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Centrafrique: «La solution est plus que jamais politique»
M
26 février 2014 11:12
Centrafrique: «La solution est plus que jamais politique»
25 février 2014 à 11:19

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Les troupes françaises de l'opération Sangaris en Centrafrique, le 1er février 2014. (Photo Jean-Pierre Campagne. AFP)

L’intervention coup de poing en Centrafrique a vécu... La présence française est discutée cet après-midi à l'Assemblée. Thomas Hofnung, journaliste au service Monde de «Libération» a répondu à vos questions.
Jacques. L’assemblée va-t-elle voter la prolongation? jusqu’à l’arrivée des forces onusiennes?

Thomas Hofnung.
Bonjour. L’issue du vote ne fait pas de doute. Malgré les interrogations qui se font jour au sein de la majorité, celle-ci va voter pour la prolongation de l’opération Sangaris. Quant à la droite, elle est divisée sur le sujet, mais ne veut pas mettre en difficulté l’armée. Du coup, des députés et sénateurs de l’opposition vont globalement voter pour, ou s’abstenir



Combien de temps vont rester les forces françaises sur place?

Effectivement, l’idée est d’attendre l’arrivée de Casques bleus. Le déploiement de l’ONU devrait intervenir cet été. Mais cela ne signifie pas automatiquement le retrait de Sangaris. Il est vraisemblable que Paris maintiendra des troupes sur place, au moins jusqu’aux élections prévues dans un an, ne serait-ce que pour épauler l’ONU. En un mot, l’armée française est en Centrafrique au minimum pour un an.

Martine. Pourquoi l’opération Sangaris est-elle dans l’impasse? Le manque de moyen en hommes et matériels est-il le seul responsable de cet échec?

T. H. Je ne dirais pas que l’opération est dans l’impasse. Disons, plutôt, qu’elle fait du surplace pendant de longues semaines à Bangui. L’armée française s’est retrouvée mobilisée, et même piégée par les affrontements intercommunautaires dans la capitale que Paris semble avoir sous-estimés. Aujourd’hui, le gouvernement affirme que la situation s’est stabilisée à Bangui. Ce constat n’est pas faux, mais il convient de se poser une question: à quoi est due cette stabilisation? Selon moi, elle est liée en grande partie au départ forcé, et dans des conditions dramatiques, de la population musulmane de Bangui.

Il ne s’agit pas de juger l’action de l’armée française et de la force africaine qui, sans doute, n’ont pas démérité. Mais les faits sont têtus, les affrontements ont baissé en intensité avec le départ précipité des musulmans. Dès lors, l’armée française peut sortir de Bangui. Ce qu’elle a commencé à faire en se déployant notamment dans l’ouest du pays.

Mais, comme le montre bien le reportage de notre correspondante sur place, paru aujourd’hui dans nos colonnes, l’armée française n’a pas les moyens d’enrayer les violences dans un pays plus grand que la France, elle peut seulement éteindre les foyers d’incendie qui ne manquent pas d’éclater à l’intérieur du territoire. De fait, cette opération souffre d’un manque d’hommes et de matériel. Il aurait sans doute fallu intervenir de manière plus robuste dès le début. Au stade actuel, ce n’est pas avec 400 hommes de plus qu’on va réussir à stabiliser la situation. La solution est plus que jamais politique.

Henry. Que passerait-il si les forces françaises quittaient la Centrafrique?

T. H. Cette hypothèse n’est pas envisageable. Mais si on fait de la politique fiction, le départ de Sangaris serait interprété par les ex-rebelles de la Séléka comme le signal de la reconquête. Certes, cette nébuleuse a été affaibli considérablement par l’arrivée de l’armée française. Les mercenaires tchadiens et soudanais qui composaient probablement le tiers des effectifs de la Séléka se sont repliés dans leur pays d’origine.

En revanche, un noyau dur s’est regroupé dans le berceau historique de la Séléka: le Nord est du pays, et ses hommes qui disposent d’armement conséquent contrôlent des sites miniers stratégiques. Ils ont perdu le pouvoir à Bangui, mais il y a fort à parier qu’ils s’accrocheront à ce sanctuaire, vital pour eux. Il est donc inenvisageable à l’heure qu’il est que Sangaris quitte la Centrafrique. Les combats pourraient reprendre dans ce cas très rapidement.

Renaud. Existe-t-il un risque de partition du territoire centrafricain entre les chrétiens et musulmans?

