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CECODEL, une ONG pour le Développement du Rif, nord du Maroc
H
8 octobre 2006 22:51
CECODEL Centre d'Etudes Coopératives pour le Développement Local

une ONG pour le Développement du Rif, nord du Maroc


En 1978, un groupe de jeunes étudiants et enseignants créèrent l'université populaire Intilaqa pour promouvoir la culture et l'émancipation de la société civile dans le Rif. Sa devise était alors : On ne vit pas que du pain !

Vingt ans plus tard, et en partant d’une évaluation critique de l’expérience Intilaqa, très riche mais aussi très controverse, un groupe de fondateurs et d’animateurs de la même ONG décidèrent changer de cap. Une nouvelle organisation alors est née et elle s’appelle CECODEL. Son emblème est cette fois-ci : On ne vit pas que de la culture !

Pain et culture sont au fond inséparables, car ce qui est en jeu n’est ni l’un ni l’autre, sinon le fait de vivre dignement dans un milieu changeant et où la société civile est de plus en plus sollicitée pour donner des réponses à une multitude de problèmes hérités d’un passé très lourd et à des interrogations sur un futur dont les horizons sont difficilement repérés.

Travailler dans une ONG de développement dont l’aire d’intervention est le Rif n’est pas chose facile. Ici, à chaque fois qu’on essaie de prendre l’initiative, on a l’impression qu’on commence à zéro. Le Rif est un immense chantier où tout est à faire (ou à refaire) : reconstruire ce qui a été détruit (y compris l’homme lui-même) et construire le futur qui s’impose devant nous. C’est pourquoi le pari est tellement grand et ne cesse d’être risqué.

CECODEL a déjà six années d’existence. Ces six ans on les a passés en effet à cimenter notre organisation, à lui donner la forme et surtout la doter d’un contenu ayant un sens. Et pour traduire notre philosophie en actes concrets, nous n’étions pas seulement amenés à sacrifier une grande partie de notre temps, maintenir une infrastructure minimale par nos propres moyens (nos petites poches ayant été pendant près de trois ans notre principal bailleur de fonds), mais aussi avoir une patience exemplaire à l’heure de comptabiliser nos efforts, puisque nous sommes convaincus que travailler dans une terre aussi aride que la terre rifaine (où les politiques d’appui institutionnel au développement, tant locales que nationales et internationales, sont à peine perçues) suppose avoir, par la force des choses, cette patience exemplaire.

Pendant ces six années de notre existence, nous avons été en train de cimenter notre organisation en déployant de grands efforts dans plusieurs sens : travaux d’identification et diagnostics des problèmes, de petits projets d’appui aux nécessiteux, des rencontres, des débats, des séminaires de formation. Nous avons été à la campagne et en ville en train de prêter l’attention, d’observer les réalités et d’écouter les gents formuler leurs besoins. La tâche de l’agent de développement n’est point facile : comment en effet arriver à faire des besoins exprimés par les gents, souvent très individualisés et généralement subjectifs, la somme pour formuler un Besoin qui englobe ce grand complexe social, culturel et historique appelé Rif ?

Il est vrai qu’avec notre dévouement, nos sacrifices, notre patience exemplaire, nous avons pu, au large de ces six années d’existence, gagner en appuis et en projets. Nous avons déjà dans notre actif une vingtaine de projets (aussi bien ceux déjà réalisés que ceux en cours). Il est vrai que nous avons pu co-gérer avec nos contreparties, avec transparence et un certain succès des financements aux alentours de quatre millions d’euros. Avec ces projets nous apprenons à gérer de l’argent autrement, nous apprenons à nous autogérer, à gérer la vie. Le jeu démocratique commence à ce point. Etre ou ne pas être démocratique, là est la question.

Nos projets, nos messages. De ce coin aussi proche et aussi loin du monde, de ce Rif à la marge d’un Maroc qui se veut moderne, ce que nous prétendons avec nos projets c’est d’émettre des messages, d’abord pour les nôtres, peut-être pour les faire rappeler que, quand on veut, on peut. Mais aussi nos messages vont chargés de paix et de futur. Au Maroc, terre de tolérance, on cultive aussi l’espoir et la paix, avec le travail, la coopération et l’amitié entre les peuples.

Nos projets, nos messages. Avec nos projets nous apprenons à prendre conscience que la femme est en nous, que l’enfant est notre futur et que la campagne est notre arrière-garde. CECODEL s’adresse à tous, mais essentiellement il s’adresse à la femme, à l'enfant et au paysan pauvre. CECODEL est passé en six ans d’une ONG d’hommes à une ONG d’hommes et de femmes (nous sommes aujourd’hui presque kifkif). Il est passé d’une ONG d’idées à une ONG d’idées et de pratique d’idées dans le vaste terrain du développement durable. Avec notre capacité d’écoute, mais aussi d’action, nous commençons déjà à voir comment jaillissent de nouveau des grains d’espoir dans ce Rif longuement poussé aux marges.

La tâche n’est pas non plus facile à l’heure de chercher des appuis, de convaincre de possibles partenaires, de faire impliquer les agents locaux. Des centaines de contacts et d’une immense campagne de communication pour chercher des appuis, la réponse a été réduite au minimum des minimums. Il s’agit là d’un fait que nous comprenons très bien : très peu de gents, sinon personne, veulent prendre le risque de travailler dans un terrain totalement neuf, où ONG et développement sonnent encore rare !

Si nous devons évaluer CECODEL dans ces six années d’existence, nous devons le faire en regardant vers le futur et en misant sur le pari pour le changement et le développement. C’est le projet du projet !

CECODEL est lui-même un projet, ou mieux encore, un projet-instrument. Avec CECODEL, ce qu’on prétend en fait c’est de couver des projets. Comme projet, CECODEL se conçoit comme instrument de développement et espace de communication et de génération d’idées constructives. Comme projet, CECODEL est aussi une plate-forme d’initiatives sociales pour une société plus juste et plus digne.

Et comme tout projet, le dévouement et le sacrifice à eux seuls ne suffisent pas. Le développement est une œuvre plurielle et collective. Le grand pari de CECODEL pour les dix années à venir est ceci : Transformer le Rif d’un champ aride à un grand chantier de travail, mais ceci n’est possible sans un appui considérable de la part de nos institutions locales et de nos partenaires européens chez qui une grande partie de notre diaspora et de notre force de travail est en train d’offrir ses services et d’y produire de la plus-value. Il n’est pas non plus possible sans une prise de conscience de la part de nos collectivités locales et de nos citoyens de la nécessité d’entreprendre la marche pour un changement substantif et un développement durable.

Kais Marzouk EL OUARIACHI


Source: WWW>CECODEL.ORG

Email: [email protected]
----------------------------- Viva mi Patria y mi Pueblo!
r
18 octobre 2006 17:32
bonjour


je vous encourage, merçi pour votre initiative et qu' ALLAH vous vienne en aide inchahallah.
 
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