, le peuple a élu des présidents progressistes: Hugo Chavez au Venezuela, Luis Ignacio da Silva Lula au Brésil, Nicanor Duarte au Paraguay, Nestor Kirchen en Argentine, Lucio Gutierrez en Equateur.

· Dans tous les pays du continent, la lutte sociale se développe: grèves, occupations de terres, manifestations Ces actions ne sont pas dirigées seulement contre l'élite riche mais elles disent explicitement qu'il est temps d'en finir avec l'exploitation coloniale des Américains.

· Au Pérou et en Colombie, la guérilla marxiste armée gagne du terrain.

· Le prestige du socialisme cubain n'a jamais été aussi grand qu'aujourd'hui. Les présidents et chefs de gouvernements sud-américains font la file pour pouvoir accueillir le président cubain Fidel Castro à bras ouverts. Partout, Fidel réveille des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes.

Ces quatre tendances se consolident mutuellement. Comme le disait Fidel: «Ce sont les Sud-Américains eux-mêmes qui font renaître de leurs cendres les nations de ce continent. Les nations et les peuples de l'Amérique du Sud s'unissent dans leur quête d'une destination plus élevée et plus digne.»

Colombie . Guérilla contre terreur

Le 10 septembre, une milice d'extrême droite kidnappait David Carranza, 15 ans, fils d'un syndicaliste du secteur alimentaire qui dirige la lutte sociale contre Coca-Cola dans le pays. Des heures durant, David a été torturé. Les gens de la milice voulaient savoir où se trouvait le père de l'adolescent, qui n'en savait rien.

Le 15 septembre, une milice d'extrême droite kidnappait trois syndicalistes, cette fois. Les trois hommes ont été retrouvés morts. Ils étaient membres du syndicat paysan Sintagricolas. Quelques semaines plus tôt, le président du syndicat, Victor Jimenez Fruto, et son prédécesseur, Saul Colpas, avaient également été assassinés.

Les Etats-Unis ont financé l'extension des effectifs de l'armée colombienne à 135.000 hommes. Toujours avec l'aide de Washington, la police a été renforcée elle aussi, passant à 110.000 hommes. Pour ce faire, le gouvernement américain reçoit l'aide de la Grande-Bretagne: l'armée de Sa Majesté envoie en secret du matériel militaire et des officiers qui doivent former leurs collègues colombiens. Liam Craig-Best, président de l'organisation britannique Justice for Columbia, déclare: «Le gouvernement britannique fait tout cela dans le plus grand secret parce que l'armée colombienne, du fait de ses liens étroits avec les milices d'extrême droite, est responsable de l'assassinat de centaines de membres des syndicats et des ONG. Si Bush et Blair veulent réellement s'en prendre au terrorisme, ils doivent cesser de soutenir le gouvernement colombien.»

Le gouvernement du président Alvaro Uribe Velez, les milices d'extrême droite et les Etats-Unis ne cessent de perdre du terrain face aux deux principales organisations de guérilla du pays: les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, créées en 1964) et l'ELN (Ejercito ­ armée ­ de Liberacion Nacional, fondée par le prêtre Camillo Torres) qui, à l'heure qu'il est, ont libéré plus de 50% du territoire. Le 25 août, elles scellaient une alliance militaire qui doit encore accroître leur force de frappe.

Equateur . Le peuple envoie deux présidents sur les roses

En 2000, la monnaie équatorienne est remplacée par le dollar. On ne pourrait mieux illustrer l'emprise des Américains sur ce petit pays. Au cours des deux années suivantes, le chômage augmente jusqu'au-delà de 50%. La réponse du peuple ne se fait pas attendre: en 2002, deux présidents doivent démissionner. Le peuple élit comme président l'ancien colonel Gutierrez, qui présente un programme social, anti-impérialiste et qui, de ce fait, reçoit le soutien des syndicalistes, des paysans, des Indiens et des communistes. Mais les Américains ne laissent pas faire. Ils envoient en Equateur le Fonds monétaire international. Gutierrez cède quelque peu au chantage et abandonne certaines parties de son programme. Les Américains veulent qu'il réduise droits sociaux, salaires et indemnités et qu'il applique une réforme fiscale avantageuse pour les riches. Immédiatement, Gutierrez est confronté à une importante agitation sociale. Les enseignants arrêtent le travail, rapidement suivis par le secteur non marchand etles services publics. Désormais, l'agitation sociale est portée par les travailleurs, les paysans et les Indiens.

