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Les causes de l’échec de l’athlétisme marocain
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24 janvier 2012 03:13
«L’athlétisme national est en régression constante et il faut le sauver avant qu’il ne soit trop tard» [Abdelati Iguider suite à l’échec de l’athlétisme marocain à Daegu]

Ce sport qui a souvent permis au Maroc de briller lors des grands évènements mondiaux fait fausse route ces quatre dernières années. Depuis Pékin 2008, l’athlétisme marocain n’a récolté la moindre médaille. Berlin 2009 et Daegu 2011, la donne était la même: les athlètes marocains boycottent le podium.

Des dirigeants qui ignorent tout sur l’athlétisme

«On ne peut pas s’aventurer à gérer un domaine qu’on ne comprend pas du tout. Ce n’est pas n’importe quel novice qui doit gérer le sport. Aujourd’hui, de véritables analphabètes gèrent le sport au Maroc. Je dis bien des analphabètes!» [Aziz Daoudasur les ondes de Radio Mars]

Des pays africains tels que Kenya et Ethiopie n’ont pas les moyens financiers que le Maroc a, mais en terme de gestion, ces pays nous dépassent de loin. Leurs fédérations sont entre des bonnes mains, ce qui leur permet de continuer à briller en raflant le maximum de médailles à un moment dans lequel le Maroc n’a récolté la moindre médaille depuis les Jeux Olympiques de Pékin 2008. Aujourd’hui, pour relancer la machine une nouvelle fois, il faut corriger les erreurs du passé et offrir la gestion de ce sport à des spécialistes qui connaissent bien le domaine et pas des Hommes qui ignorent tout sur l’athlétisme et ses besoins.

L’irrationalité des décisions de la FRMA

«J’ai supplié les responsables de la fédération d’autoriser mon entraîneur de m’accompagner à Daegu car il m’aurait sûrement aidé par ses consignes et remarques, mais ma demande a été catégoriquement rejetée » [Yahya Berrabeh: Le Soir Echos]

Priver les athlètes marocains de leurs entraineurs et envoyer aux championnats du monde des agents administratifs à la place des techniciens, il n’y a que le Maroc pour se permettre ce genre d’erreurs. Cette erreur a coûté cher à l’athlétisme marocain. Elle a privé les athlètes marocains d’une bonne préparation psychologique avant les courses et un entourage qui aurait pu les aider mentalement et tactiquement pour pouvoir se réconcilier avec le podium.

Des préparations catastrophiques

«Même si je ne bénéficie ni du programme des sportifs de haut niveau ni d’un soutien de la part de la Fédération royale marocaine d’athlétisme, j’ai subi des préparations intensives sous l’encadrement du grand entraîneur Ayachi Amekdouf et de mon frère Ali» [Hamid Ezzine: Libération]

«Je me suis préparé pour ces Mondiaux tout seul à Rabat sans aucun soutien de la Fédération. Quand l’athlète ne se sent pas bien à l’aise, les résultats manquent même si l’on est bien préparé physiquement» [Abdelkader Hachlaf: Libération]

Des athlètes tels que Yahya Berrabeh, Hamid Ezzine, et Abdelkader Hachlaf, ne reçoivent plus aucune aide financière de la part de la fédération pour préparer leur saison et être prêts aux grands évènements mondiaux. Ils se trouvent contraints à se préparer dans des circonstances désastreuses. En absence du soutien de la fédération, le moral de l’athlète et son degré de motivation baissent... et ceci a une mauvaise répercussion sur les résultats de l’athlétisme national et ses performances lors des grandes manifestations mondiales.

Des clubs qui manquent de moyens

«Aujourd’hui en athlétisme, il n’y a pas un seul club capable de donner un salaire acceptable à un entraîneur» [Aziz Daouda: Aujourd’hui le Maroc]

L’argent, ce n’est pas ce qui manque pour la FRMA et il n’y a pas un seul club capable de donner un salaire acceptable aux entraineurs! Il n’y a pas un seul club capable de verser à ses athlètes des salaires convenables! Ceci appauvrit l’athlétisme marocain et explique la retraite prématurée d’un grand nombre d’athlètes et le vol d’autres athlètes, sans parler des entraineurs, vers des cieux français, espagnols, bahreïniens, etc., qui valorisent l’athlète et lui offre les moyens qui faut pour booster sa carrière.

La fuite des athlètes marocains

«Les potentialités ne manquent pas dans ce pays qui a donné naissance à Said Aouita, Nawal El Moutawakil, Hicham El Guerrouj, et Nezha Bidouane. Mais la façon qu’avec laquelle il se gère ce sport, cet amateurisme et cette faiblesse en matière de stratégie et de planification auxquels s’ajoutent la corruption et le clientélisme détruisent l’athlétisme national en poussant beaucoup d’athlètes à arrêter leur carrière ou partir ailleurs dès qu’une opportunité de neutralisation se présente surtout dans les pays du golf» [Kamal Znidar: Espace Maroc]

Le problème de l’athlétisme marocain est loin d’être le manque de potentialités, le problème est lié à la corruption et la mauvaise gestion de l’athlétisme marocain. La FRMA, ce n’est pas l’argent qui manque pour elle. Mais cette argent ne se gère pas de la bonne manière. Dotée d’énormes moyens financiers et peu soumise aux contrôles extérieurs, les portes de la FRMA restent ouvertes à la corruption, le gaspillage, le pillage, et le détournement des fonds qui devaient être exploités dans la promotion de l’athlétisme national, l’amélioration des infrastructures et des structures d’accueil des clubs, la formation des entraineurs, le suivi des athlètes et leur encadrement technique. Ceci crée un état de désespérance dans les rangs des athlètes marocains. Elle pousse une partie à mettre fin à sa carrière avant l’heure et pousse l’autre partie vers les bras de la France, l’Espagne, le Bahreïn, le Qatar, et tout autre pays qui offre à ses athlètes les meilleures conditions pour réussir.

Source : SportVox.fr
 
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