T. H. Les autorités françaises et les experts de la Centrafrique ne croient pas à une partition institutionnelle, notamment parce qu’aucun pays de la région ne soutiendrait une telle éventualité. Mais, comme le dit là encore dans nos colonnes, un observateur avisé de la crise en Centrafrique, Didier Niewiadowski, la partition est dans les coeurs. Autrement dit, le sang qui a été versé a provoqué une fracture entre chrétiens et musulmans en Centrafrique qu’il sera difficile de résorber.

Néanmoins, l’histoire des conflits montre qu’une réconciliation est toujours possible, à condition qu’un processus judiciaire et de dialogue entre les communautés soit engagé résolument. On en est pas là encore aujourd’hui.

Elisa. Pourquoi l’ONU n’intervient-elle pas? ça serait beaucoup plus efficace, non? qu’en pensez-vous?

T. H. Il aurait été préférable, dans l’absolu, que l’ONU intervienne plutôt que l’ancienne puissance coloniale. Hélas, cela ne s’est pas passé comme cela. Et, si l’on peut légitimement s’interroger sur la façon dont la France a planifier et conduit cette intervention, il faut reconnaître que personne d’autre n’était prêt à se porter au secours de la Centrafrique. L’argument principal des autorités françaises face aux critiques est le suivant: si nous n’étions pas intervenus, c’était le bain de sang en Centrafrique. C’est possible, mais par définition on ne le saura jamais.

Ce qui est sûr en revanche, c’est que les milices anti-balaka qui recrutent dans les communautés chrétiennes ont le nombre pour elles, et qu’elles auraient fini par déclencher une guerre généralisée contre la Séléka. Comme on le voit tous les jours sur le terrain, les populations musulmanes, assimilées à la Séléka sont victimes de représailles aveugles et sanglantes. La France est intervenue pour empêcher un massacre généralisé, voire un génocide, selon certains, il lui faut désormais aller jusqu’au bout.
[www.liberation.fr]
U
26 février 2014 13:40
Il y a surtout que certains ont assassiné quelqu'un en pleine cérémonie de réconciliation.

Sans ça, la France aurait déjà cessé son intervention.

Il est important de noter qu'une force d'interposition Africaine étaient déjà présentes dans le cadre d'un processus de réconciliation. Cette force d'interposition a été attaquée militairement, débordée, n'a pas pu s'interposer et n'a pu empêcher les pillages etc.

Les Centrafricains ont alors désespérément appelé au secours le seul pays qui leur semblait en mesure d'arrêter les atrocités.

Comme c'est toujours le cas, un des partis a commencé à accuser la France. C'est un grand classique auquel plus personne ne prête attention.

En tous cas, la France ne va pas intervenir plus longtemps que nécessaire: Aussitôt que la force africaine d'interposition sera reconstituée et renforcée, cessera d'intervenir.

Citation
Smail Chergui, Commissaire de l'UA à la Paix et à la Sécurité a écrit:
Grâce à ce renforcement et au soutien de l’opération française Sangaris, ainsi qu’à d’autres mesures, notamment la sectorisation de la ville de Bangui, la situation dans la capitale s’est considérablement améliorée. Le nombre des incidents sécuritaires s’est significativement réduit. Evidemment, beaucoup reste à faire pour assurer un retour total à la normalité. Des crimes, inacceptables, continuent d’être commis contre des civils innocents ; les actes de vandalisme et de pillage, qui s’expliquent aussi en partie par la misère sociale qui frappe les centrafricains, notamment la jeunesse, n’ont pas totalement disparu ; de nombreux déplacés, y compris ceux qui sont massés dans des conditions infrahumaines à l’aéroport, ne sont pas encore revenus à leurs domiciles ; et la peur demeure une réalité que l’on ne peut nier. La MISCA, avec le soutien de l’opération Sangaris, s’emploie à relever ces défis, tant par la mise en place de points de contrôle fixe que par la conduite de patrouilles de jour comme de nuit.

La Mission est sur le point de parachever son plan de déploiement à l’intérieur du pays. Au total, 4 000 militaires devraient être positionnés en différents endroits de l’arrière-pays. Cette présence, couplée à celle de Sangaris, a permis d’éviter bien des atrocités, de rassurer des communautés et de faciliter l’action humanitaire. Encore une fois, nous devons faire beaucoup plus, agir plus vite et conférer plus d’efficacité à l’action qui est la nôtre. La MISCA est déterminée à relever ces défis.
[www.journaldebangui.com]

[www.journaldebangui.com]
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
U
26 février 2014 13:50
Centrafrique: «La solution est plus que jamais politique»



Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/02/14 13:51 par Unesuggestion.
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