Pérou . Guérilla et mouvement populaire prennent rapidement de l'ampleur

Après quasiment dix années de régression incessante, la guérilla, sous la direction du Parti communiste du Pérou, reprend du poil de la bête. Les rapports du gouvernement et de l'armée parlent d'une «rapide montée de la guérilla dans les zones rurales» et d'une «extension de son influence dans les universités». En même temps, on assiste à de nombreuses actions sociales contre la privatisation des services publics et contre les bas salaires dans les campagnes. En mai et juin de cette année, les syndicats organisaient une grève générale contre les privatisations et contre «la soumission du président Toledo à la politique US».

Chili . Grève nationale

Le gouvernement chilien suit exactement la voie que lui a tracée le Fonds monétaire international: privatisations, démantèlement des institutions et équipements sociaux, blocage et même recul des salaires. Le 13 août dernier, c'est contre cette politique que tout le pays a arrêté le travail. Cela faisait vingt ans que le Chili n'avait plus connu de grève générale.

Argentine . Finie, la dépendance vis-à-vis des Etats-Unis

Dans les années 90, l'Argentine était encensée dans tout le tiers monde comme l'élève modèle du Fonds monétaire international. En 2001, l'économie s'effondrait complètement. La pauvreté augmentait en flèche. Les gens organisaient de grandes manifestations, parfois violentes. En quelques mois, cinq présidents devaient démissionner. En mai, c'était au tour de Nestor Kirchen de reprendre le flambeau. Son adversaire, le conservateur Carlos Menem, jetait l'éponge quelques semaines avant l'échéance électorale. Les sondages d'opinion indiquaient que Kirchen allait ratisser 60% des voix. L'homme veut mettre un terme à la baisse des salaires et des indemnités sociales, et enrayer les privatisations. Il entend également suivre un cours indépendant : «Nous devons rompre avec notre dépendance vis-à-vis des USA. Pour y arriver, les pays sud-américains doivent se serrer les coudes.» Dans une première phase, l'Argentine veut sceller des accords avec le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay.

Brésil . Le président entre le peuple et les Etats-Unis

En 2002, le syndicaliste et sidérurgiste Luis Ignacio da Silva (Lula) est devenu président du Brésil avec 60% des suffrages. Lula défendait un programme d'indépendance nationale et de réformes économiques au profit des travailleurs, des paysans et des sans­terres.

Au moment de l'accession de Lula au pouvoir, le Brésil a une dette extérieure de 120 milliards de dollars. La dette de l'Etat est le principal mécanisme permettant de transférer les richesses nationales vers les Etats-Unis. Ce qui a fait dire à Lula, durant sa campagne électorale : «S'il veut honorer les obligations de la dette, le président sera forcé d'intervenir contre son peuple.» Mais, dès sa prestation de serment, les Etats-Unis l'ont soumis à de fortes pressions. Lors des élections, il avait été forcé de faire alliance avec le parti libéral qui, aujourd'hui, occupe la vice-présidence. Les pressions viennent également et surtout du Fonds monétaire international qui, en échange d'une réévaluation de la dette, force le gouvernement à de douloureuses économies dans le secteur social. Lula semble céder mais, dans l'intervalle, le climat s'envenime: travailleurs et paysans veulent empêcher Lula de capituler et réagissent par des grèves et des manifestations.

Venezuela . Chavez tient bon

En 1998, le candidat progressiste et anti-impérialiste Hugo Chavez était élu à la présidence. Depuis, il a bloqué la privatisation de la compagnie pétrolière publique et de la sécurité sociale. Il a imposé des limites à la propriété terrienne et a stimulé les coopératives agricoles. Il a conclu des accords commerciaux avec Cuba et a refusé de laisser utiliser son pays comme base offensive de l'armée colombienne contre la guérilla et comme nid d'espions des Etats-Unis.

En mars 2002, la CIA fomentait un coup d'Etat contre Chavez. Un coup dans l'eau. Le peuple avait organisé d'incessantes manifestations de masse et d'importants groupes d'officiers vénézuéliens ne voulaient pas trahir leur pays.

Depuis lors, les Etats-Unis haïssent encore plus le Venezuela et Chavez.

Le 5 septembre, une milice colombienne d'extrême droite franchissait la frontière du pays. L'armée vénézuélienne éliminait trois de ses membres.

Le 12 septembre, une escadrille de 15 hélicos de combat Black Hawk venus de Colombie viole l'espace aérien vénézuélien au-dessus de Los Bancos. Vingt minutes plus tard, des appareils des forces aériennes vénézuéliennes les interceptent et les mettent en fuite.

Ces hélicoptères de combat viennent des Etats-Unis. Ils font partie du soutien militaire américain au Plan Colombia qui coûte aux alentours de 60 milliards de dollars. Après l'incident des hélicos, le vice-président vénézuélien Jose Vincente Rangel a déclaré que Washington préparait un nouveau coup d'Etat contre Chavez et son gouvernement mais que Chavez, l'armée et le peuple étaient plus forts aujourd'hui qu'en avril de l'an dernier.

Bolivie . Un mouvement de masse bloque la capitale

Lors du week-end des 13 et 14 septembre, des dizaines de milliers de manifestants ont bloqué la capitale La Paz en occupant toutes ses voies d'accès. Ils exigeaient la suppression d'un nouvel impôt et la suspension d'un accord tout récemment conclu avec les Etats-Unis, accord prévoyant que, moyennant un prix d'ami, la Bolivie livrerait du gaz aux Etats-Unis. Les manifestants reprochent au président Gonzalo Sanchez de Lozada de vendre le pays à bas prix aux Américains. «Il cède notre gaz aux yankees et nous devons payer encore plus cher l'électricité, le gaz et l'eau!», hurlaient les manifestants, furieux. L'encerclement de la capitale constitue l'un des nombreux points culminants de la lutte sociale qui dure depuis des mois.

Source : [www.ptb.be]



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SITE SYMPA SUR LE CHE

www.kordaporsiempre.com
M
20 janvier 2005 15:28
l'un de José Marti ,écrit en 1891 dans le "revista ilustrada" de New
York numéro de Mai (1):


"Qui dit union politique , dit union économique; le peuple qui
achète commande; le peuple qui vend ,obeit.Il faut équilibrer le
commerce pour assurer la liberté: le peuple qui veut mourir, vend à
un seul peuple; et celui qui veut se sauver vend à plusieurs.
L'influence excessive d'un pays sur le comerce d'un autre se
transforme en influence politique. La politique est l'oeuvre des
hommes qui sacrifient leurs sentiments à l'intérêt ou sacrifient à
l'intérêt une partie de leurs sentiments.

Quand un peuple fort donne à manger à un autre , il se fait servir
par lui, quand un peuple fort veut livrer bataille à un autre , il
pousse à l'alliance et au service armé ceux qui ont besoin de lui.
La première cose que fait un peuple pour arriver à en dominer un
autre, c'est de le séparer des autres peuples. Le peuple qui veut
être libre, qu'il soit libre dans son commerce, qu'il répartisse son
commerce entre des peuples également forts. S'il doit en préférer
un, que ce soit celui qui a lemons besoin de lui . Pas d'union des
peuples américains contre l'Europe, ni d'union avec l'Europe contre
un peuple d'Amérique[...] Cherchons l'union avec le monde et non
avec une partie du monde contre une autre. Si la famille des
Républiques américaines a quelque rôle à jouer, ce n'est pas de
servir d'attelage de combatà l'une d'entre ellescontre les
Républiques futures"

Par ailleurs, après avoir décrit un Cuba crépusculaire et déversé
des tonnes de fiel made in USA sur Cuba,Jean François Fogel et
Bertrand Rosenthal, se voyaient obligés de conclure ainsi leur
livre " Fin de Siècle à la Havane" ( Seuil Janvier 1993,page563):
"Cinq siècles tout juste après que le regard extasié de Christohe
Colomb se fut posé sur elle, Cuba connait en 1992, sa première année
d'indépendance."

Eh oui, Messieurs, ce sera cela Cuba XXI eme siècle: Cuba,
libre ,enfin, et socialiste.

(1) Cité dans "Marti antiimpérialiste" par Emilio Roig de
Leuchsenring,Institut du livre, La Havane 1967, page 47


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